Capgemini vous souhaite une belle et heureuse année 2025, avec son lot de nouveautés !
On espère que tout le monde est bien accroché, car une fois de plus, ça va secouer.
P(as) M(anagers)
Par des mails laconiques adressés au personnel et publipostés, Capgemini vous a informé par le biais de votre nouveau·lle manager que les Carrière Manager (CM) disparaissait, et qu’iels étaient remplacé·es par des People Manager (PM).
Devenez manager ou comptable !
Ces PM récupèrent une partie du travail alors effectué par les managers sur projet, et par les People Unit Manager (PUM) : iels doivent valider les congés, s’assurer que le CV de leurs filleul·les sont à jour, être le relais pour toutes les questions managériales et liées à leur carrière, et encore bien d’autres tâches… Enfin, on maîtrise peu le contour de la fiche de poste, tant c’est flou pour le moment !
Les PM n’ont pas de temps de formation dédié à ces nouvelles tâches sans que la direction ne laisse la possibilité de les refuser sans conséquences le cas échéant. En gros ; la direction leur a en plus ajouté des objectifs supplémentaires dans leur propre évolution professionnelle.
Consultantes et consultants spécialisé·es sur un domaine technique un jour, manager le lendemain sans aucune qualification. La CGT Capgemini a, pour sa part, toujours dénoncé de telles méthodes.
Aucune revalorisation salariale ou promotion n’est prévue pour cette prise de poste. Et bien entendu également, les PM n’ont aucun code d’affectation pour absorber leur nouvelle charge de travail.
Une réorg pour les déstabiliser tous·tes
Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, cette réorganisation est accompagnée d’une modification/suppression des People Unit Manager (PUM). Peut-être connaissiez-vous vos managers de proximité, désormais, c’est du passé ! On passe dans un système ubuesque dans lequel, non content de supprimer pratiquement tout lien existant (changement de DRH, de RRH, de Staffing Manager, d’assistant·e de PU, etc. ), la direction met en lien des personnes qui devront essayer de créer à nouveau une proximité.
Lien de proximité qui sera tout relatif, puisque géographiquement elle disparaît totalement. Vos managers sont à Paris, à Rennes, à Nantes ou à Toulouse, que vous soyez basé·e à Lyon, Strasbourg ou Mérignac. Et vice et versa.
Nos futurs liens avec Capgemini se feront à distance absolument. Il ne sera plus possible d’aller toquer à une porte pour obtenir de l’aide.
Quand on voit à quel point la pression du management pour revenir sur site est de plus en plus importante, on se rend bien compte à quel point cette réorganisation est obsolète avant même sa mise en place.
Replicon … répliquons !
Vous aviez passé du temps à construire une relation de confiance avec votre PUM ou votre assistant·e, pendant des années ? Vous n’avez plus qu’à tout recommencer.
Cela donne l’impression que tout est fait chez Capgemini pour que les salarié·es ne se sentent pas en confiance, et prennent la porte d’elleux-même (quand ce n’est pas la direction qui les y pousse, via des ruptures conventionnelles que nous dénonçons dans un autre article ou via des entretiens disciplinaires dès qu’un·e salarié·e a l’audace de refuser les conditions d’une mission !).
Tout, oui, tout, car cette réorganisation est également accompagnée d’une solution logicielle déployée au niveau du groupe : Replicon !
Nos collègues sur APPS avaient déjà eu la chance d’en bénéficier depuis juillet 2024, avec des bugs par centaines, des compteurs de congés totalement buggés, et des difficultés à récupérer des codes projets.
Replicon a été déployé le lundi 20/01, soit doublement en retard par rapport au calendrier envisagé. Et bien entendu, il a fallu saisir plusieurs semaines en un temps record, dès la mise en place.
Le tout avec un nouvel outil, complètement saturé, et des infos qui manquent. Des élu·es au CSE ont demandé une période de grâce pour la saisie des temps : la direction a répondu qu’une semaine c’était bien assez !
Et nouvelle fonctionnalité, il faut “pointer” notre temps de travail. Avec ce nouvel outil de contrôle, Capgemini se met en conformité avec la loi Française : l’entreprise est responsable de contrôler la réalité du temps de travail de ses salarié·es au regard de la protection de leur santé et de leur sécurité.
Il faudra donc saisir ses horaires de travail, du matin au midi, puis de l’après-midi au soir. La pause que l’on vous demande de saisir, c’est seulement la pause méridienne, ainsi que l’obligation de bénéficier d’une pause minimale de 20 minutes après 6h00 de travail. Les “pauses” café, cigarette, etc. ne sont pas à pointer avec ce système.
Mais la direction alerte : pas d’heures supp ! C’est interdit !
Restez vigilant·es. Ce décompte de temps de travail doit relever le travail réel. La direction alerte et met la pression : pas d’heures supp ! C’est interdit ! C’est totalement inadmissible.
Vous devriez pouvoir bénéficier des heures supplémentaires. Quoiqu’il en soit, inscrivez vos heures réelles de travail. Ce pour plusieurs raisons :
Il est possible de revenir sur 3 ans concernant la rémunération du temps de travail.
Le décompte auto déclaré sera un document opposé dans le cas où vous souhaitez réclamer vos temps supplémentaires
La direction fera tout pour montrer aux administrations qu’elle serait respectueuse de la charge et des horaires pour les salarié·es. Or nous le savons, ce n’est absolument pas le cas et Capgemini a, plusieurs fois, reçu des amendes sur le sujet.
Vous vous rendrez sûrement compte que vous effectuez bien plus d’heures de travail que ce qui est prescrit.
Il est bien sûr aussi possible de respecter les horaires de travail contractuels qui les concernent, et de ne pas faire une minute de plus, ce qui permettra à Replicon de correspondre à la réalité. Mais n’hésitez pas à faire valoir tous les temps supplémentaires. Nous savons que la direction est très réfractaire sur ce sujet même si elle n’en a pas le droit. Si vous rencontrez des difficultés, n’hésitez pas à solliciter vos représentant·es du personnel CGT. Nous pourrons vous aider dans vos démarches et si nécessaire, intervenir.
Capgemini poursuit sa dérive vers une entreprise tentaculaire remplie de processus que personne ne comprend.
Les salarié·es sont, pour la direction, des pions, interchangeables dès qu’iels commencent à dire trop fort que tous ces changements ne sont pas positifs. Nous l’avions déjà dénoncé dans nos flashs CSEC, et les avis d’experts rendus étaient unanimes : le modèle d’entreprise de Capgemini est encore dégradé par cette réorganisation.
Mais, nul doute que les augmentations générales que nous réclamons à la CGT depuis plusieurs années vont enfin être mises en place dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoires, puisque d’après la direction, cette réorganisation va permettre d’être plus efficace et de faire des économies.
On a grand hâte que ça ruisselle !
Non seulement, nous devons accéder à nos revendications d’Augmentations Générales portées par la CGT depuis plusieurs années, mais nous devons aussi recadrer la direction : NOUS NE FERONS PAS DE TRAVAIL GRATUIT !
