Plusieurs salariés de Sogeti High Tech en mission sur le site toulousain de Airbus Defense And Space ont spontanément sollicité les élus de la CGT Capgemini car ils ne supportent plus de ne pas être reconnus pour le travail qu’ils réalisent depuis des mois, des années.
Alors qu’ils n’ont plus d’augmentation individuelle depuis plusieurs années, les objectifs sont chaque année plus forts, voire inatteignable.
Pourtant leurs efforts ne se retrouvent pas dans leur évaluation.
Ils ont pourtant joué le jeu de ce système d’évaluation. Ils ont beaucoup donné.
A tel point qu’aujourd’hui le site Airbus Defense And Space compte plusieurs dizaines de salariés de Sogeti High Tech qui donnent satisfaction et permettent à l’entreprise de se développer dans le secteur spatial. La direction de Sogeti High Tech en a même fait un axe de sa stratégie d’entreprise comme décliné dans ces nombreuses communications internes.
Aujourd’hui ces salariés n’en peuvent plus de cette politique salariale qui leur fait perdre chaque année du pouvoir d’achat alors que l’essentiel de la richesse produite est captée par les actionnaires et que le peu qui reste est partagé entre les managers qui évaluent ces salariés.
Ils rejettent ce système d’évaluation qui va trop loin, qui est au mieux inutile et qui leur faire perdre un temps précieux pour leur mission…. quand ce système, néfaste, ne les affectent pas et n’altère pas leur santé.
En effet, les objectifs sont en nombre inconsidérés. Ils sont vagues. Ils se rapportent « a des attendus de leur grade » (cette classification propre au groupe Capgemini et décoréllée de la qualification conventionnelle). Enfin, des objectifs commerciaux ou non liés à la mission, apparaissent.
Ils savent déjà que leurs objectifs seront dans le meilleur des cas atteints…mais à quel prix !
Le travail réalisé n’est pas mis en avant mais par contre il est souligné des points négatifs, les fameux « axes d’amélioration » qui permettront à la direction de se séparer facilement de ses salariés une fois la mission terminée.
Ce système est inique et les stresse au plus haut point. Leur ras-le-bol est total.
Ces salariés ont choisi la CGT Capgemini pour s’adresser à la direction, voici ce qu’ils revendiquent :
Politique salariale :
- Pour compenser l’absence d’augmentation individuelle depuis de nombreuses années :
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- 10 % d’augmentation applicable immédiatement.
- Pour ne plus subir de perte de pouvoir d’achat :
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- Les années suivantes une augmentation au moins du coût de la vie
Avoir des objectifs liés à la mission :
- Revue des objectifs 2018 pour supprimer les objectifs non directement liés à la mission et les objectifs à caractères commerciaux.
- Avoir des objectifs réellement SMART.
- Avoir le droit d’être accompagné par un délégué du personnel lors de ces revues d’objectifs, des futurs EDP et futures restitution de CED.
Externalisation :
- Réintroduction des frais de déplacement dans le salaire (net) quand une externalisation est effective
Si la revendication salariale est « classique » tant la politique salariale de Sogeti High Tech et du groupe Capgemini en la matière est désastreuse (les salariés perdent du pouvoir d’achat chaque année), la partie concernant les objectifs et le système d’évaluation est plus surprenante.
En effet, les objectifs au sein d’un système d’évaluation sont des outils de la direction pour amener les salariés à produire plus d’efforts d’une année sur l’autre. Même si les objectifs sont en théorie établis conjointement, c’est un système qui est subit par les salariés plus qu’une réelle aspiration de leur part.
Et les salariés qui mettent au cœur de leurs revendications ce qui semble être de simples bonnes pratiques concernant leurs objectifs, montre à quel point ce système a dérivé. Ils le rejettent aujourd’hui.
Or, ces salariés ont obtenu la confiance de leur client puisque leur mission est régulièrement renouvelée, gage de confiance, de compétence et de satisfaction.Les prix de facturation n’étant pas ceux du bâtiment, il est bien évident qu’une prestation qui ne donne pas satisfaction ne peut pas durer dans le temps.
Cela démontre également l’attachement de ces collègues à la qualité de leur travail : oui ils veulent que leur travail soit reconnu pour ce qu’il est et qu’il ne soit pas parasité par des tâches qui n’entrent pas directement dans le cadre de leur mission et qui ne sont pas reconnues lorsqu’elles sont effectuées avec succès.
De plus, du fait de la technicité de leur métier, ces salariés n’ont pas les moyens d’atteindre des objectifs à caractère commercial. On peut donc comprendre la difficulté devant laquelle ils se trouvent et le stress que cela engendre.
Enfin, une telle opacité autour de ce système d’évaluation ne peut que laisser craindre des méthodes illicites de sous-notations mise à jour par plusieurs enquêtes journalistiques. De ce point de vue, ce besoin de justice explique le droit exprimé d’être accompagné par un représentant du personnel lors des entretiens annuels.
Quand on n’a rien à cacher, il n’y a pas de raison de ne pas accepter la présence d’un tiers.