COVID : LA DIRECTION NOIE LE POISSON
La direction a envoyé le 6 septembre à l’ensemble des salarié·es un message sur les consignes sanitaires (télétravail, réunions, déplacements, etc.) applicables chez Capgemini à parti r du 10 septembre. La direction n’avait pas jugé utile d’en informer au préalable les différents CSE, ce qui en dit long sur le mépris qu’elle a à l’égard des représentant·es élu·es par les salarié·es.
En réponse à une question d’un·e élu·e CGT, la direction déclare qu’aucun·e salarié·e Capgemini sur Infra n’est concerné·e par la mesure gouvernementale qui impose à partir du 15 septembre le passe sanitaire ou l’obligation vaccinale dans certains lieux de travail. Dont acte : si des managers vous font des injonctions à ce sujet, il ne faut pas hésiter à contacter vos représentant·es CGT.
La direction se félicite que le taux moyen d’occupation des sites Capgemini, 16 % mi septembre, soit très inférieur à la jauge de 40 %. Et site par site, notamment sur le gros site du 147 à Issy-les-Moulineaux, demande un·e élu·e CGT ? La direction reconnaît que les « jours de pointe », le taux d’occupation du 147 peut dépasser les 40 %. Donc cette jauge de 40 %, que la direction s’est elle-même fixée et sur laquelle elle communique, serait purement indicative. Et qu’a-t-elle prévu en cas de dépassement de la jauge ?
C’est aux managers à gérer, répond la direction. Bref, pour la direction, c’est au management à fixer unilatéralement les jours de retour sur site et les jours de télétravail. A la CGT, nous demandons à ce que ce soit le ou la salarié·e qui puisse choisir.
TRAVAILLER DIMANCHES ET JOURS FÉRIÉS : BIENTÔT LA NORME CHEZ CAPGEMINI ?
A Nancy, un client a demandé une extension de service les dimanches et jours fériés. Pour la direction de Capgemini, la réponse à un desiderata d’un client, à partir du moment où c’est facturé, doit évidemment être positive, peu importe les conséquences pour la vie familiale des salarié·es. Un minimum de 6 consultant·es est nécessaire pour assurer la rotation au sein de l’équipe. Actuellement il n’y en a que 4 en place et un seul serait volontaire. Est-ce utile de préciser que la direction n’a absolument pas envisagé d’embaucher pour réaliser ce contrat ? De plus, la direction ne propose qu’une majoration de 50 %, au lieu des 100 % demandés.
Au CSE de juillet, la CGT avait demandé le recours à une expertise pour analyser l’impact de ce projet sur les conditions de travail des salarié·es. La majorité du CSE dirigé par la CFDT avait préféré missionner les RP (Représentant·es de Proximité) de la région Est. Les RP de la région Est ont constitué un groupe de travail de 3 membres : parmi eux, un RP CFDT, qui est aussi le manager de l’équipe concernée et qui a d’ailleurs assisté au CSE aux côtés de la direction. Les salarié·es peuvent légitimement s’interroger : à la CGT, nous ne sommes malheureusement pas étonnés par ce mélange de casquettes entre une organisation syndicale et… la direction.
RETOUR SUR LES RÉSULTATS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX DE 2020
Le CSE est obligatoirement consulté chaque année sur les résultats économiques et sur la politique sociale de son périmètre. Bon, ça fait bizarre d’examiner les chiffres de l’année 2020 fi n septembre 2021. Nous en avions déjà parlé dans le flash CGT de… janvier 2021.
Pour rappel, le chiffre d’affaires de Capgemini Infra a reculé de 4,9 % en 2020 par rapport à 2019. C’est du même ordre que le recul du marché Infra en France, mais cela n’a pas grand chose à voir avec la crise liée au covid, c’est essentiellement dû à la perte d’un gros contrat. La « profitabilité », si chère à la direction, a augmenté, même si l’énorme majorité des salarié·es ne l’a pas remarqué sur sa feuille de paie. Les subventions publiques du chômage partiel et la réduction des frais de déplacement ont plus que compensé l’intercontrat.
Le nombre de salarié·es a diminué de 2 % à périmètre constant sur Infra en 2020 (hors intégration de Prosodie). Le turnover a beaucoup baissé, conséquence de la crise liée au covid. Par contre, le nombre de ruptures conventionnelles a beaucoup augmenté, surtout pour les plus de 50 ans, Capgemini se débarrasse de ses seniors.
Si le taux de féminisation a légèrement progressé à 18,9 %, cela s’explique par le recrutement de plus de femmes au grade A et surtout le nombre très important de femmes dans des POE (dispositif financé par Pôle Emploi), donc aux plus bas salaires : bref l’égalité salariale n’est pas pour demain chez Capgemini !