L’astreinte, un impact sur la santé
Il va sans dire pour les premiers concernés que l’astreinte est un mode d’organisation du travail qui a des impacts importants sur la vie privée, le sommeil et la santé.
Si on entre dans le détail, une étude de l’INRS s’est penchée sur les effets en terme de santé des horaires de travail atypique (dont l’astreinte) .
Celle-ci montre que les attentes pendant tout le temps d’astreinte, ne permettent pas de faire baisser la charge mentale, indépendamment du nombre d’appels pendant cette astreinte. En effet les salarié·es soumis·es à l’astreinte sont forcément sur le qui vive le temps de l’astreinte, car en attente d’un imprévu, d’un appel. C’est cette charge mentale qui est directement responsable du stress et de toutes ses conséquences néfastes pour la santé : fatigue, troubles cognitifs, anxiété, trouble de l’humeur, trouble gastro-intestinaux, troubles du sommeil, etc…
Pour diminuer la charge mentale : le temps de repos
La seule manière de diminuer la charge mentale est de prendre un véritable repos, donc hors astreinte. Et ça tombe bien c’est précisément ce que prévoit le code du travail en imposant un minimum de 11 heures consécutives de repos par jour et 35 heures consécutives par semaine, qui préservent des effets néfastes de l’astreinte.
Mais c’est beaucoup trop pour Capgemini.
En effet, depuis quelques années pour éviter que les salarié·es en astreinte ne reprennent leur poste tardivement dans la journée, Capgemini a décrété unilatéralement que le temps entre 2 appels était du temps de repos et que ce temps de repos pouvait même être fractionné pour atteindre les 11 h (ou 35 h) prévus par la loi. Devant cet abus d’autorité, relevé par l’inspection du travail, la CGT Capgemini s’est portée partie civile devant le tribunal de police de Nanterre pour faire condamner Capgemini. Capgemini a fait appel et à sûrement fait jouer ses lobbyistes (Par exemple M. Grangeon à la fois membre du conseil exécutif de Capgemini et proche conseiller du président Macron) auprès du gouvernement pour éviter de se conformer à la loi.
Ce fractionnement du temps de repos réduit mécaniquement le temps pendant lequel la ou le salarié·e va pouvoir décompresser et donc faire diminuer sa charge mentale.
Pour maximiser ses profits, Capgemini joue avec la santé de ses salarié·es.
Le moins que l’on puisse dire est que tout cela est socialement irresponsable, surtout pour une entreprise qui affiche fièrement les valeurs d’honnêteté et son engagement RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). N’en doutons pas la principale mission des responsables RSE de Capgemini est de fabriquer une belle image du groupe afin d’attirer à la fois les investisseurs et les nouveaux talents.
Malheureusement la réalité est toute autre.
Et si pour changer Capgemini mettait en cohérence les paroles et les actes et acceptait enfin de revenir à une gestion plus humaine et plus respectueuse de la santé des temps de repos ? Chiche …
