Les organisations changent, les dysfonctionnements perdurent…
La direction a présenté son projet de réorganisation qui comprend d’une part le regroupement des équipes Data au sein de I&D, et d’autre part des mouvements d’effectifs entre les différentes practices d’Apps. Une partie importante de la présentation concernait les objectifs stratégiques que la direction met en avant pour justifier ses choix et cette nouvelle organisation.
Mais regardons du côté des salarié‧es. Quelles conséquences pourraient avoir une telle réorganisation sur les conditions de travail ?
Le rapport d’un cabinet d’expertise met en évidence des risques comme la « perte de sentiment d’appartenance à un collectif » ou l’incompréhension devant les « disparités des grades et des salaires ». Mais pour les élus CGT les difficultés citées existent déjà et de nombreux·ses salarié‧es y sont confronté‧es régulièrement.
Reprenons les 2 sujets :
Perte de sentiment d’appartenance à un collectif
Qu’en est-il des collègues en mission chez un client, qui travaillent à 100 % pour un projet sans aucun temps dédié explicitement pour leur permettre de se « connecter » régulièrement avec leur collectif, qui se sentent « oubliés » par Capgemini et qui ont des difficultés à obtenir des réponses quand ils sollicitent leurs managers ?
Disparités des grades et des salaires
De nombreux·ses salarié‧es ne comprennent pas pourquoi après tant d’années de travail chez Capgemini ils sont toujours au grade A, et nombre d’entre eux·elles quel que soit leur grade ont un salaire quasiment bloqué. La direction avait clamé que grâce à Perform tout le monde pourrait faire valoir ses droits à une augmentation de salaire et à une évolution de grade. En réalité, même avec les « feedbacks » les plus élogieux, il n’y a aucune garantie de faire entendre ses droits et obtenir gain de cause. D’où un sentiment légitime d’injustice et le sentiment d’avoir été dupé par les promesses de son manager.
Loin de résoudre ces problèmes, la réorganisation à cette échelle et avec un tel manque de préparation risque d’en ajouter bien d’autres, comme les pertes de repères, une surcharge de travail et le stress qui va avec. Les solutions nous ne pouvons pas les attendre du côté de la direction mais de notre capacité à nous entraider et à nous organiser ensemble, quel que soit la practice auxquelles on appartient, quel que soit le profil de chacun.
Salarié‧es Capgemini, Sogeti, Altran même combat !
Les élus du CSE APPLI ont été consultés sur le projet « Apport partiel d’actifs de la branche d’activités IT France de la société Altran Technologies à la société Capgemini TS ».
Il s’agit dans une première phase du projet, de la reprise des activités (produits, contrats clients, etc). Le transfert des salarié‧es et leur intégration dans les entités de Capgemini se feront dans une deuxième phase. Pendant cette période intermédiaire, les salarié‧es concerné‧es par le transfert devront donc naviguer entre deux environnements de travail : utiliser les outils et process Capgemini en restant dans l’organisation de travail Altran. Quand on sait comment on peut galérer avec les seuls outils Capgemini, on peut imaginer la situation quand on doit constamment jongler entre deux organisations !
Pour la suite, il reste beaucoup de questions en suspens. Qu’est ce qui sera mis en œuvre pour que le transfert des salarié‧es Altran dans les Market Unit Capgemini se passe sans préjudices pour les collègues qui arrivent et pour ceux qui vont les accueillir (les services support, paie) ? Quelles seront les conséquences pour les salarié‧es qui resteront chez Altran et qui peuvent à juste titre s’inquiéter pour leurs conditions de travail et même pour leurs emplois ?
Notre expérience des nombreux transferts d’activités opérés précédemment par Capgemini nous fait craindre les mêmes difficultés auxquelles les salarié‧es ont dû faire face à chaque fois. Les élus CGT dénoncent l’irresponsabilité de la direction, son manque d’anticipation dans l’organisation de ces changements. Le transfert est déjà en cours et l’échéance du 1er avril 2022 c’est moins de 3 mois.
Comment expliquer que les effectifs des équipes en charge du support et des services paie n’ont pas été renforcés ? Comment expliquer que rien n’est prévu pour réduire la charge de travail des collègues en mission pour leur donner le temps de se familiariser avec des nouveaux outils et une nouvelle organisation ?
La direction du groupe a ses plans, elle fait des choix qui peuvent intéresser les actionnaires en déroulant une stratégie. Nous n’avons pas à accepter de subir les conséquences de ses choix et de ses décisions. En tout cas pas sans rien dire ni sans tenter de nous défendre ensemble, salarié‧es de Capgemini, Sogeti et Altran.