#8 mars

Droits des femmes : Tradwives

Les Tradwives (Trad pour “traditional” et wives pour “housewives”, comprendre des épouses traditionnelles) sont ces nouvelles femmes au foyer qui le revendiquent haut et fort, notamment sur les réseaux sociaux, devenu un moyen d’expression privilégié de ce milieu (notons la dissonance cognitive liée à l’utilisation de ces réseaux pour ces personnes qui, nous le verrons, prônent un retour en arrière assez drastique) avec de très nombreux contenus notamment sur le réseau social Chinois TikTok.

Affiche du début 20ème, caricaturant une femme en bonne maîtresse de maison.

La seconde vague du féminisme démarre en Europe et aux USA dans les années 1960-1970. Des centaines de milliers de femmes se soulèvent, manifestent et revendiquent, et enfin, les avancées sociales sont nombreuses pour les femmes dans ces pays : droit d’ouvrir un compte bancaire, droit à la contraception, légalisation de l’IVG, droit de divorcer, etc.

Mais en parallèle, la culture Tradwife (qui ne porte pas encore son nom) commence à prendre de l’ampleur en réaction à ces mouvements émancipateurs. C’est un livre, reprenant des pamphlets des années 20, qui va coucher ce mouvement sur le papier : “Fascinating Womanhood”, rédigé par Helen Andelin. Ce livre s’écoule assez rapidement en revendiquant que la solution aux mariages difficiles n’est surtout pas l’émancipation et le féminisme, mais le le retour à des valeurs traditionnelles : il faut être à disposition de son mari pour lui permettre de travailler et que sa vie à la maison ne soit que repos à son retour.

On voit bien déjà les problématiques posées par ces préceptes : les femmes ne seraient pas capables de s’émanciper autrement qu’au bras et au service de leur mari. Cette vision traditionnaliste et genrée des rôles confine les femmes à des tâches ménagères domestiques et à la garde des enfants, limitant fortement leur autonomie et leur émancipation. Ce refus de la diversité relègue les femmes à un rôle sociétal secondaire : il n’est pas question que la femme moderne, qui choisit de travailler ou de voyager, de faire ou non des enfants, et parfois d’en faire toute seule, puisse exister dans cette vision rétrograde de la société. Malgré un grand nombre de « Fascinating Womanhood » vendus, ce mouvement néotraditionaliste reste relativement en marge de la société. Il faut attendre la fin des années 2010 pour voir son retour.

Avec la démocratisation des réseaux sociaux et l’élection de Donald Trump, des influenceuses Tradwives commencent à gagner en popularité, et tantôt grimées en pinup des années 50, tantôt en paysanne traditionnelle, elles diffusent des vidéos dans lesquelles elles expliquent que la place des femmes est à la maison, à s’occuper de leur mari, de leurs enfants, de leur maison et de leur cuisinede la bonne santé des membres du foyer. Elles ne doivent surtout pas sortir de chez elles, et doivent prendre soin d’elles.

En France, c’est Thais d’Escufon qui prodigue depuis peu ces “conseils” à destination des femmes, en parallèle de conseils aux hommes pour les séduire. On voit là toute la perméabilité avec les idées d’extrême-droite : avant de devenir influenceuse elle était militante pour génération identitaire, et se revendique toujours d’appartenance au milieu de l’ultra-droite.

Bien que nos écrits concernent un mouvement féminin et à destination des femmes, nous ne sommes pas dupes : ce sont les hommes qui permettent à ces préceptes datés d’être mis en valeur. Ce sont eux qui font le choix d’orienter les femmes vers ce rapport de domination patriarcal. Les influenceuses ne sont que les messagères d’un discours essentiellement pensé par et pour les hommes. Ce sont les hommes qui permettent à ce mouvement et à ces contenus d’exister. Nous ne pouvons pas mettre en défaut ces femmes qui créent ces contenus : elles le font dans le cadre de notre société mondialisée qui est excessivement patriarcale.

Nous ne remettons pas en cause le choix que font certaines femmes de rester chez elles pour s’occuper de leur maison : il faut que cela soit un choix émancipateur, volontaire, et dans le but de se servir soi avant les autres. A la CGT, nous pensons que chaque femme doit disposer de son corps pour l’utiliser comme elle le souhaite sans être au service de personne. Et nous pensons que nos revendications permettraient justement à des femmes de faire ce choix en pleine conscience, et non plus uniquement pour satisfaire à des normes sociétales rétrogrades et une volonté qui n’est pas la leur. Et cela permettrait peut-être également de poser la question de la place des hommes dans ce rôle, qui ne devrait plus être genré uniquement au féminin.

Cela nous touche dans notre milieu de la tech majoritairement masculin : plus de 70 % de salariés de Capgemini sont des hommes. Il y a fort à parier qu’avec une égalité réelle face à l’accès à ces métiers encore largement perçus comme masculins, nous aurions plus de femmes ingénieures et architectes systèmes, et plus d’hommes au foyer. Pour mener ce combat toutes & tous ensemble, rejoignez l’appel à la grève et à la manifestation féministe du 8 mars pour que la lutte pour les droits des femmes et leur émancipation dans notre monde de la tech ne soit plus qu’un lointain souvenir !

Affiche du début 20ème, caricaturant une femme en bonne maîtresse de maison.

À propos

Publié le :
8 mars 2024

Droits des Femmes : Monoparentalité

La monoparentalité chez Capgemini et dans la vie

La monoparentalité est le fait pour un enfant de ne vivre au quotidien qu’avec l’un·e de ses deux parent·es, et ce pour quelque raison que ce soit : choisie ou subie, à la suite d’un divorce, d’une séparation, du décès d’un·e des conjoint·es ou de la non-connaissance d’un·e des parent·es. Constituant un quart des familles avec enfant(s), les familles monoparentales sont particulièrement exposées aux situations de précarité en raison de ressources financières moindres et d’un risque de chômage plus élevé que celles formées d’un couple avec enfant(s).

Elles sont d’autant plus fragilisées qu’elles dépendent souvent de pensions alimentaires pouvant représenter une part conséquente de leurs ressources financières et dont le versement n’est pas toujours assuré. Les parent·es isolé·es se heurtent aussi à des difficultés dans la gestion du quotidien, notamment dans la conciliation entre leurs vies professionnelle et familiale.

Et chez Capgemini, comment sont traité·es les salarié·es dans cette situation ? Il existe une « charte de la parentalité » tellement insignifiante qu’elle en est ridicule.

Des mots qui engendrent des maux, une collègue à qui l’on dit « Le fait que tu sois « maman solo » je ne peux pas te positionner sur n’importe quelle mission » !

C’est ça le nouveau paradigme de l’entreprise Capgemini ? Nous pensions que tout s’appuyait sur ce qui suit ci-dessous. Belles paroles ? Plaquette publicitaire ? De cela nous n’en doutons pas. Pensez-vous que les réflexions que nous relatons sont acceptables ? Pensez-vous que ces situations mettent les salarié·es en confiance avec leur hiérarchie et avec les pratiques de l’entreprise ?

Nous vous invitosn à découvrir la fameuse charte qui décrit comment l’entreprise évoque la façon dont doivent être -soi-disant- écouté·es les salarié·es…

“En vertu de cette Charte, nous nous engageons à :

      • Faire évoluer les représentations liées à la parentalité dans l’entreprise,
      • Sensibiliser nos responsables Ressources Humaines et nos managers aux enjeux d’une meilleure prise en compte de la parentalité en interne,
      • Informer l’ensemble des collaborateurs sur notre engagement,
      • Créer un environnement favorable aux salarié·es-parents, en particulier pour la femme enceinte,
      • Faciliter la conciliation vie professionnelle/vie personnelle des salarié·es-parents,
      • Aménager les conditions de travail pour les femmes enceintes,
      • Respecter le principe de non–discrimination dans l’évolution professionnelle des salarié·es-parents,
      • Prévenir et éliminer les pratiques discriminantes pour les salarié·es parents au sein de nos processus Ressources Humaines,
      • Favoriser des pratiques et comportements managériaux respectant l’évolution professionnelle des salarié·es-parents.”

Le compte n’y est pas ! Ces affirmations sont régulièrement bafouées et ne sont que très rarement mises en application. On retrouve finalement peu d’actions concrètes en faveur des parents célibataires et nous demandons aujourd’hui à la direction de permettre à toutes et à tous de s’épanouir, quel que soit notre modèle familial, et que celui-ci soit choisi ou subi.

Exigeons des mesures fortes telles que de réels aménagements de postes, une réduction du temps de travail sans perte de salaire pour les parents célibataires, des possibilités accrues de garde d’enfants pour les salarié·es Capgemini, des congés parentaux abondés par l’entreprise et prolongés pour ces salarié·es précaires. C’est un sujet qui concerne toutes & tous les personnes qui choisissent ou non d’avoir un enfant. On ne sait pas ce que nous réserve la vie, mais nous sommes en droit d’exiger que notre employeur nous la facilite le plus possible.

Pour mener ce combat toutes & tous ensemble, rejoignez l’appel à la grève et à la manifestation féministe du 8 mars pour que la lutte pour les droits des femmes et des familles monoparentales ne
soit plus qu’un lointain souvenir !

 

Dessin humoristique d'Allan Barte : Un manager dit à une femme : "En tant que Maman solo, tu as peut-être un problème avec l'esprit d'équipe…"

À propos

Publié le :
6 mars 2024

Droits des Femmes : Masculinisme

Journée Internationale des Droits des Femmes : Pour un Secteur Technologique Inclusif

À l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, il est crucial de souligner les défis persistants auxquels les femmes sont confrontées dans le secteur de la technologie.

Ces défis sont exacerbés par des courants culturels spécifiques, notamment la culture “bro” et la sous-culture “incel”, qui contribuent à un environnement professionnel souvent inhospitalier pour les femmes.

La culture “bro”, prédominante dans de nombreux milieux de travail technologiques, se caractérise par une dominance masculine où les comportements machistes et une solidarité excluante sont monnaie courante.

Cette atmosphère décourage non seulement les femmes de poursuivre leur carrière dans ce domaine, mais entrave également leur progression professionnelle et l’équité des chances. Les stéréotypes de genre, souvent renforcés par cette culture, limitent la reconnaissance des compétences féminines et restreignent leur accès aux opportunités

Dessin humoristique de Kurt : Pour un secteur technoligique inclusif. "Alexa, va me chercher un café"

D’autre part, la sous-culture “incel” (célibataires involontaires) est marquée par le ressentiment, le désir de susciter la pitié, la misogynie, la misanthropie, la promotion de la violence contre les femmes et les hommes sexuellement épanouis, et la croyance erronée que le sexe devrait être un droit acquis. Bien que cette sous-culture soit plus marginale, elle diffuse des idées misogynes qui peuvent subtilement s’infiltrer dans les dynamiques professionnelles, exacerbant les difficultés d’inclusion et d’égalité pour les femmes.

Même si cette sous-culture n’est pas explicitement présente dans les milieux professionnels, ses répercussions idéologiques peuvent influencer les attitudes et les comportements, renforçant les obstacles à l’égalité des genres

Reconnaître ces problématiques est une étape cruciale vers leur prévention.

En cette Journée Internationale des Droits des Femmes, souligner ces enjeux est impératif pour promouvoir un secteur technologique plus inclusif et équitable. Ensemble, œuvrons pour démanteler ces barrières culturelles et construire un avenir où les compétences et les contributions de chacun sont valorisées équitablement, indépendamment du genre.

Pour mener ce combat toutes & tous ensemble, rejoignez l’appel à la grève et à la manifestation féministe du 8 mars pour que la lutte pour les droits des femmes et l’entresoi masculiniste dans notre monde de la tech ne soit plus qu’un lointain souvenir !

Pour illustrer notre propos : voici une vidéo vue sur une machine à café d’un site Capgemini

À propos

Publié le :
29 février 2024

Greve reconductible a partir du 7 mars

La bataille doit être gagnée

La direction a choisi de priver les salarié·es d’une augmentation générale des salaires, et use de la méthode Coué en gardant l’espoir que les salarié·es du groupe n’utilisent pas leur moyen de pression qui consiste à arrêter le travail ; se mettre en grève.  Comment peut-on avoir 0€ d’augmentation avec un EDP satisfaisant et une inflation des produits alimentaires de 14 % ? C’est pourtant l’accord NAO, qu’ont signé trois syndicats de Capgemini “Sinon, on aurait rien eu !” disent-ils. Faux : En l’absence d’accord majoritaire, la direction avait quand même appliqué sa proposition l’année dernière. De plus, en ne signant pas, en restant dans l’union syndicale et en appelant à lutter, jusqu’à la grève, on met la direction en difficulté et on gagne. Un salaire plus bas c’est aussi une retraite plus faible. Ne faisons pas la même erreur dans la lutte pour les retraites et les droits defemmes !

Engageons nous dans la lutte pour les droits des femmes et la défense des retraites.

La grève est puissante

Chaque journée de grève est une journée de facturation perdue pour Capgemini, soit entre 3,5 à 4 fois le salaire net. Pour chaque salarié·e c’est un investissement de 80 % d’un ou un demi jour de salaire net (impôts déduits) pour deux ans de retraite en plus. C’est donc un impact fort sur les dirigeants, les actionnaires et l’Etat.
Facturé ou pas facturé, tout travail qui n’est pas réalisé impacte directement la production, la marge et contraint l’employeur à entendre les revendications des salarié·es.

Faire grève, c’est facile 

Il suffit d’arrêter de (télé)travailler et d’envoyer un message à son responsable

La retraite à 60 ans !

Le seul progrès qui vaille c’est le progrès social. La seule croissance qui vaille, c’est celle du bien être.
Pourquoi travailler plus si c’est pour être malade ? Si c’est pour être encore plus stressé·e ? Si c’est pour produire et polluer plus ? Si c’est pour manger mal faute de temps ? Si c’est pour avoir moins de temps pour nos proches ? Si c’est pour gagner moins ?

Les femmes (sous)mises à l’index !

Avec le projet de retraite à 64 ans qui pénalise encore plus les femmes, cette année aucune femme ni aucun homme ne devrait travailler la journée du 8 mars. L’index égalité F/H n’a eu aucun effet sur les écarts de salaires et de conditions de travail. Cet index a servi à protéger les entreprises contre les recours juridiques pour discrimination. Et le gouvernement veut remettre ça avec l’index senior ! Et pourquoi pas un index “femme seniore” ?

Et 7 et 8 et 9 mars… et on continue pour gagner.

Les fortes mobilisations depuis le début de l’année n’ont pas suffi. Lobstination du gouvernement Macron est grande. Mais l’utilisation du 47.1 pour la retraite à 64 ans est la preuve de sa faiblesse. Si on annonce par avance qu’on s’arrête après 1 jour ou deux, ce sera inutile. Pour gagner, on doit se mobiliser jusqu’au retrait de ce projet et continuer pour gagner l’égalité femme/homme et la retraite à 60 ans.
A partir du 7 mars, on bloque tout pour se faire entendre !

Rendez-vous :

Le 8 mars, plusieurs actions sont prévues sur des sites Capgemini, notamment à Toulouse, Nantes, Aix et Issy les Moulineaux.
person wearing black and red hoodie holding smoke bomb

À propos

Publié le :
4 mars 2023