PERSPECTIVE 2024 : C’EST « FLAT »
La direction avait prévu une augmentation de 7,1 % du chiffre d’affaires sur Infra pour 2023. A l’arrivée, cela a été 2 %. La direction est maintenant plus prudente : elle anticipe seulement une hausse de 1,2 % pour 2024. Petite croissance donc, qui est nettement en dessous de l’évolution du marché Infra en France. L’année faste de 2022, avec une augmentation de 8,9 % du chiffre d’affaires, plus de 2 fois l’évolution du marché, paraît lointaine.
votre direction, la « profitabilité », n’est pas au rendez-vous : le taux de GOP a reculé de 1,6 points en 2023 à 7,9 %, alors que la direction avait prévu une augmentation de 1,3 points. Qu’importe, la recherche du Graal, un taux de GOP à 10 %, est maintenu pour 2024, comme pour les années précédentes : la méthode Coué ?
Si l’évolution du chiffre d’affaires est positive, les effectifs reculent. Le nombre de salarié·es Infra a baissé de 0,4 % en 2023, et même de 7,3 % (442 salarié·es en moins !) hors mutations internes au groupe. Pour l’année 2024, la prévision est « flat » : en d’autres termes, le nombre de salarié·es Infra pourrait descendre audessous des 6 000. L’année faste de 2022, avec +14,3 % au total de croissance des effectifs (757 salarié·es !), et tout de même +3,6 % hors mutations, paraît lointaine. La direction a refusé de fournir les chiffres des effectifs offshore, gageons que eux, ils ont augmenté.
Début 2023, la direction claironnait que Capgemini allait devenir « l’entreprise de référence sur le marché français » en matière de cybersécurité.
C’est mal barré. L’année faste de 2022, avec l’intégration de 525 collègues venant du périmètre Appli (ESEC) et un chiffre d’affaires en hausse de 15 % par rapport à 2021, paraît lointaine. Le pôle cybersécurité d’Infra a réalisé en 2023 un chiffre d’affaire en baisse de près de 20 % par rapport à celui de 2022.
Quant au nombre de salarié·es, il était d’environ 800 en 2022, il est aujourd’hui en réalité de l’ordre de 600 selon un rapport d’expertise, loin des 950 affichés par la direction dans son document sur les orientations stratégiques 2024. La principale raison de cette diminution de 25 % des effectifs en cybersécurité est connue : la politique salariale de l’entreprise, illustrée par les propositions ridicules de la direction lors des récentes NAO.
Le refus de la direction d’augmenter les salaires de ses consultant·es entraîne des départs massifs, a fortiori dans un secteur en forte tension comme la cybersécurité.
LA FERMETURE DE SITES CLIENT : RIEN À VOIR AVEC LA FERMETURE DE SITES CAPGEMINI
La direction a présenté un long tableau listant les fermetures de sites clients tout au long de l’année.
Elle va, comme les années précédentes, faire pression sur les salarié·es pour qu’iels prennent des congés payés pendant la période de fermeture du site client pour lequel iels travaillent.
Rappelons que c’est illégal. Le ou la salarié·e peut prendre des congés payés si iel le souhaite, mais iel peut aussi être en inter-mission, se former, etc.
RÉORG INTERNE : UNE DE PLUS
La direction souhaite muter au 1er avril 2024 337 salarié·es, soit 60 % des effectifs de la sousdivision C&E (Cloud and Edge) qui fait partie de la division P&C (Project and Consulting), vers la division MS (Managed Services). Leur principal tort, c’est de ne pas rapporter suffisamment de bénéfices, la profitabilité de C&E étant inférieure de 2,5 points à celle de tout l’Infra.
Comment l’arrivée de ces collègues dans MS pourrait entraîner une hausse énorme de leur taux d’activité, de 78 % mesuré en 2023 à 84 % prévu pour 2024 ? La direction explique que MS a une meilleure organisation pour placer de l’assistance technique : à voir. Ce qui est sûr, c’est que ces collègues, en intégrant une énorme structure de plus de 4 000 salarié·es, vont changer d’équipe de travail, changer de manager, etc., avec tous les effets déstabilisants et les RPS (risques psycho-sociaux) que cela peut engendrer. Par quel coup de baguette magique leur départ pourrait provoquer une hausse énorme de la profitabilité de ce qui va rester de C&E, de 5,4 % réalisé en 2023 à 9,5 % prévu en 2024 ? Ce, alors que la direction reconnaît que la profitabilité de C&E est durablement plombée par un contrat qui fait perdre de l’argent. La méthode Coué sans doute (voir ci-dessus).
La dernière réorg interne d’Infra date du 1er janvier 2022 : à l’époque les 2 divisions LMS (Local MS) et GMS (Global MS) avaient été fusionnées dans une seule division, MS, tandis que 20 % des salarié·es de LMS étaient transféré·es dans C&E. Environ 1/3 d’entre elles et eux va effectuer le chemin inverse et revenir dans MS. La direction nous explique sans rire que ce n’était pas une erreur de sa part, mais que c’est la faute du marché qui a évolué…
LES MAUVAIS COMPTES DU CSE INFRA
Nous l’évoquions déjà dans le flash CGT CSE Infra de décembre 2023, le budget 2023 des ASC (Activités Sociales et Culturelles) du CSE s’est soldé par un déficit imposant, chiffré à plus de 520k€ par l’expert-comptable. Le compte ASC ayant des fonds propres d’un peu plus de 300k€, le trou s’élève finalement donc à un peu plus de 200k€. Ce trou devrait être logiquement comblé par le budget ASC 2024. Or, dans le budget prévisionnel ASC 2024 que le trésorier a présenté, et fait voter, au CSE le mois dernier, il n’y a aucune mention de cela. Il est quand même curieux que le budget 2024 soit voté avant la validation des comptes du budget 2023. Quoi qu’il en soit, nous en parlions dans le flash CGT CSE Infra de février 2024, les salarié·es vont devoir se serrer la ceinture en 2024 sur les ASC et bénéfieront de beaucoup moins de subventions sur les chèques vacances, les voyages, les loisirs, la billetterie, etc.