Ce CSE Infra du 25 septembre est amené à se prononcer sur le nouveau référentiel métiers que veut imposer la direction de Capgemini.
D’abord, et cela a déjà été signalé aux CSE précédents, l’intitulé du point à l’ordre du jour est erroné. Il ne peut pas s’agir d’une « consultation sur le nouveau Référentiel Métiers de la GBL CIS » puisque le document de la direction ne porte que sur la population CSS, et pas sur l’ensemble des salarié.e.s Capgemini Infra.
Ensuite la consultation proposée aujourd’hui est illégale. En effet comme l’ont déjà expliqué les élu.e.s CGT à plusieurs reprises, le recours à une expertise impose des délais. L’article R2315-47 du code du travail stipule : « L’expert remet son rapport au plus tard quinze jours avant l’expiration des délais de consultation du comité social et économique ». Le cabinet d’expertise Sextant n’a pas remis son rapport final dans le délai imparti. Passer en force aujourd’hui serait constitutif d’un délit d’entrave.
De plus, ce projet de la direction n’est pas finalisé, ce que souligne le rapport d’expertise dans son préambule : « Nous tenons à souligner que l’élaboration du référentiel métiers n’était pas achevée au début du processus d’information consultation et que celle-ci était toujours en cours au moment de la remise de notre rapport. Le processus d’information-consultation du CSE relatif à l’introduction du nouveau référentiel métiers a manifestement été enclenché trop tôt par rapport à l’état d’avancement de ce projet ».
De plus, ce projet de nouvelle cartographie n’est absolument pas adapté au contexte professionnel français. Ainsi, la direction France de Capgemini n‘a-t-elle pas pris la peine de traduire entièrement en français ce projet monde. En outre, elle n’a pas établi de correspondance avec le référentiel métiers de la convention collective BETIC.
De plus, ce projet de la direction est inutilement complexe. Par exemple, le rapport d’expertise indique qu’un métier (un « rôle » dans le jargon Capgemini) peut comporter jusqu’à 20 « missions », que le nombre total de « compétences » recensées dans cette nouvelle cartographie atteint presque les 400…
Enfin, ce projet de la direction est incohérent. Ainsi, le rapport d’expertise souligne que des « compétences » similaires sont souvent formulées de manière vague et difficilement mesurable, et de plus différente d’un métier ou d’un grade à un autre, et que, à l’intérieur d’un même métier, ces « compétences » peuvent être contradictoires, selon les rubriques de la fiche métier et selon les niveaux de « compétence ».
Ce nouveau référentiel métiers ne contribuera pas à un rapprochement avec l’activité réelle des salarié.e.s. Son introduction à marche forcée par la direction, qui veut le mettre en œuvre lors de la campagne des EDP (Entretiens de Développement Professionnel) du mois d’octobre 2020, ne va manquer d’accroître la souffrance au travail des salarié.e.s de Capgemini Infra. Or la souffrance au travail des salarié.e.s est déjà forte en cette période de crise économique liée au covid-19, où la direction multiplie les pressions sur les salarié.e.s et les menaces sur l’emploi pour sauver ses profits.
En fonction de tout ce qui a été dit précédemment, nous exigeons le report de l’application de ce projet de nouveau référentiel métiers, qui est bâclé, pas fini, incohérent, inadapté. Nous demandons qu’il soit revu et corrigé dans le sens des intérêts des salarié.e.s.