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Les congés payés

Historique 

Le droit aux congés payés est issu des luttes menées par la classe ouvrière, notamment en 1906, 1936 et en 1968. C’est en 1982 que la 5ème semaine de congés payés sera instaurée ainsi que le passage aux 39 h.

Les règles et modalités de gestion des congés payés sont définies tout d’abord par le code du travail. Le droit aux congés est d’ordre public et nul ne peut y déroger.

Chez Capgemini

L’accord 35h de l’UES Capgemini et la convention collective nationale nous apporte ensuite des précisions sur les modalités de prise de ces congés :

  •    Période d’acquisition des congés : 1ᵉʳ juin de l’année précédente au 31 mai de l’année en cours ;
  •    La période de prise de ces congés, est de 13 mois, c’est-à- dire du 1ᵉʳ mai jusqu’au 30 juin de l’année suivante ;
  •    Le congé principal de 20 jours ouvrés maximum doit être pris entre le 1ᵉʳ mai et le 31 octobre ;
  •    La 5ème semaine devant être prise entre le 1ᵉʳ novembre et le 30 juin. Bien entendu, la partie du congé principal qui n’a pas été prise avant le 31 octobre pourra l’être jusqu’au 30 juin ;
  •    L’employeur peut soit procéder à la fermeture totale de l’entreprise, soit établir les congés par roulement ;
  •    Les dates de congés sont fixées par l’employeur après consultation des intéressé·es et en fonction des nécessités de service et après avis du CSE ;
  •    L’employeur doit prendre en compte en priorité les salarié·e·s ayant des enfants scolarisés et octroyer les mêmes dates aux conjoints et conjointes travaillant dans la même entreprise ;
  •    Toute modification de date de congé doit se faire dans un délai supérieur à 2 mois, à défaut l’accord préalable des 2 parties est nécessaire ;
  •    Chaque salarié·e bénéficie de 30 jours ouvrables de congé (2,5 jours par mois) ou de 25 jours ouvrés ;
  •    L’accord sur les 35 h stipule que « Les jours d’absence pour maladie, maternité et accidents du travail sont comptabilisés comme des jours travaillés pour l’appréciation de la durée annuelle travaillée. ». Cela veut dire qu’en principe, même en cas d’arrêt maladie, la/le salarié·e continue à acquérir 2,5 jours ouvrables par mois.

Les congés conventionnels

Il s’agit, en particulier, des congés supplémentaires d’ancienneté prévus par l’accord sur les 35h de l’UES Capgemini du 3/02/2000.

Application du droit européen sur les congés payés

Les gouvernements successifs prompts à transposer les règles libérales de l’union européenne ne le sont généralement pas s’agissant de règles sociales européennes favorables aux salarié·es.

La CGT a initié un contentieux visant à faire condamner l’État pour mauvaise transposition de la directive temps de travail en droit français. La Cour d’appel administrative de Versailles a condamné en juillet 2023 le droit français n’étant pas conforme au principe de la directive européenne selon lequel les arrêts maladie ne peuvent être considérés comme du temps de repos.

Dans la foulée, la Cour de cassation a rendu plusieurs décisions permettant aux salarié·es de faire valoir les droits garantis au niveau européen dans les entreprises :

  1. En cas de maladie ou accident de travail, nous avons droit à acquérir des congés payés sur ces périodes d’absence, même si cette absence n’est pas liée à un accident de travail ou à une maladie professionnelle ;
  2. En cas d’accident du travail, le calcul des droits à congé payé ne sera plus limité à la première année de l’arrêt de travail ;
  3. La prescription du droit à congé payé ne commence à courir que lorsque l’employeur a mis le ou la salarié·e en mesure d’exercer celui-ci en temps utile ;
  4. L’employeur doit reporter les congés payés en cas de suspension du contrat de travail (congé parental, maladie) pendant les congés.

Ces jurisprudences ont un effet rétroactif et s’appliquent tant aux congés payés légaux qu’aux congés d’ancienneté.

La CGT Capgemini  a écrit en ce sens à Capgemini pour que Capgemini France se mette en conformité avec le droit européen.

Si vous êtes concerné.es n’hésitez pas à nous solliciter.

Télécharger le tract imprimable

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Congés imposés, RTTs : mensonges et brutalité de la direction.

En cette fin d’année, et ce malgré l’interdiction d’imposer la 5ème semaine de congés payés , bon nombre de salarié·es de Engineering (ex DEMS) ont reçu l’ordre de poser des congés payés entre le 24 et le 31 décembre prochain.

L’employeur ne peut pas imposer des congés payés pour fermeture de site client !

Il convient de rappeler qu’en premier lieu, quelle que soit la raison, sauf à fermer totalement l’entreprise (sous conditions), l’employeur ne peut pas imposer des congés payés au delà du 31 octobre. Sauf s’il y a un accord d’entreprise. Et chez Capgemini, il n’y en a pas !
Aucun·e salarié·e n’est donc obligé·e de poser des congés en fin d’année s’il ne le souhaite pas.
Cette année la direction utilise le prétexte de la fermeture de sites clients  pour justifier cette pratique illicite.
Mais contrairement à ce que les managers avancent dans leurs communications les fermetures de sites clients ne sont pas une raison suffisante pour imposer des congés payés ou des RTT salarié·es. 
L’employeur ne peut qu’imposer les  RTT employeurs (ce qu’il ne se prive pas de faire au demeurant).
Imposer des congés payés à ses salarié·es, tel que le fait Capgemini,  est parfaitement illégal.

La supercherie de la note de service

Pour justifier cette pratique autoritaire, la communication managériale utilise la note “sur le temps de travail et modalités de prise de congés payés sur l’année 2021”.
Cela peut paraître tout a fait légal et pourtant…
Une note de service n’a pas la valeur légale d’un accord collectif ou d’un article du code du travail.
C’est une décision unilatérale de l’employeur qui n’engage que lui.
Il n’y a donc pas lieu d’en tenir compte et cela ne peut justifier l’illégalité dimposer des congés payés par l’employeur.
Et si dans cette note, il était écrit que le salaire de fin de mois n’existe plus, que la terre est plate, personne n’accepterait de le croire.
Et bien là c’est exactement la même chose.

Une pratique brutale

Justifier une pratique illégale par un mensonge n’est déjà pas très glorieux…
Mais en plus, les managers pratiquent ces injonctions de façon plus ou moins brutale …
Et pour couronner le tout, ils requièrent des salarié·es qu’ils posent eux-mêmes les congés dans l’outil dédié ! La direction se dédouane ainsi de sa transgression, avec pour objectif de faire accepter l’ordre.
Cela apparait dans l’outil comme si le congés était à l’initiative des salarié·es.
Mais surtout, quelle brutalité psychologique !
Tout cela pour optimiser 5 jours de facturation.
Quand on voit ce que cette injonction peut provoquer comme réaction, la confusion qu’elle peut engendrer (certain·es ont reçu l’ordre de poser des congés payés sur la période puis quelques minutes plus tardun autre ordre de poser des RTT),
Quand on sait que bon nombre des salarié·es concerné·es pourraient aller travailler dans les zones sécurisées dédiées aux clients des bâtiments Capgemini,
On comprend bien quelle est la priorité de Capgemini et de sa direction : le cash à tout prix ! Et tant pis si c’est illégal, mensonger et brutal.
A force de gérer ses salarié·es comme des “ressources”, la direction finit par les considérer comme telles, comme des machines qu’elle pourrait démarrer et arrêter comme bon lui semble. 
Or, les salarié·es ne sont pas des ressources mais bien des êtres humains !
Il serait bien que la direction sorte de ses feuilles de calculs et plannings pour s’en souvenir de temps en temps ...
La CGT Capgemini le réaffirme : les temps de repos appartiennent aux salarié·es ! 

Les règles d’utilisation des RTTs

 
Concernant les RTT, nous vous rappelons que les RTTs salarié·es et employeurs sont perdus s’ils ne sont pas utilisés avant le 31 décembre de l’année civile
En l’état actuel de la législation, l’employeur ne peut pas non plus imposer les RTT salarié·es.
Il ne peut imposer que les RTT employeurs.
Si les 4 RTT employeurs ne sont pas imposés avant le 2 novembre, les salarié·es peuvent en disposer librement jusqu’au 31 décembre.

Les efforts sont toujours pour les salarié·es

En résumé, si vous n’avez pas prévu de poser des congés la semaine du 24 au 31 décembre prochain, il n’y a aucune justification légale pour vous l’imposer.
Les temps de repos vous appartiennent.
Après, il est tout à fait possible d’obéir à cette injonction de peur d’être mal vu·e par son manager ou au contraire pour être bien vu·e.
Dans le premier cas, la peur étant mauvaise conseillère, c’est une spirale sans fin qui fera accepter de plus en plus de choses jusqu’à l’inacceptable.
Dans l’autre cas, une fois de plus, il est demandé aux salarié·es des efforts.
Pour quel retour ? Quelle contrepartie ? 
L’expérience montre hélas que c’est bien trop souvent à sens unique et sans retour.
Il n’est pas garanti que celles et ceux qui se répartissent les enveloppes d’augmentation se rappellent de cet effort supplémentaire.
Il ne faut donc pas se sentir obligé·e de donner suite à ces demandes illégales, brutales et douteuses sur le plan éthique.
Ce sujet est pourtant souvent mis en avant par le groupe  dans ses communications.
Mais il semble que l’éthique ou le respect de la législation ne pèsent pas bien lourd face à l’appât du gain.
C’est pourquoi nous serons présents le 9 novembre à la cour d’appel de Versailles pour soutenir l’intérêt collectif des salarié·es lors du jugement de l’appel de la direction.