Deux CSE extraordinaires en juillet, l’un consacré au feuilleton des déménagements, aménagements et un autre dédié à la présentation de la situation économique et financière, qui a fait l’objet d’une consultation lors de la séance ordinaire
Aménagement et passage en Flex-Office du bâtiment Ivoire à Lyon
L’art d’entasser de plus en plus de monde dans de moins en moins d’espace !
Le bâtiment Ivoire, occupé en totalité par Capgemini, comprend actuellement 817 postes de travail pour 772 salarié·es qualifié·es de « résidents » (autrement dit présent·es en permanence sur le site) et 1310 salarié·es rattaché·es (personnel en clientèle mais pouvant toutefois se rendre ponctuellement sur le site).
Le but du projet d’aménagement est de réduire le nombre de postes à 772 … tout en accueillant les salarié·es d’Altran soit 260 personnes
supplémentaires !
On arrivera ainsi à 772 postes de travail pour 1032 « résidents » et 1868 salarié·es rattaché·es ! ! Ce n’est pas encore de l’élevage en batterie mais on y vient petit à petit !
Les salarié·es déjà présent·es sur site relèvent déjà des détails surprenants sur les plans élaborés par nos crânes d’œuf :
- Des baies de tests indispensables ont disparu des plans du futur bâtiment (sans doute un détail assez futile pour nos savants aménageurs)
- Les armoires contenant des archives ont disparu (mais bon, à quoi peuvent servir des archives à l’heure du sacrosaint « tout numérique »)
- Des bureaux prévus en 140 cm (160 cm actuellement) : ne permettant pas d’installer 2 postes informatiques avec leurs écrans (configuration minimale pour beaucoup de salarié·es).
Encore une fois, la direction ne semble pas être préoccupée par ces « détails » et continue à s’enferrer dans sa stratégie du « flex-office » dans le seul but de gagner encore plus sur le dos des salarié·es. De toutes façons, pour celles et ceux qui n’en pourront plus de se chercher une place tous les matins, qui ne supporteront plus de chercher leur casier tous les jours (1032 « résidents » auront le leur !), il leur restera le télétravail ! On se demande d’ailleurs si l’objectif de tous ces projets n’est finalement pas de dégoûter suffisamment les salarié·es pour qu’ils restent chez eux.
N’oublions surtout pas que lorsque toute l’infrastructure et l’organisation seront mises en place et rodées pour que chacune et chacun puissent travailler de chez soi, il sera extrêmement facile de délocaliser la production vers des pays où le « chez soi » coûte encore moins cher !
Situation économique en 2020
Au niveau du groupe Capgemini, nos directions ont l’air contentes d’elles. Malgré une dette abyssale (Altran a été acheté 5,4 Milliard d’Euros uniquement financés par de la dette) qui se traduit par 110 M€ de paiements d’intérêts pour 2020, la situation économique est jugée satisfaisante avec des perspectives de chiffres d’affaires et de marges qualifiées de favorables. L’achat d’Altran est parait-il très bien perçu par les « marchés financiers ». Connaissant l’immense sagesse de ces derniers, les élu.es CGT ne sont pas forcément rassurés par cette soi-disant bonne nouvelle.
Côté DEMS, c’est moins brillant : le chiffre d’Affaires a baissé de 10 %, le résultat net représente une perte de 10 M€, quant aux effectifs, la chute continue avec une perte de 135 salarié.es en 2020 soit -4,5 % de l’effectif total. La direction justifie ce piètre résultat par la crise sanitaire, ce qui est partiellement vrai. Elle oublie toutefois de préciser qu’elle a largement bénéficié de l’argent public, notamment par le biais du chômage partiel et du Crédit Impôt Recherche.
Les salarié·es, malgré leurs efforts, ne verront pas la moindre compensation sur leur bulletin de salaire.
A propos du CIR (Crédit Impôt Recherche)
Ce sujet suscite toujours quelques vives discussions entre la direction et les élu.es et représentants CGT. En effet, il est impossible d’obtenir la moindre information sur ces soi-disant projets de « Recherche ». Certains finissent par représenter des charges de plusieurs années-hommes sans que la direction ne soit capable de nous fournir le moindre chiffre concernant l’avancement ou les résultats obtenus, même partiels. Bref, le flou total. Nous savons très bien que la recherche véritable n’est pas le but de la direction mais que ce CIR est simplement devenu un moyen facile de rentabiliser les périodes d’intercontrats, pourtant déjà intégrées dans le modèle économique des SSII. Au fil des années, ce CIR est devenu un vrai cadeau aux entreprises les plus importantes, ou plutôt à leurs actionnaires et ceci sans contrepartie véritable et sans la moindre obligation de rendre des comptes à l’état. Il était globalement de 3 274 M€ en 2013 pour augmenter tous les ans jusqu’à atteindre plus de 6 500 M€ en 2020 ! Pendant que les actionnaires s’empiffrent grâce à cette manne, les vrais chercheurs connaissent les pénuries et la précarité. Rappelons que le budget 2021 octroyé au CNRS est de 2 744 M€ soit moins de la moitié de ce scandaleux crédit d’impôt !
Consultation sur la situation économique
Pour toutes ces raisons, les élu·es CGT ont exprimé un avis défavorable à cette consultation.
Leur représentant a lu la déclaration suivante :
Les élu.es CGT constatent une baisse de 10 % du CA en 2020 et un résultat net négatif de 10M€ malgré l’apport de 12M€ de Crédit Impôt Recherche et 3 mois de chômage partiel.
La situation économique est la conséquence de la stratégie de la Direction :
Le groupe « saigne » DEMS avec plusieurs millions d’Euros remontés chaque année au niveau du groupe. Les activités les plus rentables sont transférées dans les autres entités dès qu’elles sont matures de sorte que notre entité reste trop dépendante d’un client principal.
Ce modèle économique repose sur des prestations à bas prix, sur un niveau élevé de subventions publiques et sur une exploitation élevée des salarié·es.
Les salarié.es DEMS ont fourni beaucoup d’efforts en 2020 pour maintenir l’activité : congés imposés, cross-staffing, télétravail, formations durant le chômage partiel, etc…
Malgré tous ces efforts, il n’y a eu aucune reconnaissance de la part de la Direction. Le salaire brut n’a augmenté que de 0,1 % tandis que les « coûts » de personnels ont baissé de 1,1 %. Seuls 40 % des salarié·es ont été augmenté·es, alors que tou·te·s ont participé au maintien à flot de l’entreprise.
Nous demandons une augmentation substantielle pour tou·te·s les salarié·es, juste retour des efforts consentis.
La CGT Capgemini ne peut cautionner cette situation et en conséquence propose un avis négatif.
Concernant les élu·es des autres Organisations Syndicales, ils et elles déplorent que les salarié·es soient encore oublié·es… ce qui ne les empêche pas de voter favorablement !
Le CSEE rend donc un avis positif par 15 voix contre 9 (CGT)
Situation Covid
Les élu·es CGT ont questionné la direction sur les impacts prévisibles du « Passe sanitaire » qui entrera prochainement en vigueur. Deux points nous paraissent de la plus haute importance. Quelle sera la réaction de la direction si, en l’absence de passe sanitaire, un·e salarié·e ne peut se rendre chez un client, soit parce que celui-ci exige ce passe, soit tout simplement parce que cette mission nécessite un voyage en train ou avion ? Des sanctions seront-elles prises ?
La direction se retranche derrière le fait que la loi n’est pas passée … pour ne répondre à aucune question. Nous remettrons donc ce sujet sur la table à la prochaine séance de septembre.