Bonjour ! Expédition des affaires courantes et au revoir ! Le CSEE du mois dernier a été expédié tambour battant. Bien que quelques échanges intéressants aient été lancés sur le mal-être de certain·es travailleur·ses suite à la réorganisation de la GBL, le secrétaire y a rapidement mis fin en précisant que nous aurions l’occasion d’y revenir. Même si c’est vrai, est-il judicieux de laisser des salarié·es durant un mois supplémentaire en situation anxiogène ? Rien ne justifiait une telle hâte mais nous profitons de cette tribune pour développer quelques points…
The Magic foggy cloud of ER&D management
Alors que nombre de collègues ignorent à quelle entité Capgemini iels sont rattaché·es, nous évoluons dans des practises et disciplines croisées avec des BU faisant de nous des pions tributaires de plusieurs hiérarchies. Pour exemple nos assistantes sont dédiées à des périmètres qui n’ont rien à voir avec nos RH. Activités, centres de coûts, métiers, clients… Tout est bon dans l’embrouille.
La direction affirme que : « les practices et de sub-practices communes aux entités juridiques Altran et ER&D doivent créer des synergies de fonctionnement. » De biens belles intentions qui se sont déjà traduites par la réception de mail en anglais pour des réunions “Manufacturing & Process Engineering”. Après un peu de temps, on réalise que, l’expéditeur n’a rien à voir avec notre discipline, qu’on a perdu du temps, de la concentration et de l’énergie à comprendre qu’on s’est fait polluer. Alors fatalement, pour éviter que cela ne se reproduise ces mails seront classés indésirables ou iront dans la corbeille. Pour beaucoup d’entre nous cette réorganisation a entraîné le renouvellement du management de proximité comme par exemple des RH inconnu(e)s localisé(e)s dans ce qu’on pourrait appeler « un cloud ». Des RH qui viendront nous rencontrer sur site selon un agenda « cloudien ». Et aux 4 coins « de ce joli cloud », soyons convaincus que nous devrions trouver des réponses.
En attendant, la direction soutient que nous ne sommes pas Altran, que nous restons ERD mais qu’effectivement nos adresses et nos CV ont déjà été transmis à Altran parce qu’ils en ont besoin… Ainsi, Altran qui ne fait aucunement partie de l’UES Capgemini a posé ses jalons pour faire son marché chez nous. Alors quand elle disait : « Pas d’impact ! » et qu’au final nous héritons de : plus de responsables, plus de sollicitations, plus d’inconnues, plus de tâches et que nos managers censés clarifier les choses sont tout aussi perdus ;
Il semblerait que la direction nous l’ait mise à l’envers… Aujourd’hui au-delà des départs c’est de souffrance dont nous devons parler.
Pour ce type de questionnement pourtant clair, simple, factuel, jugez de la pertinence des retours : « il faut se tourner vers le manager » qui bien souvent ne sait pas et se risque parfois à répondre : « Il n’y a pas de question à se poser puisque tous les projets sont Altran et Cappgemini » … Débrouille-toi avec ça, la ésorganisation fonctionne à plein régime. Il y a un constat, cette réorganisation est extrêmement anxiogène et des personnes sont en grande souffrance. Même des CM, tous frais tous neufs, songent à décrocher. Argumenter que ces problèmes d’organisation sont inhérents à la mise en place, c’est reconnaître l’existence d’une souffrance sans y répondre. Pourtant faut-il rappeler que la santé des travailleurses est une obligation légale de tout employeur ?
Pour exemple, il y a des assistantes concernées par des changements de périmètres entraînant une modification conséquente de leur charge de travail.
Jugez de la pénibilité de leur situation :
- Directives ordonnées au niveau national vers des liens inadaptés
- Pas de liste des salarié·es du périmètre
- Retrouver salarié·es s’apparente au jeu de piste
- Pas de responsable défini
- Manque anormal d’accompagnement
- Chaîne managériale erronée
- Rôle pas clair
- Augmentation du nb de personnes à assister
- Récupération de personnel d’autres assistantes qui n’interviennent plus
- Extension à des salarié·es sur des sites méconnus…
Mais d’autres salarié·es s’interrogent aussi :
- Comment sait-on si le projet est Altran ou Cap ?
- Comment connait-on le nom du responsable ?
- Comment obtient-on le code pointage de l’activité ?
CAPGEMINI BIENTÔT MATRIX ?
Dépassé le brouillard organisationnel, dépassé le cloud et sa nébuleuse organisationnelle, dépassés les objets connectés, aujourd’hui l’IA n’attendra pas la prochaine génération pour révolutionner nos vies…
A la CGT nous raisonnons sur une équation simple :
Alors que le Grand Capital utilise la même équation sous une autre forme * :
Obstinée à vouloir faire disparaître le petit « b », la direction a d’ores et déjà sauté sur l’aubaine de l’IA pour réduire à zéro certains métiers. Dans une communication récente, Capgemini s’appuie sur la GenAI pour :
« construire un outil de génération automatique de code, l’appliquer sur un projet, et en faire un projet de CIR (Crédit Impôt Recherche) ».
Ainsi, subventionné par l’argent de nos impôts (CIR), Capgemini entend remplacer ses développeurs par des prompts bien léchés sur l’IA.
Les contributeurs viendraient ainsi alimenter une Matrix pour débrancher certains collègues. En poussant le raisonnement, pourquoi s’arrêter là ? Nous avons remarqué que de nombreux responsables ou RH sont le porte-voix des actionnaires dont les réponses semblent issues d’un organigramme somme toute assez simpliste. Mon travail ? => Très bon ! Une augmentation ? => Pas possible ! Alors pourquoi s’embarrasser de personnes pour ce genre de tâches ?
Ainsi, on voit se dessiner l’avenir chez Capgemini. Nos responsables déjà invisibilisés par messagerie ou par teams ont déjà perdu l’image, demain pourquoi ne serait-ce pas un avatar qui viendra répondre à nos interrogations. Nous ne sommes pas dans « Second Life » ou quelqu’autre virtualité parallèle, cette hypothèse a déjà dépassé le stade de la réflexion. Si cette perspective vous alarme, tant mieux, vous êtes sensible à des valeurs de solidarité humaine comme la CGT.
* : C’est paré des œillères d’un endoctrinement à cette idéologie que le directeur financier lors des dernières NAO salariales tendait à dire qu’à la CGT nous ne comprenions rien à la finance. Ce à quoi la CGT lui répond « Vous, monsieur, vous ne comprenez rien à la vie ! »