LA PRÉCARITÉ INVISIBLE AUX PORTES DE CAPGEMINI

Des salariées subissent des conditions de travail et une précarité à peine imaginables dans le monde merveilleux de Capgemini. Ces salariées nous les croisons tous les jours. Ce sont les personnels d’accueil de nos sites Capgemini.

Capgemini sous-traite la gestion de ce personnel à ISS, qui lui-même sous-traite à un prestataire : Charlestown.

Une précarité inacceptable ! Pourquoi un tel montage ? Bien évidemment dans le but de faire des économies.

De fait, parce que ces salariées placées comme hôtesses d’accueil font un travail d’assistante de gestion : créations de badges en lien direct avec les Moyens Généraux, procédure Chronopost pour expédition des PC au service IT, gestion du matériel bureautique et vidéo, gestion des réunions, traitement des interventions, etc… Et pour connaitre toutes ces procédures, on leur laisse à peine quelques jours avec un binôme.

QUANT AUX CONDITIONS DE TRAVAIL, ELLES SONT D’UN AUTRE TEMPS :

• Placement en multi sites entre le matin et l’après-midi donc des semaines à 45 heures
• Pas de badge même pour accéder aux multi-sites car c’est un « privilège » d’être affectée à un seul site.
• Des mini remplacements pour faire le “bouche trou” sur les sites Capgemini
• Pointages comme à l’usine
• Exigence de tenues vestimentaires (et le reste, coiffure, maquillage..) normalement délivrées par l’employeur, mais qui ne sont jamais fournies.
• Pas ou peu de visites ou de communication directe sur les sites de la part des responsables pour voir si tout va bien
• Salaire versé soit le 11 du mois, soit en deux fois : 80 % en fin de mois et 20 % le 11 du mois suivant !
• Pas le droit de s’absenter de l’accueil pour pauses « techniques » ou café. Pas le temps de déjeuner (il faut venir plus tôt pour la passation des infos).
• Des responsables ISS qui les maltraitent verbalement et qui font preuve d’une absence totale de considération…il faut dire que pour ces responsables le mot « syndicat » n’a pas sa place dans les services qu’ils gèrent.

Nous savons désormais que les salarié·es de Capgemini porteront un regard tout autre sur nos collègues à l’accueil.

Car la première des victoires est de sortir de l’invisibilité…

Toujours plus de précarité pour que Capgemini réalise des économies sur les dos des salariées

Et les salariées n’ont pas d’autre choix que d’accepter cela sans rien dire, pour espérer avoir un poste fixe ou des conditions moins précaires. Bien évidemment c’est l’inverse qui se produit puisque les responsables abusent de cette faiblesse.

Ainsi, une salariée qui n’a pas été gardée au terme de sa période d’essai a ensuite été contactée au jour le jour pour des remplacements : sms à 6h du matin pour aller travailler à 8h30, appel en matinée pour l’aprèsmidi…

C’est ainsi que pour le même mois elle cumulait jusqu’à 9 bulletins de paie dont la somme totale n’atteignait même pas 600 euros ! Que ces salariées soient étudiantes ou mères célibataires peu importe !

Toujours plus de précarité pour que Capgemini réalise des économies sur les dos des salariées Tout cela bien entendu sous les yeux de la direction de Capgemini qui a instauré ce système pour son profit.

La direction de Capgemini a pris la décision d’arrêter la sous-traitance avec Charlestown pour travailler avec Penelope : officiellement pour manque de professionnalisme et de sérieux (turn over trop important). Mais surtout la prestation est moins chère qu’avec l’ancien prestataire. Et donc Penelope, le nouveau sous-traitant, a placé ses propres Hôtesses d’Accueil chez CAPGEMINI.

Toutes les Hôtesses récemment recrutées par Charlestown pour Capgemini ont été licenciées. Enfin nous apprenons en CSEE qu’ISS compte se désengager de ses activités en France en dehors des grands comptes…A quand un désengagement total ?

La CGT Capgemini suivra de très près tout cela lors de prochains CSEs.

Nous disons que ces salariées n’ont pas à faire les frais de la cupidité de la direction de Capgemini (et de ces intermédiaires). La direction de Capgemini est responsable de cette situation et de toutes ces dérives.

La CGT dénonce ces montages et revendique que le personnel qui travaille sur les sites Capgemini soit embauché directement par Capgemini et puisse travailler dans des conditions moins précaires.

Parce que donneurs d’ordres ou sous-traitants, nous faisons partie de la même communauté de travail et qu’il est dans l’Adn de la CGT de s’adresser à tous les salarié·es quelles que soient les organisations du travail mises en place par les directions.