Le CSE Central a droit à une expertise dans le cadre de l’accord sur l’égalité professionnelle signé à Capgemini. Le secrétaire CFTC du CSEC propose le cabinet d’expertise Sextant. Les élu.e.s CGT proposent deux autres cabinets. D’une part, Sextant monopolise depuis des années les expertises chez Capgemini, du CSEC et des différents CSEE et auparavant du CCE et des CE, et il serait temps de faire jouer la concurrence. D’autre part, la méthode des comparatio utilisée par Sextant a des failles et ne permet pas de mettre en lumière toutes les inégalités entre les femmes et les hommes à l’embauche ou dans le déroulé de carrière. C’est une des raisons au fait que depuis près de 10 ans les différents accords sur l’égalité pro n’ont pas permis de supprimer les inégalités entre les femmes et les hommes.
Pas de surprise, la grande majorité des élu.e.s du CSEC a voté pour garder Sextant.
Des IRP à la ramasse
Le CSEC avait mandaté un cabinet d’expertise (Sextant une fois de plus !) pour faire un rapport sur le fonctionnement des différentes instances représentatives du personnel (IRP) de Capgemini lors de la crise sanitaire. Le diagnostic est assez sévère…
La principale cause de dysfonctionnement des IRP est leur refonte par les ordonnances Macron (soutenues nationalement par la CFTC et la CFDT) qui les ont en grande partie vidées de leur autonomie et de leurs prérogatives. Bizarrement Sextant, qui donne pourtant pas mal d’exemples de dysfonctionnements liés aux ordonnances Macron, ne le dit pas explicitement.
Il y a dorénavant une seule et nouvelle instance, le CSE, qui est censé traiter tous les problèmes alors qu’il est très éloigné du terrain (14000 salarié.e.s chez Appli !). La CSSCT (Commission Santé Sécurité et Conditions de Travail) est simplement une commission du CSE, c’est un « canada dry » de l’ancien CHSCT. Les RP (Représentants de Proximité) sont des coquilles vides gérées par la direction, qui ne veut évidemment pas en faire un outil au service des salarié.e.s comme pouvaient l’être les anciens DP. Alors cela marche mal.
Dans le cadre de ces instances Macron, il y a surement des améliorations à apporter, par exemple dans la circulation des infos entre CSE, CSSCT et RP ou dans la délégation de tâches par le CSE à la CSSCT et aux RP, choses qui n’avaient pas été prévues dans l’accord d’entreprise signé chez Capgemini par la CFDT, la CFTC et FO.
Encore un élément qui ne facilite pas le travail du CSE, c’est l’exclusion dans les principales commissions du CSE Infra, notamment la CSCCT, de certains syndicats dont la CGT, par la CFDT et ses alliés.
Unlocknow ou lock now ?
La direction teste actuellement sur 2 sites le logiciel maison Unlocknow. L’objectif officiel est louable, il s’agit de surveiller l’occupation des sites Capgemini et de faire en sorte que leur taux d’occupation ne dépasse pas 40 %. Sauf que l’outil contient quelques fonctionnalités non annoncées par la direction et qui sont problématiques pour les droits des salarié.e.s.
Par exemple, cet outil limite la présence sur site à 3 jours par semaine, quel que soit le taux d’occupation du site. Il impose donc, de fait, 2 jours de télétravail au salarié.e, qu’il ou elle ait signé, ou non, un avenant télétravail. Or le télétravail, s’il est recommandé, surtout avec la crise du covid-19, n’est pas obligatoire.
Autre problème, le ou la salarié.e ne reçoit son autorisation de venue sur site que la veille, ce qui ne facilite pas l’organisation de son travail. De plus, son manager peut à sa discrétion annuler sa demande de déplacement sur site ou au contraire lui imposer de venir sur site même si le ou la salarié.e ne l’a pas demandé.
Attention donc à son éventuel déploiement à l’automne.
Orientations stratégiques ?
Ce CSEC comportait les dernières présentations des « orientations stratégiques » pour les différentes entités du groupe. Pas mal de chiffres intéressants sur les exercices 2019, même si c’est impossible de les résumer en quelques lignes. Des projections 2020 forcément caduques, et les supports ont souvent été peu mis à jour pour tenir compte de la crise actuelle.
Sinon, un exercice d’autosatisfaction de la direction, à peine tempéré par la baisse d’activité liée au covid-19. Des anglicismes à la pelle, que la direction ne prend pas la peine de traduire, puisque les « in » en connaissent le sens. Et puis beaucoup de « bullshit ».
Une forte « orientation stratégique », affichée par différentes entités du groupe, peut être résumée sans rire par : « on se renforce sur les comptes où on est leader et on se développe sur les comptes où on n’est pas leader ». Et dire que des cadres dirigeants de l’entreprise sont payés très cher pour produire de tels concepts.
Le ticket restaurant augmente de 20 centimes au 1er septembre
La direction laisse évidemment une partie de cette « énorme » augmentation à la charge du salarié.e. Il n’y a pas de petits profits…