Outre le CSE exceptionnel sur la cartographie métiers (voir au verso), il y avait au mois de juillet un CSE ordinaire, avec pas mal de points de points à l’ordre du jour.
Arrêt de la sous-traitance ? Surcharge de travail pour les salarié.e.s Capgemini…
En avril, la direction avait annoncé en fanfare que, parmi les mesures qu’elle avait décidées avec la crise du covid-19, elle allait mettre fin à la sous-traitance. Depuis, malgré les demandes répétées des élu.e.s, elle n’avait pas communiqué grand-chose. En juillet, elle a enfin fourni un tableau plutôt complet et très instructif.
Contrairement à ce que dit la direction, le nombre de sous-traitante.s sur Infra est important, il équivalait, au 1er mars 2020, à plus de 11 % du nombre de salarié.e.s Capgemini Infra. Et si ce nombre a diminué (une baisse de 23 % en 4 mois, la direction prévoit une diminution du même ordre sur le 2e semestre), il reste encore important. De plus cette diminution est loin d’être uniforme, et surprise, dans certaines régions le nombre de sous-traitant.e.s a augmenté entre mars et juillet.
La direction a réalisé cette réduction de la sous-traitance en virant 93 % des sous-traitant.e.s (7 % seulement ont été embauché.e.s !). 22 % des sous-traitant.e.s viré.e.s ont été remplacé.e.s par des salarié.e.s Capgemini auparavant en intercontrat. Cela se traduit mécaniquement, dans les équipes où les sous-traitant.e.s viré.e.s n’ont pas été remplacé.e.s, par une surcharge de travail pour les salarié.e.s Capgemini. Mais pour la direction, c’est tout bénéfice : en temps de crise, la 1re variable d’ajustement, ce sont les sous-traitant.e.s de Capgemini, la 2e, ce sont les salarié.e.s de Capgemini.
Si la CGT est évidemment favorable à l’arrêt de la sous-traitance, elle est pour l’embauche massive des sous-traitant.e.s qui sont des travailleur.se.s comme nous tou.te.s et qui bossent souvent depuis des années pour Capgemini.
Malgré la crise, Capgemini Infra ne s’en tire pas mal
L’entité Infra est moins impactée par la crise du covid-19 que les autres entités de Capgemini et que la concurrence sur le même périmètre. Par exemple, le chiffre d’affaires de Capgemini Infra au 2e trimestre 2020 a reculé moitié moins que le marché national infra. Sur l’année, les perspectives varient de – 1,8 % à -3,4 %, selon les différents scénarios envisagés. Rappelons que Infra avait vu son chiffre d’affaires légèrement baisser en 2019 par rapport à 2018.
La direction s’auto-congratule pour cette résilience. En réalité, c’est beaucoup moins dû à sa politique qu’à un coup de chance. Il se trouve que Capgemini Infra est bien implanté sur les secteurs qui résistent le mieux à la crise du covid-19.
La direction s’inquiète de la baisse très importante des bénéfices pour 2020. Pour elle, c’est catastrophique, car cela veut dire nettement moins d’augmentations de salaire et de primes diverses à se distribuer, et nettement moins de dividendes pour les actionnaires. Attention à ce que la direction ne fasse pas encore plus payer la crise aux salarié.e.s de Capgemini (voir ci-dessous) pour se gaver.
Fin du chômage partiel mais poursuite des menaces sur l’emploi
La direction de Capgemini a imposé moins de chômage partiel à ses salarié.e.s en juin qu’en mai. Et, après être passée à la caisse (subventions publiques plus économies sur les cotisations sociales), elle y a mis fin au 1er juillet . Nous n’allons pas nous plaindre de l’arrêt du chômage partiel. Par contre, il nous faut rester vigilants pour la défense de nos emplois et de nos salaires. Car la direction insiste maintenant sur un « sureffectif », avec un taux « élevé » d’inter-contratS.
Or, les outils légaux ne manquent pour tailler dans les effectifs et réduire la masse salariale, depuis le PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi, en réalité Plan de Suppression d’Emplois !) jusqu’aux derniers cadeaux de Macron au MEDEF, qui se nomment la RCC (Rupture Conventionnelle Collective, moins contraignante pour l’entreprise qu’un PSE) ou l’APC (Accord de Performance Collective, qui permet de baisser les salaires !). Et méfiance, car il y a chez Capgemini des syndicats qui signent tous les accords de la direction.
Et mes chèques vacances, mes chèques cadeaux… ?
Le secrétaire du CSE a fait une erreur dans l’ordre du jour sur l’intitulé du vote portant sur le choix des prestataires pour les chèques vacances, chèques cadeaux à Noël et chèques rentrée scolaire. Une erreur, ça arrive. Quand il y a erreur, il faut essayer de la corriger. Il faut le faire dans les règles, ont rappelé les élu.e.s CGT car un vote non valide pourrait être contesté avec succès en justice par la direction, un syndicat, et même par n’importe quel.le salarié.e.
Les élu.e.s de la majorité du CSE tergiversent. Un élu CGT donne la solution légale : l’ordre du jour d’une réunion de CSE peut être modifié en séance par un vote à l’unanimité. Finalement, la CFDT s’y résout. Surprise, il y a une voix contre.
Le représentant CFDT accuse aussitôt la CGT d’en être responsable et de vouloir priver les salarié.e.s Infra de chèques vacances et autres. Tou.te.s les élu.e.s CGT démentent fermement, ils et elles ont tou.te.s voté pour, comme ils l’avaient d’ailleurs annoncé avant le vote.
Comme le vote a eu lieu à bulletin secret, on ne sait pas quel est l’élu.e à avoir voté contre. Nous soupçonnons qu’il s’agit d’un.e élu.e de la CFDT ou de ses alliés, qui n’a pas compris de quoi il s’agissait et qui a voté contre… car la proposition émanait de la CGT.