GOP 14 %
Alarme ! Alarme !… Dans ses stratégies, la direction affiche pour 2025 une volonté de GOP à 14 % soit une progression de 40 % par rapport à l’année record de 2022.
Alors, c’est quoi le ou la GOP ? Chez Capgemini Gross Operation Profit, ils appellent ça la marge avant impôt, mais à la CGT, le total des revenus moins le total des dépenses, on appelle ça les bénéfices.
Plus de GOP = moins de salaire !
L’équation est simple : pour engranger plus de bénéfices il suffit de moins payer les salarié.es, mais la direction préfère dire les choses autrement et explique cette croissance énorme par l’action sur quelques leviers :
Plus de projets en multi-entités, plus de délocalisation (off-shore), plus de productivité via plus d’automatisation.
- Concernant les projets en Multitower et la priorisation des forfaits, Capgemini a déjà choisi de se positionner uniquement sur les contrats les plus juteux et d’abandonner les autres en raison de la difficulté liée aux effectifs. Il ne s’agit donc pas là d’expansion. De ce fait, on est en droit de mettre en doute l’Eldorado promis et indispensable au taux de GOP ciblé.
- Pour atteindre les objectifs de marge le recours à l’Offshorisation d’un maximum d’activité est présenté comme indispensable Seulement, il faut savoir qu’en 2019 si un ou une salarié·e en Inde coûtait 6,34 fois moins cher qu’en France, aujourd’hui, du fait de l’inflation plus forte en Inde qu’en Europe, la même personne n’est plus que 4,22 fois moins chère. La marge bénéficiaire a donc diminué d’un tiers. Evidemment, pour le Maroc on ne peut pas espérer mieux. Alors est-ce sur l’offshorisation que la progression de 40 % de la GOP va s’opérer ? On a le droit d’en douter d’autant plus que la profitabilité des travailleurs en France est supérieure à celle en offshore puisque 90 % de l’augmentation de la CM (Contribution Margin qui au passage a été multipliée par 10 en 2022) est réalisée en France (essentiellement avec l’aéronautique). La direction explique qu’elle mise sur la vente d’EPR en Inde pour multiplier ses ventes. Conclusion : Même si les salariés en France vont être mis en concurrence plus sévèrement la profitabilité ne repose pas sur l’offshore !
- Enfin concernant la Productivité et l’Automatisation. L’intention est de produire plus avec le même nombre de salarié.es soit accroître leur charge de travail. Est-ce là une nouvelle trouvaille pour retenir nos collègues qui claquent la porte faute d’augmentations qui ne sont même pas à hauteur d’inflation ? Cette résolution inquiète particulièrement la CGT.
Diverses optimisations et autres automatisations ont déjà été menées depuis des années chez ER&D, et à part des coupes drastiques dans les fonctions supports d’Altran par exemple (Commerciaux, RH, Finaciers DAS, Business développement, et autres personnes hors projets) on se demande comment il deviendrait envisageable de dégager 40 % de progression sur la GOP. Bref ! Sur les mêmes stratégies utilisées depuis des années, pourquoi subitement en retirerait-on l’énorme croissance attendue ?
La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. » Ça n’est pas la CGT qui dit ça, c’est Albert Einstein.
Et puis, à part ça, même les spécialistes du site Boursorama prédisent « un ralentissement de la croissance du géant français Capgemini ». Alors pourquoi l’entreprise devrait-elle voir le verre se remplir avec l’arrivée de ChatGPT synonyme de moindre activité dans l’informatique ?…
En plus des désorganisations liées aux départs, les collègues se voient sujets à une pressante offshorisation voire abandon de leur activité.
La CGT dénonce la stratégie de la direction car à part une louche de boulot supplémentaire et plus de pression, nous ne voyons pas quels bénéfices vont retirer les salarié.es de ces orientations ultra-capitalistes. Sans étonnement, la CFTC a rendu un avis favorable …
PAS DE COEUR EFFECTIFS DANS NOS MÉTIERS
Vous avez tous entendu l’argument fallacieux d’une entreprise qui veut revendre une activité : « Ce n’est pas notre cœur de métier ». Chez Capgemini, le cœur de métier est surtout monétaire et quand quelque chose ne rapporte pas plus de 10 % de marge, alors il est convenu qu’on préfère s’en débarrasser. Eh bien, nous sommes tentés de croire que ce qui est valable pour une activité s’appliquera bientôt pour les salariés.
Comment ?… Les nouveaux outils GetSuccess (appréciation de la performance du salarié) et Career Framework (le référentiel métier) devraient y contribuer activement.
Dans le flash du mois dernier nous avons vu que GetSuccess se reposait sur les critères suivant : Promotion envisagée, mobilité, potentiel, risque de départ, impact du départ, reskilling et plan d’action.
Ces critères pouvant apporter directement une réponse aux prétentions d’un·e salarié·e : Pour Career Framework, on peut supposer que l’attention serait portée de manière plus globale.
Pour chaque catégorie « Ingénierie Discipline » (métier), on peut imaginer les 3 couleurs vert, orange et rouge. Si notre métier est considéré comme porteur, la rétention de Capgemini pourra s’effectuer, par contre si le métier ne matche pas avec les stratégies alors, quels que soient le niveau d’études, les qualifications ou l’investissement du salarié, tout deviendrait compliqué. Ce serait comme une petite lumière rouge au-dessus de nos têtes qui freinerait toutes les demandes de l’intéressé. On pourrait même redouter l’existence de coûts standards ou de plafond des salaires par métier…
INTERESSÉ·E ?
Pour prétendre à l’intéressement il fallait atteindre un seuil supérieur à 12,5 % ! ! ! Et comme on a été surperformant on a eu 74€ ! !… Quelle infamie !
Il faut comprendre qu’une clause de plafonnement de l’intéressement a été appliquée : au lieu de 1 024 546 € pour la surperformance, nous avons eu 260 389 €. En gros : “Chers collaborateurs, si vous rapportez énormément on vous récompensera (avec beaucoup de cacahuètes !) Et si c’est pas le cas ? Ben vous pourrez toujours vous gratter !”
Mais bon sang, qui a pu signer de tels accords ? !
Pour rappel, la CGT est la seule à n’avoir pas signé cet accord qui s’avère bien être du foutage de gueule. Concernant la participation, même si elle est injuste puisque proportionnelle au salaire, la CGT a signé l’accord…
DIGULLEVILLE, ON T’AIME PAS !
« Constater ou prévenir des situations anormales, dangereuses, des risques d’accident, de harcèlement pour toute l’activité du travail des salariés de l’entreprise » telles sont les prérogatives de la commission CSSCT. Cependant, la visite de certains sites semble problématique.
Pour Digulleville – petit village situé au nord de celui d’Astérix – les élu·es CSSCT ont réalisé qu’il leur faudrait au minimum 1 transport en avion ou train + 1 voiture + beaucoup de temps de transport pour rejoindre ce site. Ceci les a poussés à mettre au vote leur résolution précédente d’y tenir leur réunion en présentiel. Résultat, la proposition de distanciel a obtenu 6 votes « pour » et 1 « contre » (CGT).
Pour l’avenir, peut-être comptent-ils proposer de la vidéo surveillance à Digulleville ?