#Négociation

Fin de la négo égalité pro

PINKWASHING CLOWNESQUE

Après 15 réunions depuis 2024 et 3 avenants de prorogation de l’ancien accord, la négociation se termine… sur un accord quasi identique aux précédents. Une fois de plus, ce nouvel accord légitimera la direction à maintenir les écarts de salaire pendant encore au moins quatre ans, en ne concédant que des miettes, qui ne font même plus illusion.

La direction persiste dans son refus de traiter le cœur du sujet : l’égalité salariale immédiate !

“Pour un même travail ou un travail de valeur égale, salaire égal” comme l’impose la loi, et pas sans cesse remis à demain, ni sous des conditions opaques.

L’employeur doit assurer l’égalité de rémunération, c’est pourtant clairement écrit… Seulement quand la sanction est inexistante, l’impunité règne.

Capgemini reste dans sa logique du « mérite », et du dogme que l’égalité n’existe pas !

Pourtant, l’égalité salariale c’est un droit, pas une variable statistique. Ce droit est inscrit dans le Code du travail :

« Égalité de rémunération » pour un même travail ou un travail de valeur égale, défini par des exigences comparables en connaissances, responsabilités et charges, sans échappatoire. Par exemple selon la loi : une sage-femme doit gagner le même salaire qu’un ingénieur.

La bataille des mots reflète la bataille des idées.

Dans cet accord, ce qui bouge à la marge ne change rien au fond. Quelques propositions CGT ont certes été reprises : anonymat des candidatures jusqu’à l’embauche, suppression du « F/H » dans les annonces, ouverture timide à l’écriture inclusive… Mais cela reste très insuffisant. Pour la direction, le pluriel masculin est considéré comme inclusif !

Les mots comptent : effacer les femmes par la grammaire, c’est effacer les inégalités par le langage. Aussi, la direction ne veut pas revenir sur certaine expression comme “victime présumée”. Les agressions et violences sexistes ou sexuelles seraient donc les seules situations à avoir des “victimes présumées” ?

Mettre systématiquement en doute la parole des victimes, c’est perpétuer la culture du viol.

Quelques jours octroyés ça et là… et il faudrait s’en satisfaire ?

Sur le social, la direction cède des miettes : un jour « enfant malade » supplémentaire pour les parents d’enfants de 6 à 8 ans, deux jours en monoparentalité, et quelques jours épars par-ci par-là. Mais en même temps, elle verrouille des droits clés : limitation des jours « enfant malade » par salarié·e et non par enfant…

La direction se dit généreuse quand il s’agit de donner 6 jours aux pompiers volontaires. Quel rapport avec un accord sur l’égalité femmeshommes ? Elle a même tenté de glisser un paragraphe sur le “congé respiration” ! Avant on avait eu la mobilité durable dans cet accord…

L’accord Egalité serait-il un accord fourre-tout pour permettre de dire “regardez on négocie” ?

NON, C’EST HORS SUJET ! LE SUJET PRINCIPAL, C’EST L’ÉGALITÉ SALARIALE !Pieds d'enfant dans des chaussures d'homme : "Moi, quand je serais grande, j'aurais un salaire d'homme !"

Le nœud du problème est là : aucun engagement réel sur l’égalité salariale. La direction remplace l’égalité par « l’équité » et la méritocratie, pour justifier que deux salarié·es occupant le même poste ou faisant le même travail n’aient pas le même salaire. C’est un glissement idéologique assumé et délibéré : substituer le jugement subjectif au droit objectif. Ce n’est pas une avancée, c’est une régression.

Notre mandat reste inchangé : « même travail, même salaire ».

Pire, la méthode imposée est biaisée de bout en bout. D’abord, une « marge d’erreur » de 8 à 10 % viendrait blanchir des écarts très concrets, jusqu’à proposer 4 % de rattrapage face à 12 % d’écart constaté : légaliser l’inégalité par la statistique. Ensuite, si l’écart est inférieur à 600 €/an, le rattrapage serait… zéro.

Reconnaître l’injustice sans la corriger, c’est la consacrer

Enfin, aucune donnée sérieuse transmise : pas de coût consolidé du rattrapage, et une enveloppe reconduite au rabais (600 000 €/ an), soit des miettes rapportées à la masse salariale (0,05 % de la MS). L’égalité n’est pas un budget optionnel, c’est un dû.

La transparence est refusée là où elle réglerait le débat. La CGT demande une méthode claire de nuage de points : visualiser, objectiver, rattraper. C’est simple, efficace, opposable, et conforme à la loi. Comparer des travaux de valeur égale, pas promouvoir des « exceptions » méritocratiques indémontrables. La direction dit non, segmente à l’excès, exclut près d’un cinquième des salarié·es d’un traitement collectif, multiplie les apartés bilatéraux au lieu d’assumer la table de négociation.

Pendant que Capgemini proclame un index d’égalité à 94/100, l’écart réel persiste, comme partout où l’index seul ne suffit pas. L’index est un thermomètre, pas un traitement : au-dessous de 85, il impose des objectifs ; au-dessous de 75, des mesures de correction publiées. Cependant, au-dessus, il n’exonère pas de corriger les écarts prouvés !

Le droit à l’égalité salariale s’applique indépendamment de la note.

18 années de « négociations obligatoires », et toujours les mêmes mesurettes : l’entreprise veut un accord qui s’adapte à ses contraintes budgétaires, pas un budget qui s’adapte au droit. C’est la logique du « on négocie, donc on agit » alors même que l’égalité reste différée.

Et enfin, comme pour chaque négociation, un chantage à la signature pour pouvoir participer à la commission de suivi. Réservée aux organisations syndicales signataires, la commission permet d’ajuster et donc en quelque sorte de renégocier des parties de l’accord, ce qui est totalement déloyal si les organisations syndicales non signataires en sont exclues.

Pour information, La CGT a remis, dès septembre 2024, un accord complet : suppression immédiate des écarts de rémunération, reconnaissance des parcours, renforcement des droits sociaux, lutte active contre les discriminations, égalité d’accès au temps partiel et aux droits parentaux, prise en compte réelle de la santé des femmes au travail.

La conclusion s’impose : tel qu’il se présente, cet accord ne garantit aucune avancée en matière d’égalité salariale et légitime, pour quatre ans encore, le maintien d’écarts que la loi interdit. Il autorise même les inégalités salariales assumées par la direction. Vous pourrez remercier les organisations syndicales qui signeront pour permettre de baisser les droits des personnels.

La CGT appelle à ne pas signer un accord qui remplace l’égalité par l’équité, l’obligation par la marge, et la correction par le vernis. La mobilisation collective reste la condition pour gagner l’égalité concrète : « même travail, même salaire », ici et maintenant.

Rejoindre la CGT Capgemini, c’est choisir l’égalité et c’est refuser la résignation statistique.

Pieds d'enfant dans des chaussures d'homme : "Moi, quand je serais grande, j'aurais un salaire d'homme !"

À propos

Publié le :
25 septembre 2025

Négociation développement durable

Le nouvel accord mobilité durable est entré en vigueur fin mai. 
Une fois de plus, pas beaucoup de droits supplémentaires pour les salarié·es de l’UES Capgemini.  Le résultat de la négociation n’est pas à la hauteur des enjeux, et pour une fois, la direction est d’ailleurs d’accord avec la CGT  : “Nous ne sommes pas à la hauteur des ambitions”, “ce qu’on négocie dans cet accord n’est pas formidable” a déclaré le directeur des affaires sociales.

Quelles sont les nouveautés de l’accord ?

Dans l’accord précédent, le Forfait de mobilité Durable (FMD) était versé mensuellement aux salarié·es attestant sur l’honneur de se servir de leur vélo pour se rendre au travail. Aucun contrôle supplémentaire n’était imposé aux salarié·es en bénéficiant.
Ce versement forfaitaire est remplacé par une carte, inspirée des tickets restaurants, le report du solde d’une année sur l’autre en moins. Une grosse perte de souplesse et un moyen de coercition supplémentaire pour la direction…
En “contrepartie”, le plafond annuel du forfait mobilité durable passe de 500 à 550 € dans l’immédiat, et potentiellement 600 € début 2026, sous réserve d’atteinte des objectifs groupe de diminution des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur les déplacements professionnels : si la direction fait des efforts, les salarié·es auront peut être un peu plus d’argent !

La direction décide maintenant de ce qu’elle autorise comme dépenses avec la carte :

  • Prise en charge de 50 % du titre de transport comme exigé par la loi.
  • Titres de transport à l’unité (sur carte nominative uniquement).
  • Covoiturage (mais seulement si ça passe par une plateforme privée et payante type BlaBlaCar).
  • Rechargement de véhicules électriques sur bornes (mais pas à la maison, et en justifiant de ne pas avoir de solution de transport en commun (desserte locale inexistante ou horaires incompatibles)).
  • Autopartage (mais uniquement pour véhicules partiellement ou totalement électriques).
  • Dépenses liées au vélo (achat, accessoires, réparations et services d’assurance ou de parking). 
En vrai, elle interdit surtout tout le reste et notamment les trottinettes, toujours pas prises en charge car “trop dangereuses”. Il y a 10 ans, ce discours était le même pour le vélo, et l’est toujours en grande partie.

Dessin humoristique d'Allan Barte. Un salarié le 31 décembre se plaint : "Attendez, j'ai pas eu le temps de dépenser ce qu'il reste sur ma carte FMD"La carte mobilité durable aurait de nombreuses contraintes :

  • Son chargement est mensuel, et on peut cumuler sur l’année en cours pour une dépense plus conséquente. Mais le crédit disparaît à la fin de l’année.
  • Pour l’achat d’un vélo, il est toutefois possible d’avancer la somme, et d’étaler son remboursement par le FMD sur deux ans au maximum. Ce n’est pas possible pour une grosse dépense autre que cet achat de vélo, il vaut mieux éviter de tomber en panne au début de l’année…
  • Les accessoires autour de l’utilisation du vélo sont aussi strictement encadrés : Les vêtements (hors pluie), les sacs à dos ou encore un cadenas “de scooter” sont par exemple explicitement interdits !

Le spectre de l’URSSAF a plané sur la négociation

La direction n’a cessé de dire qu’il fallait réformer le FMD, faisant planer la menace de contrôles URSSAF de l’entreprise pour lesquels les salarié·es seraient tenus de fournir des justificatifs a posteriori.
Nous avons contacté l’URSSAF, notre interlocuteur nous a indiqué que les contrôleur·ses ne demandenpas d’autre justificatif que lattestation sur l’honneur des salarié·es. Bref ! La direction a agité un épouvantail pour faire passer la surveillance accrue des dépenses. Le directeur des affaires sociales s’est d’ailleurs trahi en déclarant à plusieurs reprises qu’on ne savait pas si les salarié·es n’utilisaient pas le FMD pour “acheter des steaks et des yaourts”.
In fine, la surveillance est en place, mais l’attestation est toujours nécessaire… Bien joué !

Un stylo pour les unir, toutes

Les organisations syndicales étaient d’abord unanimes contre cette carte, une intersyndicale s’est même constituée pour demander de garder au moins l’existant si la carte était adoptée.
Finalement, plusieurs organisations syndicales se sont laissé séduire par une mesure pourtant mineure : la possibilité d’achats de tickets de métro sur la carte ! À quoi tient une signature  ? !
Les organisation syndicales non signataires étant exclues des commissions de suivi, la CGT ne pourra donc pas vous donner de nouvelles pendant plusieurs années : Rendez-vous dans trois ans pour la prochaine négociation mobilité durable  !

Trois mois après la signature, on en est où ?

La direction n’a toujours pas communiqué sur le prestataire choisi pour mettre en œuvre sa carte mobilité durable. Autant dire qu’on est pas prêt·es de la voir arriver.
Des référent·es mobilité peuvent être désignés, avec une liste de responsabilité importante… mais aucun moyen en face, ni financier, ni horaire. Une forme de bénévolat sans soutien, obligés de mendier pour organiser la moindre action de sensibilisation. Et quand les actions sont organisées, elles sont relayées par la direction comme étant à leur initiative. Quelle ironie !Dessin humoristique d'Allan Barte : UN policier arrête une salariée en trotinette électrique : "Hop hop hop, Police du forfait mobilité durable. Votre véhicule n'est pas réglementaire"

En conclusion

Malgré quelques propositions intéressantes et une volonté de façade de la direction, l’accord n’est globalement pas à la hauteur de l’enjeu, et occasionne plus de pertes que des gains pour les salarié·es. La mise en place de la carte mobilité n’apporte rien que l’ancien système n’aurait pu faire si ce n’est des complications et du contrôle. 
Une fois de plus, on a envie de dire “tout ça pour ça“.
En tout cas, profitez de l’ancien système de forfait tant qu’il est disponible, et en cas de question, contactez vos représentant·es CGT.
Dessin humoristique d'Allan Barte : UN policier arrête une salariée en trotinette électrique : "Hop hop hop, Police du forfait mobilité durable. Votre véhicule n'est pas réglementaire"

À propos

Publié le :
16 septembre 2025

Négociation égalité pro

L’ÉGALITÉ SALARIALE CHEZ CAP ?

Pieds d'enfant dans des chaussures d'homme : "Moi, quand je serais grande, j'aurais un salaire d'homme !"Rappel de la loi : “Tout employeur est tenu d’assurer, pour un même travail ou un travail de valeur égale, l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes : ce principe interdit toute discrimination de salaire fondée sur le sexe.”

L’égalité commence par l’égalité salariale : “Même travail, même salaire”.

Depuis plus de 50 ans cette phrase a été écrite et déclamée sur tous les tons, et jamais cette égalité n’a été atteinte.

Cette phrase pourtant simple semble très compliquée à réaliser dans notre entreprise. Chez Capgemini, les comptes sont loin d’être bons. La direction trouve toujours le moyen de fuir la réalité par des calculs savants et des concepts extravagants. Nous demandons que la méthode du nuage de points par métier et coefficient de notre convention collective soit appliquée.

Simple et efficace pour se positionner, pour trouver où chaque salariée se situe et remettre son salaire au niveau (par rapport aux collègues) de ses homologues masculins qui gagnent parfois encore jusqu’à 300 euros de plus par mois.

L’affichage d’une réelle volonté d’égalité de la part de la direction serait déjà de proposer une enveloppe au-dessus des 0,04 % de la masse salariale distribuée au compte-goutte chaque année.

Depuis 2006, l’obligation de négocier un accord égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, astreint nos directions successives de palier avec des mesurettes incapables de régler cette injustice. Le problème de cette obligation est que la contrainte non respectée n’est pas associée à une sanction à la hauteur du préjudice. Nos dirigeants sont donc dans le discours : “on veut bien, la preuve on négocie, mais on ne peut point, la preuve les écarts continuent ” !

IL FAUT RECONNAITRE QUE CETTE NÉGOCIATION EST ATYPIQUE, OUVERTE DEPUIS SEPTEMBRE 2024, SOIT DEPUIS 7 MOIS , AVEC 10 RÉUNIONS, 3 AVENANTS DE PROROGATION DE L’ACCORD EXISTANT ET CELA SANS JAMAIS PARLER DU SUJET PRINCIPAL : L’ÉGALITÉ SALARIALE !

ALORS, 18 ANS APRÈS LA PREMIÈRE OBLIGATION DE NÉGOCIER, OÙ EN SOMMES-NOUS ?

Nous en sommes à la dixième réunion de négociations sur l’égalité professionnelle, et le sujet principal n’a toujours pas été abordé. La question de l’égalité salariale ne sera traitée qu’en avril… La direction nous assure que ce point sera rapidement réglé, allant même jusqu’à nous provoquer en affirmant que 1 % de rattrapage sera le maximum à faire. Pourquoi négocier si tout est déjà décidé ?

En attendant, nous avons discuté de divers sujets, dont le bien-être des femmes. Comme mentionné au début des négociations, nous refusons de parler de bien-être et préférons aborder la santé des femmes et l’organisation du travail.

La bataille sémantique reflète la bataille des idées. Pourquoi ne pas parler de bien-être au travail ?

Parler de bien-être c’est aborder le problème au niveau individuel, c’est subjectif. Dans une négociation d’entreprise, nous devons être collectifs et parler au nom de toutes et tous les salarié·es. Personne n’est à l’abri de problèmes de santé. La direction évoque des pathologies graves comme l’endométriose ou le cancer du sein, mais ne veut pas parler de santé. Elle refuse de parler des différentes périodes hormonales et ce que cela implique dans l’organisation du travail. Elle reste superficielle sur le sujet, n’utilisant pas les mots justes ni les définitions appropriées.

Depuis le début des négociations, la direction est dans le déni. Elle souhaite un accord qui s’adapte à l’entreprise ! Par ce biais elle inverse les situations car nous sommes bien d’accord que c’est à l’entreprise de s’adapter à l’humain et aux diverses situations.

La direction va jusqu’à proposer que les femmes souffrant d’endométriose se déclarent en situation de handicap, en même temps cela l’aiderait à atteindre le taux des 6 % imposé aux entreprises…

Pour revenir à l’accord proposé, la direction concède des petites avancées 2 jours par ci , 3 jours par là mais reste sur ses refus quand il s’agit des jours “enfant malade” par enfant (et non par salarié·e) ou des 80 % vacances scolaires. Plusieurs points de blocage s’ajoutent aux points déjà cités comme les 5 jours supplémentaires offerts aux réservistes, en plus des 30 jours déjà existants dans la convention signée avec le ministère. Une fois de plus la générosité du CBS (Country Board Social) varie selon ses intérêts…

Enfin comme pour tous les accords, Capgemini propose une commission de suivi qui ne pourra être composée que des membres signataires. Nous dénonçons ce chantage à la signature. Pourquoi une organisation qui a négocié et qui ne signerait pas, ne pourrait-elle pas participer à la commission de suivi ?

Nous attendons avec impatience la négociation sur le rattrapage et le calcul des écarts. La CGT reste vigilante et à l’écoute des problématiques d’égalité professionnelle. Le plafond de verre, les carrières bloquées ou interrompues sont une réalité que les femmes vivent et qu’il faut absolument intégrer dans l’évolution des salaires.

En 2025, nous ne pourrons pas accepter un accord qui ne garantit pas une réelle égalité salariale.

Pieds d'enfant dans des chaussures d'homme : "Moi, quand je serais grande, j'aurais un salaire d'homme !"

À propos

Publié le :
7 avril 2025

Négociation mobilité durable

Nous avons entamé une négociation d’un accord sur le thème de la mobilité durable fin 2024. Le moins que l’on puisse dire est que la direction et nous, ne sommes pas sur les mêmes bases depuis le départ.

Mais au fait, c’est quoi la “mobilité durable” ?

Là encore, tout dépend d’où l’on se situe.

Pour nous, il s’agit d’un accord qui inciterait les collègues à adopter des comportements s’intégrant dans une démarche vertueuse au regard des enjeux climatiques et environnementaux.

Manifestement pour la direction, il s’agit surtout de soigner son image d’entreprise respectueuse de l’environnement et de rogner sur les coûts.

Pour illustrer le peu d’importance de ce sujet aux yeux de la direction, il est utile de rappeler que ce thème n’était abordé qu’à la fin d’un autre accord, celui sur l’égalité professionnelle.

L’écologie reléguée à l’état d’appât à signature pour un autre accord, pas très reluisant.

Il a fallu insister pour en faire un thème de négociation à part entière.

Dessin humoristique de Kurt : un directeur des affaires sociales dit à un CGTiste "Si vous continuez à vouloir négocier, je vous promets de la mobilité durable pour votre poste…"

Négociation à marche forcée

Bon ok, on négociera exclusivement sur ce sujet, mais il ne s’agirait pas qu’on y passe trop de temps.

Et effectivement la direction veut que cela se finisse très vite : un mois pour négocier, dès la première réunion, elle nous présente SON projet et entame vite SA lecture pour modification.

Et nos revendications alors ?

Manque de chance : à la CGT Capgemini on préfère négocier bien bien bien plutôt que vite vite vite.

 

L’accord mobilité durable n’est pas un complément de salaire.

Beaucoup de déclarations de bonnes intentions au début de la négociation : il faut limiter les déplacements, c’est mieux en covoiturage et puis il faut veiller à affecter les salarié·es proches de leur domicile, etc.

Mais dès que l’on aborde les mesures d’incitations concrètes (financières), une petite musique commence à se faire entendre : “il ne faut pas prendre les mesures en faveur de la mobilité durable comme un complément de salaire”.

Comme si les collègues pensaient s’enrichir grâce à la générosité de Capgemini.

Les mesures concrètes : on entre dans le dur de la négociation.

Et là on se rend vite compte que le véritable objectif de la direction, c’est surtout faire savoir qu’à Capgemini on est écolos, mais surtout sans trop mettre la main au portefeuille.

L’effort de la direction se borne quasiment au seul “forfait mobilité durable” prévu par la loi et exonéré d’impôt jusqu’à800€ par an. Mais 800€ c’est encore trop pour la direction, il faut se limiter à 500€ sinon on risque de se retrouver sur la paille, c’est que nous ne sommes pas très rentables chez Capgemini.

Et la musique du complément de salaire revient, doublée cette fois-ci par une autre : les collègues profiteraient de la générosité de Capgemini pour en faire bénéficier toute leur petite famille : quelle honte ! Comme si les hauts dirigeants qui bénéficient d’une voiture de fonction ne transportaient jamais leur famille avec !

En revanche que des collègues osent faire bénéficier de leur abonnement transport en commun à leurs enfants ou compagne/compagnon, là non ! C’est scandaleux ! Bande de tricheurs !

Au passage, Capgemini ne veut pas rembourser l’abonnement au delà de 50 % (ce qui est déjà prévu par la loi).

Il faudra batailler pour qu’ils envisagent la possibilité d’étudier l’hypothèse de monter à 60 % et peut-être plus, enfin si on est sages.

La CGT Capgemini préfère privilégier le remboursement intégral des abonnements de transport en commun plutôt qu’indemniser les trajets en Tesla des hauts dirigeants pour leur voiture de fonction, nous le leur avons fait savoir.

Il est aussi intéressant de noter que chez Altran, ils ont 100 % de leur abonnement transport remboursé, c’est ce que la CGT revendique, si cette revendication est refusée, les salarié·es Altran risquent de régresser à notre niveau lors de leur prochaine négociation.

Référent·es mobilité

pas de pouvoir, mais de grandes responsabilités

Symbole de la politique de greenwashing de Capgemini concernant l’écologie : de beaux discours sur le rôle et les missions des référent·es mobilité, beaucoup de responsabilités, mais sans aucun moyen, ni financiers ni de temps.

Tout repose sur la bonne volonté et le bénévolat des collègues.

Carte mobilité durable

ou comment rogner sur les frais des salarié·es au nom de la lutte contre la triche

Meme : buzz l'éclair dit à woody (désemparé) "Une carte de paiement dématérialisée et créditée mensuellement, utilisable uniquement chez dezs partenaires et cont le reliquat est perdu à la fin du mois. C'est ÇA la simplification !"

Enfin, pour contrer tous ces collègues qui voudraient faire fortune en profitant de l’accord mobilité durable, la direction a eu la bonne idée de troquer une attestation sur l’honneur avec versement mensuel contre une carte de paiement valide seulement chez des partenaires agréés.

En découvrant les détails de cette proposition, nous nous rendons compte que :

  • Le montant du forfait ne serait versé sur la carte que mensuellement.
  • Le montant non dépensé serait perdu au-delà d’une durée non précisée dans l’accord (potentiellement dès la fin du mois).
  • Seul l’achat d’un vélo pourrait donner droit à un cumul dans le temps, jusqu’à un an maximum.

Tout cela apporterait plus de souplesse selon la direction… Il s’agit non seulement d’une contrainte supplémentaire, mais en plus d’une manière de contrôler les dépenses des collègues.Tableau sur ce que rembourse la carte mobilité.

Et maintenant ?

 

Ce dernier point a été contesté par la majorité des organisations syndicales et la réunion s’est terminée sur ce constat :

De l’aveu même de la direction, “nous ne sommes pas à la hauteur des ambitions”, “ce qu’on négocie dans cet accord n’est pas formidable”.

Il y aura donc une réunion supplémentaire pour reprendre la discussion sur ce point. Espérons que l’ensemble des syndicats fera bloc contre cette mesure.

En tout cas, la direction était particulièrement contrariée de n’avoir pas terminé cette négociation quand elle l’avait planifiée.

À la CGT Capgemini, on préfère négocier bien bien bien plutôt que vite vite vite !

Meme : buzz l'éclair dit à woody (désemparé) "Une carte de paiement dématérialisée et créditée mensuellement, utilisable uniquement chez dezs partenaires et cont le reliquat est perdu à la fin du mois. C'est ÇA la simplification !"

À propos

Publié le :
21 janvier 2025

Négociation égalité pro

À propos

Publié le :
15 octobre 2024