En septembre, ça repart fort
Après un mois d’août traditionnellement bas, ça repart en septembre. Et c’est encore plus vrai cette année, où selon la direction, le chiffre d’affaires sur le 3e trimestre serait supérieur de 4 points à celui du 2e trimestre et ou le taux d’activité sur Infra en septembre aura retrouvé son niveau de février, c’est-à-dire d’avant la crise économique liée au covid-19. Bref, ça va pas mal pour Capgemini, et notamment pour Capgemini Infra.
Pendant ce temps, les effectifs baissent…
Qui dit relance de l’activité économique dit relance des profits. D’autant plus que pendant ce temps, le nombre de salarié.e.s diminue au fil des mois. La baisse des effectifs sur Infra atteint 3 % entre décembre 2019 et août 2020. Et la direction a changé de discours. Il y a quelques mois, elle nous affirmait que cette baisse des effectifs était habituelle en début d’année et que le nombre de salarié.e.s allait progressivement repartir à la hausse. Là elle nous explique que cette baisse va être durable. Si le nombre de salarié.e.s baisse en France, c’est parce que de plus en plus d’activités sont délocalisées en offshore.
Car le recours à l’offshore augmente
La direction ne s’en cache même plus, la priorité c’est le développement de l’offshore. Elle le justifie par l’objectif de garder les contrats existants ou de gagner de nouvelles affaires. C’est bien sûr globalement mensonger. Les excellents résultats de l’entreprise ces dernières années le démontrent amplement. Le transfert du GCC l’illustre : voir ci-après.
Capgemini a de plus en plus recours à l’offshore, même lorsque les clients n’en sont pas demandeurs, car cette stratégie permet d’augmenter considérablement les profits, lesquels servent ensuite à gaver les cadres dirigeants et les actionnaires. Pour une entreprise capitaliste comme Capgemini, les salarié.e.s représentent un « coût », or les salaires indiens, polonais, etc. sont encore bien inférieurs aux salaires français…
Vous saurez tout, tout, sur le chômage partiel
Encore raté. La CGT avait demandé un bilan sur le chômage partiel avec notamment le montant des aides publiques demandées, et perçues, par Capgemini sur le périmètre Infra : voir notre déclaration https://cgt-capgemini.fr/site/spip.php?article510. Pour la direction, c’est encore trop tôt, même si elle a arrêté le chômage partiel au 30 juin. Elle n’a toujours pas demandé les aides de l’État, 6 mois après (le chômage partiel a commencé en mars !). Pourtant, rappelez-vous, « Le moindre k€ compte » avait martialement déclaré la direction. Et il y en a quand même pour quelques millions d’euros.
A la CGT, nous nous sommes opposés au recours au chômage partiel par Capgemini qui a en même temps distribué 230 millions d’euros à ses actionnaires. Nous n’allons donc pas regretter que Capgemini n’ait pas encore touché les subventions publiques correspondantes. Ce qui n’empêche pas de s’interroger sur les raisons. La direction a écrit que « des régularisations et des ajustements sont toujours en cours ». Se pourrait-il que Capgemini soit concerné par les enquêtes lancées par le ministère du travail contre les fraudes des entreprises sur le chômage partiel ?
Solidarité avec les postés de Cherbourg, de Chambéry et de Toulouse
La direction a présenté son projet de transformation du GCC (Global Command Center). Il s’agit dans un premier temps de transférer l’activité postée de Cherbourg et de Chambéry sur Toulouse. La CGT avait demandé une expertise indépendante, pour analyser plus finement la stratégie de l’entreprise à propos du GCC. Les autres syndicats n’en ont pas voulu : ils se sont contentés d’un vague groupe de travail promis par la direction.
Des salarié.e.s de Capgemini vont perdre leur travail, subir une baisse de salaire, et voir leur vie familiale profondément impactée, sans parler des sous-traitants qui seront purement remerciés par Capgemini. Au-delà des explications fumeuses de la direction, la raison en est simple : le profit. Les pilotes de Cherbourg et de Chambéry coûtent plus chers que les pilotes de Toulouse, en raison de leur ancienneté et de quelques avantages sociaux qu’ils ont conquis de haute lutte il y a quelques années.
Il faut ajouter que les conditions de travail des postés à Toulouse sont exécrables, avec une utilisation abusive des « backups » qui provoque une intensification des rythmes de travail et un alourdissement problématique de la charge de travail. La CGT a d’ailleurs déclaré une procédure de DGI (Danger Grave et Imminent) sur le site Capgemini de Mesplé à Toulouse.
Et ne nous leurrons pas, dans un 2e temps, la logique du profit conduira la direction à délocaliser l’activité de Toulouse à l’offshore, en Pologne par exemple, car les salaires polonais sont plus bas que les salaires toulousains…
La stratégie de la direction est claire : déshabiller Pierre pour habiller Paul, diviser les salarié.e.s. Ne nous laissons pas faire, mobilisons-nous tou.te.s ensemble avec les postés de Cherbourg, Chambéry et Toulouse.