FLASH CSE INFRA septembre 2024

CHANGEMENT DE DRH : UN NON-ÉVÈNEMENT

Le DRH de Capgemini Infra annonce son départ de l’entreprise et revendique désormais une certaine « liberté de parole ». Preuve, s’il en est, qu’il n’en disposait pas auparavant, alors qu’il a, à de nombreuses reprises ces dernières années, assuré la présidence des réunions du CSE en raison des absences répétées du directeur général. Comme n’importe quel dirigeant du groupe, il a contribué à mettre en œuvre la politique anti-sociale de Capgemini, pour le plus grand bénéfice des actionnaires, au détriment des salarié·es. Gageons que sur ce plan le changement de casting sera un non-évènement.

REPLICON : DROIT DANS LE MUR

Le flash CGT CSEC de juillet critiquait le déploiement à marche forcée sur l’UES Capgemini d’un nouvel outil de déclaration du temps de travail, du nom de Replicon. Nos collègues d’Appli en paient les pots cassés depuis cet été. Sur Infra, la mise en place, qui était prévue le 7 octobre, a été reportée en janvier 2025. Ce qui en dit long sur les problèmes rencontrés, les loupés, les bugs, etc., et confirme que ce projet n’est vraiment pas finalisé.

Un·e élu·e CGT demande que le CSE soit consulté, et pas seulement informé, sur le déploiement de Replicon, étant donné les spécificités qui existent chez Infra, sur le travail posté, les TEA, les astreintes, le temps de repos, etc. Le DRH démissionnaire se garde bien d’utiliser sa « liberté de parole » pour lui donner raison. Il déclare s’engager à ce que TOP (autre outil de déclaration du temps de travail, qui est en phase pilote sur Infra depuis… 3 ans) et les fiches navettes restent en place tant que Replicon n’aura pas repris leurs fonctionnalités : une promesse qui est valable seulement jusqu’à son départ dans quelques semaines ?

COMITÉ D’ÉVALUATION ET DE DÉVELOPPEMENT…

La direction a mis en place une session de rattrapage, après celle de mars, pour le CED (augmentations individuelles des salaires). Elle se félicite qu’en tout 45 % des salarié·es éligibles (il faut avoir un an d’ancienneté) aient été augmenté·es, avec une augmentation médiane de 3,3 %. Avec une inflation de 4,9 % en 2023, une grande majorité de salarié·es subit une baisse de pouvoir d’achat.

Magnanime, la direction explique qu’elle a intégré dans le CED le budget NAO (augmentations collectives) qui n’a pas été consommé. Du foutage de gueule, vu le montant microscopique qu’elle avait alloué pour les NAO. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles aucune organisation syndicale n’a osé cette année signer le projet d’accord présenté par la direction, et pourtant des organisations syndicales, dont nous tairons les noms, ont montré ces dernières années, qu’elles avaient le stylo toujours prêt. Le 2 septembre, l’ensemble des salarié·es a reçu une invitation à un web event pour préparer leur entretien annuel d’appréciation, « avec gratitude et objectivité » (sic). Sur l’objectivité, il y a tromperie, l’appréciation du management relève plus souvent de l’arbitraire que de l’objectivité. Sur la gratitude, c’est carrément méprisant : les salarié·es de Capgemini sont mal payé·es, peu augmenté·es et en plus iels devraient montrer de la gratitude envers leur hiérarchie et leur entreprise.

LE CSE INFRA GAVE LES MULTINATIONALES (SUITE)

Le contrat avec ProwebCE, qui gère le site du CSE Infra, avait été reconduit pour un an et pour 60 000 euros. Nous l’avions dénoncé dans le flash CGT CSE Infra d’octobre 2023, en rappelant notamment que ProwebCE est une filiale de la multinationale Edenred.

La majorité du CSE a voté cette fois un nouveau contrat avec ProwebCE pour… 50 mois et un total de plus de 260000 euros. Parmi les quelques fournisseurs contactés, il y en a un qui est 15 % moins cher : bon, il paraît que cela ne le faisait pas ! Quant au seul acteur qui existe encore dans le secteur du tourisme social et solidaire, l’ANCAV-SC, il n’a tout simplement pas été contacté : est-ce parce que c’est la dernière association « Loi 1901 » qui, avec le soutien de la CGT, réussit à proposer une offre pour toutes et tous ? De plus, la durée de ce contrat est problématique car elle engage le CSE de la prochaine mandature sur plus d’un an.

LE CSE INFRA RÉCIDIVE : SUBVENTION D’UN SPECTACLE D’EXTRÊME-DROITE

Dessin humoristique de FRAP. Retailleau, la république version… Puy du fou !
Illustration © Frap (2024)

La commission ASC (Activité Sociales et Culturelles) soumet au vote du CSE une proposition de voyages pour le 1er semestre 2025. Parmi ceux-ci, il y a le célèbre parc du Puy du Fou en Vendée.

Nous l’avions déjà dénoncé lors de la précédente mandature (cf. flash CGT CSE Infra de septembre 2022). Le spectacle du Puy du Fou comporte de nombreuses falsifications historiques et véhicule une idéologie d’extrême droite, sexiste, raciste, homophobe, etc. Le livre « Le Puy du faux. Enquête sur un parc qui déforme l’Histoire », rédigé par 4 historiens spécialistes de périodes historiques différentes, le démontre clairement. A noter que le mentor du Puy du Fou, Philippe de Villiers, figure politique d’extrême droite bien connue de la région, a par exemple soutenu la candidature de Zemmour à la dernière élection présidentielle.

Des élu·es ressortent les mêmes clichés qu’il y a 2 ans. Ce serait une demande des salarié·es. Mais comment peut-on le mesurer, il n’y a pas eu de sondage. Les salarié·es sont libres de choisir. Exact, si les salarié·es veulent aller visiter avec leurs familles le parc du Puy du Fou, c’est effectivement leur droit, mais la CGT dénonce le fait que le CSE lui fasse de la pub et le subventionne. Un CSE ne fait pas de politique. Encore raté, en subventionnant un spectacle d’extrême droite, le CSE Infra fait bien de la politique.

La commission ASC manoeuvre en faisant voter son week-end du Puy du Fou avec un séjour. La CGT demande que les weekends et le séjour soient votés séparément. Alors que la dissociation des votes est de droit dans une assemblée, la majorité CFDT-CFTC-FO-UNSA… du CSE refuse net. Comme la dernière fois, la proposition de voyage incluant le Puy du Fou passe à une voix près.

Dessin humoristique de FRAP. Retailleau, la république version… Puy du fou !

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Publié le :
23 octobre 2024