#dividendes

Aux origines de la colère

Depuis presque 4 mois désormais un conflit est en cours chez Capgemini autour des augmentations de salaires. Ce conflit prend la forme d‘actions de grève dites “perlées” tous les Jeudis puis un jeudi sur deux depuis avril.

Si l’on veut comprendre les origines de ce conflit il faut ajouter au contexte national de forte inflation des raisons purement interne au groupe Capgemini.

Des conditions de travail dégradées….

Les années passent et Capgemini mène une politique de chasse aux coûts qui a de nombreuses conséquences néfastes pour les salarié.es :

–         Des salaires toujours plus bas entrainant un turnover important, une perte de compétences et une charge accrue pour les salarié.es

–          Réduction des effectifs qui accentue encore la charge de travail, tout particulièrement pour les équipes soumises à des astreintes.

–          Recrutement axé principalement sur des profils juniors : stagiaires, alternant·es, reconversion professionnelle ou débutant·es fraîchement sorti·es de l’école

–          Mise en concurrence des centres de services français avec l’Inde, la Pologne, la Roumanie…

Pour exemple, en 2020 et 2021 sur Pessac les représentants du personnel CGT ont dénombré près d’une quinzaine d’arrêts maladie pour épuisement professionnel : sur une population d’environ 200 salarié·es, c’est loin d’être négligeable.

… pendant ce temps Capgemini annonce des bénéfices historiques en 2021 : plus de 1,1 Milliards d’euros.

… et une reconnaissance en berne

Hormis les mails vantant notre engagement et nous remerciant pour notre professionnalisme tout spécialement pendant la période de pandémie, aucune action concrète ne vient matérialiser cette reconnaissance.

Un nombre conséquent de salarié.es n’ont pas été augmenté.es depuis des années ou se retrouvent confronté·es à des difficultés de logement et de fin de mois.

Le professionnalisme et l’engagement tant vantés par la direction restent donc lettres mortes.

… pendant ce temps Capgemini augmente les dividendes des actionnaires de 23 % en 2021.

Premières fumerolles

Traditionnellement les périodes d’entretien de performance sont souvent génératrices de frustration et de colère, mais l’année 2022 a été un cru exceptionnel. Les représentants CGT ont accompagné un nombre inédit de salarié·es dans leur démarche de contestation des conclusions de l’entretien.

La direction de Capgemini s’est dans la plupart des cas contentée de clôturer le recours par un refus sans pour autant apporter de justifications.

Cela relève d’un profond mépris pour tous ces salarié·es qui ressentaient que leur travail n’avait pas reçu une juste reconnaissance.

… pendant ce temps les 3 principaux dirigeants de Capgemini se partagent un pactole de 8,7 Millions d’euros.

L’étincelle qui a mis le feu aux poudres

Dans un contexte de bénéfices record en 2021, la proposition d’accord NAO n’apporte pas une réelle reconnaissance du travail des salarié·es qui a permis un tel niveau de profit.

La CGT Capgemini a appelé dès le 17 Mars à une journée de grève à la faveur d’une journée nationale et interprofessionnelle de manifestation. Sur le site Capgemini de Pessac cette journée s’est matérialisée par un rassemblement de salarié·es grévistes.

Le mouvement s’est alors transformé en intersyndicale regroupant la majorité des syndicats du groupe.

Jusqu’à présent la direction de Capgemini a fait la sourde oreille ou s’est contentée de faire des propositions qui relevaient de la provocation. La première proposition se contente d’une « augmentation » de 7,7€ bruts par rapport à l’accord présenté en NAO. Quant à la proposition la plus récente si elle triple cette amélioration (25€ brut/mois), elle ne touche pas à l’enveloppe globale. “Résultat : plus de 1000 salarié·es sont exclus de l’augmentation NAO”.

Pourtant Capgemini avait déclaré fin Avril à la presse “être attentif à avoir un dialogue social de qualité et vouloir porter une attention particulière pour les bas salaires” … 7,7€ brut/mois ! belle attention !

Accord final au rabais

L’accord NAO a finalement été signé par deux OS non majoritaires, ce qui est insuffisant pour qu’il s’applique (pour le peu qu’il contenait). Ces dernières voulaient déclencher un référendum des salarié·es, mais la direction a préféré appliquer unilatéralement ses mesurettes… C’est bien la preuve que la “négociation” n’en était pas une, mais bien un simulacre, et que la direction avait de toute façon tout décidé en amont.

Devant autant de mépris il n’y a pas d’autres solutions que de reprendre et d’intensifier la mobilisation à la rentrée !

La mobilisation continuera jusqu’à ce que nous obtenions satisfaction sur notre revendication : des  augmentations générales !

Le dernier appel à la grève de l’intersyndicale

Mobilisation devant Capgemini Pessac

POUR DES AUGMENTATIONS GÉNÉRALES

AUGMENTEZ NOS SALAIRES, PAS LES ACTIONNAIRES !

(suite…)

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À propos

Publié le :
30 mai 2022
Documents joints :

MARGES CAPGEMINI HISTORIQUES POUR NAO AU RABAIS

LES RÉSULTATS 2021 DE CAPGEMINI SONT HISTORIQUES …MÊME AIMAN EZZAT LE DIT !

+ 25 % DE MARGE OPÉRATIONNELLE
+ 21 % DE RÉSULTAT NET AVEC PLUS D’UN MILLIARD DE BÉNÉFICE NET (1,157 MILLIARD)

(suite…)

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FLASH CSE DEMS FÉVRIER 2022

PROJET D’ÉVOLUTION DE L’ORGANISATION

Présentation par le Cabinet SYNDEX du rapport d’expertise concernant le projet d’évolution de l’organisation DEMS France.

Ce projet s’articule autour de 2 axes :

Regroupement des activités informatiques d’une part et d’ingénierie physique d’autre part.

Après réorganisation, on aura les BL :

• D&SE (Digital & Soft ware Engineering)
• DC (Digital Conti nuity)
• IO (Intelligent Operati on)
• SE (Soft ware Engineering)
• SPE (System and Physical Engineering)

Mise en oeuvre de la fonction Global Operations

Séparation des opérations et du pilotage.

Seront rattachés à cette fonction et changeront de hiérarchique :

• Les Engagement Managers certifié·es (EM1 minimum) qui font du pilotage de projet au forfait, et d’autres salarié·es, (74 salarié·es)
• Les autres EM resteront dans les BL
• Les salarié·es qui ont des activités de « qualité opérationnelle »
• Les salarié·es RH qui font du « Talent acquisition »
• Les salarié·es qui font du « Resource management » (gestion de l’IP ou Intercontrat)
• Les salarié·es qui seront transféré·es sont d’ores et déjà identifié·es, mais ne sont pas encore au courant.

Cette organisation correspond en tous points à celle d’ALTRAN et ce n’est bien sûr pas une coïncidence.

Le but de la direction est clairement exprimé :

• Faciliter le rapprochement opérationnel avec ALTRAN,
• Croître de 10 % à l’horizon 2024, • Atteindre une GOP (Bénéfice d’exploitation brut) de 14 % à ce même horizon alors qu’il était en 2019 à 10,2 % chez DEMS et 11,4 %
chez ALTRAN !
2021 : 4,6 pour DEMS (NC pour Altran)
2022 : (prévision) : 7,6 pour DEMS

La direction argue du fait que cette nouvelle organisation n’engendrera que peu de changement et que le gain de GOP sera obtenu par une « professionnalisation » accrue des salarié.es.
Outre le fait que cette   dernière remarque témoigne d’un mépris incroyable à l’égard des salarié·es concerné·es, à qui fera t’on croire qu’il suffit d’une modification d’organisation pour augmenter le bénéfice de presque 4 % en 2 ans ?
Aucune des modifications apportées n’aura de conséquences favorables sur le bien-être des salarié·es et sur l’amélioration des conditions de travail.
Une nouvelle fois, il s’agit d’un projet à but uniquement financier consistant à nous pressurer encore plus, au grand avantage des actionnaires !

RÉSULTATS DES CED : DES MIETTES POUR LES SALARIÉ·ES !

Pendant que les actionnaires continuent gentiment à se goinfrer, c’est toujours la « modération » chez les salarié·es !
Avec un dividende d’action annoncé à 2,40€ contre 1,95€ l’an dernier, c’est une hausse de 23 % dont vont bénéficier nos chers actionnaires.
Ce sont ainsi 369 millions d’Euros qui vont se déverser dans leurs poches pour l’année 2021 auxquels, pour faire bonne mesure, il faut ajouter 200 millions de rachats d’actions !
Côté salarié·es, ce n’est évidemment pas la même chanson. Malgré un résultat net de 1,157 milliard d’euros, en hausse de 21 %, 45 % des salarié·es ne sont pas augmenté·es !Pour les chanceux, ce sera en moyenne 1,67 % d’augmentation qui leur sera généreusement attribué.
La direction a le culot d’appeler cela des « augmentations » alors que dans le même temps, l’inflation a frôlé les 3 % (2,8 % pour 2021) ! !
La CGT n’aura de cesse de dénoncer cette situation proprement scandaleuse et d’exiger des augmentations générales à la hauteur de l’investissement des salarié·es et des revenus
colossaux engendrés par leur travail !

LES CHIFFRES DU MOIS

Malgré un effort certain de la direction pour recruter (85 entrées sur janvier), il reste toujours trop de sorti es : 62 encore … dont 36 démissions !
Nous avons beau tenter d’expliquer à la direction à chaque séance du CSE qu’un·e salarié·e, ça se recrute mais surtout … ça se garde, ils continuent à tenter d’expliquer cette fuite de
compétences par le « dynamisme du marché » ! Et bien non, chère direction, avec des conditions de travail toujours plus dégradées, avec des augmentations de salaires ridicules qui ne
compensent même pas l’inflation, avec un mépris toujours plus affiché, vous ne risquez pas de fidéliser les nouvelles recrues.
En ce qui concerne les indicateurs financiers, tout porte à croire qu’on est revenu à la situation d’avant COVID.

SITUATION COVID

Compte-tenu de l’amélioration de la situation sanitaire, les élu·es CGT réclament avec insistance le retour aux réunions physiques.

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FLASH CSE APPLI ÉDITION SPÉCIALE

Le travail, un risque pour la santé ?

Nous ne parlons pas ici de travail à la mine ou sur une plateforme pétrolière, nous parlons de notre travail sur un poste informatique, le plus souvent assis devant un ordinateur. Et pourtant le risque existe vraiment.

Deux décès de collègues à Clermont Ferrand et à Bayonne étaient à l’ordre du jour des réunions CSE APPLI de mai et juin 2021, cela du fait que ces drames soient survenus pendant le temps de travail.

Y avait-il un lien avec leur activité professionnelle ?

Nous ne pouvons pas répondre à cette question. Cependant la question reste légitime et nous avons même le devoir de la poser, de nous demander si tout avait été fait pour éviter ces drames, si toutes les précautions les mesures avaient bien été mises en œuvre par Capgemini pour veiller à préserver leur santé et leur vie.

Les élu·es CGT sont alarmé·es et révolté·es par la réponse que donne la direction aux observations sur les conditions de travail auxquelles avaient été soumis nos collègues décédés. Nous ne discutons pas ici de ce qui a été fait ou pas par la direction pour soutenir les salariés ou assister les familles, nous discutons de son déni face à ses responsabilités.

Dans un cas comme dans l’autre, il s’agirait, selon la direction, de circonstances particulières et de contextes isolés. D’ailleurs, combien de fois lors des réunions du CSE avons-nous eu ce genre de réponse lorsque nous faisions part de problèmes récurrents rencontrés par des salarié·es : « c’est un cas particulier, il ne faut pas généraliser ».

Pourtant de nombreux salarié·es, même parmi les plus récemment arrivé·es, ont déjà rencontré des situations semblables, comme devoir répondre à des demandes contradictoires, faire face à des changements incessants de l’encadrement, avoir une charge de travail trop importante et des collègues qu’on ne peut pas solliciter parce qu’eux aussi trop débordés, se faire attribuer des objectifs peu clairs ou inatteignables, se voir imposer un changement de poste ou des formations pas adaptés ou souhaités et sans explication…

Contrairement à ce que veut nous faire croire la direction, il ne s’agit pas de cas particuliers

Ce qui est en cause c’est bien la structure organisationnelle choisie, décidée et mise en place par la direction du groupe. Des projets qui gèrent eux-mêmes leur budget et qui doivent se débrouiller quelles que soient les circonstances. Cela permet à la direction de se débarrasser des coûts et des risques tout en prélevant un bon dividende à servir aux actionnaires. La guerre avec les concurrents pour gagner des contrats se fait au prix de sacrifices que les projets doivent ensuite assumer et supporter. C’est ainsi que des managers se trouvent à imposer des rythmes d’enfer à leur équipe et à eux-mêmes, et à accepter les exigences intenables des clients.

Que faire face à un tel rouleau compresseur ?

Certains d’entre nous quand ils y sont confrontés pensent qu’ils sont obligés de faire l’impossible, qu’ils n’ont pas le choix quitte à y laisser leur santé. Parfois ils vont jusqu’à exiger la même chose de leurs collègues en les culpabilisant s’ils ne suivent pas. En pensant se débarrasser du problème et des pressions, ils contribuent au contraire à les faire perdurer.

La CGT condamne dans cette organisation du travail, tout ce qui contribue à mettre les salarié·es sous pression ou dans des situations préjudiciables à leur santé et à leur intégrité.

En appelant les salarié·es à la résistance et au refus de risquer leur santé et leur vie au travail, à l’entraide entre tou·te·s pour éviter l’isolement et nous défendre ensemble, nous pourrons imposer d’autres choix :

  • Pas de départ en mission sans objectifs clairs et réalisables, sans prise en compte des souhaits, du profil et des compétences de la/du salarié·e.
  • Pas de management matriciel et une priorisation des tâches dans le cas d’affectation sur plusieurs projets.
  • Les moyens de mesurer la charge de travail en prenant en compte les spécificités et les contraintes de chacun·e.
  • Le respect des temps de repos plutôt que le respect des délais de livraison.
  • La réévaluation des moyens et de la charge de travail à chaque changement d’orientation.

… et bien sûr tout ce que les salarié·es concerné·es, étant les mieux placé·es, sauront identifier comme conditions nécessaires pour effectuer leur travail.

Car ce n’est pas le travail en lui-même qui est un risque pour notre santé mais bien les conditions dans lesquelles la direction nous demande de faire ce travail. Et c’est ce que nous devrons réussir à changer.

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Lire aussi...

Augmentation record pour les actionnaires et les dirigeants

De grosses augmentations pour les actionnaires et dirigeants

De l’argent dans le groupe, il y en a. Il y en a même comme jamais. Simplement les dirigeants on fait le choix de le garder pour eux et de s’augmenter confortablement…

Il n’y a qu’a regarder les informations que la loi oblige encore le groupe à publier :

Les administrateurs se sont augmentés de 33 % ! (*)

+33 % d’augmentation de la rémunération…pour eux visiblement il n’est pas question de crise…

Parmi les administrateurs on trouve des PDGs de grands groupes (Total, Pernod Ricard…) qui ne sont pas vraiment dans le besoin et deux représentants de salarié·es, supposés porter la voix des salarié·es au conseil d’administration. Ils appartiennent au deux principaux “partenaires sociaux” dans le “dialogue social” du groupe Capgemini. Ceux qui signent les accords impossibles à signer. Vu le résultat de la négociation sur les salaires, on ne peut qu’être sceptiques sur leur rôle…

L’ESOP pour Aiman EZZAT : 2 M€ en actions (*)

Quant au nouveau directeur général, depuis sa promotion, il n’en finit plus de recevoir des actions gratuites… 25 000 en octobre dernier (soit environ 2 M€) et 16 000 de plus en novembre…  Sympa l’ESOP pour les dirigeants !

 

Les actionnaires s’augmentent les dividendes de 44 % (*)

Le dividende passe donc de 1,35€ à 1,95€ soit une augmentation de 44 %.

Visiblement ça n’est pas la crise pour les actionnaires… Etonnamment ces informations n’apparaissent pas dans la “lettre aux actionnaires” qui a été envoyée aux salarié·es actionnaires par le groupe le 8 juillet .

(*) Toutes les données sont issues des documents annuels publiés par Capgemini, plus précisément du Document d’Enregistrement Universel 2020 : pages 82, 116 et 287

Le système cautionné par les “partenaires sociaux”.

Accord inacceptable d’un côté. Rétributions plus que confortables de l’autre. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes chez Capgemini. Les salarié·es font les efforts pendant que les dirigeants et actionnaires encaissent le fruit de leurs efforts ! Quel que soit le salaire, cela s’appelle de l’exploitation.

Pour cautionner ce système vis-à-vis des salarié·es, la direction a besoin de ses “partenaires sociaux” qui font accepter l’inacceptable aux salarié·es. On comprend mieux la “promotion” de la signature de l’accord faite par la direction du groupe (reçue par mail le 7 mai 2021). Le service rendu à la direction vaut bien ce petit coup de pub…

Tant que les syndicats majoritaires signeront de tels accords sur les salaires, il n’y aura rien à en attendre.

Combien de temps allons-nous accepter cette situation ? Exigeons un juste retour de notre travail.

C’est possible.

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Un “accord” sur les salaires inacceptable…

Après une “négociation” indigne d’un groupe comme Capgemini, la direction propose finalement des mesures unilatérales. Quand on se revendique un syndicat de salarié·es, qui ambitionne de défendre les intérêts des salarié·es, il est légitime de se demander ce qu’elles apportent . D’autant que dans le même temps l’assemblée générale des actionnaires distribue aux dirigeants et actionnaires le fruit de nos efforts et sacrifices imposés en 2020. Ils peuvent avoir le sourire…

Un accord impossible à signer…

La crise pour justifier une baisse supplémentaire

Les mesures proposées unilatéralement ne sont pas des augmentations de salaires mais uniquement du rattrapage. Ce sont les mêmes que les années précédentes (Pour les salarié·es n’ayant pas eu d’augmentation depuis 3 ans, augmentation de 350 € ou 600 € brut selon le SAT).

Cette année ce sera même moins car la direction pousse l’humiliation jusqu’à imposer une diminution de 25 % (pas de rétroactivité à janvier mais uniquement à partir d’avril). La direction gratte donc un quart des miettes qu’elle consent à lâcher au prétexte de “la crise”. Or précisément la CGT a démontré que la direction ment quand elle affirme que la France est la seule zone au monde du groupe qui est touchée par le Covid (lien vers l’article : la crise selon Capgemini).

Rien que cela est inacceptable.

Des mesurettes insuffisantes

Quant aux autres mesures, c’est du même niveau :
  • Le budget de 600 000 € pour l’égalité pro est identique aux années précédentes. Il correspond à moins de 0,05 % de la masse salariale et sans que cela permette d’atteindre l’égalité pro (lien vers article Egalité Pro)
  • Passage à 500 euros par an et par salarié·e pour les IK vélos (à mettre en regard des IK voiture c’est ridicule)
  • Augmentations infinitésimales des montants des astreintes
  • Le summum c’est le transfert en chèque papier de la carte restaurant. Cette décision unilatérale de la direction n’a rien dun cadeau, ni même d’une avancée car les tickets ont une date limite contrairement au solde de la carte, qui est reconduit automatiquement sur l’année suivante. C‘est une mesure qui de toute façon était prévue car les salarié·es participent financièrement à ces tickets restaurant. Cela n’a rien à faire dans cet accord car ce n’est pas du salaire !
Au total une enveloppe de moins de 2 M€. C’est ridiculement faible. En résumé, ces mesures sont encore plus dérisoires que les années précédentes au prétexte de la crise alors que les résultats pour 2020 ont été très bons grâce aux efforts des salarié·es.

…et pourtant signé par tous les syndicats sauf la CGT !

Des syndicats silencieux lors de la négociation

Pourtant cet accord a été signé par tous les syndicats (par ceux en place et même par les derniers arrivés qui se disaient pourtant être différents lors des élections). Étrange ?

Ces mêmes syndicats qui n’ont pas dit un mot pour soutenir la CGT (sauf pour dire que la CGT monopolise la parole) lorsque la CGT a démontré que la direction mentait sur la situation économique en France.

Aucun soutien par le moindre syndicat lorsque la CGT a essayé d’obtenir de la direction le montant officiel des bénéfices réalisés en France. C’est quand même le minimum pour une négociation qui s’intitule : partage de la valeur ajoutée ! La direction a une armée de commissaires aux comptes , de juristes. Elle est capable de fournir un document complet au niveau du groupe en vue de l’assemblée générale des actionnaires. Elle est pourtant incapable de fournir ce chiffre…

Étonnant…

Et pour cause, avec une marge opérationnelle de 1,8 milliards €, en sachant que la France c’est plus de 20 % du chiffre d’affaires (chiffres officiels direction), on peut estimer que ce montant serait entre 300 et 400 M€. Les 2 tous petits millions détaillés plus haut ne pèsent pas lourd.

Tout au long des discussions sur ce sujet les autres syndicats n’ont pas dit le moindre mot, émis la moindre indignation ou ne serait-ce qu’un simple étonnement…

C’est incompréhensible quand on a la volonté de défendre les intérêts des salarié·es.  Visiblement certains syndicats y ont renoncé.

Des syndicats qui signent quand même

Il ne nous appartient pas d’expliquer les raisons qui motivent la signature d’un accord dans ces conditions.

On ne peut qu’inviter les salarié·es à les questionner sur ces sujets….et s’en rappeler lors de prochaines élections. C’est sans doute pour éviter cette discussion que des syndicats demandent un accord triennal. Cela évite de justifier l’injustifiable tous les ans.

Tant que les “négociations” se passeront ainsi, les salaires n’augmenteront pas et les conditions de travail ne s’amélioreront pas…pourtant l’argent ne manque pas dans le groupe…

angry face illustration

À propos

Publié le :
20 mai 2021

La crise selon Capgemini.

Avertissement  :  Tous les chiffres et extraits qui suivent sont ceux publiés par la direction. Les salarié·es du groupe les ont reçus par mail le 18 février dernier.

Capgemini a publié ses résultats 2020 : ils sont meilleurs que ceux de 2019, malgré la crise.

Les résultats financiers officiels publiés par Cap sont excellents malgré la crise.
Ils sont en progression par rapport à 2019  :  les marges (résultat net = 12 %) , Les prises de commandes s’élèvent à 16 892 millions d’euros pour l’exercice 2020, en hausse de +13 % à taux de change constants par rapport à 2019.”, le cash etc… On ne va pas reprendre içi tous les chiffres publiés dans le communiqué du groupe mais en résumé : tout est en hausse !
La direction se félicite même de mieux finir 2020 que prévu à la fin du premier semestre : le groupe “délivre des résultats en ligne ou supérieurs aux objectifs fixés lors de la publication des résultats du 1er semestre 2020.
Seul petit bémol : les profits ne sont pas aussi élevés que les prévisions faites avant la crise. Mais ils restent conséquents.
Qu’à cela ne tienne : les prévisions de profits de la direction pour 2021 seront celles d’avant la crise.
Tout cela grâce à qui ?

Le mensonge de la direction sur la situation en France…

Tout le monde a pu largement lire que pour justifier le décalage de la date d’effet des augmentations de 6 mois, la direction affirme que : “Le contexte particulier de l’année 2020 a été fortement marqué par la pandémie et ses impacts sur nos vies personnelles, professionnelles et sur nos résultats. La France a été le pays le plus impacté par la crise sanitaire au sein du Groupe
C’est totalement faux !  Il n’y a qu’à lire les résultats que publie la direction elle-même pour s’en rendre compte :
La France est la deuxième zone du monde en terme de progression de l’activité devant l’Asie-pacifique et Amérique latine et les pays Anglo-Saxons.
Pourquoi donc un tel mensonge ?
La ficelle est grosse et pourtant….en agitant ce chiffon rouge la direction détourne l’attention sur l’essentiel : elle veut diminuer les budgets des augmentations de salaires.
Pourtant la CGT a signalé ce piège grossier : comme nous l’avions annoncé dès la création de “l’intersyndicale”,  la direction est revenue sur ce décalage de 6 mois en mettant en place un mécanisme de compensation à partir de juillet pour celles et ceux qui seront augmenté.es.
Ainsi pour les salarié·es cela n’a pas d’effet sur la somme annuelle et pour le groupe c’est une économie de trésorerie de 6 mois.
Mais surtout les syndicats qui signent les yeux fermés passent à côté de l’essentiel : les budgets prévisionnels sont en baisse alors que cela ne se justifie pas économiquement. Elle peut ainsi économiser des millions d’euros sur notre dos et les syndicats signataires font semblant de défendre les intérêts des salarié·es. Merci la crise.
Tout cela vaut bien un petit mensonge…
Mais au fait : Qui a permis d’obtenir de si bons résultats en 2020 ?

Les actionnaires récompensés…

Les résultats en 2020 sont excellents et visiblement le groupe a choisi de récompenser les actionnaires ….
Les infographies publiées par le groupe parlent d’elles-mêmes :
Rappelons que le rachat d’actions consiste à racheter des actions pour les retirer du marché ce qui soutient le cours de l’action.
Ce sont donc des centaines de millions d’euros qui sont jetés à la poubelle pour faire un “retour aux actionnaires”.
Ajoutez à cela que le dividende pour cette année va passer de 1,35€ par action en 2020 à 1,95€ en 2021 soit une hausse de 44 %.
Ce qui devrait constituer une enveloppe supérieure à 300 M€ pour les dividendes.
N’en jetez plus !
Les actionnaires ont dû faire d’énormes sacrifices en 2020 pour être récompensés de la sorte… Non ?

Les sacrifices pour les salarié·es, les centaines de millions d’euros pour les actionnaires

Voilà donc comment le groupe remercie celles et ceux qui génèrent les bénéfices : nous les salarié·es !
Voilà comment sont récompensés notre “solidarité” et tous les efforts consentis en 2020 par les salarié·es : congés imposés, recours à l’activité partielle sans maintien de salaire automatique et parfois avec perte de revenus, plus d’efforts pour s’adapter au travail à domicile imposé, des plages de travail qui augmentent en particulier sur la pause de midi, des salaires gelés ou en baisse, etc.
Pourtant, c’est nous qui créons la richesse.
D’un côté la direction gratte 20 M€ sur notre dos (décalage des augmentations). Elle gratte aussi quelques euros sur les indemnités de télétravail.
Et en même temps elle dilapide le fruit de notre labeur pour l’avidité des actionnaires (et de la direction car n’oublions pas qu’elle est payée en bonne partie avec des milliers d’actions)
Les sacrifices pour les salarié·es et les euros pour les actionnaires !
Pourquoi devrions-nous accepter cela ?
Ça suffit.
La CGT revendique des augmentations pour tous les salarié·es.
C’est grâce à nous que le groupe a si bien traversé la crise, pourquoi serions nous sanctionné·es et non récompensé·es ?
euro banknote collection on wooden surface

À propos

Publié le :
8 mai 2021

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : ma petite multinationale ne connaît pas la crise…

Quelles perspectives pour Capgemini ?

Au moment où débutent les négociations annuelles sur les salaires, et même si la direction et les autres syndicats ne jugent pas utile de connaitre précisément la situation économique du groupe (voir notre article), nous avons voulu regarder comment « le marché » juge la situation de Capgemini puisque la direction ne jure que par « le marché » :

 

Cours des actions Capgemini et divers donneurs d’ordres en 2020

 

Le moins que l’on puisse dire c’est que Capgemini offre visiblement de meilleures perspectives que ses donneurs d’ordres.

Malgré une chute du cours boursier au lendemain de la crise sanitaire, le cours de l’action Capgemini est en hausse, et a rattrapé sa valeur d’avant le covid-19. Certaines entreprises du CAC 40 n’ont pas eu la même chance.

Ce fameux « marché » a donc confiance en la situation économique du groupe et son avenir ?

Le cours a progressé de 3 % durant cette année de “crise”, de 38 % en trois ans, de 98 % en cinq ans et 338 % en 10 ans…

Comment la direction peut-elle parler de crise pour justifier une stagnation des salaires ?

Ce que disent les communiqués de presse de la direction du groupe :

Le groupe présente de très bons résultats et une bonne visibilité avec un carnet de commandes supérieur au chiffre d’affaires annuel ;

  • Une marge opérationnelle qui atteint 12,4 % en 2020, alors qu’elle était de 12,3 % en 2019 et de 12,1 % en 2018.
  • Il se permet même une génération élevée de cash-flow (d’où une situation financière solide). Et retour aux actionnaires sous forme de rachat d’actions et d’un taux de distribution de 35 %.
    En effet, Capgemini a toujours versé des dividendes et n’a pas abandonné ses opérations de rachat d’actions et ce même en période de crise. Jugez plutôt…

Capgemini parmi les champions du CAC 40 du retour aux actionnaires.

En effet les chiffres officiels sont connus : En 2020, le groupe a versé un total : Dividendes + rachats d’actions pour un montant de 748 M€ se plaçant ainsi à la 14ème place du CAC 40. Ainsi donc, 87 % des 856 M€ de bénéfices créés en 2019 ont été versés aux actionnaires en 2020.

Pour mémoire, en 2019 le groupe était 31ème  avec un total de 416 M€. 2020 a donc connu une augmentation de 80 % du montant donné aux actionnaires par rapport à 2019.

Vous avez dit crise ?

Quel est le salaire de nos “dirigeants” ?

Combien gagnent Paul Hermelin et son dauphin ?

Paul Hermelin Aiman Ezzat
2019 Jusqu’en Mai 2020 Après Mai 2020
Salaire Fixe annuel 1 452 000 936 000 1 000 000
Actions octroyées 4 839 246 3 376 054 Pas encore communiqué
Salaire Variable/annuel 1 311 780 650 000 1 000 000
Salaire variable pluriannuel 380 776 Pas encore communique
Total en Euros 7 603 026 5 343 756

Source : Données indiquées dans « Documents d’enregistrement Universel 2019 » (documents direction)

La reforme des retraites selon Paul Hermelin…

La retraite chapeau de Paul Hermelin est de 901 000 euros annuels (environ 25 ans de salaire annuel moyen à Capgemini), plaçant notre ancien PDG au 4ème rang des top 10 des retraites chapeaux promis par le cac 40, juste derrière Danone, L’Oréal et Axa.

Il aura une retraite paisible et très confortable, nous n’avons aucun souci à nous faire pour lui.

Son successeur Aiman Ezzat ne bénéficiera pas (encore) de ce privilège, par contre il touchera une belle indemnité suite au changement de ses fonctions :

  • Une augmentation de 26 % de sa rémunération annuelle brute (salaire fixe + variable)
  • Une indemnité plafonnée à 2 ans de salaires (fixe + variable) au titre de la cessation de son mandat de directeur délégué. (voté en 2018)

Nos deux dirigeants ont communiqué largement sur l’abandon de 25 % de leur salaire brut global en mars dernier. Ils peuvent se vanter d’une telle générosité devant les médias… vu ce qu’on leur a octroyé en mai. Au final cela représente moins de 700 000 euros pour notre ancien PDG et moins de 400 000 euros pour Aiman Ezzat, une somme assez dérisoire par rapport aux montants de leurs rémunérations annuelles.

Vous avez dit crise ?

Et vous, de combien votre salaire va augmenter en cette période de “crise” ?

Laissez-nous vos commentaires et réactions sur ce partage des richesses produites….

 

Voir aussi :

Tout augmente, sauf nos salaires  !

 

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Publié le :
23 janvier 2021