Déclaration CGT sur le déconfinement

Le 3 mai 2020, le gouvernement publiait « le protocole national de déconfinement pour les entreprises ». Sans surprise, ce dernier ne contient aucune mesure contraignante pour les entreprises, au détriment de la santé, de la sécurité, et du… pouvoir d’achat des salarié.e.s. Par exemple :

• la surface minimale par salarié.e est fixée à… 4 m2

Une telle surface permet tout juste une distance physique de 1m entre personnes, alors que plusieurs études montrent qu’une distanciation d’1m n’est pas suffisante sur un long laps de temps. Rappelons que la recommandation Afnor X NF35-102 datant de 1998, donc bien avant la pandémie actuelle, est de 10 m2 au minimum.

• le port du masque n’est pas obligatoire

Pourtant, l’OMS recommande le port systématique d’un masque de protection dans les lieux publics. En France, ont pris position en ce sens l’académie de médecine, et même le conseil scientifique nommé par Macron. Le gouvernement a voulu ainsi faire faire l’économie d’achat de masques aux entreprises.

• pas de test de dépistage

Il est évident qu’une entreprise ne peut pas procéder elle-même à des tests de dépistage, d’une part parce que ceux-ci doivent être effectués par des professionnels formés et d’autre part parce que cela porterait atteinte au secret médical auquel ont droit les salarié.e.s. Par contre, le gouvernement aurait pu imposer que tout.e salarié.e qui travaille dans les locaux d’une entreprise soit testé.e régulièrement par un organisme agréé et que le coût financier en soit supporté par son employeur. Il n’en est malheureusement rien.

Le 7 mai, Capgemini a diffusé auprès de ses salarié.e.s un « guide de retour sur site ». Ce dernier contient quelques progrès par rapport aux règles fixées par le gouvernement, par exemple une distanciation de 2 m entre salarié.e.s et le port obligatoire du masque. Mais bon, le « protocole de déconfinement » gouvernemental étant tellement laxiste, il n’y a pas vraiment de quoi se réjouir. Et puis il faudra vérifier dans la pratique que les quelques mesures préconisées par Capgemini sont bien appliquées sur les sites de l’entreprise et sur les sites clients. Les procédures de DGI (Danger Grave et Imminent) déclenchées par le syndicat CGT Capgemini dès le 16 mars pourraient être bien utiles pour cela, malgré l’obstruction de la direction.

Ceci dit, il y a un certain nombre de problèmes liés au déconfinement, dont certains ont été posés depuis un certain temps par les élu.e.s CGT. Par exemple :

• sur le chômage partiel

La CGT Capgemini l’a dénoncé, il est scandaleux que Capgemini détourne ainsi de l’argent public qui aurait été bien plus utile à des petites entreprises menacées de faillite avec la crise du covid-19, alors que l’entreprise affiche des résultats excellents depuis des années. Il est encore plus scandaleux que Capgemini fasse du chantage aux salarié.e.s qu’elle a mis.e.s au chômage partiel sur le maintien de leur salaire. Capgemini a largement les moyens financiers de continuer à payer à 100 % de leur salaire ses salarié.e.s qui sont en inactivité temporaire du fait de la crise du covid-19.

• sur le télétravail

Le télétravail est la norme pour les salarié.e.s qui le souhaitent. Dans les métiers du numérique, cela devrait être encore plus une évidence, tout en tenant compte des RPS (risques psychosociaux) qu’il peut engendrer.
La CGT Capgemini exige que l’indemnité prévue par l’accord d’entreprise sur le télétravail de 2005 et qui permet de couvrir les frais de connexion au réseau soit payée à tou.te.s les salarié.e.s qui sont en télétravail depuis le 17 mars 2020, à hauteur de 50,00 € par mois pour 5 jours de télétravail par semaine.
La CGT Capgemini demande la ré-ouverture d’une négociation sur le télétravail pour en améliorer les conditions d’exercice pour les salarié.e.s dans la situation sanitaire nouvelle créée par la pandémie du covid-19, situation qui risque de durer.
La CGT Capgemini rappelle que la garde d’enfants ou le chômage partiel sont incompatibles avec le télétravail.

• sur le travail sur site

Les salarié.e.s qui sont contraint.e.s par l’employeur à venir travailler sur les sites Capgemini ou sur les sites clients, ou qui demandent à revenir sur leurs lieux de travail, doivent avoir à disposition du matériel médical en quantité suffisante, notamment du gel hydro-alcoolique et des masques de protection fiables.
Celles et ceux qui préfèrent se déplacer avec leur véhicule personnel doivent bénéficier automatiquement du remboursement de leurs indemnités kilométriques.
Celles et ceux qui préfèrent ou qui sont obligé.e.s d’emprunter les transports en commun doivent être automatiquement pourvus d’au moins 2 masques de protection supplémentaires pour l’aller et le retour.
Celles et ceux qui demandent un test de dépistage doivent pouvoir l’effectuer gratuitement.
Celles et ceux qui estiment qu’il y a des risques pour leur santé doivent pouvoir faire usage inconditionnellement de leur droit de retrait avec maintien intégral de leur salaire.

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Publié le :
4 juin 2020