DÉCLARATION CGT
La CGT a rappelé la nécessité de disposer de liste des sites clients demandée par le CSE, ainsi que les obligations de la direction en la mati ère. La CGT et le CSE dans l’entreprise Altran, qui appartient au Groupe Capgemini, ont d’ailleurs porté le sujet de la fourniture de cette liste en justice. Le 08 septembre 2022, la Cour d’Appel de Versailles a rendu un arrêt dans lequel elle a retenu le trouble manifestement illicite : les élu·es sont empêché·es de rencontrer les salarié·es sur les sites sur lesquels iels travaillent, faute de connaître leur affectation nominative les représentant·es du personnel étant empêché·es d’avoir accès à la liste des salarié·es de la société travaillant sur des sites de sociétés clientes et ne disposant pas des noms des salarié·es et du lieu où chacun·e exécute sa mission, ces élu·es ne peuvent assurer les missions qui leur incombent. La Cour ajoute : « La résistance de la direction de l’entreprise à respecter cette obligation s’analyse en outre effectivement comme une entrave préjudiciable aux élu·es ». La CGT Capgemini a invité le secrétaire du CSE à prendre ses responsabilités pour que le sujet puisse avancer, mais ne froissant pas la direction, celui-ci ne s’est malheureusement pas « mouillé ». La direction campe sur son dogme et refuse de fournir ce moyen essentiel à l’exercice du rôle et des missions des membres du CSE.
Nous avons pu, tout au long de ce CSE et de la journée et demi sur lesquelles il s’est tenu, constater l’importance de disposer de ces documents. Pour chaque point de l’ordre du jour, il a bien été démontré qu’il existe de nombreuses failles en ce qui concerne la représentation du personnel. Ce fut un fi l d’Ariane de ce CSE….
DEUX ACCIDENTS DU TRAVAIL AVEC DÉCÈS EN MOINS DE 5 MOIS
Le CSE était particulier puisque deux accidents du travail ayant entraîné la mort étaient à l’ordre du jour. Il est d’ailleurs choquant que ces sujets n’aient pas été
traités dès l’ouverture de la réunion, ils ont été relégués après l’exposé florissant de la situation économique. Secafi , cabinet d’expert a présenté un rapport sur
l’accident du travail survenant en télétravail à un salarié P&C du 147. Le rapport laisse tous les élu·es sur leur fin. Aucun moyen et outil d’analyse de la charge de travail
pour le salarié en forfait jour, une rétention notoire de la part de la direction sur les informations (impossibilité de prendre connaissance des mails échangés)
donne la conclusion hâtive que le salarié est « corporate ». Voilà la direction rassurée, elle n’a même pas pris la peine d’informer la famille de la tenue de cette
expertise. Pour le deuxième accident du travail survenu le 11 octobre 2022, il concerne de nouveau un salarié P&C sur Toulouse. La CGT a proposé que le travail de
cette nouvelle expertise soit plus approfondi sur l’équipe P&C qui souffre de ces décès en proposant un expert certainement plus incisif : Emergences. L’alliance CFDT/FO/CFTC/Usapie a préféré ne pas froisser la direction et s’est de nouveau porté sur une expertise Secafi . Le même expert qui les avait déçus quelques minutes
auparavant. De plus, la motion déclenchant cette expertise est très orienté vers le cas du salarié et de l’accident de la route qu’il a subi. Il y a fort à parier que cette nouvelle mission de Secafi va se solder par une déception et un acte manqué pour en savoir plus sur cette équipe qui connait beaucoup de pressions… La suite nous donne raison malheureusement la direction refuse sous prétexte que le risque de danger grave n’apparait pas dans la motion ! Ce n’est pas faute de l’avoir exigé en proposant la motion du cabinet Emergence le risque apparaissait sans controverse … C’est de la négligence ou de l’incompétence, car à force d’avoir peur de la réaction de la direction, les élu·es majoritaires restent dans un immobilisme et un déni !
CAPGEMINI TS INFRA SE PORTE TRES BIEN ….
MAIS LES AUGMENTATIONS GÉNÉRALES, C’EST NIET !
Capgemini TS infra se porte bien puisqu’une fois de plus le chiffre d’affaire réalisé dépasse allègrement le budget avec le score de 105,5 %. L’annonce de nouvelles POEI a été l’occasion d’expliquer à la direction les nombreux départs de ces promotions en raison d’un manque d’augmentation salariale et d’évolution escomptée. Capgemini continue à utiliser cette main d’œuvre très qualifiée, peu cher au regard du travail accompli, et très consommatrice en transfert de connaissances et compétences. Cela a aussi pour conséquence le départ de nombreux-ses salarié·es expérimenté·es qui doivent supporter cet effort de formation en plus de leur charge de travail habituelle. Ce débat sur les problématiques de départs a permis à la direction d’éluder purement et simplement le point prévu sur les effectifs. Et pour cause,
avec 99 démissions ce mois ci, ce CSE détient un nouveau record ! Malgré les différentes indignations par des élu·es de ne pas avoir pu traiter ce point, le secrétaire et l’alliance CFDT, FO, CFTC, Usapie inféodée à la direction n’a pas voulu revenir sur les effectifs et les débats qui en découlent. Si les démissions atteignent un record, les signatures de contrat aussi puisqu’on atteint le milliard de signatures. Des contrats avec des clients du luxe où le chiffre d’affaire revient effectivement en France, le
travail se fait essentiellement pour les travailleu·rs·ses indien·nes, pour à peine 10 personnes travaillant en France, le PDG annonce 260 personnes offshore.
La CGT a alerté sur cette pratique et les risques en habituant ainsi le client à « offshoriser », comme avec d’autres clients, Capgemini risque de se retrouver fort dépourvu quand ce client du luxe français se tournera vers des « Pure-Players » indiens… La direction ressent bien le problème mais ne voit pas comment faire…. Il s’agirait déjà de commencer par ne pas négliger l’impact écologique d’une telle production en Inde, les émissions de Gaz à Effets de Serre pour Capgemini Inde
étant bien au-dessus de celles en France.
A la question d’un·e représentant·e syndical·e si ces bons chiffres étaient enfin l’annonce d’un bon partage des richesses, la direction a, pendant de très longues minutes, refait l’éternel topo du processus des CED des augmentations. Tout le bla-bla bien connu pour ne distiller les augmentations toujours aux mêmes. Le groupe
et notre entité se portent bien grâce à l’effort de toutes et de tous mais pour ce qui est des augmentations c’est un autre sujet. Lorsque la CGT a demandé si les augmentations générales sont possibles, au vu de la situation, la réponse a tenu en quelques secondes : c’est niet !