Capgemini a fait l’objet d’un sujet dans le documentaire Complément d’enquête diffusé sur France 2 le 18 septembre dernier : “Multinationales- Les (vraies) assistées de la République ?”
Des méthodes pas très honnêtes…
Les journalistes démontrent que le groupe Capgemini perçoit indument du Crédit Impôt Recherche (CIR) en particulier en rendant “CIRable” des tâches administratives qui n’ont rien à voir avec de la recherche.
Il semble que les dossiers de demande d’éligibilité au CIR ne soient pas étudiés de trop près par les services de l’Etat.
Pour autant si cette pratique n’est pas considérée comme illégale, elle est très discutable pour un groupe qui affiche l’honnêteté comme la première de ses valeurs !
Et la responsabilité sociale ?
Cette pratique n’est pas non plus très responsable dans une période où les gouvernements tentent d’imposer des économies budgétaires.
En effet, les 80 millions d’euros de crédit d’impôt perçus par le groupe auraient permis de financer par exemple :
- La création de 700 postes d’infirmièr·es,
- La création de 700 postes d’enseignant·es,
- 1 EPAHD et 5 centres de santé pour lutter contre les déserts médicaux.
Surtout, un groupe qui a racheté et détruit près d’un milliard d’euros d’actions (972 M€), a-t-il besoin d’avoir une aide de l’Etat de 80 M€ pour diminuer sa contribution nationale ?
Le montant empoché (perçu déjà utilisé plus haut) au titre du CIR n’est pourtant que la face émergée de l’iceberg : il existe bien des dispositifs qui permettent au groupe de capter de l’argent public (réduction de CVAE, etc.).
La direction refusant de donner aux représentant·es du personnel les montants exacts, nous envisageons de déposer un droit d’alerte économique pour connaitre la dépendance exacte du groupe à l’argent public.
Le groupe réduit ainsi sa contribution aux services publics.
Il bénéficie pourtant d’infrastructures publiques qui lui permettent : d’avoir des salarié·es bien formé·es par un système éducatif performant, des salarié·es en bonne santé grâce un notre système de soins, un réseau de communication permettant la mise en place de télétravail, etc..
La CGT Capgemini estime que ce n’est pas très responsable.
C’est pourquoi nous demandons que Capgemini rende cet argent indument reçu (perçu).

Des salarié·es en souffrance
Le reportage montre également des témoignages de collègues, visiblement en souffrance sur les projets de
Recherche et Innovation : ce n’est pas leur métier, iels ne sont pas formé·es à cela et il leur est demandé d’accomplir des actes qui ne sont pas en ligne avec l’éthique du groupe.
Or la direction ne peut ignorer que ces collègues sont en situation de fragilité du fait de ne pas être affecté·es sur des projets facturables.
C’est pourquoi nous allons également lancer une enquête sur les risques psycho-sociaux dans les projets concernés.
Nous mènerons ces actions en lien avec les autres organisations syndicales car nous ne doutons pas qu’elles partagent la même indignation au sujet de cette situation.
Cela devrait conduire le groupe Capgemini à plus de responsabilité sociale et la remise en phase avec les valeurs qu’il entend afficher…