RÉAMÉNAGEMENT DE LYON IVOIRE : DU GRAND N’IMPORTE QUOI !
La direction veut fermer rapidement les 3 sites lyonnais d’Altran et regrouper tous les salarié·es sur le site Capgemini d’Ivoire, de quoi réaliser de substantielles économies sur les coûts immobiliers. Si l’objectif est clair, la direction mène son projet avec une impréparation effarante et
une improvisation permanente.
Ainsi, son analyse de l’existant s’est avérée erronée : la direction avait par exemple « oublié » de comptabiliser plusieurs équipes Capgemini travaillant sur Ivoire, plus de 80 salarié·es, environ 10 % de l’effectif : un détail sans doute !
En quelques semaines, elle a modifié plusieurs fois son plan d’aménagement : les représentant·es des salarié·es disposent-ils à ce jour de la version définitive ? Précisément quelle équipe va dans quel secteur de quel étage, avec combien de postes de travail, quels équipements collectifs, etc. ?Et puis la direction n’a toujours pas confirmé combien, sur les 260 salarié·es travaillant actuellement sur les 3 sites Altran, seront transféré·es sur Ivoire, et à quelle échéance…
Bref, cela en dit long sur le sérieux et le professionnalisme dont la direction fait preuve, alors qu’elle l’exige en permanence de nous. Cela en dit aussi long sur son mépris des salarié·es qui ne sont bon·nes qu’à générer des profits. Car une chose est sûre, malgré tous les efforts faits par le groupe de travail constitué par les représentant·es locaux des salarié·es, l’aménagement du site Ivoire mené à tâtons par la direction conduira à une dégradation énorme des conditions de travail.
Ainsi, le nombre de postes de travail est clairement insuffisant : 760 pour plus d’un millier de salarié·es, avec des taux de flex-office qui peuvent
descendre dans beaucoup d’équipes jusqu’à 60 % (10 salarié·es pour 6 postes de travail !).
Le site, qui était déjà quasiment plein avant l’épisode du covid, sera saturé dès le départ. Les salarié·es seront hyper-entassé·es : la surface moyenne par poste de travail sera inférieure à… 4 m², record battu. Comme si la direction s’était fixé un défi , abaisser le plus possible la surface moyenne par poste de travail sur les sites nouvellement aménagés.
BLEU : NOUS N’EN VERRONS PAS LA COULEUR
Plus de 4 mois après son annonce dans les media, la direction présente aux représentant·es des salarié·es la société Bleu. Il s’agit d’un CSP (Cloud Service Provider), créé avec Orange et possiblement d’autres entreprises, afin de mutualiser les investissements importants requis sur un marché qui augmente de 30 % par an. Bleu a le label étatique SecNum qui permet de passer des contrats avec les administrations publiques, les collectivités locales, les entreprises françaises stratégiques, etc. Pourtant, Bleu utilise exclusivement les logiciels de Microsoft : l’État français accorde facilement sa confiance pour son « cloud de confiance ».
Mais bon, Capgemini jure la main sur le cœur que les données qui y seront traitées ne sont pas concernées par les législations
extraterritoriales et ne seront pas transférées aux États-Unis.
La direction de Capgemini insiste sur le caractère hautement confidentiel de Bleu. De toute façon, Bleu ne faisant pas parti e de l’UES, la direction refuse de
nous fournir le moindre élément sur le capital de cette nouvelle société, son nombre de salarié·es, son chiffre d’affaire prévu, etc.
CAMPUS CYBER : QU’EST-CE QUE CE MACHIN ?
Campus Cyber se veut officiellement un grand campus de la cybersécurité regroupant, dans une tour de La Défense en banlieue parisienne et dans le cadre d’un partenariat public-privé, les principaux acteurs du marché français de la cybersécurité, dont Orange, Atos, Sopra Steria, etc. En réalité, c’est un coup de pub que veut s’offrir le président Macron dans le domaine des nouvelles technologies, avec de l’argent public, puisque l’État en possède
49 % du capital.
En effet, quel est l’intérêt pour les pouvoirs publics de sponsoriser des grandes entreprises privées sur un marché de la cybersécurité qui connaît une croissance à 2 chiffres et qui est de plus hyper rentable ? Capgemini, dont la proximité avec la présidence de la république est connue, a
évidemment sauté sur cette opportunité, en terme commercial et en terme d’image. Cela ne lui a pas coûté cher, puisque Capgemini y dispose d’un étage entier, en ayant investi moins de 3 % du capital.
Capgemini veut y transférer ses 300 salarié·es en cybersécurité d’IdF. Cela aura au moins l’avantage de soulager les sites du 147 ou du M Campus,
qui seront saturés au sortir de la période sanitaire que nous connaissons…
Mais, comme pour tout projet immobilier de Capgemini, il y a des problèmes, auxquels seront confronté·es les salarié·es : l’accès et la sécurité des locaux, la confidentialité dans un lieu où vont cohabiter des entreprises concurrentes, le lieu officiel de rattachement des salarié·es, etc. Et bien sûr le flexoffice, qui débouchera rapidement sur une saturation des locaux si la croissance deseffectifs, qui est indispensable dans un secteur en pleine expansion, a bien lieu : les collègues de l’entité cybersécurité d’Appli, qui sont actuellement à O’Mallet pourraient, après quelques mois passés à Campus Cyber, revenir à O’Mallet !