#Accords

Un syndicat pour quoi faire ?

Vous avez peut être vu le document de la direction concernant le bilan des accords signés durant les 4 dernières années. Il s’agit, dans les faits,  d’un classement des “bonnes” et “mauvaises” organisations syndicales du seul point de vue de la direction. Sans doute une manière de vous aider à bien voter !

En premier lieu, ce classement reflète une vision subjective, partielle et orientée de l’activité syndicale. En effet l’utilité d’un syndicat ne se résume pas au nombre d’accords (et avenants) qu’il signe (ou pas). Si la direction avait choisi le parti pris de classifier les organisations syndicales en fonction de la défense des salarié·es ou de la présence à leurs côtés pour les aider, le résultat aurait été tout autre !

Mais examinons le parti pris de la direction.

Un nombre artificiellement gonflé

D’un point de vue purement quantitatif, on constate qu’il y a 38 accords (et avenants) en seulement 4 ans, soit à peu près 10 accords (ou avenants) par an. Sachant qu’un accord est souvent un document de plusieurs dizaines de pages nécessitant plusieurs mois de négociations, on se rend rapidement compte que le temps matériel pour négocier 10 accords par an ne suffit pas, la vérité est donc ailleurs.
À titre d’exemple, l’accord télétravail (signé par la CGT)  compte près de 30 pages et a nécessité environ 6 mois de négociation. Et la CGT l’a signé car il avait nécessité d’encadrer cette pratique qui a un impact direct sur notre travail. 
La clef du mystère réside dans l’amalgame que choisit de faire la direction entre accords et avenants. En effet, un avenant ne fait souvent qu’apporter des modifications mineures à un accord existant. Ces modifications n’ont pas toujours un intérêt majeur pour les salarié·es. Pour vraiment refléter  la réalité il aurait fallu dire qu’il y a eu 10 accords et 28 avenants, ce qui est très différent vous l’aurez compris.  D’autant qu’un syndicat ne peut signer un avenant concernant un accord qu’elle n’a pas signé. 

 Signer un accord oui mais pourquoi ?

Tout d’abord une précision : Négocier n’est pas signer ! 

D’un point de vue qualitatif, la CGT Capgemini met un point d’honneur à signer un accord uniquement s’il apporte un véritable progrès social pour les salarié·es et surtout s’il ne contient aucune  régression, ce qui est désormais autorisé depuis la loi travail de 2017. 

En ce qui concerne l’accord portant sur la participation et l’intéressement cela pourrait de prime abord être considéré comme favorable aux salarié·es, cependant :

  1. la participation relève d’une obligation légale d’une entreprise privée dès lors qu’elle réalise des bénéfices. Que l’accord soit signé ou pas, les salarié·es perçoivent la participation.
  2. Au final, seul l’intéressement relève de la négociation. Depuis des années l’intéressement chez Capgemini s’élève à une centaine d’euros BRUTS par an, soit environ 8€ BRUTS par mois. Cette somme est plafonnée de façon unilatérale par la direction à 5.5 % de la masse salariale (somme participation+intéressement). La CGT Capgemini tente depuis des années de faire pression pendant les négociations pour élever ce plafond, mais la direction nous répond invariablement que cela ne rentre pas dans le champ de la négociation. Circulez y a rien à voir !
  3.  La CGT Capgemini préfère  privilégier les augmentations de salaires plus pérennes et soumises à cotisations sociales, ce qui permet de financer la sécurité sociale, l’assurance chômage et bien sûr les caisses de retraite. Question de cohérence avec notre engagement à défendre le système de retraite. L”intéressement & la participation ne sont pas du salaire ! 

Vous comprendrez donc aisément pourquoi la CGT Capgemini n’a pas signé cet accord qui octroie généreusement 8€ BRUTS par mois aux salarié·es.

Néanmoins nous avons signé l’accord précédent car il a permis d’étendre le champ de ce dispositif à Capgemini ER&D et  CIS Infra oubliés depuis presque 20 ans.

La direction mobilise pour ses intérêts

Ce parti pris choisi par la direction ne vise donc qu’à influencer notre vote aux élections professionnelles en classant les bonnes et les mauvaises organisations syndicales. Capgemini sort clairement de sont obligation de neutralité, la question est pourquoi ?
La réponse semble évidente : la direction a tout intérêt à favoriser par sa communication des syndicats qui accompagnent sa stratégie de groupe. 
38 accords signés pour quel bilan ? Depuis 4 ans qu’est-ce qui a progressé à Capgemini :
    • La mise en place du télétravail est désormais encadrée 
    • L’intéressement est élargi à toutes les filiales du groupe 
    • L’accord sur l’égalité professionnelle apporte des jours enfants malades enfin payés. 

Des accords que la CGT a signé. Le reste, et en particulier l’accord sur les salaires, n’apporte rien et permet de cautionner un système qui ponctionne les bénéfices pour Blackrock, Amundi, le Crédit agricole et les dirigeants.

Dirigeants qui depuis cette année (et c’est encore un nouveauté offerte par E. Macron), ont le droit de voter même s’ils représentent la direction.  Ainsi c’est une centaine de nouveaux électeurs qui vont voter “comme il faut” pour préserver les intérêts de la direction. Les managers sont même invités à lire attentivement cette fameuse note.
Garderont ils leur libre arbitre ? Si le vote électronique est réellement sans risque de manipulation et garantit le secret du vote, alors les managers n’ont pas de crainte à avoir et peuvent voter CGT…

Pourquoi nous soutenir ?

On le voit donc, la direction use des  moyens dont elle dispose pour organiser une élection qui lui permettra pendant 4 ans de faire décrocher nos salaires par rapport au coût de la vie, et réduire les dépenses d’ordre social en faisant valoir que les salarié·es sont content·es puisque les syndicats signent des accords. 

Enfin, la CGT Capgemini est un syndicat démocratique qui soumet toutes ses décisions de signature ou non signature d’un accord d’entreprise ou d’un avenant à un vote de l’ensemble de ses syndiqué·es.

Pour conclure si vous voulez avoir votre mot à dire en ce qui concerne les accords Capgemini et faire progresser vos droits  : rejoignez la CGT Capgemini !

Et en tout état de cause : votez CGT Capgemini pour nous donner les moyens de continuer nos actions en faveur de tous·tes les salarié·es !

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Publié le :
23 octobre 2023