Au moment où Sanofi abandonne la recherche sur son vaccin à ARN messager (que pourtant l’Etat français devait acheter), il paraît intéressant de faire un point sur la recherche en France et l’argent public associé.
L’échec de la financiarisation
Cet abandon est d’abord un aveu d’échec pour Sanofi et sa financiarisation.
Depuis des années Sanofi a sacrifié des milliers d’emplois dans la recherche sur l’autel du profit à court terme.
Aujourd’hui cette multinationale est incapable de produire un vaccin.
Pourtant la production de vaccin est très lucrative et les contrats passés avec les états juteux.
C’est donc la preuve qu’une politique “court termiste” coûte finalement très cher.
L’aveu d’impuissance du gouvernement
Quant au gouvernement et à son ministre de l’économie qui osent encore parler de patriotisme économique au sujet d’une multinationale comme Sanofi, c’est un aveu d’impuissance.
Pire, il est évident que la politique de ce gouvernement (comme celle de ses prédécesseurs) est au service des grands groupes qui influent désormais directement sur l’action des états.
Combien d’argent public a reçu cette multinationale pour délocaliser, supprimer des emplois et rémunérer ses actionnaires ?
Est-ce là le rôle de la puissance publique ?
A quoi sert le Crédit Impôt Recherche ?
Le CIR garantit les marges du groupe
Ces milliards injectés au bénéfice d’intérêts privés font aujourd’hui cruellement défaut à la recherche publique qui survit dans la précarité et le manque de moyens chronique.
Capgemini participe à ce système.
Depuis des années, le groupe bénéficie de dizaines de millions d’euros d’argent public à travers le CIR.
- 2020 : pas encore communiqué
Pour quel résultat ?
Ne nous voilons pas la face : cet argent sert à amortir les “pertes” liées à l’inter-mission.
Les salarié·es en inter-mission sont affecté·es sur des projets “CIR” le temps de retourner sur des contrats facturables.
Or le groupe a besoin d’un certain volant de salarié·es en inter-mission disponibles pour être affecté·es sur des futurs contrats.
Finalement, cet argent public ne sert donc qu’à garantir les marges du groupe.
Capgemini, qui a déménagé son siège social aux Pays-Bas il y a quelques années, utilise cet argent public à des fins uniquement financières. Cela n’est ni plus ni moins qu’une subvention publique allouée à des intérêts privés.
C’est inacceptable !
Le CIR nuit à l’investissement sur le potentiel humain du groupe
Ce temps devrait plutôt être utilisé à former les collègues et à se préparer à obtenir de nouveaux marchés.
En un mot, à investir sur le potentiel humain du groupe.
Au lieu de cela, les salarié·es sont pressé·es sur des projets sans valeur ajoutée qui ne leur apportent rien.
Le CIR est donc un frein à la progression des salarié·es qui restent cloisonné·es dans des garderies financées par l’État.
Il est temps de dire stop !
La CGT Capgemini dénonce depuis des années ce détournement d’argent public.
Nous maintenons qu’un groupe qui fait des milliards de bénéfices n’a pas besoin d’argent public.
Cet argent serait plus utile dans la recherche publique.
Nous confirmons que l’inter-mission doit être un moment de formation et de valorisation des compétences.
Refusons cette hypocrisie !
Les salarié·es sont doublement perdant·es, d’une part en tant que salarié·es du groupe et d’autre part en tant que contribuables.
On voit aujourd’hui tous les dégâts que cause ce système….
Les revendications de la CGT Capgemini en matière de formation :
La CGT Capgemini réaffirme toute l’importance qu’elle accorde à la formation professionnelle..
Elle est nécessaire pour se cultiver, pour se réaliser, acquérir des compétences et permettre une évolution professionnelle dans l’entreprise.
En résumé : pour élever ses qualifications, les faire reconnaitre et rémunérer à leur juste valeur.
C’est pour cela que CGT Capgemini revendique des droits élargis débouchant sur l’évolution régulière des qualifications et de leur reconnaissance basé sur :
- Un droit à la formation continue accessible à tou·te·s sur le temps de travail et rémunéré comme tel.
- Un droit à une progressivité de carrière liant qualification initiale, ancienneté, acquisition de nouvelles qualifications et évolution de salaire.
Aussi nous revendiquons :
- que 10 % des heures travaillées collectivement soient consacrées à la formation ;
- Le maintien de l’entretien professionnel pour toutes et tous, tous les ans ou à chaque reprise d’activité. Il doit permettre de définir le projet de formation du ou de la salariée et en assurer un suivi pluriannuel ;
- Une harmonisation des pratiques et des outils dans toutes les entreprises de l’UES :
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- Transmission au RRH des demandes de formation avec une obligation d’un retour motivé dans les 30 jours. Le défaut de réponse dans le délai vaut acceptation.
- Il ne peut y avoir qu’un seul refus ou report qui doit être motivé et notifié par écrit à la-au salarié·e.
- A défaut d’un entretien professionnel annuel, ajout de rubriques spécifiques dans les formulaires CED/EDP concernant l’expression de la-du salarié·e sur ses besoins de formation et permettant le suivi pluriannuel des demandes, refus et formations suivies. Éléments à transmettre aux différents CSEE au travers des commissions formation lors des campagnes de restitutions.
- Restreindre le E-learning, privilégier les formations en présentiel qui favorisent les échanges.
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Maintien de la CFP, véritable acquis social de l’UES Capgemini :
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- Avec une réévaluation du budget à 2 % de la masse salariale
- Formations sur le temps de travail et rémunérées comme telles, quel que soit le type de formation
- Un catalogue de formations ouvert permettant tous types de formations personnelles sans liens avec les besoins de l’entreprise.
- Retour des formations hors catalogue.
- Aucun lien avec le CPF
- Pas de contrepartie financière demandée aux salarié.e.s pour les formations CFP.
- Report du budget non utilisé sur les années suivantes.
- Pas de cloisonnement des budgets quel que soit le type de formation ou domaine de formation
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- Ne peut être utilisé qu’à la demande formulée par le ou la salarié-e.
- Abondement systématique lorsque le coût de la formation est supérieur au montant inscrit sur le compte du ou de la salarié·e.
- Formations sur le temps de travail et rémunérées comme telles, quel que soit le type de formation
- Prise en charge de l’ensemble des frais et frais annexes liés à la formation lorsque le ou la salarié.e mobilise son compte pendant et hors temps de travail.