Le 28 avril dernier le groupe Capgemini communiquait fièrement sur les mesures qu’elle prenait par « solidarité » et en particulier sur la baisse de dividende qui sera proposée aux actionnaires : 1,35 euro par action au lieu de 1,9 euro. Cet « effort » sur les dividendes sera d’environ 91M€. Or, par une curieuse coïncidence, 91M€ c’est environ ce que le groupe va percevoir de l’état par le dispositif du chômage partiel sur les mois d’avril mai juin (voir notre communication par ailleurs) Il est vrai que le groupe Capgemini, cette petite PME cotée au CAC40, est en difficulté du fait de la crise du Covid et a besoin de cet argent public : les caisses sont pleines, même après le rachat au prix fort d’Altran et de ses dettes ! Le groupe s’est même permis de détruire pour 200M€ d’actions pour faire monter le cours de l’action en février mars alors que la crise arrivait en France. La direction n’a toujours pas renoncé non plus à l’enveloppe de 850M€ prévue pour le rachat d’actions.
Au total entre dividendes et rachat d’actions, c’est plus d’un milliard d’euros de réserve qui va partir en fumée. Pourtant ce cash ne serait-il pas plus utile pour traverser la crise économique qui se profile ainsi que celle de la filière aéronautique qui vont fortement impacter le groupe et sa dernière acquisition : Altran ?
Voilà ce qu’est donc la solidarité selon le groupe Capgemini : récupérer de l’argent public pour compenser sa baisse de dividende. C’est tout simplement honteux. La direction devrait rendre cet argent public qu’elle dérobe aux citoyen·ne·s ! Et le gouvernement doit légiférer pour interdire tout chômage partiel aux entreprises qui ne renoncent pas à la totalité de leurs dividendes. Car cela en dit long sur l’autorité du ministre de l’économie. On voit bien ce que fait la direction de Capgemini de ses vœux pieux. A moins que ce ne soit tout simplement de la complaisance….
Pour les salarié·e·s et la population, par contre, le gouvernement n’hésite pas à légiférer par ordonnances. Directions et gouvernement, ce sont les mêmes qui, la larme à l’œil et le ton grave, vont justifier les reculs sociaux qu’ils vont imposer par ordonnance aux salarié·e·s du fait de la crise qui arrive à grands pas.
Est-ce donc cela la solidarité selon les puissants ?