Un “accord” sur les salaires inacceptable…

Après une “négociation” indigne d’un groupe comme Capgemini, la direction propose finalement des mesures unilatérales. Quand on se revendique un syndicat de salarié·es, qui ambitionne de défendre les intérêts des salarié·es, il est légitime de se demander ce qu’elles apportent . D’autant que dans le même temps l’assemblée générale des actionnaires distribue aux dirigeants et actionnaires le fruit de nos efforts et sacrifices imposés en 2020. Ils peuvent avoir le sourire…

Un accord impossible à signer…

La crise pour justifier une baisse supplémentaire

Les mesures proposées unilatéralement ne sont pas des augmentations de salaires mais uniquement du rattrapage. Ce sont les mêmes que les années précédentes (Pour les salarié·es n’ayant pas eu d’augmentation depuis 3 ans, augmentation de 350 € ou 600 € brut selon le SAT).

Cette année ce sera même moins car la direction pousse l’humiliation jusqu’à imposer une diminution de 25 % (pas de rétroactivité à janvier mais uniquement à partir d’avril). La direction gratte donc un quart des miettes qu’elle consent à lâcher au prétexte de “la crise”. Or précisément la CGT a démontré que la direction ment quand elle affirme que la France est la seule zone au monde du groupe qui est touchée par le Covid (lien vers l’article : la crise selon Capgemini).

Rien que cela est inacceptable.

Des mesurettes insuffisantes

Quant aux autres mesures, c’est du même niveau :
  • Le budget de 600 000 € pour l’égalité pro est identique aux années précédentes. Il correspond à moins de 0,05 % de la masse salariale et sans que cela permette d’atteindre l’égalité pro (lien vers article Egalité Pro)
  • Passage à 500 euros par an et par salarié·e pour les IK vélos (à mettre en regard des IK voiture c’est ridicule)
  • Augmentations infinitésimales des montants des astreintes
  • Le summum c’est le transfert en chèque papier de la carte restaurant. Cette décision unilatérale de la direction n’a rien dun cadeau, ni même d’une avancée car les tickets ont une date limite contrairement au solde de la carte, qui est reconduit automatiquement sur l’année suivante. C‘est une mesure qui de toute façon était prévue car les salarié·es participent financièrement à ces tickets restaurant. Cela n’a rien à faire dans cet accord car ce n’est pas du salaire !
Au total une enveloppe de moins de 2 M€. C’est ridiculement faible. En résumé, ces mesures sont encore plus dérisoires que les années précédentes au prétexte de la crise alors que les résultats pour 2020 ont été très bons grâce aux efforts des salarié·es.

…et pourtant signé par tous les syndicats sauf la CGT !

Des syndicats silencieux lors de la négociation

Pourtant cet accord a été signé par tous les syndicats (par ceux en place et même par les derniers arrivés qui se disaient pourtant être différents lors des élections). Étrange ?

Ces mêmes syndicats qui n’ont pas dit un mot pour soutenir la CGT (sauf pour dire que la CGT monopolise la parole) lorsque la CGT a démontré que la direction mentait sur la situation économique en France.

Aucun soutien par le moindre syndicat lorsque la CGT a essayé d’obtenir de la direction le montant officiel des bénéfices réalisés en France. C’est quand même le minimum pour une négociation qui s’intitule : partage de la valeur ajoutée ! La direction a une armée de commissaires aux comptes , de juristes. Elle est capable de fournir un document complet au niveau du groupe en vue de l’assemblée générale des actionnaires. Elle est pourtant incapable de fournir ce chiffre…

Étonnant…

Et pour cause, avec une marge opérationnelle de 1,8 milliards €, en sachant que la France c’est plus de 20 % du chiffre d’affaires (chiffres officiels direction), on peut estimer que ce montant serait entre 300 et 400 M€. Les 2 tous petits millions détaillés plus haut ne pèsent pas lourd.

Tout au long des discussions sur ce sujet les autres syndicats n’ont pas dit le moindre mot, émis la moindre indignation ou ne serait-ce qu’un simple étonnement…

C’est incompréhensible quand on a la volonté de défendre les intérêts des salarié·es.  Visiblement certains syndicats y ont renoncé.

Des syndicats qui signent quand même

Il ne nous appartient pas d’expliquer les raisons qui motivent la signature d’un accord dans ces conditions.

On ne peut qu’inviter les salarié·es à les questionner sur ces sujets….et s’en rappeler lors de prochaines élections. C’est sans doute pour éviter cette discussion que des syndicats demandent un accord triennal. Cela évite de justifier l’injustifiable tous les ans.

Tant que les “négociations” se passeront ainsi, les salaires n’augmenteront pas et les conditions de travail ne s’amélioreront pas…pourtant l’argent ne manque pas dans le groupe…

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Publié le :
20 mai 2021