Suite à la réunion du conseil d’administration du groupe Capgemini, le 27 avril, la décision sur le versement des dividendes est tombée. La direction annonce fièrement renoncer à 29 % des dividendes. Cette baisse devrait représenter la hauteur de solidarité que Capgemini semble accepter. Même pas ! Capgemini cherche à compenser cette perte avec l’argent public, en faisant appel au chômage partiel …
En pleine « crise sanitaire » où l’urgence est à la solidarité, la direction se focalise sur une seule chose : l’argent.

Mais concrètement ça se traduit comment ?

L’économie, la production, l’enrichissement semblent les obnubiler au point de vouloir trouver à tous prix un moyen de compenser cette baisse des dividendes.
Donc Capgemini diminue de 91Millions€ les dividendes sur les 315M€ prévus pour 2020. Et justement, 91M€, c’est ce que Capgemini va demander à l’état pour le chômage partiel d’avril-mai-juin selon nos calculs.
Quel heureux hasard !

Comment la CGT a-t-elle pu obtenir tous ces chiffres ?
Tous ces chiffres sont fournis par la direction dans son obligation de transparence. Tous, sauf le montant des subventions de l’état pour le chômage partiel bien entendu.
Mais nous pouvons l’estimer car nous avons d’un côté la masse salariale annuelle et les effectifs par entité et de l’autre, nous avons le nombre de salarié·e·s concerné·e·s chaque mois par le chômage partiel.

POUR RÉSUMER : LA BAISSE DES DIVIDENDES SERA COMPENSÉE PAR LE PAIEMENT DU CHÔMAGE PARTIEL.

Et ce n’est pas tout ….
En février le groupe annonçait un rachat d’actions pour 200 M€ et en mars il le faisait. « Griller » 200M€, alors que la crise arrivait en France, on peut dire que nos dirigeants sont des visionnaires. Ils savent anticiper et être réactifs !
De plus, le groupe n’a toujours pas renoncé à son enveloppe de rachat d’actions de 850 M€. Si l’on rajoute les 224 M€ pour les dividendes , au total c’est plus d’1 milliard d’euros qui sera consacré à payer les actionnaires et soutenir le cours de l’action Capgemini.
La vie boursière continue pour ces décideurs sans scrupule qui viennent nous parler de solidarité, pour pour nous imposer du chômage partiel, des jours de congés … Bel exemple de solidarité !

Le groupe Capgemini a-t-il besoin des 91M€ d’argent public pour le chômage partiel ? Cet argent ne serait-il pas plus utile à des TPE/PME pour préserver l’emploi et le savoir-faire ?
Et n’oublions pas que chez Capgemini l’activité partielle (AP) ou chômage partiel, c’est de L’AP solidaire, et bientôt il sera vert ! Eh oui, pourquoi pas le chômage partiel « écolo » ? Ils n’ont peur de rien et surtout pas du ridicule…
Mais au fait, quel est l’utilité du chômage partiel ?
Cet argent public versé, est une aide pour éviter les plans sociaux et les suppressions d’emplois…
La direction le dit elle-même : « une crise sans précédent va arriver. » Alors quelles mesures prend-elle pour anticiper les difficultés à venir sur l’emploi ? La direction garantit-elle que l’argent pris à la collectivité permettra d’éviter les pertes d’emplois dans le groupe fin 2020 et plus tard ? Ou bien va-t-elle continuer à sécuriser ses dividendes et adapter ses effectifs à son chiffre d’affaires après l’été ?
Le chômage partiel ne doit pas être appliqué dans un groupe du CAC40 qui va continuer à verser des dividendes car cette aide est réservée aux plus fragiles…Cependant la logique reste la même : donner à Blackrock et compagnie leur dû et se servir des salarié.e.s comme variable d’ajustement. Mais maintenant c’est au nom de la solidarité.
TOUT EST BON POUR SE FAIRE DU POGNON !
Ces agissements sont contraires aux fameuses valeurs fièrement arborées par le groupe.
Si la direction était réellement solidaire ne devrait-elle pas commencer par rendre l’argent public qu’elle dérobe à l’état ?