#LGBTQIA+

Mois des fiertés – Juin 2025

Le 1er juin a commencé le mois des fiertés.

Un mois important pour reconnaître, célébrer, et surtout parler de la question du genre et de ses représentations.

Il est d’autant plus important quand on lit la statistique récente concernant les actes homophobes et transphobes, qui avaient déjà augmenté de près de 15 % en 2023 : + 5 % en 2024.

Nous parlons dans ces actes de violences verbales, violences physiques et de plus en plus des guet-apens tendus à des personnes de la communauté LGBTQIA+ dans le but de leur faire subir des sévices physiques pouvant aller jusqu’à la mort.

Ce constat n’est pas celui qui est fait dans une dictature ou dans un pays en retrait sur la question des droits sociaux, mais en France, et date de l’année dernière. C’est un marqueur supplémentaire, s’il était nécessaire, de l’illibéralisme dans lequel s’enfonce le pays depuis. Et on se souviendra qu’en 2023, la prise de poste à Matignon de Gabriel Attal ayant déjà fait son coming-out ou encore le ministre Dussopt, forcé par l’Elysée ou Matignon, alors aux prises avec l’opinion publique et l’assemblée nationale sur la réforme des retraites, à faire son coming-out, pensant ainsi amadouer l’opinion.

Un acte d’une violence rare, dans un monde où la question du genre n’est qu’un atout politique, et pas une cause pour défendre les droits de ses pair·es. Difficile d’imaginer que les chiffres baissent, quand les violences homophobes sont présentes au plus haut de l’État. D’autant que depuis, le tournant réactionnaire est assumé, avec Darmanin à la justice et Retailleau à l’intérieur, ouvertement homophobes.

La récente élection de Donald Trump a prouvé également que les politiques liberticides visent en premier lieu les personnes LGBTQIA+ et les personnes racisées, en plus de viser les plus pauvres.

On entend trop souvent l’argument selon lequel “l’orientation sexuelle, c’est du privé, ça ne doit pas rentrer dans le cadre du travail ou de la vie publique”.

Pourtant, chez Capgemini, on ne se gêne pas pour tenir des propos homophobes et transphobes sur les plateaux projets. En témoigne d’ailleurs le site de La Perle, pourtant aux mains de la direction, qui nous propose ces extraits choisis :

Géométrie variable : on parle de l’orientation des gens mais pour les discréditer, pour se moquer d’elleux ou pour les harceler.

Nous devons, collectivement, refuser que sous le couvert de “l’humour”, des propos qui tombent sous le coup de la loi soient exprimés sur nos plateaux, par nos collègues, ou dans des afterworks. Nous devons intervenir lorsque nos collègues tiennent ces discours en public. Nous devons leur expliquer pourquoi ils sont problématiques. Ils vous diront peut-être qu’ils ne peuvent plus rien dire, et pourtant, c’est plutôt parce qu’ils continuent, tout racistes, homophobes, transphobes, misogynes qu’ils sont, à dire tout ce qu’ils pensent que nous sommes obligés de faire ce genre de rappel de bon sens.

Car ces propos peuvent affecter directement nos collègues, qui peuvent être elleux-mêmes concerné·es directement, ou avoir de l’entourage concerné.

 

Travailler dans un climat hostile, même sous couvert d’humour, peut pousser des populations déjà précarisées dans des situations de détresse mentale profonde, pouvant aller jusqu’au suicide. Les populations trans, notamment, connaissent un taux de suicide bien au-delà des moyennes nationales, et ce, quel que soit le pays.

Dessin humoristique d'Allan Barte pour le mois des fiertés : - Moi je ne suis pas du tout homophobe ! … Chacun fait comme il veut, hein ! … En privé … Discrètement … Caché de tous… Dans une grotte … Très loin.À la CGT, nous n’attendons pas le mois des fiertés pour être résolument des allié·es du combat que doit mener la communauté LGBTQIA+. Nous nous engageons chaque jour pour que la convergence des luttes devienne une réalité. Nous savons qu’il ne peut pas y avoir de lutte des classes dans un monde patriarcal, raciste et homophobe. Parce que les luttes sont intersectionnelles et que nous devons soutenir nos collègues qui subissent des discriminations, quelles qu’elles soient.

De son côté, la direction se contente du strict minimum. Une campagne d’affichage qui nous dit “Mon orientation sexuelle ne définit pas qui je suis”. Va-t-elle faire comme toutes les grandes sociétés qui font du pinkwashing le temps du mois de juin, en nous pondant des logos arc-en-ciel sur les réseaux sociaux, mais qui continuent à discriminer leurs salarié·es le reste du temps en refusant de sanctionner les agresseurs ?

Les seules rares mesures dans ce genre de situation sont des mesures d’éloignement. Mais ce n’est jamais l’agresseur qui est éloigné d’un projet. C’est toujours la victime, sous prétexte de la protéger. Que ce soit une personne LGBTQIA+, une personne racisé·e ou une femme. Et personne pour s’opposer fermement à ce genre de discours. Pas de formation des responsables, on se contente des belles phrases qui disent que c’est pas bien, d’être homophobe ou transphobe.

Quelques chiffres pour appuyer nos propos :

  • 13 % des personnes LGBT+ déclarent avoir été questionnées sur leur orientation sexuelle au moment de
    l’embauche,
  • 11 % des actes homophobes signalés se produisent sur le lieu de travail,
  • 47 % des personnes LGBT+ victimes de discrimination le sont au moment de l’embauche ou sur leur lieu de travail (de la part de collègues ou de supérieur·es hiérarchiques),
  • 20 % des personnes LGBT+ se sont senties discriminées dans la recherche d’un emploi,
  • 85 % des personnes LGBT+ ont ressenti au moins une fois au cours de leur vie professionnelle l’homophobie au travail.

Alors plus que jamais soyons aux côtés de la communauté LGBTQIA+ pour obtenir l’égalité des droits et la fin des discriminations liées au genre ou à l’orientation sexuelle des personnes, que ce soit chez Capgemini ou en dehors.

Pour un mois de combat, pour un mois de fierté, pour un mois de célébration !

Sortons dans la rue, célébrons nos identités, nos orientations, et surtout, continuons à lutter contre les bigots qui pourrissent la vie de nos adelphes.

Vive la lutte !

Dessin humoristique d'Allan Barte pour le mois des fiertés : - Moi je ne suis pas du tout homophobe ! … Chacun fait comme il veut, hein ! … En privé … Discrètement … Caché de tous… Dans une grotte … Très loin.

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Publié le :
12 juin 2025