Plus de profits mais toujours pas d’augmentations
À propos
8 novembre 2024
En 2023 la direction a racheté et détruit l’équivalent de 883 millions d’€ d’actions. Elle préfère détruire que de redistribuer c’est un choix dans une logique capitaliste pour augmenter le prix de l’action, et enrichir les plus riches !
Et si cette somme était distribuée à toutes et tous les salarié·es de Capgemini dans le monde…
Depuis 2019, les rémunérations de la direction générale augmentent. La plus forte augmentation se situe entre 2022 et 2023, de 30,6 %, atteignant un total de 3,4 millions d’euros pour 38 personnes en 2023.
Et nos salaires de combien ont-ils augmenté ?
Depuis la mobilisation contre la réforme des retraites, passée de manière autoritaire par le gouvernement, l’intêret pour les actions syndicales a bondi.
76 % des cadres sont prêt·es à se mobiliser collectivement pour les salaires.
40 % des cadres et des professions techniciennes et intermédiaires se disent prêt·es à se syndiquer pour obtenir des augmentations
(sources : baromètre ViaVoice/Ugict 2023)
Soit une hausse de 5 % de la masse salariale, 2800€ sur 96000€ de richesses produites, c’est légitime !
Soit une hausse de 0,4 % de la masse salariale.
Depuis presque 4 mois désormais un conflit est en cours chez Capgemini autour des augmentations de salaires. Ce conflit prend la forme d‘actions de grève dites “perlées” tous les Jeudis puis un jeudi sur deux depuis avril.
Si l’on veut comprendre les origines de ce conflit il faut ajouter au contexte national de forte inflation des raisons purement interne au groupe Capgemini.
Les années passent et Capgemini mène une politique de chasse aux coûts qui a de nombreuses conséquences néfastes pour les salarié.es :
– Des salaires toujours plus bas entrainant un turnover important, une perte de compétences et une charge accrue pour les salarié.es
– Réduction des effectifs qui accentue encore la charge de travail, tout particulièrement pour les équipes soumises à des astreintes.
– Recrutement axé principalement sur des profils juniors : stagiaires, alternant·es, reconversion professionnelle ou débutant·es fraîchement sorti·es de l’école
– Mise en concurrence des centres de services français avec l’Inde, la Pologne, la Roumanie…
Pour exemple, en 2020 et 2021 sur Pessac les représentants du personnel CGT ont dénombré près d’une quinzaine d’arrêts maladie pour épuisement professionnel : sur une population d’environ 200 salarié·es, c’est loin d’être négligeable.
… pendant ce temps Capgemini annonce des bénéfices historiques en 2021 : plus de 1,1 Milliards d’euros.
Hormis les mails vantant notre engagement et nous remerciant pour notre professionnalisme tout spécialement pendant la période de pandémie, aucune action concrète ne vient matérialiser cette reconnaissance.
Un nombre conséquent de salarié.es n’ont pas été augmenté.es depuis des années ou se retrouvent confronté·es à des difficultés de logement et de fin de mois.
Le professionnalisme et l’engagement tant vantés par la direction restent donc lettres mortes.
… pendant ce temps Capgemini augmente les dividendes des actionnaires de 23 % en 2021.
Traditionnellement les périodes d’entretien de performance sont souvent génératrices de frustration et de colère, mais l’année 2022 a été un cru exceptionnel. Les représentants CGT ont accompagné un nombre inédit de salarié·es dans leur démarche de contestation des conclusions de l’entretien.
La direction de Capgemini s’est dans la plupart des cas contentée de clôturer le recours par un refus sans pour autant apporter de justifications.
Cela relève d’un profond mépris pour tous ces salarié·es qui ressentaient que leur travail n’avait pas reçu une juste reconnaissance.
… pendant ce temps les 3 principaux dirigeants de Capgemini se partagent un pactole de 8,7 Millions d’euros.
Dans un contexte de bénéfices record en 2021, la proposition d’accord NAO n’apporte pas une réelle reconnaissance du travail des salarié·es qui a permis un tel niveau de profit.
La CGT Capgemini a appelé dès le 17 Mars à une journée de grève à la faveur d’une journée nationale et interprofessionnelle de manifestation. Sur le site Capgemini de Pessac cette journée s’est matérialisée par un rassemblement de salarié·es grévistes.
Le mouvement s’est alors transformé en intersyndicale regroupant la majorité des syndicats du groupe.
Jusqu’à présent la direction de Capgemini a fait la sourde oreille ou s’est contentée de faire des propositions qui relevaient de la provocation. La première proposition se contente d’une « augmentation » de 7,7€ bruts par rapport à l’accord présenté en NAO. Quant à la proposition la plus récente si elle triple cette amélioration (25€ brut/mois), elle ne touche pas à l’enveloppe globale. “Résultat : plus de 1000 salarié·es sont exclus de l’augmentation NAO”.
Pourtant Capgemini avait déclaré fin Avril à la presse “être attentif à avoir un dialogue social de qualité et vouloir porter une attention particulière pour les bas salaires” … 7,7€ brut/mois ! belle attention !
L’accord NAO a finalement été signé par deux OS non majoritaires, ce qui est insuffisant pour qu’il s’applique (pour le peu qu’il contenait). Ces dernières voulaient déclencher un référendum des salarié·es, mais la direction a préféré appliquer unilatéralement ses mesurettes… C’est bien la preuve que la “négociation” n’en était pas une, mais bien un simulacre, et que la direction avait de toute façon tout décidé en amont.
Devant autant de mépris il n’y a pas d’autres solutions que de reprendre et d’intensifier la mobilisation à la rentrée !
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Présentation par le Cabinet SYNDEX du rapport d’expertise concernant le projet d’évolution de l’organisation DEMS France.
Ce projet s’articule autour de 2 axes :
Regroupement des activités informatiques d’une part et d’ingénierie physique d’autre part.
Après réorganisation, on aura les BL :
• D&SE (Digital & Soft ware Engineering)
• DC (Digital Conti nuity)
• IO (Intelligent Operati on)
• SE (Soft ware Engineering)
• SPE (System and Physical Engineering)
Mise en oeuvre de la fonction Global Operations
Séparation des opérations et du pilotage.
Seront rattachés à cette fonction et changeront de hiérarchique :
• Les Engagement Managers certifié·es (EM1 minimum) qui font du pilotage de projet au forfait, et d’autres salarié·es, (74 salarié·es)
• Les autres EM resteront dans les BL
• Les salarié·es qui ont des activités de « qualité opérationnelle »
• Les salarié·es RH qui font du « Talent acquisition »
• Les salarié·es qui font du « Resource management » (gestion de l’IP ou Intercontrat)
• Les salarié·es qui seront transféré·es sont d’ores et déjà identifié·es, mais ne sont pas encore au courant.
Cette organisation correspond en tous points à celle d’ALTRAN et ce n’est bien sûr pas une coïncidence.
Le but de la direction est clairement exprimé :
• Faciliter le rapprochement opérationnel avec ALTRAN,
• Croître de 10 % à l’horizon 2024, • Atteindre une GOP (Bénéfice d’exploitation brut) de 14 % à ce même horizon alors qu’il était en 2019 à 10,2 % chez DEMS et 11,4 %
chez ALTRAN !
2021 : 4,6 pour DEMS (NC pour Altran)
2022 : (prévision) : 7,6 pour DEMS
La direction argue du fait que cette nouvelle organisation n’engendrera que peu de changement et que le gain de GOP sera obtenu par une « professionnalisation » accrue des salarié.es.
Outre le fait que cette dernière remarque témoigne d’un mépris incroyable à l’égard des salarié·es concerné·es, à qui fera t’on croire qu’il suffit d’une modification d’organisation pour augmenter le bénéfice de presque 4 % en 2 ans ?
Aucune des modifications apportées n’aura de conséquences favorables sur le bien-être des salarié·es et sur l’amélioration des conditions de travail.
Une nouvelle fois, il s’agit d’un projet à but uniquement financier consistant à nous pressurer encore plus, au grand avantage des actionnaires !
Pendant que les actionnaires continuent gentiment à se goinfrer, c’est toujours la « modération » chez les salarié·es !
Avec un dividende d’action annoncé à 2,40€ contre 1,95€ l’an dernier, c’est une hausse de 23 % dont vont bénéficier nos chers actionnaires.
Ce sont ainsi 369 millions d’Euros qui vont se déverser dans leurs poches pour l’année 2021 auxquels, pour faire bonne mesure, il faut ajouter 200 millions de rachats d’actions !
Côté salarié·es, ce n’est évidemment pas la même chanson. Malgré un résultat net de 1,157 milliard d’euros, en hausse de 21 %, 45 % des salarié·es ne sont pas augmenté·es !Pour les chanceux, ce sera en moyenne 1,67 % d’augmentation qui leur sera généreusement attribué.
La direction a le culot d’appeler cela des « augmentations » alors que dans le même temps, l’inflation a frôlé les 3 % (2,8 % pour 2021) ! !
La CGT n’aura de cesse de dénoncer cette situation proprement scandaleuse et d’exiger des augmentations générales à la hauteur de l’investissement des salarié·es et des revenus
colossaux engendrés par leur travail !
Malgré un effort certain de la direction pour recruter (85 entrées sur janvier), il reste toujours trop de sorti es : 62 encore … dont 36 démissions !
Nous avons beau tenter d’expliquer à la direction à chaque séance du CSE qu’un·e salarié·e, ça se recrute mais surtout … ça se garde, ils continuent à tenter d’expliquer cette fuite de
compétences par le « dynamisme du marché » ! Et bien non, chère direction, avec des conditions de travail toujours plus dégradées, avec des augmentations de salaires ridicules qui ne
compensent même pas l’inflation, avec un mépris toujours plus affiché, vous ne risquez pas de fidéliser les nouvelles recrues.
En ce qui concerne les indicateurs financiers, tout porte à croire qu’on est revenu à la situation d’avant COVID.
Compte-tenu de l’amélioration de la situation sanitaire, les élu·es CGT réclament avec insistance le retour aux réunions physiques.
Nous ne parlons pas ici de travail à la mine ou sur une plateforme pétrolière, nous parlons de notre travail sur un poste informatique, le plus souvent assis devant un ordinateur. Et pourtant le risque existe vraiment.
Deux décès de collègues à Clermont Ferrand et à Bayonne étaient à l’ordre du jour des réunions CSE APPLI de mai et juin 2021, cela du fait que ces drames soient survenus pendant le temps de travail.
Nous ne pouvons pas répondre à cette question. Cependant la question reste légitime et nous avons même le devoir de la poser, de nous demander si tout avait été fait pour éviter ces drames, si toutes les précautions les mesures avaient bien été mises en œuvre par Capgemini pour veiller à préserver leur santé et leur vie.
Les élu·es CGT sont alarmé·es et révolté·es par la réponse que donne la direction aux observations sur les conditions de travail auxquelles avaient été soumis nos collègues décédés. Nous ne discutons pas ici de ce qui a été fait ou pas par la direction pour soutenir les salariés ou assister les familles, nous discutons de son déni face à ses responsabilités.
Dans un cas comme dans l’autre, il s’agirait, selon la direction, de circonstances particulières et de contextes isolés. D’ailleurs, combien de fois lors des réunions du CSE avons-nous eu ce genre de réponse lorsque nous faisions part de problèmes récurrents rencontrés par des salarié·es : « c’est un cas particulier, il ne faut pas généraliser ».
Pourtant de nombreux salarié·es, même parmi les plus récemment arrivé·es, ont déjà rencontré des situations semblables, comme devoir répondre à des demandes contradictoires, faire face à des changements incessants de l’encadrement, avoir une charge de travail trop importante et des collègues qu’on ne peut pas solliciter parce qu’eux aussi trop débordés, se faire attribuer des objectifs peu clairs ou inatteignables, se voir imposer un changement de poste ou des formations pas adaptés ou souhaités et sans explication…
Ce qui est en cause c’est bien la structure organisationnelle choisie, décidée et mise en place par la direction du groupe. Des projets qui gèrent eux-mêmes leur budget et qui doivent se débrouiller quelles que soient les circonstances. Cela permet à la direction de se débarrasser des coûts et des risques tout en prélevant un bon dividende à servir aux actionnaires. La guerre avec les concurrents pour gagner des contrats se fait au prix de sacrifices que les projets doivent ensuite assumer et supporter. C’est ainsi que des managers se trouvent à imposer des rythmes d’enfer à leur équipe et à eux-mêmes, et à accepter les exigences intenables des clients.
Certains d’entre nous quand ils y sont confrontés pensent qu’ils sont obligés de faire l’impossible, qu’ils n’ont pas le choix quitte à y laisser leur santé. Parfois ils vont jusqu’à exiger la même chose de leurs collègues en les culpabilisant s’ils ne suivent pas. En pensant se débarrasser du problème et des pressions, ils contribuent au contraire à les faire perdurer.
En appelant les salarié·es à la résistance et au refus de risquer leur santé et leur vie au travail, à l’entraide entre tou·te·s pour éviter l’isolement et nous défendre ensemble, nous pourrons imposer d’autres choix :
… et bien sûr tout ce que les salarié·es concerné·es, étant les mieux placé·es, sauront identifier comme conditions nécessaires pour effectuer leur travail.
De l’argent dans le groupe, il y en a. Il y en a même comme jamais. Simplement les dirigeants on fait le choix de le garder pour eux et de s’augmenter confortablement…
Il n’y a qu’a regarder les informations que la loi oblige encore le groupe à publier :
+33 % d’augmentation de la rémunération…pour eux visiblement il n’est pas question de crise…
Parmi les administrateurs on trouve des PDGs de grands groupes (Total, Pernod Ricard…) qui ne sont pas vraiment dans le besoin et deux représentants de salarié·es, supposés porter la voix des salarié·es au conseil d’administration. Ils appartiennent au deux principaux “partenaires sociaux” dans le “dialogue social” du groupe Capgemini. Ceux qui signent les accords impossibles à signer. Vu le résultat de la négociation sur les salaires, on ne peut qu’être sceptiques sur leur rôle…
Quant au nouveau directeur général, depuis sa promotion, il n’en finit plus de recevoir des actions gratuites… 25 000 en octobre dernier (soit environ 2 M€) et 16 000 de plus en novembre… Sympa l’ESOP pour les dirigeants !
Le dividende passe donc de 1,35€ à 1,95€ soit une augmentation de 44 %.
Visiblement ça n’est pas la crise pour les actionnaires… Etonnamment ces informations n’apparaissent pas dans la “lettre aux actionnaires” qui a été envoyée aux salarié·es actionnaires par le groupe le 8 juillet .
(*) Toutes les données sont issues des documents annuels publiés par Capgemini, plus précisément du Document d’Enregistrement Universel 2020 : pages 82, 116 et 287
Accord inacceptable d’un côté. Rétributions plus que confortables de l’autre. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes chez Capgemini. Les salarié·es font les efforts pendant que les dirigeants et actionnaires encaissent le fruit de leurs efforts ! Quel que soit le salaire, cela s’appelle de l’exploitation.
Pour cautionner ce système vis-à-vis des salarié·es, la direction a besoin de ses “partenaires sociaux” qui font accepter l’inacceptable aux salarié·es. On comprend mieux la “promotion” de la signature de l’accord faite par la direction du groupe (reçue par mail le 7 mai 2021). Le service rendu à la direction vaut bien ce petit coup de pub…
Combien de temps allons-nous accepter cette situation ? Exigeons un juste retour de notre travail.
C’est possible.
Après une “négociation” indigne d’un groupe comme Capgemini, la direction propose finalement des mesures unilatérales. Quand on se revendique un syndicat de salarié·es, qui ambitionne de défendre les intérêts des salarié·es, il est légitime de se demander ce qu’elles apportent . D’autant que dans le même temps l’assemblée générale des actionnaires distribue aux dirigeants et actionnaires le fruit de nos efforts et sacrifices imposés en 2020. Ils peuvent avoir le sourire…
Cette année ce sera même moins car la direction pousse l’humiliation jusqu’à imposer
Rien que cela est inacceptable.
Pourtant cet accord a été signé par tous les syndicats (par ceux en place et même par les derniers arrivés qui se disaient pourtant être différents lors des élections). Étrange ?
Ces mêmes syndicats qui n’ont pas dit un mot pour soutenir la CGT (sauf pour dire que la CGT monopolise la parole) lorsque la CGT a démontré que la direction mentait sur la situation économique en France.
Aucun soutien par le moindre syndicat lorsque la CGT a essayé d’obtenir de la direction le montant officiel des bénéfices réalisés en France. C’est quand même le minimum pour une négociation qui s’intitule : partage de la valeur ajoutée ! La direction a une armée de commissaires aux comptes , de juristes. Elle est capable de fournir un document complet au niveau du groupe en vue de l’assemblée générale des actionnaires. Elle est pourtant incapable de fournir ce chiffre…
Étonnant…
Et pour cause, avec une marge opérationnelle de 1,8 milliards €, en sachant que la France c’est plus de 20 % du chiffre d’affaires (chiffres officiels direction), on peut estimer que ce montant serait entre 300 et 400 M€. Les 2 tous petits millions détaillés plus haut ne pèsent pas lourd.
Tout au long des discussions sur ce sujet les autres syndicats n’ont pas dit le moindre mot, émis la moindre indignation ou ne serait-ce qu’un simple étonnement…
C’est incompréhensible quand on a la volonté de défendre les intérêts des salarié·es. Visiblement certains syndicats y ont renoncé.
Il ne nous appartient pas d’expliquer les raisons qui motivent la signature d’un accord dans ces conditions.
On ne peut qu’inviter les salarié·es à les questionner sur ces sujets….et s’en rappeler lors de prochaines élections. C’est sans doute pour éviter cette discussion que des syndicats demandent un accord triennal. Cela évite de justifier l’injustifiable tous les ans.
Tant que les “négociations” se passeront ainsi, les salaires n’augmenteront pas et les conditions de travail ne s’amélioreront pas…pourtant l’argent ne manque pas dans le groupe…
Avertissement : Tous les chiffres et extraits qui suivent sont ceux publiés par la direction. Les salarié·es du groupe les ont reçus par mail le 18 février dernier.