Un CSE de rentrée. L’occasion pour la CGT de faire remonter à la direction des sujets qui préoccupent les salarié·es, sujets auxquels la direction répond par la langue de bois ou le mépris.
PRÉSENTATION DE L’ORGANISATION DE LA R&I CAPGEMINI DEMS
Vous l’avez sans doute remarqué, l’intercontrat n’existe plus chez Capgemini. L’inter mission serait plus adaptée puisque nous effectuons des missions ! Ces périodes « non vendues » entre deux projets, font pourtant partie intégrante du modèle économique des ESN (ex- SSII), permettaient aux salarié·es de se former ou tout simplement de « souffler » un peu après des périodes de fins de projets, souvent très chargées en termes de travail et de stress. Place maintenant à la R&D (Recherche & Développement), récemment rebaptisée R&I (Recherche & Innovation). La CGT s’est plusieurs fois exprimée sur cette foutaise consistant à transformer en « chercheur » tout·e salarié·e non vendu·e au client. Ce tour de passepasse étant naturellement l’occasion de récupérer aux frais des contribuables, le fameux Crédit Impôt Recherche (CIR) qui a fini, en France, par représenter plus du double du budget du CNRS ! Cette démarche était d’ailleurs cyniquement revendiquée par le Directeur Général qui reconnaissait sans honte que si le CIR n’existait pas, on ne ferait pas de R&I chez Capgemini !
De bien belles intentions
De la présentation, bourrée de franglais comme d’habitude, nous retiendrons ceci :
- Volonté de restreindre le nombre de projets en passant de 40 (Juillet 2020) à 16 (Septembre 2021) avec un effectif de 200 « contributeurs ».
- « Faire monter en compétence les salarié·es concerné·es sur des technologies nouvelles ou des domaines différents » (sans toutefois mettre le moindre euro).
- S’assurer d’une production cohérente afin de « développer de nouveaux assets innovants » (sic).
- Adapter les projets « en fonction du marché et des tendances technologiques ».
De bien belles intentions qui se heurtent toutefois au fait que l’équipe permanente n’excédera pas 10 personnes et que le reste se fera, comme maintenant, en faisant appel aux personnes disponibles (parfois seulement quelques jours). D’autre part, les salarié·es n’auront plus la possibilité de choisir leur projet en fonction de leur intérêt personnel. De quoi contribuer à les démotiver encore plus.
La direction balaie l’ensemble des objections
Un élu CGT a résumé le constat effectué auprès des salarié·es :
- Liens de travail difficiles ou impossibles à tisser du fait de l’éloignement géographique des intervenants,
sensation d’isolement, - Difficultés à s’investir dans un projet dont on ne connait pas la durée, parfois seulement quelques jours,
- Apprentissage « sur le tas », pour un résultat parfois jugé de qualité médiocre
- Inadéquation entre le profil du ou de la salarié·e avec la mission.
La direction balaie l’ensemble de ces objections et a même le culot de nous reprocher de ne remonter que les avis négatifs !
La direction aura beau tenter de nous faire croire qu’il s’agit d’une véritable activité permettant un épanouissement et une montée en compétences des salarié·es concerné·es, la CGT continuera à considérer cette « Recherche » pour ce qu’elle est réellement : une vulgaire pompe à fric pour assurer ses marges entre deux missions !
POINT SUR LA SITUATION LIÉE AU CONTEXTE DU CORONAVIRUS
La situation semble s’arranger avec 22 et 21 cas de COVID signalés en juillet août et seulement 4 en septembre.
La pratique reste très majoritairement le télétravail avec un taux d’occupation moyen des sites estimé à 20 % par la direction. Une situation qu’il faut relativiser car elle ne semble pas identique partout. Les élu·es CGT signalent le cas du 147 où l’entassement des salarié·es devant les ascenseurs ne permet pas le respect des gestes barrières. La direction signale qu’aucun·e salarié·e n’est concerné·e par l’imposition du Passe Sanitaire. La question reste cependant posée pour les déplacements en train ou avion, qui le nécessiteront.
En cas d’absence de passe rendant impossible une mission, la direction affirme qu’elle trouvera des solutions. Elle exclut le licenciement … mais pas la rupture du contrat de travail !
De même, pour les déplacements professionnels, elle n’envisage pas de rembourser les frais de tests PCR lorsque ceux-ci vont devenir payants ! Cela identifierait une personne non vaccinée et donc violerait le secret médical.
PRÉSENTATION DU DISPOSITIF D’ALERTE ET D’ÉCOUTE SUR LE HARCÈLEMENT SEXUEL ET LES AGISSEMENTS SEXISTES
Un dispositif d’alerte est présenté par la direction. Il est basé sur un « dispositif d’écoute » et une « procédure d’alerte »
Le dispositif d’écoute, géré par le Cabinet Eleas, est un numéro vert où le correspondant est censé « écouter et orienter vers les bons interlocuteurs chez Capgemini ». Ces interlocuteurs sont le DRH, 2 référents HSAS (CSEE et direction) assistés du/de la référent·e HSAS (Harcèlement sexuel, Agissements Sexistes) de l’UES ainsi que du responsable éthique France.
A première vue, on ne peut que se féliciter qu’un tel dispositif soit organisé au sein de Capgemini. Il a cependant un gros défaut : il existe déjà ! Tout·e élu·e a la possibilité de lancer une alerte pour « Danger grave et imminent ». Cette alerte entraîne automatiquement le lancement d’une enquête. L’élu·e concerné·e dispose d’un temps de délégation illimité pour traiter le problème et accompagner la ou le salarié·e dans ses démarches, y compris le lancement d’une procédure judiciaire. Alors pourquoi réinventer l’eau chaude ? L’ensemble des élu·es n’est-il pas considéré comme de « bons » interlocuteurs ? Le nouveau dispositif de la direction lui permet de mener l’enquête à sa guise en fonction de ses intérêts et non en fonction de ceux des victimes de tels agissements. Une nouvelle fois, ces pratiques démontrent le mépris ordinaire de la direction envers les représentant·es des salarié·es.
En présence d’un fait de harcèlement ou d’agissements sexistes, la CGT ne vous donne qu’un conseil : plutôt que de vous confier à un anonyme d‘un centre d’appel, contactez vos élu·es CGT du CSEE, vos représentant·es de proximité ou vos Délégué·es Syndicaux. Elle/ils sauront agir et l’ont fait plusieurs fois avec succès !
ACTIVITÉS SOCIALES
Pourquoi il n’y aura pas de fêtes annuelles cette année …
Les élu·es CGT militent pour une reprise des activités collectives du CSEE, la situation épidémique s’étant considérablement améliorée. Bien entendu, ces activités ne peuvent reprendre que dans un strict respect des précautions sanitaires notamment des gestes barrières. Ce n’est pas le cas des membres du bureau du CSE (CFDT et FO) , qui ont jusqu’ici refusé toutes les propositions d’activité.
Il faut dire, que ces syndicats ont toujours été contre les activités collectives et, il faut bien se rendre à l’évidence, il est quand même beaucoup plus facile d’envoyer des chèques cadeaux que d’organiser une fête de fin d’année !
Il en va de même pour la fête annuelle de Lyon où DEMS pouvait participer à celle organisée en commun avec toutes les autres entités du groupe Capgemini. Là encore et sans concertation, le bureau du CSE a catégoriquement refusé cette participation ! Il va avoir du mal à expliquer aux salarié·es privé·es de cette fête que ce qui peut être organisé sans risque pour les participants des autres entités présenterait un danger quelconque pour celles et ceux de DEMS !