#CSE

FLASH CSE INFRA JUILLET 2021

La direction conteste l’expertise du CSE

Dans le flash de mai, nous parlions de la réunion de CSE du 28 mai sur les conditions de travail dégradées entraînant des risques sur la santé des salarié·es, qui s’est tenue à l’initiative de la CGT, et qui avait débouché, toujours à l’initiative de la CGT, sur une expertise pour risque grave sur la santé des salarié·es. Nous nous félicitions de cette unité d’action intersyndicale au service des salarié·es, même si nous ajoutions qu’elle serait sans doute éphémère.
Malheureusement, nous ne nous sommes pas trompés.

L’expertise a été contestée en justice par la direction

L’affaire était gagnable pour le CSE. Pour cela, il fallait travailler à réunir des pièces, témoignages de salarié·e·s, documents de la direction (notes, plannings, fiches navettes, mails, etc.), sur différents sites de Capgemini et de différentes équipes, afin d’alimenter la plaidoirie de l’avocat du CSE et démontrer au tribunal que les risques graves sur la santé des salarié·es étaient fondés. Pour sa part, la CGT a transmis une première série d’éléments à l’élu qui avait été mandaté par le CSE et a appelé les élu·es des autres organisations syndicales à faire de même.

Petit arrangement entre amis

La majorité CFDT-CFTC-FO du CSE Infra ne voulait pas se fâcher avec la direction, même au détriment de la santé des salarié·es. Le 30 juin, elle a annulé ce qu’elle avait pourtant contribué à faire voter le 28 mai, en réduisant très largement le périmètre de l’expertise en plus de changer de cabinet d’expertise.
En contrepartie, la direction, magnanime, a annoncé qu’elle retirait sa contestation.

Sûrement une illustration du fameux « dialogue social » en « bonne intelligence » tant vantée par la CFDT et ses alliés. Quand la direction fronce le sourcil, ces organisations syndicales rentrent dans le rang, se mettent aux ordres.

Quand la CGT propose une motion, des élu·es de la majorité du CSE expliquent qu’ils ne peuvent pas la voter rapidement, car il leur faut du temps pour l’étudier. Là, bizarrement, cela n’a pas dérangé ces mêmes élu·es de voter immédiatement 2 nouvelles motions, alors même que ces motions n’ont pas été discutées en réunion préparatoire commune et qu’elles ont été envoyées par mail par le secrétaire du CSE seulement la veille au soir.

Et pourquoi avoir changé de cabinet d’expertise ? Parce que celui-ci, qui avait été pourtant validé par le CSE du 28 mai à une très forte majorité, est supposé proche de la CGT et déplaît fortement à la direction…

Des risques sur la santé des salarié·es, ce n’est pas courant chez Capgemini ?

En réunion préparatoire, des élu·es appartenant à la majorité du CSE répétaient en boucle qu’il n’y avait pas d’éléments sur des risques graves sur la santé des salarié·es et se lamentaient que le CSE allait perdre en justice face à la direction. Plutôt que d’écouter la direction, pour laquelle il n’y a jamais de problèmes de conditions de travail, ils feraient mieux d’écouter les salarié·es.

Rappelons que la société Capgemini TS a été condamnée au pénal en première instance le 4 mai 2021 pour non-respect du droit au repos des salarié·es intervenant lors de périodes d’astreintes. Ces problèmes ont-ils été réglés ? Non, la direction a préféré faire appel.

Beaucoup de salarié·es travaillent en télétravail à leur domicile dans des conditions de travail absolument pas satisfaisantes. N’y-a-t-il pas là de risques graves et avérés de TMS (troubles musculo-squelettiques) ? Des salarié·es ont demandé la fourniture de matériel, siège, écran, etc. Qu’a fait la direction depuis plus d’un an ? Pas grand-chose, à part communiquer qu’elle allait s’en occuper.

Des salarié·es remontent aux élu·es CGT des problèmes de surcharge de travail dans un contexte de sous-effectif chronique. N’y-a-t-il pas là une cause évidente de RPS (risques psycho-sociaux) ? Voir par exemple le cas de Niort ci-dessous.

Niort : Des salarié·es corvéables le samedi

Un client a demandé à Capgemini une extension de service le samedi. Le client est roi, c’est bien connu, et la direction de Capgemini a répondu banco. Au détriment de la santé des salarié·es.
Les salarié·es en poste sont déjà en sous-effectif. Ils travaillent en horaire posté ou en horaire décalé et font des astreintes et des interventions planifiées, rognant sur leur vie sociale ou familiale. Mais, pour préserver ses profits, la direction ne veut pas embaucher et/ou former de nouveaux salarié·es.
L’expertise qui avait été demandée unanimement par le CSE a clairement montré que le projet de la direction était délirant car il s’appuie sur des données erronées, en terme de créneaux horaires, de roulement d’équipes, de nombre de salarié·es réalisant des astreintes, de nombre de salarié·es polyvalent·es (par exemple, les équipes Windows et Messagerie ne sont pas « fusionnées », contrairement à ce qu’affirme la direction).
Ceci expliquant peut-être cela, la direction a annoncé le report du projet. A suivre…

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people sitting on chair

Flash CSEE Capgemini DEMS-Ingenierie juin 2021

Capgemini Engineering entité Low Cost du groupe Capgemini ?

Info générales : 

Activité : 

    • Le taux d’activité (ARVE) retrouve les 80 %
    • 163 salarié·es en intermission.
    • Le chiffre d’affaires est en baisse, mais le mois de mai ne comportait que 19 jours ouvrés
    • La « productivité » (CA/Effectif/Nb jours ouvrés) retrouve les valeurs d’avant crise Covid

Effectif : 

Légère croissance des effectifs en juin, les embauches reprennent.

En mai, 28 entrées, 29 sorties : peu de mouvement au regard des « standards pré-covid Capgemini ».

Sorties

      • 17 démissions : nombre toujours faible.
      • 2 ruptures de période d’essai à l’initiative de l’employeur, 4 à l’initiative des salarié·es, faible par rapport à la période pré-covid
      • Depuis le début de l’année : 168 entrées, 16 fins de période d’essai => cela veut donc dire qu’environ 10 % des recrutements sont des échecs.
      • Pas de licenciement.
      • 2 ruptures conventionnelles

Entrées

Le recrutement s’effectue toujours au compte-gouttes, mais devrait repartir dès le mois prochain, selon la direction.

Orientations stratégiques :

Les élu·es s’accordent pour constater que les informations sont minimalistes et laissent planer beaucoup d’incertitudes et de risques tels que :

  •  Dilution de Dems dans Altran (les managers Altran sont aux postes clefs).
  •  Risque de glisser vers une entité moins-disante socialement par rapport au reste du groupe.
  •  Dépendance trop importante vis-à-vis d’Airbus et peu de pistes de diversification, couplée à un positionnement sur les “gros” comptes au détriment des “petits” clients et “petits” projets.
  •  Le tout s’appuyant sur un New normal (télétravail + flex-office) qui n’est pas encore en place avec trop d’incertitudes.
  •  Moyens en formation réduits.

En résumé, nous constatons un manque de visibilité sur l’avenir qui est assez inquiétant.

La CGT ajoute que, malgré ses alertes, depuis 2015 et la baisse de charge du bureau d’études Airbus, la situation économique reste encore trop dépendante d’Airbus.

La direction a même utilisé cette situation pour limiter l’enveloppe d’augmentation de la masse salariale lors du dernier CED.

Aucune mesure permettant de diminuer significativement cette dépendance n’apparait explicitement. C’est pourquoi la CGT Capgemini préconise un avis défavorable sur les orientations stratégiques de l’entreprise.

Le CSEE se prononce donc contre.

VOTE : FAVORABLE = 3     DEFAVORABLE = 11     BLANC = 0     ABS = 10

Situation liée au contexte du Coronavirus :

Depuis le 9 juin, mise en place du retour progressif sur site, avec jauge à 40 %. Un taux d’occupation moyen entre 13 % et 23 % selon les sites.

Retour sur site DEMS 2 ou 3 jours par semaine.

Retour 2 jours par semaine sur site pour les salarié·es en clientèle.

Charge à chaque manager de s’organiser localement avec ses équipes tout en sachant que les avenants de télétravail en cours doivent s’appliquer (mais le manager peut invoquer un besoin projet).

Notre conseil : rappeler au manager vos jours contractuels de télétravail et engager une discussion pour qu’ils soient pris en compte dans son planning.

Il y a peu de demandes de remboursement… mais avec 50 % de remboursement, les salarié·es ne devront-ils s’asseoir que sur une fesse ?

Pour les salarié·es souffrant de TMS, le remboursement est pris en charge à hauteur de 200 euros, après avis de la médecine du travail. Un médecin du travail refuse de fournir des avis médicaux, considérant que l’entreprise doit fournir le matériel nécessaire pour travailler à ses salarié·es.

Information en vue de la consultation sur les aménagements du M Campus à Meudon

Une annexe “low-cost” du 147

Ce projet « d’annexe » du 147 semble bien être une version « low cost », jugez plutôt :

  • Le bâtiment sera dès le départ proche de la saturation. La direction compte sur le télétravail (36 % minimum) pour ne pas dépasser la capacité maximale… c’est très hasardeux !
  • Avec 3,7m² par personne, c’est en-dessous des normes préconisées par le groupe (7m²).

La direction a même prévu des bureaux dits « collaboratifs » de taille 120cm * 60cm sans écran déporté dont on ne doute pas qu’ils vont vite se transformer en poste de travail à la journée étant donnée la saturation du site. Ce seront des “sous-bureaux”.

Dans ces conditions, il ne faudra pas avoir de visiteurs (clients), de managers, ni embaucher au risque de saturer immédiatement le bâtiment. Faudra-t-il renvoyer les derniers arrivants chez eux s’il n’y a plus de place ? Quant aux chefs de projets ils vont devoir lutter quotidiennement pour installer leurs équipes, gérer les débordements de place, etc…

  • Niveau restauration, le bâtiment ne peut produire que 455 repas et asseoir 650 personnes alors qu’il y aura autour de 1000 salarié·es. A proximité du site, il n’y a rien pour se restaurer.
  • Concernant la vie sur le site, certains points comme le parking (véhicules, 2 roues, vélos), l’accueil des travailleurs handicapés, le local élus, la mise en place d’un local pour l’allaitement, rien n’est encore prévu !
  • La qualité de l’air : les filtres prévus ont un pouvoir de filtration insuffisant pour assurer une bonne qualité d’air.

C’est du jamais vu au niveau du groupe.

Notre entité était déjà celle avec les tarifs et les salaires les plus bas, celle avec les augmentations les plus faibles. Désormais elle est celle avec les pires conditions de travail.

A tel point que les élu·es du CSEE donnent, à l’unanimité, un avis défavorable au projet d’aménagement du site M Campus.

Quelle sera la suite ?

La direction a beau user de novlangue pour « féliciter » les services qui ont produit ce véritable Tetris à grande échelle, ce projet d’aménagement est inacceptable : car tout simplement il sera impossible d’y travailler. Les salarié·es qui ne pourront pas faire de télétravail vont souffrir !

Mais cela visiblement la direction s’en moque puisqu’elle n’entend pas revoir son projet ou prendre des engagements précis sur la longue liste des points bloquants. Tout juste consent-elle à remplacer quelques “sous-bureaux” par des bureaux standards.

Il faut dire que depuis les ordonnances Macron la direction n’est pas obligée de suivre les préconisations des élu·es.

Il ne restera que la mobilisation des salarié·es pour faire bouger les choses.

La CGT Capgemini sera là pour les y aider si la direction persiste dans sa folie !

 

 

white and gray fish on white surface

À propos

Publié le :
9 juillet 2021

Flash CSEE Capgemini DEMS-Ingenierie mai 2021

Un « petit » CSE en mai en préparation de celui de juin

Orientations stratégiques

L’intégration d’ALTRAN n’est pratiquement pas évoquée

2020 aura plutôt été une bonne année pour DEMS en dépit de la crise sanitaire. L’année commencée avec 750 intercontrats en début de crise s’est terminée avec 350 et un Chiffre d’Affaire qui n’a baissé que de 10 %. DEMS n’a pas eu recours à des dispositifs de réductions d’effectifs (Plan social) mais, à coup de gel des embauches, de licenciements et de ruptures conventionnelles, elle aura tout de même fait baisser les effectifs de 135 salarié·es (Ce qui représente tout de même 4,5 % de l’effectif !).

Pour 2021 ; il est prévu une légère hausse du Chiffre d’Affaire (+2 %) et des effectifs stables.

Côté formations, les salarié·es se serreront une nouvelle fois la ceinture : -18 % sur le budget dont -25 % sur les coûts annexes liés aux déplacements. 2 leviers pour cela : le distanciel sera privilégié et une pression financière sera exercée sur les fournisseurs. On doit bien en conclure qu’il y aura inévitablement une dégradation du niveau de formation des salarié·es. Des formations au rabais, un nombre de jours ridiculement bas pour une entreprise technologique (1.8 jour de formation par salarié, 60 % des effectifs formés) voilà ce qu’envisage la direction pour se préparer aux « challenges » du futur !

La stratégie à court terme nous fait entrevoir un monde merveilleux avec une forte croissance et une pléthore d’opportunités toutes plus séduisantes les unes que les autres. « mobility », « networks & computer », « healthcare », « applied AI » vont être au cœur des futurs projets R&I. La direction y voit un investissement sur l’avenir. Pour notre part, nous y voyons surtout un moyen de rentabiliser les intercontrats avec l’argent de l’état en récupérant du Crédit Impôt Recherche. Chacun sa vision.

L’intégration d’ALTRAN n’est pratiquement pas évoquée si ce n’est pour affirmer qu’elle nous permettra d’adresser des marchés toujours plus gros.

Effectifs

Avril a été marqué par le départ des salarié·es de la cybersécurité industrielle vers CIS (53 sorties).

L’effectif global se retrouve au niveau de 2018 avec un nombre de démissions qui reste à un niveau bas, comparé aux années pré-covid. Le turn-over dépasse son niveau de 2020, sans retrouver ses niveaux pré-covid. La vague de licenciements initiée en août 2020 semble se terminer (30 licenciements sur les 9 derniers mois, 3 sur les 3 derniers mois)

Le nombre de ruptures conventionnelles reste élevé (44 sur les 8 derniers mois)

Le recours à l’offshore continue de progresser.

Aménagements du M Campus à Meudon

Le principe du Flex-Office ne permettra aucun choix…

Nous ne revenons que brièvement sur cette « information/consultation » qui est la copie conforme du projet Eisenhower de Toulouse. La direction a beau tenter de nous enfumer en nous présentant des plans d’aménagement, des tableaux de chiffres et des jolies simulations, ces projets ne se limitent qu’à une chose : économiser toujours plus au détriment des conditions de travail des salarié·es !

Le principe du Flex-Office (plus de 700 postes de travail supprimés) ne permettra aucun choix pour eux pour décider entre présentiel ou du télétravail, celui-ci sera ipso facto imposé aux salarié·es et c’est inacceptable ! Il semble heureusement que d’autres Organisations Syndicales partagent notre point de vue. Que fera la direction des avis négatifs émis par le CSE ? S’asseoir dessus sans doute, comme à son habitude …

 

 

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À propos

Publié le :

FLASH CSE INFRA – MAI 2021

Capgemini condamné par la justice

Les salarié·es ont légalement droit à un minimum de 11 heures consécutives de repos quotidien et de 35 heures consécutives de repos hebdomadaire. Par exemple, si un·e salarié·e est appelé·e la nuit dans le cadre d’une astreinte pour résoudre un incident et que son intervention se termine à 3h du matin, l’horaire légal de reprise de son travail le lendemain est 3h+11h = 14h. Ce temps de repos est prévu par le code du travail de façon à ce que les salarié.es puissent se reposer et reconstituer leur force de travail, pour ne pas démarrer fatigué.es une nouvelle journée de travail et pour ne pas mettre leur santé en danger.

Le code du travail prévoit exceptionnellement des dérogations dans des cas d’urgence bien spécifiques. Or, Capgemini se sert abusivement de ce dispositif exceptionnel pour empêcher les salarié·es intervenant en astreinte d’exercer leur droit au repos. La CGT a alerté à plusieurs reprises sur ce sujet depuis 2016. En effet il n’y a pas de risque pour la santé ou la sécurité de la population si la chaîne de production de beurre subit une panne nocturne ou si le règlement d’une facture a quelques heures de retard.

L’inspection du travail a donné raison à la CGT en établissant que l’urgence invoquée par Capgemini ne tenait pas et que l’entreprise assurait en fait la continuité normale de ses activités. Le tribunal de police de Nanterre le 4 mai 2021 a condamné la société Capgemini TS pour non-respect du droit au repos des salarié·es intervenant lors de périodes d’astreintes.

Pour l’anecdote, Capgemini a recours aux services du cabinet d’avocats Temime & Associés, décrit par le journal « Les Échos » en 2019 comme « l’avocat des puissants ». Gageons que les factures de ce cabinet d’avocats sont à la hauteur de la fortune de ses clients.

Capgemini n’a pas d’argent pour des embauches qui allégeraient la charge de travail des salarié·es et permett rait à ces derniers de pouvoir prendre leurs repos légaux. Capgemini a de l’argent à consacrer pour se défendre en justice et pour continuer à s’asseoir sur le code du travail au détriment de la santé des salarié·es.

Le CSE Infra fait régresser la norme

Le CSE Infra était consulté sur le projet de la direction d’aménager le site d’Equeurdreville à Cherbourg (pour plus de précisions, voir le flash CGT du CSEC de mai). Dans la motion soumise au vote par le secrétaire du CSE, il est fait référence à une « prescription de l’INRS de 7m2 par personne ».

Interpellation de la CGT. En effet, l’INRS, l’Institut National de Recherche et de Sécurité, s’appuie explicitement dans sa documentation sur la norme AFNOR NF X 35-102 qui recommande une surface minimum moyenne de 10 m² par poste de travail, hors couloirs et salles de réunion. Le site service-public fait aussi référence à cette norme.

Voici les liens :
h t t p s : / / w w w. i n r s . f r / d ms / i n r s /CataloguePapier/ED/TI-ED-23/ed23.pdf
https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F24505

Certes, cette norme ne constitue pas une obligation légale. Mais elle fournit une base sur laquelle les IRP (Instances Représentatives du Personnel) peuvent s’appuyer pour défendre les conditions de travail des salarié·es.

Les élu·es de la CGT demandent la modification de la motion afin de se conformer à la vraie prescription de l’INRS. La CFDT et ses alliés refusent.

Le CSE Infra a ainsi approuvé la diminution de la surface de travail moyenne par salarié·e de 10 m² à 7 m². La direction, qui a prévu une restriction drastique de la surface immobilière de l’ensemble des sites Capgemini, y entassera encore plus les salarié·es… avec la caution du CSE Infra.

La CGT demande un CSE extra…

La CGT a lu une déclaration en début de CSE informant de cette condamnation en justice de Capgemini. Puis elle a déposé dans la foulée une demande de CSE extraordinaire sur ce sujet important qui mêle temps de travail, repos, santé, travail de nuit, souffrance au travail, etc. Elle a invité les autres élu·es du CSE à s’y associer. Quelques-un·es l’ont fait…

Le représentant de la CFDT a déclaré que son organisation syndicale ne soutiendrait pas la demande de la CGT, car il est en attente de la publication officielle du jugement du tribunal condamnant Capgemini. Il risque de devoir patienter encore, il faut s’attendre à plusieurs mois pour la rédaction de ce jugement qui a été prononcé sur place.

Il a ajouté que la CFDT souhaite une renégociation des astreintes : une diversion, puisque la direction avait déjà annoncé la négociation d’un nouvel accord sur les astreintes pour la fin de l’année. Quant à la CFTC et à FO, leurs représentants ont expliqué que leurs organisations syndicales étaient favorables à un CSE extra mais ne signeraient pas la demande de la CGT, pour des questions « de forme » ( ?).

Est-ce que cela signifie que ces organisations syndicales sont réticentes à agir avec la CGT, même si elles sont d’accord avec la CGT ?

Et obtient une expertise

Ce CSE extra a eu lieu le 28 mai. Dans la demande de CSE extra sur les « Conditions de travail dégradées entraînant des risques sur la santé des salarié·e·s », il était explicitement demandé à la direction quelles étaient ses actions sur cette problématique qui n’est pas anodine. La direction est arrivée sans rien, elle n’avait pas de document à présenter. La direction s’est efforcée de minimiser la condamnation, disant que de toute façon elle avait fait appel. Elle a invoqué une supposée « note » du ministère du travail qui l’autoriserait à fractionner les temps de repos des salarié·es appelé·es en astreinte.

La CGT a répliqué que les faits sont têtus, Capgemini a bien été condamné en 1ère instance pour non respect des temps de repos légaux. Elle a dénoncé le lobbying de la direction auprès du gouvernement pour faire régresser le code du travail au détriment des salarié·es. La CGT a réitéré à la direction sa demande de communiquer au CSE les observations que l’inspection du travail a adressées depuis maintenant plusieurs mois, rappelant que c’est une obligation légale.

Des élu·es de la CGT, et aussi d’autres organisations syndicales, ont fait part de cas concrets sur des sites, dans des équipes, illustrant cette problématique de conditions de travail dégradées, dans un contexte généralisé de surcharge de travail et de sous-effectif chronique. La direction a été comme d’habitude incapable d’apporter des réponses aux questions des élu·es.

La CGT a alors proposé au CSE de commanditer une expertise pour risque grave sur la santé des salarié·es. Malgré la réticence marquée de certaines organisations syndicales, et après beaucoup de tergiversations, une large majorité des élu·es du CSE a finalement approuvé la proposition de la CGT. La CGT se réjouit de cette unité d’action intersyndicale au service des intérêts des salarié·es, même si celle-ci sera sûrement éphémère. La direction a répondu qu’elle verrait si elle conteste en justice.

A suivre.

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FLASH CSE INFRA – JUILLET 2021

La direction conteste l’expertise du CSE

Dans le flash de mai, nous parlions de la réunion de CSE du 28 mai sur les conditions de travail dégradées entraînant des risques sur la santé des salarié·es, qui s’est tenue à l’initiative de la CGT, et qui avait débouché, toujours à l’initiative de la CGT, sur une expertise pour risque grave sur la santé des salarié·es. Nous nous félicitions de cette unité d’action intersyndicale au service des salarié·es, même si nous ajoutions qu’elle serait sans doute éphémère. Malheureusement, nous ne nous sommes pas trompés.

L’expertise a été contestée en justice par la direction. L’affaire était gagnable pour le CSE. Pour cela, il fallait travailler à réunir des pièces, témoignages de salarié·e·s, documents de la direction (notes, plannings, fiches navettes, mails, etc.), sur différents sites de Capgemini et de différentes équipes, afin d’alimenter la plaidoirie de l’avocat du CSE et démontrer au tribunal que les risques graves sur la santé des salarié·es étaient fondés. Pour sa part, la CGT a transmis une première série d’éléments à l’élu qui avait été mandaté par le CSE et a appelé les élu·es des autres organisations syndicales à faire de même.

Petit arrangement entre amis

La majorité CFDT-CFTC-FO du CSE Infra ne voulait pas se fâcher avec la direction, même au détriment de la santé des salarié·es. Le 30 juin, elle a annulé ce qu’elle avait pourtant contribué à faire voter le 28 mai. Elle a réduit très largement le périmètre de l’expertise et elle a changé de cabinet d’expertise. En échange, la direction, magnanime, a annoncé qu’elle retirait sa contestation.

Sûrement une illustration du fameux « dialogue social » en « bonne intelligence » tant vantée par la CFDT et ses alliés. Quand la direction fronce le sourcil, ces organisations syndicales rentrent dans le rang, se mettent aux ordres.

Quand la CGT propose une motion, des élu·es de la majorité du CSE expliquent qu’ils ne peuvent pas la voter rapidement, car il leur faut du temps pour l’étudier. Là, bizarrement, cela n’a pas dérangé ces mêmes élu·es de voter immédiatement 2 nouvelles motions, alors même que ces motions n’ont pas été discutées en réunion préparatoire commune et qu’elles ont été envoyées par mail par le secrétaire du CSE seulement la veille au soir.

Et pourquoi avoir changé de cabinet d’expertise ? Parce que le cabinet d’expertise, qui avait été pourtant validé par le CSE du 28 mai à une très forte majorité, est supposé proche de la CGT et déplaît fortement à la direction…

Des risques sur la santé des salarié·es, ce n’est pas courant chez Capgemini ?

En réunion préparatoire, des élu·es appartenant à la majorité du CSE répétaient en boucle qu’il n’y avait pas d’éléments sur des risques graves sur la santé des salarié·es et se lamentaient que le CSE allait perdre en justice face à la direction. Plutôt que d’écouter la direction, pour laquelle il n’y a jamais de problèmes de conditions de travail, ils feraient mieux d’écouter les salarié·es.

Rappelons que la société Capgemini TS a été condamnée au pénal en première instance le 4 mai 2021 pour non-respect du droit au repos des salarié·es intervenant lors de périodes d’astreintes. Ces problèmes ont-ils été réglés ? Non, la direction a préféré faire appel.

Beaucoup de salarié·es travaillent en télétravail à leur domicile dans des conditions de travail absolument pas satisfaisantes. N’y-a-t-il pas là de risques graves et avérés de TMS (troubles musculo-squelettiques) ? Des salarié·es ont demandé la fourniture de matériel, siège, écran, etc. Qu’a fait la direction depuis plus d’un an ? Pas grand-chose, à part communiquer qu’elle allait s’en occuper.

Beaucoup de salarié·es remontent aux élu·es CGT des problèmes de surcharge de travail dans un contexte de sous-effectif chronique. N’y-a-t-il pas là une cause évidente de RPS (risques psycho-sociaux) ? Voir par exemple le cas de Niort ci-dessous.

Niort : des salarié·es corvéables le samedi

Un client a demandé à Capgemini une extension de service le samedi. Le client est roi, c’est bien connu, et la direction de Capgemini a répondu banco. Au détriment de la santé des salarié·es.

Les salarié·es en poste sont déjà en sous-effectif. Ils travaillent en horaire posté ou en horaire décalé et font des astreintes et des interventions planifiées, rognant sur leur vie sociale ou familiale. Mais, pour préserver ses profits, la direction ne veut pas embaucher et/ou former de nouveaux salarié·es.

L’expertise qui avait été demandée unanimement par le CSE a clairement montré que le projet de la direction était délirant car il s’appuie sur des données erronées, en terme de créneaux horaires, de roulement d’équipes, de nombre de salarié·es réalisant des astreintes, de nombre de salarié·es polyvalent·es (par exemple, les équipes Windows et Messagerie ne sont pas « fusionnées », contrairement à ce qu’affirme la direction). Ceci expliquant peut-être cela, la direction a annoncé le report du projet. A suivre.

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FLASH CSE INFRA – JUIN 2021

Un projet de la direction vraiment pas top

Dans le flash de février, nous parlions du projet de la direction de déployer un outil de déclaration des horaires de travail appelé Time Of Presence (TOP) sur les sites de Montbonnot (près de Grenoble) et du Bourget du Lac (près de Chambéry) qui regroupent environ 500 salarié·es Infra. La CGT avait alors convaincu le CSE de déclencher une expertise.

L’expertise a permis de montrer tous les défauts de cet outil maison. Capgemini n’a fait aucun effort pour faciliter la vie de ses salarié·es. Cet outil n’est pas intégré aux autres outils qu’elles.ils doivent déjà remplir et va entraîner de leur part une saisie redondante. L’interface est peu conviviale. Le traitement des données, et notamment les alertes qu’il remonte à posteriori, sont peu compréhensibles. Les assistantes, qui seront en première ligne, verront leur charge de travail notablement augmenter : et elles n’ont vraiment pas besoin de cela !

Enfin et surtout, cet outil implémente un fractionnement du temps de repos pour les salarié·es intervenant en astreintes ou en opérations planifiées, en violation du code du travail. La direction de Capgemini prétendait même s’appuyer pour cela sur une recommandation du ministère du travail : ça a fait pschitt !

 

Et un avis du CSE vraiment pas top

Comme nous le rappelions dans le flash de mai, les salarié·es ont légalement droit à un minimum de 11 heures consécutives de repos quotidien et de 35 heures consécutives de repos hebdomadaire. L’inspection du travail a établi que Capgemini se servait abusivement de dérogations exceptionnelles définies dans le code du travail pour des cas d’urgence bien spécifiques, pour assurer la continuité normale de ses activités. La société Capgemini TS a été condamnée au pénal en première instance le 4 mai 2021 pour non-respect du droit au repos des salarié·es intervenant lors de périodes d’astreintes.

Capgemini persiste à vouloir ne pas respecter les dispositions d’ordre public en matière de temps de repos. Avec pour objectif d’augmenter encore plus ses profits, le tout au détriment de la santé des salarié·es.

Dans ces conditions, et la CGT l’a fermement dit en séance, un CSE au service des salarié·es ne pouvait que rendre un avis négatif sur ce projet de la direction. D’ailleurs, en préparatoire, il avait été acté que l’avis serait négatif. Or, qu’a voté la majorité CFDT-CFTC-FO… du CSE Infra ? un avis… favorable. Cela se passe de commentaires.

 

Cybersécurité : un petit retard à l’allumage ?

Le marché de la cybersécurité est à 2 chiffres comme ils disent, il a augmenté de 10 % en moyenne ces dernières années en France comme dans le monde. La direction de Capgemini a décidé de regrouper l’ensemble de ses activités de cybersécurité dans Infra. Après une cinquantaine de salarié·es Dems en avril, 550 salarié·es d’Appli rejoindront Infra fin 2021. Puis en 2022, ce sera au tour de salarié·es d’Altran.

Et la direction d’Infra de fanfaronner sur la création d’une entité cybersécurité « puissante et inspirante » (sic) qui va permettre à l’entreprise d’être un « acteur majeur » sur ce marché, un « leader for leaders »… La réalité est plus prosaïque : Capgemini est 3e sur le marché français, loin derrière Orange et Atos.

Sur l’IdF, les salarié·es en cybersécurité seront regroupé·es à la Défense dans le cadre d’un partenariat public-privé qui regroupe, outre l’État, les principaux acteurs privés en cybersécurité sur le marché français, dont Thalès, Orange, Atos… Au-delà de la vitrine et de l’affichage, on peut s’interroger sur l’utilité et la finalité de ce machin, par exemple sur quels sujets les collaborations annoncées allaient se faire entre des concurrents. De plus, et c’est une habitude, la direction n’a que très peu de réponses aux questions précises des élu·es sur les aménagements de ce nouveau site.

 

Un projet qui en cache un autre

Surprise, la 2e partie du document présenté par la direction traite d’un tout autre sujet, un « modèle opérationnel de CIS-France », qui n’a rien à voir avec le transfert de l’équipe cybersécurité d’Appli vers Infra. La direction plaide sans conviction que l’un est une conséquence organisationnelle de l’autre. Mais cela ne tient pas la route : l’entité cybersécurité existe déjà dans la practice P&C. Les practices LMS et GMS seront fusionnées dans une practice unique MS qui regroupera 70 % des salarié·es d’Infra et sera découpée en 3 grandes régions géographiques, l’entité Prosodie disparaîtra… Mais la direction assure sans rire qu’il n’y aura aucun changement pour les salarié·es.

Puisque ce sont de fait 2 projets différents, la CGT demande pour chaque projet une consultation et une expertise spécifique. Elle alerte sur le fait que la motion adoptée par le CSEC décidant d’une expertise ne mentionne pas ce second projet qui ne concerne qu’Infra.

La direction répond que l’expertise pourra couvrir les 2 sujets. Cela suffit à rassurer la majorité du CSE Infra. Cette dernière vote une motion pour une seule expertise : elle veut sans doute faire faire des économies à la direction sur les expertises.

 

Un site Capgemini qui ferme : un de plus !

La direction a décidé de fermer le site Infra des Lilas à Pau et de transférer les salarié·es sur le site voisin Appli de Newton. La seule chose que la direction semble avoir prévue, ce sont les économies réalisées sur la location immobilière. Elle n’a pas anticipé les problèmes de restauration, de stationnement, etc., qui se posent déjà pour le site cible. Et surtout, la direction veut mettre en place ce qu’elle appelle le flex-office, c’est-à-dire partager 69 postes de travail entre plus d’une centaine de salarié·es (sans compter plus d’une cinquantaine de salarié·es rattaché·es qui sont en clientèle).

L’expertise demandée par le CSE a même suggéré de faire le mouvement inverse, c’est-à-dire de regrouper le site de Newton sur le site des Lilas qui, même s’il est plus ancien, compte plus d’une centaine de postes de travail. En fonction de tout cela, la CGT a jugé qu’un avis défavorable s’imposait. Pourtant, telle n’a pas été la position de la majorité du CSE Infra.

 

 

 

 

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Le dialogue social chez Capgemini est loin des annonces faites par sa direction

Covid oblige…

Depuis le mois de mars 2020, le dialogue social a totalement migré via des outils d’audio et visio conférences, Covid oblige…

Cette migration a totalement fait basculer le dialogue social “cordial” entre les différentes organisations syndicales (OS) et la direction de Capgemini TS Infra en instance de Comité Social et Économique en débats délétères.

Oui tout ce qui était dit en séance et en présence de tous les protagonistes est devenu un véritable capharnaüm et surtout un endroit où la parole est “distribuée” par la direction via le secrétaire du CSE.

C’est ainsi que Sylvain Goujon, élu titulaire au CSE Capgemini TS INFRA doit pour se faire entendre jouer de la voix.

La direction, en la personne de sa directrice des ressources humaines, lui a envoyé une Lettre Recommandée avec Accusé de Réception (LRAR), l’enjoignant à “cesser son comportement inapproprié”.

Eh oui, se faire entendre voire écouter en CSE chez Capgemini, pour défendre les droits des salarié·es équivaudrait à une faute grave !

Ces allégations ont fait l’objet d’une réponse en LRAR, copie à l’Inspection du Travail (IT).

L’IT a elle-même, en la personne de son inspectrice du travail fait une réponse à la lettre de la direction pour lui signifier que notre collègue était dans son bon droit et n’avait aucunement manqué à ses prérogatives en essayant d’obtenir des réponses à ses questions.

Quel est donc le message que veut faire passer la direction de Capgemini ?

Ne serait-ce pas de museler les élu·es de la CGT ?

Sylvain Goujon a donc saisi le Conseil de Prudhommes pour défendre ses droits et sera accompagné par la CGT Capgemini qui le défendra en audience.

Rendez-vous pour le soutenir au Conseil de Prud’hommes de Grenoble sise Palais de Justice – Place Firmin Gautier – 38019 Grenoble –Quartier Europole

le 23 Juin 2021 à 9 heures.