LA CGT DÉFEND LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ DES SALARIÉ·ES
Le 8 décembre 2023, une élue CGT du CSE déclenchait une procédure d’urgence appelée DGI (Danger Grave et Imminent), à cause de graves manquements de Capgemini à ses obligations légales d’assurer la santé et la sécurité de salarié·es travaillant dans un data center d’un client. La totale : pas d’habilitation électrique, pas d’équipements de sécurité (chaussures, casques, gants, lunettes de protection), pas de communication du plan de prévention (document devant identifier et prévenir les risques lors de l’intervention de prestataires externes).
Ce DGI, clos le 25 avril 2024, a remédié à ces problèmes. Il a été suivi d’un audit qui a porté sur tous les datacenter ou interviennent des salarié·es de Capgemini et qui a permis de corriger plusieurs « oublis » de la direction.
LA POLITIQUE ANTI-SOCIALE DE CAPGEMINI
Le sdbam (salaire de base annuel médian) a progressé de 5,2 % sur Infra en 2023. Par rapport à une inflation de 4,9 %, c’est flatteur. Mais 2023 reste une exception. Sur plusieurs années, la grande majorité des salarié·es de Capgemini Infra a subi une baisse de pouvoir d’achat : ainsi, entre 2019 et 2023, le sbdam a progressé de 10,5 % alors que l’inflation cumulée s’élève à 13,3 %.
Le sdbam connaît de grandes disparités au sein d’Infra. Il existe par exemple 32 % d’écart en faveur de l’IdF par rapport aux autres régions, et hors IdF, l’écart varie de 7,5 % entre Toulouse et la région Sud-Est. En ajoutant la partie variable, la rémunération médiane des VP est près de 7 fois celle des grades A. La moyenne des 10 plus gros salaires (435k€) représente près de 19 fois la moyenne des 10 plus petits salaires (23k€).
Pour comparer avec les autres entités de l’UES, voir le flash CGT CSEC de décembre 2024. A noter que le sdbam sur Infra est inférieur à celui de l’UES.
La politique anti-sociale de Capgemini ne se mesure pas seulement sur les salaires, mais aussi sur la santé et la sécurité au travail. Le nombre de jours de maladie a augmenté de 30 % entre 2022 et 2021 et de 9 % entre 2023 et 2022. Le nombre d’accidents de travail ou de trajet a quasiment doublé entre 2023 et 2022. Le nombre de décès se situe à un niveau bien supérieur à la moyenne nationale. Le covid a bon dos ! Ne serait-ce pas plutôt du à une plus grande pression du management sur les salarié·es ?
LA POLITIQUE ANTI-SOCIALE DU CSE
Les modifications des règles de subvention aux ASC (activités sociales et culturelles) pour 2025 adoptées par le CSE constituent une nette régression pour les salarié·es : le montant maximum des subventions est diminué, les plafonds des tranches sont abaissés, l’âge maximum pour les enfants ayant droit passe de 22 à 18 ans, le cadeau pour les heureux évènements passe de 80 à 50 euros., etc. Les salarié·es qui ont les plus petits revenus (les 1/3 qui se situent dans les 3 premières tranches) en seront les premières victimes, car iels devront payer plus pour leurs loisirs (puisque leur taux de subvention est réduit). Il est donc probable qu’un certain nombre y renonceront…
Ce n’est sûrement pas grave pour la majorité CFDT-CFTC-FO-UNSA qui gère le CSE, car cela correspond à son objectif qui est de faire le maximum d’économies en 2025, pour pallier notamment aux errements de sa gestion du budget ASC lors des années précédentes (voir flash CGT CSE Infra d’octobre 2024). Ah si, il existe un domaine ou l’austérité ne s’applique pas, c’est sur la billetterie Meyclub (filiale de la multinationale Edenred) ou le taux de subvention double.
Le secrétaire, CFDT, de la commission ASC du CSE a mis la pression sur les élu·es. Voulant peut-être imiter un ex premier ministre, il a menacé : si les règles pour 2025 ne sont pas votées, ce sera le chaos. Et bien non, c’est comme pour le budget de l’État, les règles actuelles auraient continué à s’appliquer.