#PRPA

Entretien annuel

L’évaluation

Rituel de fin d’année, l’évaluation est un exercice imposé auquel chacun·e est soumis·e.
Si vous croyez que bien faire son travail suffit, vous avez besoin de vous informer plus avant sur le management actuel des entreprises.
Même si la direction demande de jouer “collectif” pour réussir les projets, n’oubliez pas que la gestion des “ressources humaines” est elle individualisée.
Il faut bien comprendre que l’évaluation est un instant formel de communication avec la hiérarchie.
Tout ce que vous direz – et ne direz pas – pourra être retenu contre vous !
Pour éviter les ennuis, le plus simple est de jouer le jeu sans faire de zèle, sans trop râler et en y mettant les formes. Échangez des feedbacks positifs entre collègues, c’est très “corporate”.
N’oubliez pas que le document d’évaluation est conservé dans votre dossier RH.

Corporate

Comme nous tous·tes, vous recevez régulièrement des incitations à participer à diverses réunions, formations, afterworks et autres activités supplémentaires, qui pourraient faire penser qu’il n’y a pas de vie en dehors du travail. Cela n’a rien d’anodin : c’est l’incarnation de “l’esprit” que l’entreprise veut donner à ses salarié·es (Les 7 valeurs surtout valables pour les employé·es du bas de l’échelle…). Capgemini nous demande d’être “Corporate”.
Si vous voulez être apprécié·es du management, il faut manifester l’esprit “corporate” :
  • Passer du temps sur des activités de travail hors du périmètre de votre mission : en faire plus et le montrer
  • Être positif : ne jamais contester la hiérarchie (surtout si elle a tort)
  • Faire votre auto-promotion : montrer tous les trucs formidables que vous faites pour l’entreprise
  • Montrer que vous êtes meilleurs que vos collègues : mettre en avant avant le fameux “Leadership” cher à notre employeur
Mais attention, il y aura peu d’élu·es, pour beaucoup qui essaient : ce n’est pas le rêve américain, mais presque.
Notons de plus, que si beaucoup jouaient ce jeu du “corporate”, la vie en entreprise, pas toujours très gaie,  deviendrait insupportable !

Les objectifs

Lors de l’évaluation, vous allez devoir montrer que vous avez atteint les objectifs qui vous ont été assignés. C’est assez laborieux et pénible, mais si vous ne faites pas l’effort de vous mettre en valeur vous pourriez en être pénalisé·e.
N’oubliez pas que pour être recevable un objectif doit être SMART ( Spécifique, Mesurable, Acceptable/Atteignable, Réaliste et Temporellement défini).
De plus, l’employeur est tenu de mettre à notre disposition les moyens d’atteindre nos objectifs, en d’autres termes, on ne pourra pas nous reprocher de ne pas avoir atteint un objectif pour lequel Capgemini ne nous a pas donné de moyens (“fait 48h de formations par an  mais sans heures dédiées”, par exemple)
L’objectif de taux d’activité annuelle de 90 % (Taux d’activité Congés Exclus) n’est pas recevable car c’est à l’entreprise qu’il incombe de fournir du travail à ses salarié·es.Dessin humoristique de Kurt. Un patron pointe l'Everest et dit au salérié : " Et n'oubliez pas que si vous n'atteignez pas votre objectif, ce sera motif de licenciement !"

Changement de grade et ou coefficient

L’entretien d’évaluation est l’occasion privilégiée de demander un changement de grade ou coefficient Betic (dit Syntec), mais aussi une augmentation.
Si vous ne demandez rien, il y a de fortes chances que vous soyez satisfait·e. Mais si vous souhaitez obtenir quelque chose il est nécessaire d’exprimer la demande. Le principe étant qu’il ne coûte rien de demander.
Même si vous n’obtenez pas satisfaction, vous pourrez renouveler votre demande l’année suivante, et continuer jusqu’à ce que cela passe. Cela peut être long, surtout si vous êtes âgé·e.
Rappel :
  • Le grade est exclusivement Capgemini (pas beaucoup d’intérêt à part pour l’employeur)
  • Le coefficient Betic est reconnu par les autre entreprises de la branche.
Il est plus avantageux demander un changement de coefficient (qui entraînerait de fait un changement de grade) qui devra aussi entraîner une évolution du salaire.
Toute demande, pour avoir de la valeur, doit être formulée par écrit dans le dossier d’évaluation.

Augmentation de salaire

Comme pour le changement de grade, l’entretien d’évaluation est l’occasion privilégiée de demander une augmentation. Ne vous en privez pas !
Toute demande, pour avoir de la valeur, doit être formulée par écrit dans le dossier d’évaluation.
Vous pouvez consulter sur l’intranet Capgemini Daily la grille des salaires chez Capgemini.

La note 

Eh oui ! Même si on en rencontre toujours qui ne le savent pas, nous sommes tous·tes noté·es.
La note est attribuée par le “Comité d”Evaluation et de Développement” (CED) et partagée lors de la restitution (de l’évaluation) en début d’année.  Si vous ne savez pas ce qu’est le CED, c’est normal, les lieux de décisions de vos augmentations, ça se fait sans nous.
Attention, certains manager évitent d’en faire mention, n’hésitez pas à la demander.
Si la note qui vous est attribuée ne vous convient pas, il est indispensable de la contester en utilisant les formes appropriées. La contestation de sa note fait partie intégrante du processus d’évaluation de Capgemini. Il n’y a donc aucun scrupule, aucune crainte à avoir. Là aussi si vous ne réclamez pas, il y a peu de chance que cela change tout seul.
Dans ce cas nous vous conseillons de nous contacter pour vous aider.
La signification des notes est expliquée dans l’accord GEPPMM disponible dans Daily.

La mauvaise note

Ceux qui ont une mauvaise note peuvent être puni·es et se voir attribuer un Plan de Retour à la Performance Attendue (PRPA. Voir accord GEPPMM).
Il est déconseillé de contester son PRPA car cela risque d’aboutir à un entretien disciplinaire pour insubordination. 
En revanche, on peut obtenir la révision de la note servant de prétexte à son déclenchement, ce qui éteint le PRPA le cas échéant.
Si vous êtes dans ce cas, nous vous invitons à nous contacter.
Dessin humoristique de Kurt. Un patron pointe l'Everest et dit au salérié : " Et n'oubliez pas que si vous n'atteignez pas votre objectif, ce sera motif de licenciement !"

À propos

Publié le :
22 octobre 2025

Gare au PRPA

Gare au PRPA !

Tu as fini l’année 2024 ou commencé l’année 2025 avec un PRPA ? Ou bien tu as la chance de ne pas savoir ce que c’est ?

La direction nous assure que ces PRPA seraient là pour “aider les personnels en difficulté à revenir au niveau de performance attendue”, dans la novlangue Orwellienne qu’elle affectionne tant.
Sauf que c’est l’entreprise qui détermine le niveau de performance attendue (lequel est évolutif, on te laisse deviner dans quel sens), c’est aussi l’entreprise qui juge du niveau de performance de chaque salarié·e et qui impose aux plus chanceux·ses ( !) un PRPA (Plan de Retour à la Performance Attendue), avec son lot de formations imposées et d’évaluations plus ou moins subjectives.
Devant la recrudescence manifeste du nombre de PRPA, constatée par nombre d’élu·es depuis le début de l’année, nous avons interrogé la direction qui affirme qu’il n’y aurait pas plus de PRPA cette année que les années précédentes mais qu’il y [aurait] simplement eu une meilleure application des directives par rapport aux années précédentes.
Nous vous laissons le loisir d’interpréter cette déclaration non dénuée de burlesque.
Deux hypothèses se présentent donc à nous : soit cette soudaine recrudescence est la conséquence de l’effondrement du niveau de nombreux·ses salarié·es (plus de 5 % des effectifs tout de même chez ER&D d’après les chiffres de la direction) pour une raison inexpliquée à ce jour, soit elle est la conséquence de la mise en place de quotas de PRPA, comme c’est le cas, de longue date, pour les évaluations annuelles.
Non seulement l‘objectif de GOP (Gross Operating Profit – Excédent Brut d’Exploitation) n’a fait qu’augmenter ces dernières années, mais en plus cette année la direction a décidé d’augmenter la pression pourtant déjà forte sur nos épaules.
Or la direction ne peut pas ignorer les conséquences délétères de cette politique managériale sur la santé des personnels, laquelle ne pourra que se dégrader pour une part grandissante d’entre-nous.
Dessin humoristique de Kurt. Un patron pointe l'Everest et dit au salérié : " Et n'oubliez pas que si vous n'atteignez pas votre objectif, ce sera motif de licenciement !"
De plus nous avons constaté que ces PRPA sont majoritairement distribués aux salarié·es en intermission, comme pour retourner vers eux/elles la responsabilité de l’entreprise à les affecter sur une mission correspondant à leurs compétences. Ce supposé défaut de performance justifierait donc l’intermission à lui seul, culpabilisant ainsi un peu plus les salarié·es concerné·es, lesquels subissent bien plus souvent cette situation qu’ils ne la produisent.
Rappelons que le PRPA est défini par un accord d’entreprise et qu’il peut se décliner sous plusieurs formes :
  • proposition de formation adaptée pour permettre au ou à la salarié·e de développer ses compétences
  • changement de mission pour redynamiser la carrière du salarié·e et maintenir son employabilité
  • plan d’actions spécifique détaillé (accompagnement de proximité, etc.).

Cela se traduit trop souvent par le plan spécifique qui permet de mettre en place tout et n’importe quoi, parfois accompagné de formations dont l’intérêt n’est pas toujours avéré. Ainsi Les personnes en intermission sont trop souvent mises sous pression avec les méthodes déjà connues, auxquelles s’ajoutent dorénavant les PRPA.

Comme tu l’as compris, ces PRPA positionnent d’emblée les personnes concernés sur la sellette, en vue de la sortie.

Alors que faire si on te propose un PRPA ?

Le PRPA étant initié sur la base de l’évaluation de ta performance, tu as la possibilité (selon l’accord GEPPMM) de contester cette évaluation si tu la juges infondée ou injuste.
La CGT Capgemini te recommande de le faire sous peine de voir ton dossier entaché par cette scorie qui pourra être utilisée ultérieurement contre toi. Nous ne saurions trop te recommander de te faire accompagner par la CGT Capgemini pour effectuer cette contestation.
Nous te conseillons également de faire valoir les règles du groupe en terme d’objectifs/priorités qui te sont attribués cette année.
En effet, ces objectifs/priorités devraient être SMART, c’est à dire : Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et Temporellement définis.
S’ils ne le sont pas, tu es en droit de demander qu’ils soient modifiés dans ce sens, ce qui t’évitera de t’exposer à une évaluation plus subjective que factuelle l’année prochaine.
Il faut savoir que la Direction n’a pas hésité à prononcer des licenciements au prétexte que des salarié·es n’avaient, soi-disant, pas atteint le niveau escompté en dépit de l’accompagnement du management avec la mise en place d’un PRPA. Le PRPA peut ainsi être utilisé par le management quand il veut “se débarrasser” d’un·e salarié·e… C’est la raison pour laquelle nous te déconseillons de signer un PRPA, car de ce fait, tu reconnaîtrais du même coup les insuffisances que le management a formulées à ton encontre…
Dans tous les cas, n’hésite pas à nous contacter si tu as des questions sur ce sujet.
Dessin humoristique de Kurt. Un patron pointe l'Everest et dit au salérié : " Et n'oubliez pas que si vous n'atteignez pas votre objectif, ce sera motif de licenciement !"

À propos

Publié le :
24 juin 2025