LA VALSE DES OPÉRATIONS IMMOBILIÈRES SE POURSUIT
La direction de Capgemini a beaucoup fait pour faire décroître le site de Guyancourt, en grande banlieue parisienne, anciennement Euriware, qui est passé de 400 salarié·es résident·es en 2014 à 68 aujourd’hui. Et maintenant, elle veut le fermer, ce qui lui permettra de faire des économies. Les salarié·es seront transféré·es sur le site M-Campus de Meudon, qui est déjà menacé de saturation. De plus, la grande majorité de ces salarié·es habite dans les Yvelines ou dans l’Essonne et verra son temps de déplacement, que ce soit en voiture ou en transport en commun, s’accroître considérablement.
Le bailleur a décidé de mettre fin en décembre 2021 à la location des bureaux qu’occupe Capgemini dans le centre ville de Tours. La direction de Capgemini le sait depuis… décembre 2020. Elle a attendu cet automne pour finalement jeter son dévolu sur un étage d’un bâtiment situé en banlieue de Tours. Ce nouveau site pose des problèmes de stationnement, de restauration, de saturation des espaces de travail (la direction prévoit du flex-office, 30 postes de travail pour 44 salarié·es résident·es Capgemini), etc. Et encore, heureusement, on a échappé (de peu) à un périmètre classé Seveso. Mais, vous l’aviez sans doute deviné, le plus important pour la direction est sans doute que le prix du m² de bureau baissera de l’ordre de 50 %.
LE DÉPEÇAGE D’ALTRAN A COMMENCÉ
Pour rappel, Capgemini a racheté le concurrent Altran en avril 2020 pour la modique somme de 3,5 milliards d’euros (5 milliards avec la dette). En janvier 2021, la direction de Capgemini a engagé le rapprochement opérationnel (management commun, offre commerciale commune, mutualisation des équipes, etc.) des 2 groupes, et depuis elle en vante l’efficacité et la synergie. La direction de Capgemini a soumis à la signature des organisations syndicales un accord de méthode définissant un calendrier de négociation en vue d’harmoniser les statuts et les accords d’entreprise.
Or, au CSEC de septembre 2021, la direction de Capgemini annonce son intention de transférer 2 secteurs d’Altran, environ 3000 salarié·es, dans Capgemini TS (Appli). Quelles sont les raisons de cette découpe partielle ? Pourquoi ne pas attendre la fin des négociations sur l’harmonisation ? Pourquoi ne pas attendre le processus d’intégration des 2 groupes dans la même UES prévu pour 2023 ? S’agit-il de séparer les secteurs d’Altran les plus rentables ? Que vont devenir les autres parties d’Altran ? La direction s’est bien gardée de répondre…
La CGT Capgemini est solidaire des salarié·es d’Altran et se battra avec la CGT Altran pour défendre les intérêts et les droits de l’ensemble des salarié·es des 2 entreprises. Même patron, même combat !
NEW NORMAL : DE L’ENFUMAGE
Dans le flash CGT CSEC de janvier 2021, nous parlions du « New Normal », basé sur le flex-office et entraînant une profonde dégradation des conditions de travail pour les salarié·es.
En surfant sur la crise sanitaire actuelle qui a imposé au secteur du numérique un télétravail quasi total, comment à l’avenir faire tenir de plus en plus de salarié·es dans de moins en moins de m² de bureaux ? Les économies substantielles réalisées sur les coûts immobiliers iront alimenter les profits…
Presqu’un an après son annonce en grande pompe dans la presse par le PDG du groupe, la direction a enfin présenté aux élu·es représentant les salarié·es le fameux « new normal » : un nouveau mode de travail et d’organisation qui, selon les éléments de langage dont va nous abreuver la direction, répond aux attentes des salarié·es, préserve leur santé, leur apporte un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, développe leur autonomie professionnelle, leur permet de progresser tout au long de leur carrière, et en plus améliore leur empreinte carbone… Extraordinaire ! Bon, ne rêvons pas, il s’agit de satisfaire les besoins des clients avec au moins le même niveau d’exigence, pour bien sûr augmenter les bénéfices. Comme le montre cet article.
La direction ajoute aussi au « new normal » un nouveau concept, le « anyone anywhere »
Derrière ce concept pompeux, la direction y range l’accord télétravail récemment signé par les organisations syndicales : voir notre tract sur le sujet. La direction y adjoint l’accord sur les horaires individualisés, en cours de négociation. Le télétravail va se développer à l’avenir et prendre une place beaucoup plus importante qu‘avant la crise liée au Covid. Cela risque d’être très insuffisant : attention à ce que la direction ne veuille pas nous imposer des jours de télétravail ou… nous faire travailler en 2X8 dans les bureaux. La direction ajoute aussi au « new normal » un nouveau concept, le « anyone anywhere » : nous ne pouvons pas vous en dire plus car il est « à l’étude ».
Et le flex-office ? Non, répond la direction, ça ne fait pas partie du « new normal ». Et puis, le flex-office est pour des grands sites, de plus de 1500 m², dit-elle. Un mensonge grossier, puisque la direction présente au CSEC « en même temps » des projets d’aménagement de sites, comme Pau ou Tours, qui font environ 600 m² et qui sont explicitement basés sur le flex-office. En réalité, la direction ne veut pas parler du flex-office, qu’elle implémente systématiquement à chaque nouvel aménagement de site, les gros sites comme les petits sites, et qui entraîne une lourde dégradation des conditions de travail pour les salarié·es.
Multiplication des outils de saisie pour les salariés
Pour faire fonctionner tout cela, la direction a prévu de nouveaux outils. Notamment un outil intranet baptisé « Office Pass » qui permettra de réserver une place sur un site Capgemini. Nous ne pouvons pas vous dire précisément comment cet outil marche, la direction n’en sait rien. Par contre, ce qui est clair, c’est qu’il n’y aura toujours aucun vase communicant entre les différents outils : les salarié·es seront donc obligé·es de saisir de façon redondante encore plus d’informations similaires dans toute la panoplie d’outils que la direction leur impose de renseigner.