Fin des NAO 2025 : Toujours rien pour les salarié·es

Le groupe a publié ses résultats pour 2024, ils sont similaires à ceux de 2023 … à un petit détail près…

93 % des bénéfices sont distribués aux actionnaires

Comparaison des chiffres 2023 et 2024

A écouter la direction, en 2024 les résultats promettaient d’être catastrophiques. Ils sont… comme ceux de 2023. Chiffre d’affaires, prises de commandes, effectif mondial et surtout rentabilité ont très peu ou pas varié. Une catastrophe dans un groupe où le toujours plus est la règle !

Une donnée est en hausse par contre : le montant cumulé dividendes plus rachat d’actions atteint 1 552M€. 107M€ d’euros de plus qu’en 2023 (en hausse de 7,4 %).

En 2024, le groupe a dégagé un résultat net de 1 671 M€ dont 1 552 M€ a été utilisé en dividendes et rachat d’actions soit 92,8 % des bénéfices !

2 858 euros pour chaque salarié·e

Non ce n’est pas hélas le montant attribué aux salarié·es lors des Négociations Annuelles…

Dans ces conditions, les organisations syndicales de l’UES Capgemini invitent la direction à revoir sérieusement à la hausse ses propositions à l’approche de la 3ème réunion de négociation si elle souhaite réellement aboutir à un accord qui reconnaisse la valeur du travail produit par les salarié·es.

En 2024 la direction a racheté et détruit l’équivalent de 972M€ d’actions. Si cette somme avait été distribuée à toutes et tous les salarié·es de Capgemini dans le monde (341 100salarié·es en 2024), nous aurions eu 2 858 euros par salarié·e Cap dans le monde. La direction du groupe préfère jeter ce milliard à la poubelle pour maintenir le cours de l’action ; à n’en pas douter, la rémunération en actions de ces mêmes dirigeants n’est pas étrangère à cette décision.

Des propositions de la direction aussi inédites que honteuses

Dans ce contexte, que propose la direction pour nous les salarié·es ?

5 mesures qui ne lui coûtent rien et qui lui rapportent beaucoup.

La mesure “phare” : 500 euros bruts pour les salarié·es dont le salaire annuel est inférieur à 38 K€ et dont la note est 1, 2 ou 3. Salarié·es ne bénéficiant pas d’une augmentation individuelle de salaire cette année. Cela concerne environ 3000 salarié·es, pour une enveloppe d’environ 3M€.

Cela veut dire que 3000 salarié·es, reconnu·es par le système d’évaluation de Capgemini comme ayant bien travaillé (« Exceptionnelle », « au-delà des attentes » et « réussie ») n’auront pas d’augmentation individuelle dite “au mérite” ! C’est dire l’efficacité et la confiance qu’il faut avoir en ce système !

Pour corriger ce système défaillant la direction propose que la négociation collective avec les syndicats vienne à son secours…

 

Ce n’est absolument pas le rôle de cette négociation et les critères de performance n’ont pas leur place dans cette négociation.

La direction propose également des mesures qui ne lui coûtent (presque rien) : la revalorisation des salaires les plus bas pour qu’ils restent 5 % au dessus des minimas conventionnels, une mini enveloppe pour l’égalité salariale entre les femmes et les hommes (totalement inopérante puisqu’elle est consommée à 61 % par les hommes), la création d’un CET et la revalorisation de primes d’astreintes.

En résumé : rien ou presque rien !

 

La direction a rencontré certaines organisations en tête-à-tête avant la dernière réunion NAO (stratégie de division à laquelle la CGT a refusé de participer), Seule et unique micro avancée : 22 salarié·es dont le salaire est compris entre 43k€ et 45k€ annuel, seront concerné·es. Cela ne ressemblerait il pas à de petits arrangements entre ami·es ?

Déclaration CGT

Les syndicats FO et UNSA ont accepté de s’associer au texte suivant qui a été lu en début de réunion :

“Globalement le chiffre d’affaires 2024 est le même que celui de 2023. Pendant ce temps le résultat net augmente (7,58 %) et la part dévolue aux actionnaires d’autant plus, passant de 1 470 M€ à 1 552 M€ (+82 M€).

Dans ce contexte fortement bénéficiaire, Capgemini France(19 % du chiffre d’affaires groupe) ne propose aux salarié·és que quelques petits millions dont aucun n’est affecté à une augmentation générale.

Si les salarié·es qui produisent la valeur sont totalement écartés du partage des bénéfices, les NAO sont devenues un exercice imposé par la loi qui n’a aucun intérêt pour les salarié·es et leurs représentants.

Est-il nécessaire de rappeler que l’an dernier, aucune organisation syndicale n’a signé la proposition d’accord de la direction ?

Dans ces conditions, les organisations syndicales de l’UES Capgemini invitent la direction à revoir sérieusement à la hausse ses propositions à l’approche de la 3ème réunion de négociation si elle souhaite réellement aboutir à un accord qui reconnaisse la valeur du travail produit par les salarié·es. Les organisations syndicales tombent d’accord sur ce constat, les salariés ont perdu beaucoup de pouvoir d’achat ces dernières années pendant que les bénéfices n’ont jamais cessé de progresser depuis plus de 10 ans.

Les salarié·es ont déjà trop perdu ! il n’y a pas assez sur la table ! ! !”

Les autres syndicats n’ont même pas daigné répondre. Il n’y a plus qu’à espérer qu’ils ne signeront pas la proposition de la direction pour ne pas cautionner cette politique salariale.

Seule une mobilisation des salarié·es permettra de rééquilibrer le partage des bénéfices en notre faveur !

Nos revendications :

  • Une enveloppe d’augmentation générale de 86 M€ : soit 3 000 € brut par an pour tous·-tes, ce qui correspond à une hausse de 5,6 % de la masse salariale,
  • La compensation des temps de déplacements lors des missions éloignées,
  • Le respect et la mesure du temps de travail
  • 6 millions d’euros pour supprimer les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes

Soit une hausse de 0,4 % de la masse salariale.

  • Le paiement des jours enfant malade quel que soit l’âge des enfants à charge.
Comparaison des chiffres 2023 et 2024

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Publié le :
26 mars 2025