#crise

Résultats financiers Capgemini : Où est la crise ?

Le groupe a publié le 28 juillet dernier ses résultats pour le premier semestre 2021 (voir messagerie du groupe : “Video message from Aiman Ezzat | H1 2021 Results”).
Ils sont historiques…

La “crise” Covid effacée…

Les chiffres, communiqués par la direction, démontrent cette réalité  :
Le groupe ne connaît pas et n’a jamais connu la supposée crise, prétexte que la direction a utilisé pour ne pas augmenter les salaires.
Le niveau du chiffre d’affaires et de la marge opérationnelle sont meilleurs qu’en 2018 (année que la direction qualifiait de bonne). Mais en 2020, avec des chiffres meilleurs qu’en 2018, ce serait la crise selon la direction.
Même les résultats au niveau de la France sont excellents.
La direction l’affirme elle-même : “La France voit son chiffre d’affaires progresser de +16,2 % à taux de change constant. “
“(…) La marge opérationnelle s’améliore de 60 points de base par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 7,5 %.”
Ainsi, les résultats sont tellement bons et les perspectives tellement favorables, que la direction du groupe revoit ses objectifs de croissance à la hausse pour cette année 2021.

Merci les salarié·es mais le mérite revient à la direction

C’est ce qu’il faut comprendre dans le message d’Aiman Ezzat qui se félicite de ces excellents résultats : 
Je tiens donc à remercier une nouvelle fois nos 290 000 collaborateurs qui continuent de créer chaque jour de la valeur pour nos clients, en dépit d’un contexte qui demeure tendu dans plusieurs régions.”
Donc, selon la direction, par notre travail nous créons de la valeur pour nos clients. 

Et pour Capgemini, on ne créerait pas de richesse alors ?

Il est intéressant de noter cette nuance…
Aiman Ezzat continue : 
Ces résultats sont le produit d’un double effet : l’accélération structurelle des investissements technologiques de nos clients et la pertinence de nos orientations stratégiques, telles que présentées lors de notre Capital Markets Day 2021. Ils illustrent notre modèle de croissance qui repose sur la qualité de la relation avec nos clients stratégiques, le succès de nos offres innovantes, nos partenariats technologiques et des investissements importants dans notre capital humain.
Traduction, les résultats s’expliquent par :
  • Les clients qui se numérisent du fait de la crise Covid (“investissements technologiques de nos clients”).
  • Les décisions prises par la direction (“pertinence de nos orientations stratégiques”).

Pas un mot sur le travail des salarié·es

Pas un mot, en effet, sur le travail des salarié·es qui ont permis ces résultats historiques pour le groupe…peut-être parce qu’elles et ils seraient capables de demander des augmentations !
Pourtant, que d’efforts supplémentaires demandés aux salarié·es, “par solidarité” ou simplement “pour sauver la mission”.
Combien de projets en sous effectifs pour augmenter la marge ?
Combien de profils juniors vendus aux clients comme des expert·es ?
Pas un mot non plus sur la dégradation continue de nos conditions de travail pour gagner encore et toujours en rentabilité, parfois au prix de la santé des salarié·es.

2020, 2021 des gains de productivité comme jamais

Or, les chiffres fournis par la direction démontrent l’augmentation des gains de productivité en France : le Chiffre d’Affaires et la marge sont en constante progression alors que les effectifs sont stables.
Cela implique que la productivité a augmenté. 
La direction en profite doublement :
D’une part, nous fournissons donc une meilleure productivité et d’autre part, nous subissons une stagnation des salaires.
Cela permet au groupe d’engranger plus de bénéfices .

Les efforts pour les salarié·es, les profits seulement pour les actionnaires et dirigeants 

la direction a généreusement octroyé aux actionnaires les deux tiers de la trésorerie dégagée en 2020
Selon Aiman Ezzat, ce serait donc seulement aux administrateurs que le groupe doit ses très bons résultats.
Il ne fait aucun doute que ces administrateurs, et Aiman Ezzat en premier, sauront s’octroyer de belles augmentations pour 2021 comme ils l’ont fait pour l’année 2020.
En effet, selon le rapport d’expertise financière commandée par le CSE Central, la direction a généreusement concédé aux actionnaires les 2/3 de la trésorerie dégagée en 2020.
Ce qui classe Capgemini sur la plus haute marche du podium parmi les entreprises du numérique.
Dès lors, rien d’étonnant qu’il ne reste plus rien pour celles et ceux qui produisent réellement la richesse, c’est à dire nous les salarié·es.
Rappelons que l’accord sur les salaires signé en avril 2021 par certaines OS, a validé une baisse des enveloppes dédiées aux augmentations de salaire, pourtant déjà très maigres, prétextant “la crise”.
Cet accord va même jusqu’à raboter 3 mois sur les dates d’applications des augmentations.
Pour nous, ce seront encore seulement des miettes (un budget global de 2 millions d’euros ) grâce à la complicité des syndicats signataires.
Il est légitime d’exiger un meilleur partage des richesses produites.
Combien de temps allons-nous accepter cette situation ?

Cela n’est pas une fatalité : 

Collectivement nous pouvons toutes et tous peser et la CGT est là pour organiser les revendications. 
Rejoignez la CGT, souteneznous afin de nous doter d’un réel contre pouvoir face à la politique salariale de la direction validée par les autres organisations syndicales.
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À propos

Publié le :
1 octobre 2021

FLASH CSE INFRA Avril 2021

CAPGEMINI NE CONNAÎT PAS LA CRISE

la rentabilité sur Infra, qui intéresse tant notre direction, a légèrement cru en valeur entre 2019 et 2020 et a même augmenté de 0,5 %

Nous le disions déjà dans le flash de janvier, dans un contexte de crise économique liée au Covid, les résultats de Capgemini en 2020 sont bons, en particulier ceux de Capgemini Infra. Certes, le chiffre d’affaires sur Infra a reculé de 4,9 % par rapport à 2019 : la faute au Covid ?
Non, c’est essentiellement dû à la perte d’un gros client. Et surtout, la rentabilité sur Infra, qui intéresse tant notre direction, a légèrement cru en valeur entre 2019 et 2020 et a même augmenté de 0,5 %. Les résultats sont encore meilleurs début 2021. Capgemini Infra fait péter les objectifs au 1er trimestre. Le chiffre d’affaire réalisé est supérieur de 1 % à celui qui avait été fixé, le taux d’activité est supérieur à celui d’avant le Covid.

MAIS LA DIRECTION DE CAPGEMINI VEUT LA FAIRE PAYER AUX SALARIÉ·E·S

Seulement 20 % des salarié·es sur Infra sont augmenté·es, contre 35 % l’an dernier.

Champagne pour les actionnaires de Capgemini qui vont encaisser un dividende en augmentation de 44 % par action par rapport à l’an dernier. Gageons que les cadres dirigeants ne se sont pas oubliés non plus ! Et pour les salarié·es ? Comme d’habitude, ce sont des miettes. Et même pire que d’habitude, car il paraîtrait que c’est la crise à Capgemini. Ainsi l’enveloppe des augmentations individuelles sur Infra atteint péniblement 1,14 % de la masse salariale, contre 1,79 % l’an dernier, ce qui représente tout de même une différence de 1,5 millions d’euros. Seulement 20 % des salarié·es sur Infra sont augmenté·es, contre 35 % l’an dernier.

Bref, pour la direction, plus il y a de bénéfices, moins il y a de salarié·es qui « méritent » une augmentation de salaire. Certes, il s’agit d’augmentations individuelles, qui sont à la tête du client, et qui ne remplaceront jamais des augmentations générales de salaires pour toutes et tous, mais cela illustre bien la politique anti -salariale de l’entreprise et le mépris de la direction à l’égard des salarié·es.

GESTION ET PROFITS À COURT TERME À CHERBOURG

ce projet et cette manière de communiquer cachent une nouvelle délocalisation des activités de Cherbourg vers Toulouse

Les élu·es CGT tirent depuis longtemps le signal d’alarme à propos de l’avenir du site de Cherbourg : pas de prospection commerciale, pas de formation professionnelle qualifiante pour les salarié·es, baisse très importante des effectifs (150 salarié·es de moins en 5 ans !), etc. Le départ des salarié·es et des compétences ne semblait pas déranger jusque-là la direction. Or, grâce notamment à la qualité du travail réalisé par les salarié·es en clientèle, Capgemini a signé de nouveaux contrats sur Cherbourg. On ne va évidemment pas le déplorer. Mais la direction n’a rien anticipé du tout : maintenant donc il y a du boulot mais il n’y a plus les salarié·es et plus les compétences sur place !

La direction a déclaré que la plus grande partie de cette activité sera délocalisée à Toulouse, et que des salarié·es de Toulouse ou Marseille pourraient être obligé·es de se déplacer chez des clients à Cherbourg. Investir dans l’embauche et/ou la formation des salarié·es sur place, ça coûte de l’argent. La direction de Capgemini préfère gérer à court terme, pour maximiser ses bénéfices, au détriment des conditions de travail et de l’évolution professionnelle de ses salarié·es. Comme le dit suavement la direction, « le temps du social n’est pas le temps du business ».

Reste que ce projet et cette manière de communiquer cachent une nouvelle délocalisation des activités de Cherbourg vers Toulouse. Maintenant il s’agît d’activités de niveau 2 ! Et la direction ne voulait voir et ne débattre que de LA BONNE NOUVELLE : on a décroché un contrat pour 25 personnes sur Cherbourg !

LA CFDT ET SES ALLIÉS GÈRENT LE CSE COMME UNE ENTREPRISE

les salarié·es devront attendre plus longtemps pour toucher les subventions auxquelles ils et elles ont droit, ce qui risque tout simplement de dissuader celles et ceux qui ont les plus bas salaires ou des problèmes de trésorerie, de partir en vacances.

La majorité des élu·es du CSE Infra a voté une révision des règles de subvention pour les activités sociales et culturelles. Dorénavant, les salarié·es ne pourront plus déposer auprès du CSE les justificatifs de séjours et de transports avant la date de fin de la prestation. L’objectif affiché est de lutter contre les fraudes. Mais c’est inefficace, puisque cela n’empêchera pas un·e salarié·e de pouvoir fournir une facture pour une prestation qui entre-temps aura été annulée.

Cela pénalise surtout l‘ensemble des salarié·es qui auront moins de temps pour fournir les justificatifs, puisque le délai de 60 jours après la fin de la prestation est maintenu. De plus, les salarié·es devront attendre plus longtemps pour toucher les subventions auxquelles ils et elles ont droit, ce qui risque tout simplement de dissuader celles et ceux qui ont les plus bas salaires ou des problèmes de trésorerie, de partir en vacances.

Cela fera faire des économies au CSE. Mais le CSE n’en a pas besoin, puisque les comptes 2020 font état d’un excédent de 465000 € sur le budget des activités sociales et culturelles, qui n’a pas pu être consommé à cause du Covid. Et puis est-ce qu’un CSE doit être géré comme une entreprise, et faire des économies sur les activités sociales et culturelles, au détriment des salarié·es ?

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white and black concrete building

NAO Salaires

Une négo…à peine commencée et déjà clôturée…

Exigeons un meilleur partage des richesses.
De l’argent il y en a  !

Ca y est, la Sentence Annuelle Obligatoire concernant les salaires est d’ores et déjà prononcée et irrévocable. La négociation, selon Capgemini, est une négo où la direction décide de façon unilatérale.

Quel mépris des travailleuses et travailleurs ! Quel mépris des négociatrices et négociateurs !
Comment faut-il réagir :
Quand la direction se présente comme ouverte au dialogue et qu’elle impose un texte sans tenir compte de nos revendications ?
Quand elle trouve dogmatique que la CGT appelle et interpelle pour une répartition plus juste des bénéfices ?
Pour la direction, leurs préceptes sont limpides comme des axiomes ou des évidences et tout bonnement indispensables pour éviter le courroux du dieu libéralisme.
Voici en échantillon quelques traces de la dernière réunion de NAO : 

Tout d’abord, 3 mois de GEL DES SALAIRES pour raison sanitaire !

La direction ose nous dire que c’est de la décence de ne pas demander d’augmentation quand c’est la crise en France ! 
Pourtant la CGT a démontré à l’aide des propres chiffres de la direction, que la crise a profité au groupe, y compris en France.
Avec ces propos, le groupe Capgemini nous impose sa stratégie financière, tout en faisant appel à notre moralité. C’est un mélange difficile à comprendre quand on sait que les administrateurs du groupe se sont augmentés de 33 %…  Les actionnaires s’augmentent chaque année et nous les salarié·es nous devrions ne rien demander au nom de la décence ! !
La leçon de morale seraitelle seulement pour les salarié·es ?
Puis la mascarade de négociation arrive à son paroxysme quand certaines organisations syndicales, « les-prêtes-à-signer »,  qui n’ont pas dit un mot pour soutenir la CGT lorsque nous avons démontré que la direction mentait sur la situation économique en France (sauf pour dire que la CGT monopolise la parole), ces mêmes organisations syndicales discutent sur des mesurettes que la direction impose comme par exemple la transformation d’une partie de la carte restaurant en tickets restaurant ! Cette rematérialisation d’une partie du crédit de la carte TR serait un cadeau de la direction. 
Cette dernière ne propose rien de plus, même pas de transformer les TR en argent, même pas d’assouplir les règles des 38€ par jour… Quel intérêt d’une telle proposition ? 

Et c’est à titre exceptionnel et dans sa grande bonté que vous aurez le droit à des tickets papiers.

La direction ne veut rien entendre, ni sur les augmentations des salaires, ni sur l’augmentation des TR. Et si le groupe fonctionne et rapporte aux actionnaires c’est grâce à sa bonne gestion nous dit son représentant en ajoutant « on ne va pas se mentir, les résultats sont bons ! ». Mais enfin qui facture ? Qui fait entrer le cash si ce n’est nous les salarié·es du groupe ? 
Au bout de 4 réunions, la direction refuse toujours de donner le chiffre des bénéfices réalisés en France en 2020. Dommage pour une négociation dont l’intitulé est “partage de la valeur ajoutée”…. Cela démontre le ridicule de cette situation. Ces résultats doivent être excellents sans quoi la direction les aurait déjà fournis. 
Bref les décisions unilatérales de la direction ne font pas d’elles une négociation.
La CGT rappelle sa revendication : des augmentations salariales au même titre que les augmentations des dividendes ou des administrateurs. Nous ne voyons pas l’intérêt de ces mesurettes de rattrapages alors que la richesse que nous créons par notre travail est confisquée au profit des dirigeants et actionnaires. Ce n’est pas aux salarié·e·s de payer la stratégie de l’entreprise ! C’est bien pour cela que nous demandons des réelles négociations salariales.
C’est pourquoi l’unique réponse à cette mascarade de négociation NAO-salariale,  ne peut être qu’une non-signature de cet accord par l’ensemble des organisations syndicales...enfin quand on prétend défendre les intérêts des salarié·e·s.

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Publié le :
6 mai 2021
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