FLASH CSE INFRA AVRIL 2023

Capgemini, une machine à profit

Cela ne vous a sans doute pas échappé, le groupe Capgemini a affiché « une nouvelle performance record »
pour l’année 2022, avec un chiffre d’affaires en progression de 21,1 % par rapport à 2021 et un résultat net
en hausse de… 34 %.

Le périmètre Infra suit la même tendance. Le chiffre d’affaires sur Infra a progressé de 8,9 % en 2022 et le
fameux taux de GOP, qui mesure la « profitabilité », a augmenté de 0,8 points, à 9,5 %. L’objectif pour 2023
est une progression de 7,1 % du chiffre d’affaires et une hausse du taux de GOP de 1,3 points, ce qui
permettrait de passer la barre fatidique des 10 %.
Une perte de pouvoir d’achat pour une grande majorité de salarié·es.

La direction a présenté les résultats des CED, traduisez augmentations salariales individuelles, sur Infra pour
cette année. Et elle s’est auto-congratulée, 57 % des salarié·es Infra sont augmenté·es et le montant total des
augmentations représente 3,1 % de la masse salariale, un « record » a-t-elle dit ! C’est certes moins pire que
l’année dernière, ou 40 % des salarié·es avaient été augmenté·es et où le montant total des augmentations
individuelles avait représenté 2 % de la masse salariale.

Mais d’une part, c’est à comparer avec les résultats économiques « record  » de Capgemini (voir ci-dessus).
Et comme d’habitude, ceux-ci profitent aux actionnaires : le dividende par action va passer de 2,4 à 3,25
euros, soit une hausse de… 35 %. On est loin des 3,1 % d’augmentation de la masse salariale !
D’autre part, l’inflation est elle aussi à un niveau « record » : selon la Banque de France, elle a atteint 5,6 %
en 2022 et pourrait encore s’élever à 5,4 % en 2023. Selon les chiffres donnés par la direction, l’augmentation
salariale individuelle médiane est de 4,5 %, elle est donc inférieure à l’inflation. En ajoutant aux 43 % de
salarié·es qui ne sont pas augmenté·es, la moitié des 57 % de salarié·es qui sont augmenté·es, on arrive à ce
constat terrible : à cause de la politique salariale de la direction, plus de 70 % des salarié·es Infra
subissent une perte de pouvoir d’achat.

Des effectifs qui stagnent

La direction de Capgemini Infra s’enorgueillit d’avoir atteint son objectif de 1 400 recrutements en 2022. Mais,
notamment à cause de sa politique salariale (voir ci-dessus), elle se montre incapable de garder les salarié·es
qui ont acquis de l’expérience : il y a environ 2 fois plus de départs de salarié·es que d’arrivées pour les
grades B et C. Résultat, le nombre des salarié·es Infra n’a augmenté que de 186 en 2022, à comparer aux
1 400 salarié·es embauché·es. Par contre les effectifs « offshore » (Inde, Pologne, Roumanie, etc.) de la GBL
Infra ont bondi de 21,5 %.
La direction de Capgemini Infra se fixe l’objectif de 1 300 recrutements pour 2023. Les mêmes causes
produisant les mêmes effets, il y a fort à parier que le nombre des salarié·es Infra, hors mutations internes au
groupe, variera peu en 2023. Au 1er trimestre 2023, les effectifs ont même régressé.

« Global Talent Disappointment » chez Infra

Dans le flash CGT CSEC de janvier 2023, nous vous parlions du projet de refonte à l’échelle mondiale des process de « staffing » chez Capgemini. La direction a pompeusement appelé son projet « Global Talent Deployment » (GTD), que nous avions ironiquement traduit par « Global Talent Disappointment », car il
comporte beaucoup d’inconnues et pose beaucoup de problèmes, pour les salarié·es.
Lors de la présentation en CSE Infra, on aurait pu s’attendre à ce que la direction fasse un plan détaillé de la mise en œuvre sur ce périmètre. Encore raté ! Nous avons eu droit à une information très vague et très générale, comme si la direction ne savait pas où elle allait.

Quel est le planning de déploiement de GTD sur Infra ? La direction répond que ce sera en même temps sur  l’ensemble du périmètre mais ne sait pas précisément quand, entre mai et… octobre. Les salarié·es pourront-ielles avoir accès aux missions disponibles de façon à pouvoir se positionner sur celles qui les intéressent ?La direction répond qu’elle ne sait pas si cette fonctionnalité, qui est présente dans le nouvel outil, Whoz, sera implémentée sur Infra. Les salarié·es devront-ielles ressaisir manuellement leur CV dans Whoz, comme  ielles   ont dû le faire il y a moins de 2 ans lors du passage de 456CV à R2D2 ? La direction répond par la langue de bois, comme quoi elle s’efforce de maximiser l’automaticité de la migration des données…

Les assistant·es seront-ielles obligé·es de rentrer manuellement dans Whoz les absences pour congé ou pour formation des salarié·es, comme c’est le cas actuellement dans R2D2 ? Même réponse que précédemment, comme si les assistant·es n’avaient pas mieux à faire et surtout n’avaient que cela à faire…
Ne soyons pas injustes, la direction a répondu précisément à certaines de nos questions. Non, Whoz ne tient pas compte, pour affecter une mission à un·e salarié·e, du périmètre de déplacement qui figure dans son contrat de travail : cela n’est certes pas surprenant puisque ce nouvel outil est censé favoriser le cross-staffing !
Non, il n’existe pas de procédure de recours si un·e salarié·e conteste la note de maîtrise, de 0 à 5,  qui est calculé automatiquement par Whoz, pour chacune de ses compétences. Combien de « staffing managers » (celles et ceux qui sont en charge du « staffing ») la direction a-t-elle prévu sur Infra ?
En tout et pour tout 22, soit 1 pour plus de 270 salarié·es CSS : rappelons que, dans son rapport, le cabinet d’expertise mandaté par le CSEC, avait alerté sur la charge de travail des « staffing managers », notamment pendant les phases de déploiement et de montée en charge du nouvel outil.
Conclusion, encore un projet de la direction qui va avoir pour conséquence une dégradation des conditions de travail des salarié·es.

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Publié le :
24 mai 2023
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