Le CSEC chargé de com de la direction ?
La direction veut « informer » les salarié·es sur ses projets d’aménagement des sites d’Eisenhower à Toulouse et d’Equeurdreville à Cherbourg, et ce alors que les informations/consultations du CSEC sur ces sujets sont toujours en cours. En fait, elle veut surtout accélérer les cadences, notamment pour que les salarié·es concerné·es par les premières phases de ces projets fassent rapidement leurs cartons de façon à démarrer les travaux le plus tôt possible.
La CGT dénonce ce passage en force de la direction. C’est la direction qui a élaboré le calendrier de chaque projet. Si ces calendriers sont trop contraints, c’est la direction qui en porte l’entière responsabilité. Les IRP (Instances Représentatives du Personnel) et les salarié·es n’ont pas à en subir les conséquences.
De plus, la CGT rappelle que la direction a une obligation de résultat quant à la santé et à la sécurité des salarié·es. Or, un déménagement est souvent générateur de stress. Contrairement à ce que la direction prétend, une communication trop précoce auprès des salarié·es, alors que les modalités d’aménagement des sites ne sont pas connues, et que les salarié·es ne savent pas précisément dans quel endroit du site ils vont déménager, risque d’être encore plus anxiogène.
Pourtant, le CSEC, à une très grande majorité, « donne son accord » aux communications de la direction à destination des salarié·es. La majorité des élu·es du CSEC considère-t-elle que leur instance doit se transformer en chargée de com de la direction ? Le message de la direction aux salarié·es, avec la complicité du CSEC, peut se résumer ainsi : « dépêche toi de débarrasser le plancher pour les travaux, on verra après s’il y a de la place pour toi ».
Equeurdreville et Eisenhower : chronique d’une catastrophe annoncée
Les expertises déclenchées par le CSEC sur les projets d’aménagement de ces 2 sites mettent en évidence un tas de problèmes. Par exemple, sur Equeurdreville, le flex-office imposé par la direction y est encore plus incompatible avec le travail de salarié·es qui ont besoin de plusieurs pc, de plusieurs écrans, et qui ont aussi besoin de s’isoler fréquemment, etc. (voir à ce sujet le tract CGT diffusé sur le site de Cherbourg). Sur Eisenhower, la sécurité incendie limite impérativement la capacité du bâtiment à 1500 personnes maximum : or en ajoutant aux postes de travail fixes les places dites dynamiques (salles de réunions, espaces de détente, etc.)., il pourra y avoir jusqu’à 2300 personnes dans l’immeuble, ce qui est bien supérieur à la norme incendie !
Et pour ces 2 sites, les projets de la direction vont aggraver les nuisances sonores suite aux décloisonnements, la faiblesse du renouvellement d’air, l’insuffisance de l’espace de restauration, le manque de casiers, etc. La surface moyenne par poste de travail va diminuer, jusqu’à tomber à 3-4 m² par poste de travail dans certains open-spaces. De plus, la direction a prévu un nombre de postes de travail bien inférieur au nombre de salarié·es, avec des variations énormes selon les endroits et les équipes, la proportion peut même descendre jusqu’à 1 poste de travail pour 2 salarié·es.
Les CSE Infra, Appli et DEMS, ainsi que le CSEC, ont tous rendu un avis défavorable sur ces projets. C’est le minimum devant la perspective d’une régression aussi considérable des conditions de travail des salarié·es. La direction n’en a rien à faire, elle entend poursuivre son entreprise de démolition sociale. Elle a seulement promis une consultation du CSEC sur le « new normal » fin 2021, c’est-à-dire à une date où les aménagements de ces sites seront bien avancés, sinon quasiment terminés.
Seule la mobilisation des salarié·es pourra contraindre la direction à revoir ses plans. N’hésitez pas à vous rapprocher de vos représentants CGT et à leur remonter les problèmes que vous rencontrez.
Un réaménagement du site 147 qui ne dit pas son nom
Dans le cadre de la vaste réorganisation immobilière de Capgemini sur la région parisienne (fermeture de sites Altran, emménagement du nouveau site M-Campus, etc.), la direction veut procéder à des « mouvements de salarié·es » au sein du site du 147.
Le document présenté en séance est très vague, et de plus, dit la direction, il est largement susceptible d’évoluer dans les prochains mois. Il y a cependant quelques informations intéressantes.
Les projets qui sont prévus pour déménager du 147 au M-Campus, occupent actuellement 600 postes de travail au 147 et n’en occuperont plus que 490 au M-Campus. Il y a 3 explications possibles : une sous-utilisation actuelle des bureaux du 147, mais c’est à exclure, un membre de la direction avouant même en séance que « le 147, c’est bien plein » ; une baisse drastique d’activité pour ces projets sur le 2e semestre 2021, c’est quand même peu probable, dans cette proportion-là, et en tout cas, cela serait inquiétant ; reste donc la 3e explication, la plus plausible, la direction planifie un entassement maximum des salarié·es Capgemini sur le M-Campus.
Il n’y a que 824 postes de travail en tout prévus sur le 147 et sur M-Campus pour les salarié·es Altran qui déménageront de La Défense et de Vélizy. Or ces 2 sites Altran qui vont fermer, comptent environ 1450 postes de travail. La direction veut aussi appliquer sa politique de flex-office aux dépens de nos collègues d’Altran.
il n’y a que 4000 casiers pour 14000 salariés rattachés au 147
120 postes de travail supplémentaires sont prévus pour nos collègues de Capgemini Consulting : il n’y a pas assez de place pour leur réunion du vendredi. Tant mieux pour eux. Mais gageons que ce problème de manque de place existe aussi pour beaucoup d’autres équipes qui voudraient pouvoir se réunir au complet.
Enfin, la direction reconnaît elle-même qu’il y a sur le 147 un manque de casiers (il n’y a que 4000 casiers pour 14000 salarié·es rattachés au 147) et de places de parking (hors places réservées aux cadres dirigeants et aux commerciaux, il n’existe que 150 places de parking pour tou·te·s les autres salarié·es).
Le CSEC, dans une motion unanime, a demandé a être consulté sur ce qu’il faut bien appeler un projet de réaménagement du 147. La direction refuse, arguant qu’il n’y aura pas de modifications des conditions de travail des salarié·es.
Pour la CGT, il n’est pas question de croire la direction sur parole. Une consultation, avec expertise, c’est un moyen de contraindre la direction à détailler son projet et à fournir des éléments chiffrés plus précis. La direction ne pourrait-elle pas profiter de ces déménagements internes pour modifier les conditions de travail en catimini ? Par exemple augmenter encore plus le flex-office en diminuant le nombre de postes de travail, ou bien accroître la sur-occupation déjà existante des open-spaces en diminuant la surface moyenne par poste de travail, etc. ?
La majorité des élu·es du CSEC veut bien demander poliment à la direction. Mais comme la direction dit non, le CSEC, ne voulant pas affronter la direction, n’entend pas aller plus loin. Par exemple, il aurait été possible de déclencher une expertise pour un « projet important modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail » comme le code du travail l’autorise et contraindre la direction à une prise en charge financière.
Le client est roi ?
La direction veut mettre en place à la demande d’un client un système de vidéosurveillance à l’entrée d’un espace qui sera dédié à ce client, sur le site Capgemini de Biot. Malgré la demande en ce sens de la CGT, le CSEC n’a pas rendu d’avis défavorable.
Pourtant, de gros problèmes demeurent. Par exemple, comment s’assurer que les caméras n’enregistreront pas le son (les
conversations des salarié·es), ne filmeront que les entrées/sorties et pas les endroits ou les salarié·es travaillent ou prennent
une pause ? En tout cas, ce ne seront pas les représentants du personnel qui pourront le faire, puisque la direction déclare qu’ils n’auront pas accès aux enregistrements. Mais ça n’a pas l’air d’inquiéter plus que ça la majorité des élu·es du CSEC.
La direction se retranche derrière la demande du client pour mettre en place un système de vidéosurveillance. La direction avait d’ailleurs mis en place un système de vidéosurveillance sur le site Capgemini d’Aix, où des salarié·es Capgemini travaillent déjà pour ce même client et sur le même projet. Ces salarié·es, même avant la crise du Covid, étaient partiellement en télétravail : heureusement le client n’a pas demandé d’installer un système de vidéosurveillance à la porte de leur domicile !