EFFECTIFS INFRA : “LA STABILISATION DE LA BAISSE”
La direction a annoncé en fanfare un grand plan de recrutement pour cette rentrée. On allait voir ce qu’on allait voir. La montagne a accouché d’une souris : en septembre, si le nombre de salarié·es arrivé·es est effectivement le plus élevé depuis janvier, le nombre de salarié·es parti·es (notamment les démissions) est aussi le plus élevé depuis janvier. Résultat : zéro. Depuis le début de l’année, cela fait 53 collègues de plus (moins de 1 % de l’effectif total). En enlevant les mutations internes, le nombre total de salarié·es Infra a carrément diminué de 367 (6 %).
La direction est beaucoup plus préoccupée par le ralentissement de la croissance observé au 2e semestre : elle prévoit une augmentation du chiffre d’affaires de seulement 1,5 à 2 % sur l’année 2023. Pas étonnant avec des effectifs en berne, malgré un TACE (taux d’activité congés exclus) plutôt élevé à 81,2 %. La direction a même avoué que, sur la région IdF, elle loupait des contrats par manque de salarié·es disponibles.
SOF QUI PEUT (SUITE)
Dans le flash CGT CSE Infra du mois dernier, nous parlions de la perte de la partie « run » du contrat SOF (Sinergie-Orano- Framatome). Pour rappel, 200 salarié·es Capgemini, sans compter les sous-traitants, sont impacté·es et le site de Cherbourg voit son avenir menacé. La CGT a envoyé une lettre ouverte à Aiman Ezzat, PDG de Capgemini, pour l’alerter sur la situation. Elle a aussi rencontré le maire de Cherbourg qui s’est engagé à écrire un courrier aux PDG de Capgemini et de SOF.
Lors du CSE extraordinaire que la CGT avait demandé, nous avions obtenu que ce point soit systématiquement mis à l’ordre du jour des réunions ordinaires du CSE. A ce CSE d’octobre, la direction nous a présenté une nouvelle version de son tableau des effectifs qui sont affectés au contrat SOF (la partie « run » qui est perdue et la partie « projet » qui est encore en discussion avec le client). Le tableau de septembre donnait un total de 337 salarié·es réparti·es sur 13 sites, avec la précision que ces 337 salarié·es n’étaient pas affecté·es à 100 % sur ce contrat.
Le tableau d’octobre donne un total de 338 ETP (Équivalent Plein Temps). A un·e élu·e CGT qui a relevé la différence, la direction a répondu sans rire qu’il y a un surcroît d’activité sur le contrat :
les collègues qui travaillent pour SOF seront sûrement enchanté·es de l’apprendre.
A la CGT, nous avons une autre explication :
La direction ne sait tout simplement pas précisément le nombre de salarié·es qui travaillent sur le contrat SOF, ce qu’elle sait compter, c’est les sous, car c’est ce qui l’intéresse, quant aux salarié·es, c’est pour elle seulement une variable d’ajustement.
EN PERIODE ELECTORALE, TOUS LES MOYENS SONT BONS POUR CERTAINES ORGANISATIONS SYNDICALES
Par exemple, le représentant CFDT de Capgemini a tenu à « remercier le bureau du CSE Infra pour sa gestion financière et éthique sur la mandature qui s’achève et qui a reçu quitus de l’administration en cette année 2023 : ZERO observation de l’URSSAF qui vaut un 20 sur 20 ! ». Est-ce utile de préciser que le bureau du CSE Infra est CFDT ?
C’est une fake news : l’URSAFF ne donne pas de quitus à un CSE. La direction le confirme. Ce qui s’est réellement passé : l’URSAFF a effectué un contrôle des comptes de l’entreprise Capgemini TS, et donc aussi par conséquence des comptes des CSE, et a ensuite adressé une lettre d’observations dans laquelle il n’y a rien sur le CSE Infra. Si l’URSAFF, lors d’un contrôle de routine, n’a rien trouvé à dire sur les comptes du CSE Infra, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas de
problèmes.
LE VRAI BILAN DES COMPTES DU CSE INFRA
Nous l’avons dénoncé à plusieurs reprises, la majorité CFDT-CFTC-FO… qui gère le CSE Infra engraisse les multinationales. Ainsi sur la mandature, près de 300 ke sont allés dans les poches de ProwebCE pour frais de logiciel et au minimum 500 k€ sont allés dans les poches de Meyclub pour la billetterie, sans compter les voyages et les séjours commandés avec Meyclub sur le site du CSE pour lesquels nous n’avons pas le montant. Pour rappel, ProwebCE et Meyclub sont des filiales de la multinationale Edenred, cotée au CAC40, présente dans 45 pays, qui affiche des profits énormes, un résultat net de 386 millions d’euros en 2022 (ce qui représente 19 % de son chiffres d’affaires, en comparaison Capgemini c’est… 7 %). Alors si, comme la CGT, vous ne voulez pas gaver les multinationales et que vous préférez l’économie sociale et solidaire, souvenez-vous en lors des prochaines élections professionnelles.
LA MAJORITE DE L’ACTUEL CSE DEPENSE LE BUDGET DU PROCHAIN CSE
Le contrat liant le CSE Infra à ProwebCE expire en février 2024, soit donc après les élections professionnelles de fin d’année. La majorité du CSE Infra a quand même décidé de prolonger ce contrat sur un an pour près de 60ke. Le futur CSE aura ainsi les pieds et poings liés avec ProwebCE et ne pourra pas changer de fournisseur avant un an.
Le bureau du CSE Infra, dont le représentant CFDT vantait la bonne gestion et l’éthique, a laissé filer les dépenses des ASC (Activités Sociales et Culturelles).
Le trésorier prévoit un déficit de l’ordre de 300 ke pour l’année 2023. En prenant en compte la trésorerie et le retour de chèques déjeuner non consommés par les salarié·es en 2022, il manquera dans les caisses environ 170 ke à la fin de l’année. La majorité du CSE voudrait par un tour de passe-passe comptable amputer de cette somme le budget 2024.
Les élu·es CFDT-CFTC-FO… actuels du CSE veulent ainsi dépenser environ 230 ke du budget 2024, alors que cela devrait être la prérogative du futur CSE issu des élections professionnelles de fin d’année. Pour eux, les élections professionnelles seraient-elles une simple formalité ? Ou bien considèrent-t-ils le CSE Infra comme leur propriété ? A nous toutes et tous de leur démontrer le contraire à partir du 9 novembre…