LA CROISSANCE EST DE RETOUR GRÂCE À NOUS
Dans un communiqué de presse, Aiman Ezzat rassure les marchés financiers : certes le 1er trimestre de l’année 2024 a marqué un creux en terme de croissance, mais depuis le 2ème trimestre, c’est la reprise : tous les métiers, secteurs et régions sont désormais en croissance !
Capgemini a réalisé un chiffre d’affaires de 11 138 millions d’euros au premier semestre 2024 sur les mêmes bases que 2023. Mais le groupe table quand même sur un objectif en hausse : 14 % de marge opérationnelle d’ici 2025.
D’après la direction ces bons résultats sont dus à :
- la “juniorisation” de la pyramide : Capgemini embauche essentiellement des jeunes. Dans d’autres entreprises comme Safran, la CGT a réussi à négocier l’embauche de salarié·es de plus de 50 ans, mais chez nous on essaie de se débarrasser des plus de 45 ans, ou encore de ceux qui sont là depuis trop longtemps… Ielles coûtent plus cher que des jeunes sortis de l’école, c’est une certitude !
- la hausse du turnover et la réduction du bench (intermission) : Capgemini multiplie les ruptures conventionnelles, les fins de périodes d’essai et les départs non remplacés,
- la maîtrise des coûts de structure : Capgemini réduit les frais de déplacement et regroupe des sites par résiliations de baux immobiliers pour réduire le nombre de mètres carrés disponibles (on l’a vu cette année à Paris, Toulouse, Montpellier, etc.).
Ce que ne dit pas la direction mais que tout le monde peut constater, c’est que ces gains de productivité se font sur le dos des salarié·es : il faudra faire plus avec moins. On est moins nombreuses et nombreux mais il va falloir bosser le double !
Les effectifs du groupe en France et dans le monde sont en forte baisse (-18 000 dans le monde et -1 400 en France sur un an).
C’est donc sur le dos des salarié·es que se fait l’essentiel des économies.
LES ACTIONNAIRES VAMPIRISENT
Les actionnaires se gavent avec 1 445 millions d’euros de dividendes et de rachat d’actions en 2023, ce qui représente 74 % du flux de trésorerie disponible, il ne reste plus grand chose pour faire tourner l’entreprise et les salaires !
Pour 2024, le rachat d’actions est à la hausse. Le cours de l’action étant en baisse, il faudra plus de rachat d’actions pour compenser.
Pour simplifier : les actions rachetées sont détruites ce qui fait monter artificiellement le cours de l’action.
Ainsi, Capgemini investit en masse la plus-value générée par la force de travail des salarié·es dans le seul but de faire gonfler le portefeuille des actionnaires.
Mais pas d’inquiétude : vous aussi pourrez en bénéficier, grâce à la générosité de l’entreprise et son actionnariat salarié, ESOP, qui vous fait miroiter des promesses de richesse inatteignable (et avec accessoirement de l’argent immobilisé pendant 5 ans).
ET POUR LES SALARIÉ·ES ?
Seuls 45 % des salarié·es ont été augmenté·es en 2023 et souvent de moins de 2 %.
La Direction a refusé des augmentations générales de salaires. Dans l’ensemble les salaires ont été augmentés de moins de 2 % de 2018 à aujourd’hui, malgré un taux d’inflation de 5,2 % en 2022 !
Malgré un contexte international de guerres et d’inflation, le groupe maintient ses objectifs de croissance, grâce à sa politique sociale médiocre et en continuant à travailler avec les profiteurs de guerre : l’armement Français à la cote auprès des armées engagées sur un des 59 conflits armés ouverts dans le monde en 2023.
Capgemini réussit ainsi à augmenter ses profits aux dépens de ses salarié·es, et cela entraîne une baisse de pouvoir d’achat pour la grande majorité d’entre nous, baisse qui se cumule maintenant depuis plusieurs années.