Les projets immobiliers présentés par la direction en CSEC se suivent et malheureusement se ressemblent.
A chaque fois, la logique est la même : mise en place du flex-office, diminution drastique du nombre de m² de
bureau et du nombre de postes de travail, avec à la clé des gains énormes sur les coûts immobiliers. La
direction, sans surprise, sacrifie les conditions de travail des salarié·es et privilégie les profits de l’entreprise,
qu’elle redistribue ensuite à elle-même et aux actionnaires.
UN PROJET IMMOBILIER TRÈS RENTABLE À BORDEAUX
La direction veut fermer le site de Pessac et regrouper l’ensemble des salarié·es de l’agglomération bordelaise sur le site Capgemini de Mérignac. Le site de Mérignac se situe, comme aime le rappeler la direction, à 8’ en voiture de l’aéroport de Bordeaux. Comme nous l’anticipions dans le flash CGT du CSEC de janvier 2023, l’atterrissage à Mérignac s’annonce périlleux pour les salarié·es.
La réduction de la surface de bureau prévue par la direction est énorme : 36 %. La direction veut remplacer le site de Pessac, qui a une surface de l’ordre de 4580 m², par une extension sur le site de Mérignac de l’ordre de 1165m2. Cela permettra de substantielles économies sur les coûts immobiliers, de l’ordre de 1 million d’euros annuel.
La réduction du nombre de postes de travail sera encore plus élevée, de l’ordre de 44 % : hors Altran (qui occupe une petite partie du site de Mérignac), le nombre de postes de travail passerait de 914 à 517.
Pour les 892 salarié·es de l’UES Capgemini qui sont présent·es sur site, 1245 avec les collègues qui sont chez les clients, et qui peuvent de façon temporaire ou permanente venir sur site, cela représente environ 1 poste de travail pour 2, voire 1 pour 3 dans les
zones non sécurisées. Comme d’habitude, la direction répond sans rire qu’il n’y a pas de problèmes, les sites sont peu occupés, et qu’elle a même anticipé une croissance des effectifs de 5 % en 2024. Mais même en prenant les chiffres de la direction, qui
bizarrement s’arrêtent en janvier, alors qu’on observe une augmentation sur les derniers mois de l’année 2022, le taux de fréquentation monte certains jours à 50 % pour chaque site, ce qui signifie qu’il y aura une pénurie de postes de travail lors d’un pic.
La solution est simple. Il suffirait de louer un peu plus de m² sur le site de Mérignac que l’extension projetée, et c’est possible, puisqu’il y a le R+4 du bâtiment A et le R+1 du bâtiment B qui sont libres, ce qui représente environ 1500 m². Mais bien sûr, la location d’une surface supplémentaire amputerait un peu le gain réalisé sur les coûts immobiliers.
Les problèmes pour les salarié·es sur le site de Mérignac ne porteront pas seulement sur la recherche (désespérée ?) d’un poste de travail. Cela inclut aussi le manque de salles de réunion et de bubbles, le manque de places de parking, la faiblesse des
possibilités de restauration dans les environs immédiats (surtout depuis la fermeture du restaurant au rdc du bâtiment D), etc.
UN PROJET IMMOBILIER TRÈS RENTABLE À RENNES
La direction veut regrouper l’ensemble des salarié·es de l’agglomération Rennaise sur le site existant du Spiréa, en fermant les 4 autres sites : La Hublais, Cap Courrouze, Papyrus et Elios 4. L’idée peut paraître louable sur le papier : le Spiréa est de loin le plus grand site, il est relativement moderne, les sites sont pour la plupart distants les uns des autres, les salarié·es Sogeti sont éparpillé·es sur 3 sites, etc. Sauf que c’est sans compter avec la rapacité de la direction…
En plus d’augmenter le nombre de salarié·es sur le site du Spiréa, la direction veut en réduire la surface, en fermant le bâtiment A.
Le nombre de postes de travail sur le Spiréa passerait ainsi de 1141 à 854, soit une baisse de 25 %, alors que le nombre de salarié·es passerait de 1097 à 1484, soit une hausse de 35 %. De plus, il faut aussi tenir compte, d’une part des 235 salarié·es qui sont actuellement en clientèle mais qui peuvent revenir ponctuellement ou de façon permanente sur site, d’autre part de la croissance prévue de l’effectif qui sera présent sur site, 1636 salarié·es fin 2024, 1800 fin 2026.
Pour la direction, il n’y a pas de problème, elle va mettre en œuvre le flex-office sur le Spiréa. Elle prévoit même sur un certain nombre de projets un taux de flex-office de 0,3 (3 salarié·es pour un poste de travail !), le plus bas qu’elle ait jamais projeté pour un
aménagement de site. Rappelons que le télétravail est basé sur le volontariat et qu’imposer du télétravail à un·e salarié·e viole l’accord sur le télétravail en vigueur à Capgemini.
On s’en doutait, ce projet immobilier est très rentable : il permettra de réaliser une économie substantielle sur les coûts immobiliers, de l’ordre de 2,3 millions d’euros par an.
L’expertise estime qu’il manquera au moins 130 postes de travail début 2024, et de l’ordre de 250 fin 2026. Les solutions sont évidentes : il suffit de conserver le bâtiment A du Spiréa avec ses 217 postes de travail et/ou de garder le site de La Hublais qui a été pris par Capgemini en 2020 et qui compte 130 postes de travail. Mais cela amputerait un peu le gain réalisé sur les coûts immobiliers, ce à quoi se refuse la direction.
SOBRIÉTÉ ÉCONOMIQUE OU ENVIRONNEMENTALE ?
Nous avons toutes et tous reçu un mail de la direction avec l’injonction, par souci de sobriété économique et de sobriété environnementale, de réduire nos déplacements professionnels. Notamment, tout voyage non-facturable pour une mission client est proscrit, tout voyage en avion qui peut être fait par le train en moins de 4h est interdit. Cela peut paraître anecdotique, cette note ne concerne que peu de collègues. Mais la symbolique est intéressante : sont visés, d’une part les voyages non facturables auprès du client, donc ceux qui coûtent à Capgemini, d’autre part les voyages en avion, et on sait que l’avion coûte en général beaucoup plus cher que le train. Une illustration que, pour la direction, la réduction des coûts l’emporte largement sur la réduction de l’empreinte carbone.
D’ailleurs, quand est posée en CSEC la question de quels sont les objectifs de l’entreprise en manière environnementale, la direction botte en touche.