Flash CSE Appli septembre 2025

La baisse à la hausse

Alors que les effectifs poursuivent leur baisse inexorable, on nous assure que la décroissance de l’activité économique aurait atteint son point bas. Une reprise serait même attendue dans les prochains mois… du moins, selon les discours de la direction :

  • FS : Les prévisions estivales ont été dépassées, et l’Arve frôle les 80 %. Bonne nouvelle !
  • APPS : Le marché est en recul. Pour maintenir artificiellement un taux d’activité élevé (80 %), la direction réduit fortement les effectifs. APPS est d’ailleurs l’entité la plus touchée par cette baisse. Elle espère compenser cette baisse par de nouveaux contrats dans l’armement …
  • I&D : La direction parle de reprise, mais l’Arve y est le plus faible du CSE, avec 10 points de moins que FS ou APPS.
  • SOGETI : La seule entité en réelle progression, mais avec fortes disparités régionales : Paris reste à la traîne, pendant que les grandes villes de province tirent leur épingle du jeu.

Et maintenant, place à la magie des chiffres :

Avec moins de salarié·es, le chiffre d’affaires et le bénéfice baissent mécaniquement. Mais attention :

Pour les salarié·es, les chiffres sont présentés en valeur absolue : moins de monde, moins d’activité, moins de résultats.

Pour les actionnaires, la direction préfère parler en valeur relative (pourcentage) : et là, miracle ! Le taux de marge se maintient actuellement.

Ce double discours permet de justifier les réductions d’effectifs tout en affichant une performance financière stable destinée à verser toujours plus d’argent à celles et ceux qui se nourrissent de notre travail.

Moins de bras, mais plus de rendement. Et toujours plus de dividendes…

meme La direction au milieu des flammes "this is fine"

Clermont City

Bien que les deux sites ne soient séparés que de quelques kilomètres, les déménagements chez Capgemini se font rarement dans l’intérêt des salarié·es.

Le site d’Aubière offrait 100 postes de travail, un parking public, et accueillait 200 salarié·es. Sa fermeture s’inscrit dans une logique d’économies d’échelle, avec pour conséquence une réduction drastique des espaces de travail.

Les salarié·es seront désormais redirigés vers le site du PIC à Clermont-Ferrand, flambant neuf et situé en centre-ville.

Mais derrière cette modernité se cache une réalité bien moins avantageuse : seulement 50 postes de travail, 35 places de parking, cinq fois moins d’espace disponible, et toujours 200 salarié·es rattaché·es au site.

La densité atteint un niveau préoccupant, avec moins de 4m² par poste, ce qui dégrade significativement les conditions de travail.

Pour celleux qui viennent en transports en commun, l’impact sera limité. En revanche, pour les automobilistes, la situation se complique : il faudra obtenir une place de parking, et les études sur les temps de trajet ont été réalisées hors périodes de bouchons.

On nous explique que, faute de données précises sur les embouteillages, il est impossible de les modéliser… ce qui permet opportunément de conclure à une stabilité des temps de déplacement.

Enfin, il ne s’agit pas de quelques ajustements marginaux : ce déménagement représente plusieurs centaines de milliers d’euros d’économies, réalisées au détriment du confort et de la qualité de vie au travail des salarié·es. Une fois de plus !

Un monde plus vert

Quittons le Puy-de-Dôme pour l’Isère, direction Montbonnot. Une fois encore, le scénario se répète : réduction des surfaces, des postes, des places de parking, au nom des économies d’échelle.

Le site actuel de Montbonnot, avec ses 6 500 m², 500 postes de travail et 250 places de parking et surtout une ergonomie et surtout une ergonomie et un agencement du M3 permettant de travailler dans des conditions respectables (un effort particulier a été fait sur l’acoustique notamment), va être remplacé par un nouveau site à Meylan (plus proche de Grenoble… Mais à quinze minutes des actuels M2 et M3 !).

Ce dernier, bien que flambant neuf, ne proposera que 3 000 m², 250 postes de travail et 50 places de parking en 2028. Autrement dit, une division par deux de l’espace de travail, par cinq du stationnement, pour un nombre de salarié·es qui reste inchangé.

Alors, la direction nous dit que les salarié·es bénéficieront d’une salle de sport, d’une conciergerie et d’un un potager partagé (wtf ?).

Mais face à près d’un million d’euros d’économies sur le loyer, ces aménagements paraissent bien dérisoires, surtout quand on parle de la la perte d’un des rares bâtiments loué par Capgemini conçu pour le confort des salarié·es !

Faut-il y voir une anticipation de la prolongation du gel des salaires, et une incitation à cultiver ses propres légumes pour compenser ?

Cap allié des fascistes ?

Lors de la présentation des chiffres pour la practice I&D, le nom d’une solution déployée pour nos clients a fait tiquer vos élu·es CGT au CSE : Palantir.

Etonné·es, nous avons alors interpellé la direction, en demandant s’il s’agissait bien du Palantir de Peter Thiel, allié de Donald Trump. Celui là même qui a contribué à sa réélection et est soupçonné, à l’aide de ses logiciels de gestion de données tels que Foundry et Gotham, d’organiser une surveillance généralisée des citoyens Américains via ses bases de données (voir les nombreux articles de presse qui en font mention) utilisées par les services de police et militaires.

La direction nous a confirmé qu’il s’agissait bien de ce Palantir là, sans broncher outre mesure. Elle nous indique que des discussions stratégiques sont menées au plus haut niveau de Capgemini afin de traiter ce « partenariat » (utilisé pour des clients comme Equans, entre autres). Mais en attendant, le client est roi ! Et c’est lui qui décide de ce qu’il veut utiliser comme solution pour ses logiciels internes. Et nous, on se contente d’implémenter ce que nous demande le client. Ouf, nous voilà rassuré·es. Aucun risque que cet outil, aux mains des néo-fascistes Américain·es, ne puisse être utilisé pour les données des client·es Français de nos clients !

Enfin, nous avons tout de même tenu à rappeler que notre devoir de conseil devrait permettre d’orienter nos clients vers des solutions logiciels moins controversées.

Mais ce n’est vraiment pas un sujet pour la direction de Capgemini, qui semblait surprise de notre question. Tout va bien, le business avant tout, et tant pis pour les personnes déportées par l’ICE (Immigration and Customs Enforcement, la police politique de contrôle de « l’immigration »), qui utilise les outils de Palantir, et tant pis pour les personnes probablement fichées illégalement et le financement à grand coups de milliards d’une politique autoritaire…

meme La direction au milieu des flammes "this is fine"

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Publié le :
22 octobre 2025