FLASH CSE INFRA NOVEMBRE 2O21

CAPGEMINI REPREND UNE PARTIE DE L’INFORMATIQUE DE VPK

VPK est une multinationale spécialisée dans la production d’emballages en carton et en papier. Elle a son siège social en Belgique, est présente dans une vingtaine de pays et emploie 6100 salarié·es. Elle a décidé d’externaliser une parti e de sa DSI vers Capgemini. En France, ce sont l’article L1224-1 et suivants qui s’appliquent. Le 1er janvier 2022, les 6 salarié·es du département « opérations » de VPK, dont 2 apprentis, deviendront donc des salarié·es de Capgemini Infra.

Dans quelles conditions, voilà ce qui devrait préoccuper les représentants des salarié·es de Capgemini Infra. Même si le nombre de salarié·es concerné·es n’est pas important, le sujet est vaste et complexe : éloignement géographique des sites Capgemini Infra, pas la même convention collective, pas d’équivalence avec la codification position/coefficient de la convention collective du BETIC, pas d’adéquation évidente avec la cartographie des métiers chez Capgemini (dans un petit service informatique, il y a beaucoup plus de polyvalence), etc.

La direction de Capgemini souhaite aller vite et faire comme elle l’entend. Elle garantit l’emploi des salarié·es transféré·es pendant un an. Pour la suite, elle refuse de s’engager. Elle affirme que les droits sociaux en mati ère de télétravail, de congés d’ancienneté, de congés pour évènements familiaux, de jours pour enfants malades, etc. sont supérieurs chez Capgemini : à voir.

Et par rapport à la grille de salaires et à la cartographie des métiers chez Capgemini ? La direction répond qu’elle n’a pas les informations. En ce qui concerne les sites, elle a déjà tranché : elle a prévu de rattacher les 3 salarié·es de Lomme dans la banlieue de Lille au site Capgemini de Lille, les 2 salarié·es de Longjumeau en région parisienne au site Capgemini du 147 à Issy-les-Moulineaux distant de 22 km, et le salarié de St Quentin dans l’Aisne au site Capgemini de Lille distant de plus de 100 km.

Au CSE précédent, la CGT avait demandé une expertise externe, de façon à effectuer une comparaison fine des statuts et des situations sociales afin de pouvoir faire ensuite des propositions pour une intégration au mieux des intérêts et des souhaits de ces salarié·es. La majorité du CSE dirigée par la CFDT n’en a pas voulu : elle a préféré confier cette mission à l’ICRP Idf-Nord.

Sans préjuger de la bonne volonté de ces représentants locaux de salarié·es, on peut s’interroger s’ils disposent  du temps, des compétences et de l’expérience pour mener à bien cette tâche. La motion adoptée par le CSE, qui reprend le rapport rendu par le groupe de travail ICRP, est incomplète et n’est pas à la hauteur des enjeux : et puis ça ne sert pas à grand-chose de demander à la direction de rassurer les salarié·es !

Les CSE de VPK ont rendu un avis défavorable sur ce projet de transfert d’activité à Capgemini. La direction de Capgemini se fout de l’avis des représentants des salarié·es de VPK. Et puis, dit-elle, elle a l’habitude de gérer des projets de ce type. Justement, rappelons que dans les cas précédents, la grande majorité des salarié·es transféré·es est partie, ce qui en dit long sur l’attractivité de Capgemini auprès des salarié·es des entreprises clientes. Tiens, d’ailleurs, on apprend en séance que le salarié de St Quentin vient de démissionner…

CAPGEMINI VEUT DE LA MAIN D’ŒUVRE QUALIFIÉE PAS CHÈRE

Capgemini a recours à 2 dispositifs : la POE (Préparation Opérationnelle à l’Emploi) et l’alternance (apprentissage ou professionnalisation). La POE permet à un demandeur d’emploi d’effectuer une reconversion professionnelle au moyen d’une formation professionnelle en entreprise. L’alternance permet à un jeune entre 16 et 25 ans d’obtenir un diplôme en combinant travail en entreprise et formation théorique dans un établissement scolaire. Capgemini Infra compte actuellement 190 POE et 210 alternant·es. Le total n’est absolument pas négligeable, puisqu’il correspond à 7,5 % des effectifs actuels. Environ 11 % des effectifs actuels Infra sont issu·es de POE. Pour 2022, Capgemini Infra entend rester à peu près au même nombre de POE et faire mieux pour l’alternance : 250 alternant·es.

C’est tout bénéfice pour Capgemini. Capgemini dispose ainsi de main d’œuvre qualifiée (Capgemini privilégie les bac+4/bac+5) et pas chère (Capgemini profite de l’argent public et paie des bas salaires). En plus Capgemini n’a pas d’obligation en mati ère de recrutement : ainsi, moins de 40 % des alternant·es sont embauché·es en CDI au bout de leur contrat d’alternance.

L’ARGENT DU CSE INFRA SERT À ALIMENTER LES PROFITS DES MULTINATIONALES

Le trésorier a présenté le budget prévisionnel du CSE Infra pour l’année 2022. La CGT a voté contre…

Comme nous l’avions déjà signalé, la majorité CFDT-CFTC-FO… sous-traite la gestion du site web du CSE Infra à l’entreprise ProwebCE pour la modique somme de 90 000 euros par an. Elle a aussi confié plus de 500 000 euros du budget des activités sociales et culturelles à l’entreprise d’e-commerce Meyclub qui vend, entre autres, des billets de cinéma ou de spectacles. ProwebCE et Meyclub sont des filiales de Edenred, une multi  nationale présente dans 46 pays, qui s’affiche « leader mondial des paiements fléchés », qui revendique 850 000 clients et plus de 30 milliards d’euros de volumes d’affaires.

D’une part, les prix proposés par Meyclub sur le site du CSE, qui sont censés être subventionnés, ne sont pas toujours intéressants par rapport à la concurrence, d’autre part beaucoup de « petits » spectacles, notamment en région, ne figurent pas dans le catalogue Meyclub, ce qui signifie que pour ceux-ci les salarié·es ne bénéficient pas de subvention du CSE.

En tout cas, et il y a sûrement une relation de cause à effet, l’entreprise Edenred est très rentable : en 2020, son résultat net représentait 16,7 % de son chiffre d’affaires (contre 6 % pour le groupe Capgemini).

Pour les chèques « cadeaux Noël » (300 000 euros en 2020), le CSE a recours à l’entreprise Wedoogift , qui est une filiale de Sodexo. En 2021, cela été saupoudré avec un peu de chèque cadeau « éthique ».

Pour les chèques « rentrée scolaire » (60 000 euros en 2021), le CSE a recours à « Tir Groupé », une autre filiale de Sodexo. Là encore, tout cela n’a rien à voir avec l’économie sociale et solidaire. La CGT, faut-il le préciser, ne s’oppose pas à ce que le CSE Infra distribue aux salarié·es des chèques « cadeaux Noël » ou des chèques « rentrée scolaire », mais dénonce le fait que la majorité qui gère le CSE le fasse par l’intermédiaire de multinationales. A noter aussi que le CSE Infra paie 37 000 euros à l’entreprise IRP Solutions pour la prise de notes des réunions du CSE : ça fait cher la ligne de procès-verbal, d’autant que ceux-ci ne sont pas forcément conformes aux débats et propos tenus en séance.

Dans le budget 2022 du CSE Infra, il y a… 0 euros pour les chèques-vacances. Or en 2021, les salarié·es de Capgemini Infra ont commandé, par l’intermédiaire de leur CSE, pour près de 300 000 euros de chèques vacances. Les gestionnaires CFDT-CFTC-FO… du CSE ont donc décidé que les chèques vacances, utilisés massivement par les salarié·es de Capgemini Infra en 2021, ne correspondent plus à un besoin et à une attente importante pour ces mêmes salarié·es en 2022. Rappelons que les chèques-vacances sont gérés par l’ANCV, une agence publique.

 

 

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