#VSST

VIOLS ET VSST

Violentomètre CGT10 viols ou tentatives de viols par jour, en France.

Ce sont les chiffres dans le cadre professionnel. Ils ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan des violences faites aux femmes, et des 170 viols ou tentatives par jour, en France (environ 62 000 par an).
Mais les violences sexuelles et sexistes au travail (VSST) ne doivent pas être traitées comme un sujet minoritaire : ce sont des vies, des carrières qui sont brisées par des hommes violents qui agissent bien trop souvent en toute impunité, que ce soit dans leur carrière ou devant la justice.
Nous parlons d’hommes violents car 97 % des accusé·es de violences sexuelles et de viols sont des hommes.
Les violences sexuelles et les viols en entreprise ne sont finalement que le reflet de la société, et détruisent une fois de plus la théorie des “monstres”. 
Comme l’explique Rose Lamy, dans son ouvrage “En bons pères de famille”, les hommes violeurs sont rarement des monstres terrifiants au fond d’une ruelle,  ou des immigrés clandestins, ou même des personnes agissant suite à un coup de folie.  Et surtout elle déconstruit le mythe et l’archétype du bon père de famille.
Les agresseurs ne sont pas des monstres, mais des pères, des frères, des amis, des collègues, des supérieurs…
Prenons en exemple l’affaire des viols de Dominique Pélicot et de ses plus de 51 co-accusés. 
Dominique Pélicot a été un père et un mari sans histoire, pendant une grande majorité de sa vie, d’après Gisèle Pélicot. Et puis, il y a une dizaine d’année, il a sciemment mis en place un système organisé dans lequel il a utilisé sa femme comme un objet sexuel. Elle était sa propriété.
Ce n’est pas un monstre car son comportement a toujours été réfléchi et prémédité, c’est un “bon père de famille”, jusqu’à ce que la société se rende compte de ses crimes, et seulement si elle s’en rend compte. La majorité des hommes n’agissent pas sur une pulsion mais par un système alliant préméditation et circonstances facilitantes pour eux.
Comme en entreprise, ce sont nos collègues, qui profitent d’une salle de réunion fermée ou d’un ascenseur pour agresser sexuellement ou violer. Pourtant, dirions nous de prime abord qu’ils sont des monstres, ou tout simplement qu’il profite d’un système ?
La culture du viol est tellement présente dans notre société que seul un procès aussi terrible que l’affaire Mazan illustre l’horreur et bouscule nos consciences. C’est le procès du patriarcat, qui dénonce  le corps de la femme comme propriété de l’homme.
Aujourd’hui aussi, nous devons collectivement déconstruire des stéréotypes sur le viol, comme sur le consentement. Lorsqu’une femme dit NON, c’est NON. Et si ce n’est pas OUI, c’est donc toujours NON.
On utilise aussi beaucoup trop souvent l’expression “qui ne dit mot consent”, qui est pourtant loin de la vérité, bien au contraire. Le consentement doit être explicite et devrait, en cas d’absence et comme dans d’autres pays, faire partie de la définition du viol.
Notre corps nous appartient, que nous soyons homme ou femme.
La pornographie renforce la culture du viol. La domination, le corps est traité comme un objet.
La société dans son ensemble doit changer. Il n’est pas admissible que la moitié de l’humanité vive dans la peur d’être confrontée à des hommes violents, dans leur cercle familial, amical, ou professionnel.
Il est inadmissible que des hommes continuent à maintenir un climat de violence verbale qui contribue à la domination et alimente la culture du viol. 
Au travail, cela commence par les blagues sexistes, par les collègues qui se croient tout permis, ou qui refusent d’écouter les femmes sous prétexte qu’on “ne peut plus rien dire”.
Et ça continue quand, lorsqu’une femme est agressée ou violée par un collègue, on va la mettre à l’écart, allant parfois jusqu’à la muter, la placardiser ou la licencier, quand son agresseur, lui, restera en poste le temps de prouver les faits au risque de rester, si les preuves ne sont pas flagrantes…

Pour lutter contre les violences au travail et protéger les victimes, la CGT propose de nombreuses mesures parmi lesquelles :

  • La protection des victimes contre le licenciement et les sanctions, 
  • la prise en charge de l’ensemble des frais de justice par l’employeur, 
  • la reconnaissance automatique de leur situation en Accident du Travail/Maladie Professionnelle, 
  • la création d’un statut de la victime dans les procédures disciplinaires.

 Et plus généralement, nous exigeons que dans toutes les entreprises :

  • La mise en œuvre de sanctions pour les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations de prévention et la création d’une obligation de négocier sur les violences sexistes et sexuelles ; 
  • La mise en place en France de la Convention 190 de l’Organisation Internationale du Travail pour protéger toutes les femmes du monde contre les violences sexistes et sexuelles.
Alors faisons en sorte, tous·tes ensemble, que les femmes puissent vivre en sécurité et avec sérénité, chez Capgemini, dans la vie, dans le monde entier. Disons stop aux violences sexistes et sexuelles, changeons les comportements des hommes, écoutons les victimes et croyons les. Sanctionnons les violeurs, dénonçons les agresseurs et agissons face au sexisme qui est la base de la culture du viol.
Affiche : Le sexisme ? jamais chez nous ! 1 femme sur 2 déclare avoir été victime ou témoin de violences sexistes et sexuelles sur son lieu de travail.

À propos

Publié le :
18 novembre 2024

MANIFESTONS LE 25 NOVEMBRE

CONTRE TOUTES LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES

À l’occasion de la journée internationale contre les violences sexistes et sexuelles, la CGT appelle, avec de nombreuses organisations, à manifester pour rendre hommage à toutes les victimes de la violence machiste, les femmes, les personnes LGBTQIA+, à toutes celles qui souffrent et qui luttent. À toutes celles que nous avons perdues.

La plupart du temps, encore, les victimes ne sont pas crues, les plaintes classées sans suite, l’impunité des agresseurs persiste. La justice reste encore largement sourde à reconnaître ces violences.

Sur les lieux de travail plus de 8000 viols ou tentatives ont lieu chaque année et un tiers des femmes subissent du harcèlement sexuel. Les employeurs, qu’ils soient publics ou privés, doivent agir pour mettre fin à ces violences et assurer la protection des victimes, y compris celles subissant des violences conjugales.

Chez Capgemini nous ne sommes pas épargné·es.

La CGT Capgemini a déjà lancé plusieurs droits d’alertes relatifs à des agressions et/ou du harcèlement sexuel. Les victimes sont quasi systématiquement retirées de leur mission, ce qui constitue une double peine. L’obligation de réussite et de bons résultats dans l’entreprise entraîne trop souvent un déni collectif sur ces situations de harcèlement. La peur doit changer de camp, la solidarité doit enfin émerger envers les victimes, l’économie de l’entreprise ne doit pas cacher ou justifier ces violences.

Nous exigeons un nouvel accord égalité professionnelle qui intégrera la prise en compte et les mesures nécessaires pour supprimer les violences sexistes et sexuelles dans notre entreprise. Cet accord devra aussi supprimer définitivement les écarts de salaires, véritable violences économiques subies essentiellement par les femmes.

Tout comme, les écarts entre les femmes et les hommes en matière de retraite restent trop importants. Le rapport sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale, publié par la Cour des comptes le mercredi 24 mai 2023, rappelle que la pension moyenne des femmes est de 28 % à 40 % inférieure à celle des hommes, soit au mieux une moyenne de 1401 euros pour les femmes, contre 1955 euros pour les hommes.

Les violences sexistes et sexuelles surviennent partout, et dans tous les milieux sociaux.

Elles trouvent racine dans le patriarcat et se situent aussi, souvent, au croisement d’autres discriminations. Ainsi les femmes les plus touchées par ces violences sont celles qui souffrent déjà de multiples oppressions :

  • les femmes victimes de racisme,
  • les femmes migrantes, sans papiers,
  • les femmes précarisées, en situation de handicap,
  • les femmes lesbiennes et bi, les femmes trans,
  • les femmes en situation de prostitution et celles victimes de l’industrie pornocriminelle.

Une prise de conscience collective a eu lieu avec #MeToo. Elle n’est pas suffisante, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

En France, depuis 2017 ce sont 844 féminicides ayant fait plus de 1000 enfants orphelin∙es qui ont été commis par un conjoint ou un ex conjoint. Le nombre de femmes victimes de violences dans le couple et les enfants qui en subissent les conséquences ne diminue pas (213 000 par an) tout comme les viols ou tentatives (94 000 par an). La quasitotalité des agresseurs sont des hommes (97,3 %).

Une femme en situation de handicap sur 5 a été victime de viol. 50 % des lesbiennes et 75 % des bi ont été confrontées à des violences dans l’espace public et 85 % des personnes trans ont déjà subi un acte transphobe.

160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année, en majorité au sein de la famille. Mais leur parole peine toujours à être reconnue. Au bout de 2 ans, le gouvernement veut supprimer la Commission Indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants sous prétexte que son travail est terminé. Nous exigeons son maintien.

loi « Asile et immigration »

Les femmes demandeuses d’asile sont très vulnérables aux réseaux de prostitution, de proxénétisme et de traite des êtres humains. Ceux-ci sont déjà à pied d’oeuvre pour satisfaire l’augmentation de la demande de marchandisation du corps des femmes et des filles avec les Jeux Olympiques et Paralympiques en France en 2024.

Le projet de loi « Asile et immigration » ne fera que dégrader encore plus la situation de ces femmes comme celle de toutes les femmes sans papiers.

En cette journée internationale du 25 novembre, dans un contexte de guerres qui se multiplient, notre soutien va à toutes les femmes dans le monde, premières victimes avec les enfants des conflits armés. Nous manifestons particulièrement notre soutien aux femmes d’Ukraine, de Birmanie, de Palestine, d’Israël, du Haut-Karabakh.

Nous clamons haut et fort notre solidarité avec nos soeurs afghanes maintenues sous le joug d’une oppression effroyable où même aller à l’école devient un acte héroïque.

Nous réaffirmons notre sororité avec les femmes iraniennes et kurdes en révolte pour leur liberté. Femme, Vie, Liberté. Nous apportons notre soutien aux femmes ouïghoures, persécutées, victimes de politique génocidaire.

TOUTES CES VIOLENCES NE SONT PAS UNE FATALITÉ.

Nous serons massivement dans la rue le 25 novembre pour faire valoir nos revendications, pour exiger la fin des violences machistes.

Nous ne nous contentons pas de la ratification par le gouvernement de la convention 190 de l’Organisation Internationale du Travail à moyens constants. Nous exigeons la mise en place de nouvelles obligations pour renforcer la protection des victimes ! Nous exigeons l’application des lois existantes, un plan d’urgence national, des politiques publiques s’élevant contre la tolérance sociale, promouvant la prévention, la protection et la solidarité vis à vis des victimes et des co-victimes, mettant fin, enfin, à l’impunité des agresseurs !

Disons stop aux annonces du gouvernement non suivies d’effet et exigeons la mise en place d’une loi-cadre ! Le dernier rapport de la Fondation des femmes publié en septembre dernier estime que pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes, il faudrait au minimum 2,6 milliards d’euros. L’État en dépense aujourd’hui 184,4 millions. On est loin du compte.

C’est ainsi que des associations d’aide aux victimes, qui les soutiennent, les hébergent et leur permettent d’entamer leur reconstruction se retrouvent en grande difficulté. Exigeons l’obtention immédiate de 3 milliards d’euros pour combattre enfin efficacement ces violences !

TOUTES ET TOUS MOBILISÉ·ES LE 25 NOVEMBRE !

REJOIGNEZ LES MANIFESTATIONS ORGANISÉES PRÈS DE CHEZ VOUS !

STOP aux violences sexistes et sexuelles

À propos

Publié le :
22 novembre 2023

FLASH CSE INFRA – MAI 2022

UN DÉMÉNAGEMENT TOULOUSAIN…

Le CSE est consulté sur le projet de déménagement d’une équipe entre 2 sites toulousains de Capgemini, de Mesplé vers Eisenhower. Environ 80 salarié·es travaillant pour un même client sont concerné·es. La direction s’étend longuement sur les améliorations de l’environnement de travail qui leur seront apportées sur le site « moderne » de Eisenhower par rapport au site « ancien » de Mesplé.

La direction n’a pas fait d’étude d’impact sur les temps de déplacement pour les salarié·es se rendant à leur travail en voiture, prétextant que les 2 sites sont distants de seulement 1,7 km. Certes, 1,7 km c’est peu à vol d’oiseau, mais en voiture et en ville, ça peut prendre un certain temps, surtout aux heures de pointe. Quant aux salarié·es se déplaçant en transport en commun, ils et elles verront automatiquement leur temps de transport allongé d’un 1/4 h à partir de la station de métro terminus de la ligne A.

La direction présente un plan du 2e étage de Eisenhower ou ces salarié·es devraient s’installer. Bizarre, il n’y a pas de métrage. Le document complémentaire que la direction envoie le lendemain, suite à une demande unanime du CSE, permet de mieux comprendre pourquoi. D’une part, le nombre de postes de travail est passé de 71 à 68, sans explications. Et surtout la surface moyenne par poste de travail est très réduite, de l’ordre de 3,3 m². Les salarié·es de Mesplé qui viendront s’entasser sur Eisenhower pourront apprécier ainsi la qualité de l’environnement de travail de leur nouveau site, tant vantée par la direction.

… QUI CACHE D’AUTRES DÉMÉNAGEMENTS TOULOUSAINS

Un élu CGT de Toulouse interpelle la direction sur plusieurs autres déménagements en cours ou prévus entre différents sites toulousains de Capgemini. Il avait déjà alerté par écrit à propos d’un déménagement d’Eisenhower sur le site Marie Perroud, pour lequel le CSE n’est pas consulté. La direction lui avait alors répondu qu’une information de l’ICRP suffisait puisque Marie Perroud est une annexe d’Eisenhower. La CGT explique en séance que c’est faux, puisque ces 2 sites n’ont pas le même numéro de Siret. De toute façon, le déménagement d’un immeuble à un autre constitue une modification des conditions de travail des salarié·es et nécessite une consultation du CSE.

UN ACCIDENT DU TRAVAIL MORTEL, CELA ARRIVE AUSSI À CAPGEMINI

Un salarié appartenant au périmètre P&C du 147 est décédé suite à un accident du travail. Pour une fois, la direction a prévenu rapidement le CSE…

Une enquête devra être menée conjointement par des représentants de la direction et des représentants du CSE. La majorité du CSE voulait initialement limiter les représentants du CSE aux seuls membres de la CSSCT. Pour rappel, la majorité du CSE ne veut pas de la CGT à la CSSCT, et cela a encore été confirmé à cette réunion du CSE lors de l’élection d’un nouveau membre de la CSSCT. La CGT a demandé de participer à l’enquête et a finalement obtenu qu’il y ait au moins un membre de chaque organisation syndicale.

Pour cette enquête, le CSE a unanimement décidé de recourir à une expertise externe. L’objectif est d’identifier les risques professionnels auxquels notre collègue a pu être exposé, d’étudier les facteurs de risques pour l’ensemble des salarié·es, et d’aider le CSE à faire des préconisations pour préserver la santé des salarié·es.

EN CAS DE PROBLÈME, C’EST PLUS EFFICACE DE S’ADRESSER AUX REPRÉSENTANTS DU PERSONNEL CGT

La direction présente les dispositifs d’alerte et d’écoute sur le harcèlement sexuel et les agissements sexistes (HSAS), qu’elle a mises en place au sein de l’UES Capgemini dans le cadre de l’accord sur l’égalité professionnelle, accord que la CGT n’a pas signé.

Lors d’une alerte remontée par un·e salarié·e, une enquête est menée par la DRH, la référente HSAS de la direction et la référente HSAS désignée par le CSE. La référente HSAS du CSE n’a aucun pouvoir, c’est la direction qui décide des mesures à prendre. Quant au dispositif d’écoute, la direction a fait appel à Eleas, une entreprise privée qui a réalisé 3,7 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020 et qui est une filiale du groupe CMIE-SEST, un poids lourd en France des services aux entreprises en matière de santé au travail. La direction de Capgemini n’a pas de scrupules à ce que le privé fasse des profits sur la détresse et la souffrance de ses salarié·es !

Pour les HSAS comme pour les autres problèmes, ne pas hésiter à en parler d’abord à un·e représentant·e CGT.

lit candle in hand