Tout le monde connait maintenant le système de notation du potentiel A-B-C-D appliqué par Capgemini.
Nous avons tous croisé des salariés que nous connaissons, comme motivés et impliqués dans leur travail qui ont manifesté désarroi et incompréhension après avoir vu leur potentiel d’évolution frappé du sceau d’un inquiétant « D ».
« D » comme Damoclès. « D » comme désapprobation.
Un système qui définit, dans le choix parmi les 4 premières lettres de l’alphabet, le potentiel d’une femme ou d’un homme qui passent 8 heures par jour, plus de 200 jours par an dans l’entreprise, manque cruellement de nuance. C’est un système qui a quelque chose de réducteur, d’infantilisant, d’insultant et qui se devait d’être réformé.
C’est chose faite.
Ne vous réjouissez pas trop vite. Nos décideurs n’ont pas les mêmes préoccupations que les salariés sur la complexité de ce qui définit le potentiel d’une femme ou d’un homme au sein de l’entreprise. La nuance n’est pas leur préoccupation première et pour augmenter leur lisibilité dans le « tri des patates », le système de mesure a été ramené à 3 lettres. Notre potentiel sera dorénavant estampillé d’un « H » pour « High », « M » pour « Medium » et « L » pour « Low ».
Il ne nous reste plus qu’a attendre la prochaine évolution du système. Pour éviter un coûteux et fatiguant brainstorming à ceux qui se permettent de mettre en place des systèmes de notation aussi infâmes, donnons leur dès maintenant le fruit de ce que sera, on n’en doute pas, le fruit de leur profonde réflexion. Ce sera « G » pour « Good » et « B » pour « Bad ». A moins qu’il n’optent pour la variante « W » pour « Winner » et « L » pour « Loser »…