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Négociation égalité pro

L’ÉGALITÉ SALARIALE CHEZ CAP ?

Pieds d'enfant dans des chaussures d'homme : "Moi, quand je serais grande, j'aurais un salaire d'homme !"Rappel de la loi : “Tout employeur est tenu d’assurer, pour un même travail ou un travail de valeur égale, l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes : ce principe interdit toute discrimination de salaire fondée sur le sexe.”

L’égalité commence par l’égalité salariale : “Même travail, même salaire”.

Depuis plus de 50 ans cette phrase a été écrite et déclamée sur tous les tons, et jamais cette égalité n’a été atteinte.

Cette phrase pourtant simple semble très compliquée à réaliser dans notre entreprise. Chez Capgemini, les comptes sont loin d’être bons. La direction trouve toujours le moyen de fuir la réalité par des calculs savants et des concepts extravagants. Nous demandons que la méthode du nuage de points par métier et coefficient de notre convention collective soit appliquée.

Simple et efficace pour se positionner, pour trouver où chaque salariée se situe et remettre son salaire au niveau (par rapport aux collègues) de ses homologues masculins qui gagnent parfois encore jusqu’à 300 euros de plus par mois.

L’affichage d’une réelle volonté d’égalité de la part de la direction serait déjà de proposer une enveloppe au-dessus des 0,04 % de la masse salariale distribuée au compte-goutte chaque année.

Depuis 2006, l’obligation de négocier un accord égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, astreint nos directions successives de palier avec des mesurettes incapables de régler cette injustice. Le problème de cette obligation est que la contrainte non respectée n’est pas associée à une sanction à la hauteur du préjudice. Nos dirigeants sont donc dans le discours : “on veut bien, la preuve on négocie, mais on ne peut point, la preuve les écarts continuent ” !

IL FAUT RECONNAITRE QUE CETTE NÉGOCIATION EST ATYPIQUE, OUVERTE DEPUIS SEPTEMBRE 2024, SOIT DEPUIS 7 MOIS , AVEC 10 RÉUNIONS, 3 AVENANTS DE PROROGATION DE L’ACCORD EXISTANT ET CELA SANS JAMAIS PARLER DU SUJET PRINCIPAL : L’ÉGALITÉ SALARIALE !

ALORS, 18 ANS APRÈS LA PREMIÈRE OBLIGATION DE NÉGOCIER, OÙ EN SOMMES-NOUS ?

Nous en sommes à la dixième réunion de négociations sur l’égalité professionnelle, et le sujet principal n’a toujours pas été abordé. La question de l’égalité salariale ne sera traitée qu’en avril… La direction nous assure que ce point sera rapidement réglé, allant même jusqu’à nous provoquer en affirmant que 1 % de rattrapage sera le maximum à faire. Pourquoi négocier si tout est déjà décidé ?

En attendant, nous avons discuté de divers sujets, dont le bien-être des femmes. Comme mentionné au début des négociations, nous refusons de parler de bien-être et préférons aborder la santé des femmes et l’organisation du travail.

La bataille sémantique reflète la bataille des idées. Pourquoi ne pas parler de bien-être au travail ?

Parler de bien-être c’est aborder le problème au niveau individuel, c’est subjectif. Dans une négociation d’entreprise, nous devons être collectifs et parler au nom de toutes et tous les salarié·es. Personne n’est à l’abri de problèmes de santé. La direction évoque des pathologies graves comme l’endométriose ou le cancer du sein, mais ne veut pas parler de santé. Elle refuse de parler des différentes périodes hormonales et ce que cela implique dans l’organisation du travail. Elle reste superficielle sur le sujet, n’utilisant pas les mots justes ni les définitions appropriées.

Depuis le début des négociations, la direction est dans le déni. Elle souhaite un accord qui s’adapte à l’entreprise ! Par ce biais elle inverse les situations car nous sommes bien d’accord que c’est à l’entreprise de s’adapter à l’humain et aux diverses situations.

La direction va jusqu’à proposer que les femmes souffrant d’endométriose se déclarent en situation de handicap, en même temps cela l’aiderait à atteindre le taux des 6 % imposé aux entreprises…

Pour revenir à l’accord proposé, la direction concède des petites avancées 2 jours par ci , 3 jours par là mais reste sur ses refus quand il s’agit des jours “enfant malade” par enfant (et non par salarié·e) ou des 80 % vacances scolaires. Plusieurs points de blocage s’ajoutent aux points déjà cités comme les 5 jours supplémentaires offerts aux réservistes, en plus des 30 jours déjà existants dans la convention signée avec le ministère. Une fois de plus la générosité du CBS (Country Board Social) varie selon ses intérêts…

Enfin comme pour tous les accords, Capgemini propose une commission de suivi qui ne pourra être composée que des membres signataires. Nous dénonçons ce chantage à la signature. Pourquoi une organisation qui a négocié et qui ne signerait pas, ne pourrait-elle pas participer à la commission de suivi ?

Nous attendons avec impatience la négociation sur le rattrapage et le calcul des écarts. La CGT reste vigilante et à l’écoute des problématiques d’égalité professionnelle. Le plafond de verre, les carrières bloquées ou interrompues sont une réalité que les femmes vivent et qu’il faut absolument intégrer dans l’évolution des salaires.

En 2025, nous ne pourrons pas accepter un accord qui ne garantit pas une réelle égalité salariale.

Pieds d'enfant dans des chaussures d'homme : "Moi, quand je serais grande, j'aurais un salaire d'homme !"

À propos

Publié le :
7 avril 2025

Négociation mobilité durable

Nous avons entamé une négociation d’un accord sur le thème de la mobilité durable fin 2024. Le moins que l’on puisse dire est que la direction et nous, ne sommes pas sur les mêmes bases depuis le départ.

Mais au fait, c’est quoi la “mobilité durable” ?

Là encore, tout dépend d’où l’on se situe.

Pour nous, il s’agit d’un accord qui inciterait les collègues à adopter des comportements s’intégrant dans une démarche vertueuse au regard des enjeux climatiques et environnementaux.

Manifestement pour la direction, il s’agit surtout de soigner son image d’entreprise respectueuse de l’environnement et de rogner sur les coûts.

Pour illustrer le peu d’importance de ce sujet aux yeux de la direction, il est utile de rappeler que ce thème n’était abordé qu’à la fin d’un autre accord, celui sur l’égalité professionnelle.

L’écologie reléguée à l’état d’appât à signature pour un autre accord, pas très reluisant.

Il a fallu insister pour en faire un thème de négociation à part entière.

Dessin humoristique de Kurt : un directeur des affaires sociales dit à un CGTiste "Si vous continuez à vouloir négocier, je vous promets de la mobilité durable pour votre poste…"

Négociation à marche forcée

Bon ok, on négociera exclusivement sur ce sujet, mais il ne s’agirait pas qu’on y passe trop de temps.

Et effectivement la direction veut que cela se finisse très vite : un mois pour négocier, dès la première réunion, elle nous présente SON projet et entame vite SA lecture pour modification.

Et nos revendications alors ?

Manque de chance : à la CGT Capgemini on préfère négocier bien bien bien plutôt que vite vite vite.

 

L’accord mobilité durable n’est pas un complément de salaire.

Beaucoup de déclarations de bonnes intentions au début de la négociation : il faut limiter les déplacements, c’est mieux en covoiturage et puis il faut veiller à affecter les salarié·es proches de leur domicile, etc.

Mais dès que l’on aborde les mesures d’incitations concrètes (financières), une petite musique commence à se faire entendre : “il ne faut pas prendre les mesures en faveur de la mobilité durable comme un complément de salaire”.

Comme si les collègues pensaient s’enrichir grâce à la générosité de Capgemini.

Les mesures concrètes : on entre dans le dur de la négociation.

Et là on se rend vite compte que le véritable objectif de la direction, c’est surtout faire savoir qu’à Capgemini on est écolos, mais surtout sans trop mettre la main au portefeuille.

L’effort de la direction se borne quasiment au seul “forfait mobilité durable” prévu par la loi et exonéré d’impôt jusqu’à800€ par an. Mais 800€ c’est encore trop pour la direction, il faut se limiter à 500€ sinon on risque de se retrouver sur la paille, c’est que nous ne sommes pas très rentables chez Capgemini.

Et la musique du complément de salaire revient, doublée cette fois-ci par une autre : les collègues profiteraient de la générosité de Capgemini pour en faire bénéficier toute leur petite famille : quelle honte ! Comme si les hauts dirigeants qui bénéficient d’une voiture de fonction ne transportaient jamais leur famille avec !

En revanche que des collègues osent faire bénéficier de leur abonnement transport en commun à leurs enfants ou compagne/compagnon, là non ! C’est scandaleux ! Bande de tricheurs !

Au passage, Capgemini ne veut pas rembourser l’abonnement au delà de 50 % (ce qui est déjà prévu par la loi).

Il faudra batailler pour qu’ils envisagent la possibilité d’étudier l’hypothèse de monter à 60 % et peut-être plus, enfin si on est sages.

La CGT Capgemini préfère privilégier le remboursement intégral des abonnements de transport en commun plutôt qu’indemniser les trajets en Tesla des hauts dirigeants pour leur voiture de fonction, nous le leur avons fait savoir.

Il est aussi intéressant de noter que chez Altran, ils ont 100 % de leur abonnement transport remboursé, c’est ce que la CGT revendique, si cette revendication est refusée, les salarié·es Altran risquent de régresser à notre niveau lors de leur prochaine négociation.

Référent·es mobilité

pas de pouvoir, mais de grandes responsabilités

Symbole de la politique de greenwashing de Capgemini concernant l’écologie : de beaux discours sur le rôle et les missions des référent·es mobilité, beaucoup de responsabilités, mais sans aucun moyen, ni financiers ni de temps.

Tout repose sur la bonne volonté et le bénévolat des collègues.

Carte mobilité durable

ou comment rogner sur les frais des salarié·es au nom de la lutte contre la triche

Meme : buzz l'éclair dit à woody (désemparé) "Une carte de paiement dématérialisée et créditée mensuellement, utilisable uniquement chez dezs partenaires et cont le reliquat est perdu à la fin du mois. C'est ÇA la simplification !"

Enfin, pour contrer tous ces collègues qui voudraient faire fortune en profitant de l’accord mobilité durable, la direction a eu la bonne idée de troquer une attestation sur l’honneur avec versement mensuel contre une carte de paiement valide seulement chez des partenaires agréés.

En découvrant les détails de cette proposition, nous nous rendons compte que :

  • Le montant du forfait ne serait versé sur la carte que mensuellement.
  • Le montant non dépensé serait perdu au-delà d’une durée non précisée dans l’accord (potentiellement dès la fin du mois).
  • Seul l’achat d’un vélo pourrait donner droit à un cumul dans le temps, jusqu’à un an maximum.

Tout cela apporterait plus de souplesse selon la direction… Il s’agit non seulement d’une contrainte supplémentaire, mais en plus d’une manière de contrôler les dépenses des collègues.Tableau sur ce que rembourse la carte mobilité.

Et maintenant ?

 

Ce dernier point a été contesté par la majorité des organisations syndicales et la réunion s’est terminée sur ce constat :

De l’aveu même de la direction, “nous ne sommes pas à la hauteur des ambitions”, “ce qu’on négocie dans cet accord n’est pas formidable”.

Il y aura donc une réunion supplémentaire pour reprendre la discussion sur ce point. Espérons que l’ensemble des syndicats fera bloc contre cette mesure.

En tout cas, la direction était particulièrement contrariée de n’avoir pas terminé cette négociation quand elle l’avait planifiée.

À la CGT Capgemini, on préfère négocier bien bien bien plutôt que vite vite vite !

Meme : buzz l'éclair dit à woody (désemparé) "Une carte de paiement dématérialisée et créditée mensuellement, utilisable uniquement chez dezs partenaires et cont le reliquat est perdu à la fin du mois. C'est ÇA la simplification !"

À propos

Publié le :
21 janvier 2025

Négociation égalité pro

À propos

Publié le :
15 octobre 2024