La période estivale est habituellement une période de ressourcement mais cette année ça n’a pas été le cas pour nombre de salarié·es de Capgemini à Cherbourg ! La direction a annoncé en juillet la perte du contrat SOF. Imaginez l’impact de cette annonce avant de partir ou au retour des vacances !
Bref il n’y a pas de bonne période pour annoncer que tu as perdu ton boulot…
Revenons sur l’historique de ce contrat. Signé en 2014, le contrat SOF (Sinergie-Orano-Framatome) garantissait 1 milliard d’euros sur 10 ans ! L’achat par Capgemini d’Euriware, filiale informatique d’Areva, découlait directement de ce contrat. C’était la poule aux œufs d’or ! Et surtout n’ayez aucune inquiétude, les salarié·es conserveront leur emploi d’autant plus que Cherbourg va devenir le centre mondial de cybersécurité et blablabla et blablabla…
Malheureusement, l’idéologie ultra libérale et capitaliste des entreprises au CAC40 ignore l’humain et ne vise qu’une chose : les bénéfices à court terme. … le profit avant tout !
Ainsi, après avoir acheté Euriware avec son contrat de 1 milliard sur 10 ans, Capgemini est arrivé sur les sites comme Cherbourg pour nous expliquer qu’il fallait changer nos méthodes, qu’ils allaient nous apprendre à travailler ! Ils savent faire ! Le savoir faire Capgemini … La nouvelle chef d’agence parachutée à cherbourg a même ajouté, “on va tout optimiser, automatiser” et donnait en exemple : “vous n’aurez plus besoin de 3 pcs par admin”.
Résultat pour Cherbourg, après 9 ans, l’optimisation a été faite, c’est-à-dire : le nombre de sites a diminué, de 3 on est passé à 1 site CIS. Et pire, “l’optimisation” a également été faite sur les salarié·es : de 500 on dépasse à peine aujourd’hui les 200 sur le site… Et quant au nombre d’ordinateurs.., les admins ont toujours 3 pcs pour travailler !
Les salarié·es de Cherbourg travaillaient pour ce client depuis plus de 20 ans, voire 30 ans pour certain·es ! Nous avons vu la baisse de qualité de notre travail s’accroître de mois en mois ! Nous ne devions plus être aussi efficaces, il fallait optimiser la rentabilité ! Un appel, « call », au lieu de se régler en 3 jours au pire une semaine peut demander aujourd’hui 3 mois ! ! ! On a entendu la colère du client. Nous avons alerté la direction sur les dérives et les inquiétudes (en CE puis en CSE) … 10 ans à casser le travail de qualité que nous faisions … Les collègues du helpdesk étaient déjà débauché·es, puis cela a été le tour des collègues du service « postes de travail » (« le End User Services n’est pas notre cœur de métier » nous disait la direction !) Puis est venu le tour des postés, l’équipe 24/24 en 2020 ! Aujourd’hui ce sont les équipes du “RUN” niveau 1,2 et 3, soit 100 personnes sur Cherbourg et 50 à Toulouse qui se retrouvent sur le grill !
Tout ça pourquoi ? pour le profit ! ! Nous étions 500 familles à vivre sur le bassin Cherbourgeois depuis des années et voici que notre travail ne serait plus assez fructueux parce qu’il a été mal négocié, alors que le groupe n’a jamais fait autant de profits ! ! !
QU’ALLONS-NOUS DEVENIR ?
Nous connaissions l’échéance des 10 ans et nous savions que cela arriverait vite ! C’est quoi 10 ans pour une multinationale, la première entreprise ESN du CAC 40 ! C’est une simple étape, 10 ans c’est demain et ils ne nous ont même pas calculés ! ! Dés la vente d’Euriware, la CGT a alerté sur cette échéance ! Rappelez vous nos articles , nos actions en 2014 en 2015 en 2020 et le nombre de fois que la CGT a demandé en instance CE ou CSE la stratégie, le devenir et la suite de ce contrat … La vision court-termiste pour le profit, est une stratégie intrinsèque aux multinationales et c’est bien pour cela que nous restions vigilant·es !
La confiance n’existe plus ! Quelle Confiance possible en une direction qui ne défend pas l’emploi, qui ne voit que ses bénéfices et sacrifie les salarié·es ?
Les belles paroles, nous disant que personne ne sera mis de côté, que le repositionnement sera pour tou·te·s ! c’est du BLABLA pour endormir !
La seule façon pour que la direction fasse attention aux salarié·es c’est de réagir et d’exprimer notre mécontentement et nos inquiétudes ! Notre force c’est le collectif, toutes et tous ensemble exigeons de la direction des véritables mesures et des véritables emplois qui ne soient pas hypothétiques !
Nous connaissons ces périodes sombres où certain·es cherchent à tirer la couverture… c’est dans l’individualisme, et le cas par cas que la direction va aller, en flattant quelques ego et ajoutant : “surtout « n’en parle à personne » !
Allez parler aux anciens·nes collègues… Celles et ceux qui ont cru aux belles paroles et qui n’ont plus de travail à plus de 50 ans ! Allez leur demander si Capgemini s’est souciée de leur devenir ? Les méthodes de cette multinationale sont connues dans toutes les entités du groupe et sur tous les sites ! Ils achètent, pour récupérer les contrats sur du court terme, ou pour ajouter quelques marques ou logos prestigieux à leur carnet d’adresse… puis se séparent des salarié·es !
Demandez aux ex Prosodie, contrat ODIGO, ce qu’iels sont devenu·es ?
Voici la parole d’une salariée Prosodie :
Les salarié·es prosodie étaient en charge du contrat Odigo historiquement, en janvier 2021 : intégration de Prosodie chez CIS. Le contrat odigo arrive à la fin et est en négociation pour reconduction ou pas. La direction informe les salarié·es que si le contrat est gagné, il partira au CSP Chambéry et au Maroc et que les salarié·es IDF ne s’inquiètent pas ils seront replacé·es :(
Grande inquiétude des salarié·es surtout qu’iels doivent en plus former Chambéry et le Maroc donc double peine pour iels… La direction sentant une démotivation et inquiétude met en place des réunions hebdos pour informer de l’avancée de la signature du contrat, que tout va bien aller… etc etc… Tu parles il fallait surtout que la formation des autres continue ! ! !
Le contrat fut gagné finalement et les réunions pour adoucir le truc continuent… Les salarié·es prosodie sont dépité·es de tout mais iels continuent bon gré mal gré. Beaucoup vont partir, cela s’est fait individuellement, puisque parfois j’apprenais au détour d’une conversation qu’untel ou unetelle n’était plus là ! ! Sur 90 personnes , plus de la moitié ont quitté l’entreprise : licenciement ? RC ? démission ?… et les autres sont en intercontrat depuis le début de l’année 2022 date du transfert du contrat à Chambéry.
C’est maintenant que nous devons nous unir et ainsi obtenir des avancées pour
l’ensemble des collègues ! Ne restez pas isolé·e, contactez la CGT Capgemini !
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