Les milliards s’accumulent et les actionnaires se frottent les mains.
À en croire les résultats annoncés par Paul Hermelin, l’avenir semble bon pour le groupe Capgemini, mais il en est tout autre pour les salariés de l’infogérance.
Vous justifiez la perte de l’activité End-User-Services du contrat Orano par le diktat du benchmark imposant au client de négocier au moins cher. Cet argument dogmatique fait la loi du marché et répond à une seule obligation : le profit. Car c’est bien là, la seule et unique raison de cette décision.
Qu’importe votre calcul, la solution est toute trouvée.
Quand nous vous interpellions sur votre demi-discours, vous avez feint d’entendre et quand nous vous demandions de ne plus nous voir comme des ressources ou des marchandises, vous avez souri.
Pourtant il va falloir nous expliquer, comment des économies peuvent se faire si ni les prestations, ni les effectifs ne diminuent ?
Il va falloir aussi nous dire pourquoi Capgemini après avoir vanté son savoir-faire en 2014, n’a pas réussi à atteindre les économies attendues ?
Il va falloir expliquer aux personnes concernées pourquoi vous refusez une négociation collective qui serait au moins le gage du respect de leurs acquis ?
Enfin il va falloir nous expliquer cette incohérence entre votre stratégie économique et ce manque d’anticipation sur les conséquences sociales ?
85 salariés Sogeti France et une cinquantaine de sous-traitants, soit 135 travailleurs dans la tourmente.
Oui la tourmente car l’impact de l’annonce a été violente. Les personnes concernées par votre décision sont peut-être considérées comme quantité négligeable mais ce sont des travailleurs qui pour certains travaillent depuis plus de 20 ans pour le même client dans le même service.
Et selon vos dires, ce sont les premiers sacrifiés car la liste ne fait que commencer.
Il suffit de vous écouter parler de la révolution numérique et de ses ravages sur les métiers de l’infogérance. Est-ce la cause ou les premiers effets de ce changement ? Qu’importe le raisonnement, le respect des travailleurs devrait être votre seule et unique obsession dans cette situation.
Car pendant ce temps, le repreneur fait son marché, mais sur quels critères ? La valeur du travailleur ne se jugera-t-elle que sur sa rentabilité ? Et cette rentabilité ne se limitera-t-elle qu’au profit, au numéraire extorqué ?
Spie ou un autre, la méthode reste la même : « Allez Mesdames et Messieurs approchez ! N’ayez pas peur ! On va seulement jauger vos compétences et garder celles ou ceux qui vont nous rapporter le plus ! ».
Comprenez donc le désarroi… Pour finir nous joignons à cette déclaration une nouvelle liste de questions qui nous l’espérons trouvera enfin résonance.
Montreuil le 2 mai 2018