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Le CAC40 (et Capgemini) profite(nt) du Covid…

Capgemini est cité dans un article du Canard Enchaîné (début août 2021) parmi les groupes du CAC40 ayant le plus profité du Covid.

Profits records pour le CAC40

L’analyse des résultats financiers du premier semestre 2021 des groupes du CAC40 montre que ces 40 entreprises ont réalisé un profit cumulé de 60 milliards d’euros. Soit 41 % de plus qu’au premier semestre 2019 (avant la crise Covid donc).
Les banques ont naturellement profité de la crise ainsi que les enseignes du luxe.
Même les boîtes gourmandes en CO2 ont surperformé avec en tête Airbus…confirmant au passage l’analyse de la CGT sur les résultats 2020.
Capgemini figure en bonne place dans cette liste (le groupe, est cité comme étant un des grands gagnants du numérique).
L’indice boursier du CAC40 atteint en ce mois d’août les 6800 pts, dépassant les records de l’an 2000 !

Augmentations records pour les dirigeants du CAC40

L’article du Canard Enchaîné termine sur les rémunération des dirigeants qui ont fait mine de se serrer la ceinture en 2020 suivant les “recommandations” du ministre Lemaire (curieusement sur ce sujet, le gouvernement n’a pas jugé utile de légiférer par ordonnances).
Selon un article du Monde daté du 10 août dernier, la rémunération moyenne des dirigeants du CAC40 en 2021 sera de 5,3 millions d’euros contre 3,8 millions en 2020.
C’est 500 000 euros de plus qu’en 2019.

Combien d’argent public perçu ?

Ce que ne donne pas l’article, ce sont les montants des sommes d’argent public reçues par ces mêmes groupes : Chômage Partiel, Crédit Impôt Recherche (CIR), Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE) pour le groupe Capgemini sans oublier les 4 milliards “d’aides” à la filière aéronautique donnés à Airbus et qui en dispose à sa guise…

Grâce à qui ?

Ces résultats historiques ne proviennent pas de la “résilience” du groupe comme se plaisent à le dire la direction et même certains syndicats. 
C’est le résultat d’efforts supplémentaires demandés aux salarié·es, de projets en sous effectifs pour augmenter la marge, de la dégradation de nos conditions de travail pour gagner encore et toujours en rentabilité, parfois au prix de la santé des salarié·es.
Et ça paye ! Enfin pour les dirigeants du groupe…
Pour les salarié·es en revanche, il n’est pas question d’augmentations ou de reconnaissance… 
La direction a prétexté un mensonge pour ne pas donner d’augmentations (selon elle la France aurait été le pays le plus touché par la crise covid).
C’est cela le ruissellement par le haut : aspirer le plus possible la richesse créée par les salarié·es pour la transférer vers les dirigeants et actionnaires… avec la caution de tous les syndicats…sauf la CGT.
La CGT s’y refuse et revendique un juste partage de la richesse créée.

À propos

Publié le :
1 octobre 2021

Résultats financiers Capgemini : Où est la crise ?

Le groupe a publié le 28 juillet dernier ses résultats pour le premier semestre 2021 (voir messagerie du groupe : “Video message from Aiman Ezzat | H1 2021 Results”).
Ils sont historiques…

La “crise” Covid effacée…

Les chiffres, communiqués par la direction, démontrent cette réalité  :
Le groupe ne connaît pas et n’a jamais connu la supposée crise, prétexte que la direction a utilisé pour ne pas augmenter les salaires.
Le niveau du chiffre d’affaires et de la marge opérationnelle sont meilleurs qu’en 2018 (année que la direction qualifiait de bonne). Mais en 2020, avec des chiffres meilleurs qu’en 2018, ce serait la crise selon la direction.
Même les résultats au niveau de la France sont excellents.
La direction l’affirme elle-même : “La France voit son chiffre d’affaires progresser de +16,2 % à taux de change constant. “
“(…) La marge opérationnelle s’améliore de 60 points de base par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 7,5 %.”
Ainsi, les résultats sont tellement bons et les perspectives tellement favorables, que la direction du groupe revoit ses objectifs de croissance à la hausse pour cette année 2021.

Merci les salarié·es mais le mérite revient à la direction

C’est ce qu’il faut comprendre dans le message d’Aiman Ezzat qui se félicite de ces excellents résultats : 
Je tiens donc à remercier une nouvelle fois nos 290 000 collaborateurs qui continuent de créer chaque jour de la valeur pour nos clients, en dépit d’un contexte qui demeure tendu dans plusieurs régions.”
Donc, selon la direction, par notre travail nous créons de la valeur pour nos clients. 

Et pour Capgemini, on ne créerait pas de richesse alors ?

Il est intéressant de noter cette nuance…
Aiman Ezzat continue : 
Ces résultats sont le produit d’un double effet : l’accélération structurelle des investissements technologiques de nos clients et la pertinence de nos orientations stratégiques, telles que présentées lors de notre Capital Markets Day 2021. Ils illustrent notre modèle de croissance qui repose sur la qualité de la relation avec nos clients stratégiques, le succès de nos offres innovantes, nos partenariats technologiques et des investissements importants dans notre capital humain.
Traduction, les résultats s’expliquent par :
  • Les clients qui se numérisent du fait de la crise Covid (“investissements technologiques de nos clients”).
  • Les décisions prises par la direction (“pertinence de nos orientations stratégiques”).

Pas un mot sur le travail des salarié·es

Pas un mot, en effet, sur le travail des salarié·es qui ont permis ces résultats historiques pour le groupe…peut-être parce qu’elles et ils seraient capables de demander des augmentations !
Pourtant, que d’efforts supplémentaires demandés aux salarié·es, “par solidarité” ou simplement “pour sauver la mission”.
Combien de projets en sous effectifs pour augmenter la marge ?
Combien de profils juniors vendus aux clients comme des expert·es ?
Pas un mot non plus sur la dégradation continue de nos conditions de travail pour gagner encore et toujours en rentabilité, parfois au prix de la santé des salarié·es.

2020, 2021 des gains de productivité comme jamais

Or, les chiffres fournis par la direction démontrent l’augmentation des gains de productivité en France : le Chiffre d’Affaires et la marge sont en constante progression alors que les effectifs sont stables.
Cela implique que la productivité a augmenté. 
La direction en profite doublement :
D’une part, nous fournissons donc une meilleure productivité et d’autre part, nous subissons une stagnation des salaires.
Cela permet au groupe d’engranger plus de bénéfices .

Les efforts pour les salarié·es, les profits seulement pour les actionnaires et dirigeants 

la direction a généreusement octroyé aux actionnaires les deux tiers de la trésorerie dégagée en 2020
Selon Aiman Ezzat, ce serait donc seulement aux administrateurs que le groupe doit ses très bons résultats.
Il ne fait aucun doute que ces administrateurs, et Aiman Ezzat en premier, sauront s’octroyer de belles augmentations pour 2021 comme ils l’ont fait pour l’année 2020.
En effet, selon le rapport d’expertise financière commandée par le CSE Central, la direction a généreusement concédé aux actionnaires les 2/3 de la trésorerie dégagée en 2020.
Ce qui classe Capgemini sur la plus haute marche du podium parmi les entreprises du numérique.
Dès lors, rien d’étonnant qu’il ne reste plus rien pour celles et ceux qui produisent réellement la richesse, c’est à dire nous les salarié·es.
Rappelons que l’accord sur les salaires signé en avril 2021 par certaines OS, a validé une baisse des enveloppes dédiées aux augmentations de salaire, pourtant déjà très maigres, prétextant “la crise”.
Cet accord va même jusqu’à raboter 3 mois sur les dates d’applications des augmentations.
Pour nous, ce seront encore seulement des miettes (un budget global de 2 millions d’euros ) grâce à la complicité des syndicats signataires.
Il est légitime d’exiger un meilleur partage des richesses produites.
Combien de temps allons-nous accepter cette situation ?

Cela n’est pas une fatalité : 

Collectivement nous pouvons toutes et tous peser et la CGT est là pour organiser les revendications. 
Rejoignez la CGT, souteneznous afin de nous doter d’un réel contre pouvoir face à la politique salariale de la direction validée par les autres organisations syndicales.
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À propos

Publié le :

La médecine du travail est-elle réellement indépendante ?

Le pass sanitaire soulève des questions importantes sur les libertés fondamentales, le pouvoir des directions et sur le secret médical. Dans ce contexte, des événements récents impliquant la médecine du travail à Toulouse inquiètent 

La médecine du travail financée par les entreprises.

La médecine du travail n’est pas un organisme d’état, comme peut l’être l’inspection du travail. 
C’est une structure privée.
Si la loi impose aux entreprise d’être rattachées à des organismes de médecine du travail, le choix des organismes relève des entreprises qui « payent » cette prestation.
On voit donc dès le départ qu’il y a une relation commerciale entre la médecine du travail et les sociétés.
L’organisme de médecine du travail doit donc effectuer ses prérogatives légales en étroite collaboration avec l’employeur afin qu‘il respecte les dispositions légales en matière de santé au travail.
Néanmoins le secret médical s’impose à la médecine du travail.
Le niveau de collaboration peut être évalué au contenu des rapports présentés aux représentants du personnel que la législation impose à la médecine du travail. Sans révéler des situations individuelles, ils peuvent mettre en lumière des pathologies que la médecine constaterait. Ces rapports peuvent également être plus ou moins étayés ou accompagnés de préconisations en plus ou moins grand nombre impliquant des actions correctives.
Ainsi à Toulouse, les élu·es CGT ont régulièrement constaté la légèreté des rapports présentés par la médecine du travail.
Très récemment, le rapport traitant du télétravail n’a fait apparaître aucune pathologie, ce qui peut paraître très surprenant si l’on considère le nombre élevé de salarié·es rattaché·es aux sites toulousains du groupe.
Par ailleurs, nous observons que les équipes sont de plus en plus sous-dimensionnées pour dégager davantage de rentabilité. Cela entraîne plus de fatigue et de stress.
Visiblement cela n’apparaît pas au niveau de la médecine du travail. 
Il est évident que s’il y a peu ou pas de problème cela veut dire peu ou pas d’actions correctives ou de prévention pour l’employeur. 
Ainsi, la façon dont la médecine du travail exerce ses prérogatives est jugée par l’employeur.
Dans le cas présent la direction a régulièrement remercié et félicité la médecine du travail toulousaine 
La direction du groupe Capgemini semble donc être pleinement satisfaite des services de la médecine du travail toulousaine.
Cela se traduit par une confiance indéfectible  envers un docteur qui initialement avait uniquement la charge des salarié·es de Sogeti High Tech (l’actuel Capgemini Engineering).
Le périmètre confié par le groupe s’est ensuite élargi au périmètre Appli. Très récemment le périmètre s’est étoffé avec les salarié·es Altran.
Difficile de garantir une totale indépendance là où il y a une relation commerciale 

Quand la médecine du travail devient l’auxiliaire des services RH 

La collaboration entre la médecine du travail et Capgemini peut aller encore plus loin, c’est ce qui s’est passé lors du retour des salarié·es sur site en juin dernier et ne peut que nous laisser perplexes 
La médecine du travail a été sollicitée fin 2020 au sujet d’un collègue qui ne supportait pas le masque. La médecine a alors préconisé une dispense de présence sur site.
En juin dernier, et alors que les conditions n’avaient pas évoluées pour le collègue, cette fois, la médecine du travail n’a pas jugé bon de renouveler la dispense, se contentant de renvoyer à une expertise en septembre prochain et mettant ce salarié en difficulté face à Capgemini
La direction de Capgemini ayant immédiatement engagé un processus disciplinaire, le délai pour l’expertise était beaucoup trop long. Le salarié a pourtant alerté la médecine du travail qui n’a rien voulu entendre.
Ainsi le collègue a reçu un premier courrier de rappel à l’ordre. 
Ce qui est pour le moins troublant c’est que ce courrier de sanction relate des faits qui se sont passés dans les locaux de la médecine du travail, donc hors du site du groupe.
D’une part, il est illégal que l’employeur puisse se permettre de sanctionner en utilisant des d’éléments qui se sont produits en dehors de ses locaux.
Mais surtout, cela implique que c’est la médecine du travail elle-même qui a fourni ces éléments. 
Il y a de quoi s’interroger sur le secret médical et de sa proximité avec les RH 
La pression de la direction s’accentuant sur le collègue, mis en demeure par un second courrier de justifier son absence sur site, il a bien essayé de sensibiliser une nouvelle fois la médecine du travail sur sa situation mais en vain.
Il donc dû solliciter par ses propres moyens une expertise qui a produit une attestation qu’il a immédiatement fait suivre à la médecine du travail qui n’a pas été très prompte à réagir.
A tel point que, dos au mur, et sous la menace de sanctions, le collègue a dû fournir l’attestation médicale à Capgemini.
Cette inertie l’a donc contraint à rompre lui-même le secret médical.
Il semble donc que la médecine du travail soit plus prompte à transmettre des éléments à Capgemini utilisés ensuite à des fins disciplinaires qu’à protéger la santé des salarié·es. C’est inédit !
Ces faits démontrent que l’indépendance de la médecine du travail est toute relative et doit s’accompagner de la plus grande des prudences

Quel est le rôle de la médecine du travail dans le contexte actuel ?

Au moment où l’extension du pass sanitaire entre en application, de tels faits sont très inquiétants et interrogent sur le rôle que va jouer la médecine du travail en général et à Toulouse en particulier dans les semaines et les mois à venir. Son rôle va forcément prendre de l’importance.
Au niveau du groupe Capgemini, le modèle de rentabilité repose sur l’exploitation exacerbée de ses salarié·es. Les presser le plus possible et faire absorber une charge de travail toujours plus importante en sousdimensionnant dès que c’est possible les équipes.
L’impact sur la santé des salarié·es est certain.
La médecine du travail devrait avoir un rôle primordial de protection et de prévention de la santé des salarié·es . 
Elle a pour le moins un rôle clé : celui thermomètre de la santé des salarié·es du groupe Capgemini.
Encore faut-il que la mesure de cette fièvre soit transmise aux instances concernées en capacité de prendre les dispositions adaptées.
Il semble que les ordonnances Macron, réformant le code du travail, ne suffisent pas aux employeurs. Toutes les institutions sont mises à contribution, y compris la médecine du travail.
La tendance qui se dessine à Toulouse est donc plutôt inquiétante 
Tous les moyens sont bons pour se débarrasser de salarié·es trop récalcitrant·es … ou pas assez résistant·es 
 
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À propos

Publié le :
26 juillet 2021

Pass Sanitaire autoritaire : La cible à combattre doit être le virus, pas les salarié·es.

Depuis le 12 juillet, l’allocution et les annonces brutales du président de la République sur le pass sanitaire divisent et opposent la société française, alors que nous sommes confrontés à une accélération de ce qu’il convient d’appeler une 4ème vague de l’épidémie COVID.

Des mesures qui vont fortement impacter le monde du travail

Au prétexte de la crise sanitaire, le Président Macron amplifie ses attaques contre les libertés individuelles et oppose les citoyens les uns aux autres. Les mesures qu’il entend mettre en œuvre soulèvent de lourdes questions sur ces libertés individuelles. Ces mesures discriminatoires rappellent les régimes de ségrégation puisque des lieux publics et privés seront interdits à des citoyen·es alors que qu’elles·ils sont “libres et égaux en droit”. 
Ces mesures remettent également en cause le principe du secret médical. 
Par exemple, l’employeur n’a, à ce jour, pas le droit de demander aux salarié.es s’ils sont vaccinés. Il semble que très prochainement ce soit le cas  Et en cas de réponse négative, faudra-t-il se justifier en dévoilant des informations sur sa santé ?
Les employeurs vont-ils se transformer en auxiliaires de police en faisant jouer le chantage à l’emploi pour « inciter » à la vaccination ? Seront-ils le “bras armé” de macron en suspendant les contrats de travail des salarié·es qui n’auront pas leur pass ?
Et ce ne sont là que quelques exemples dans le champs de l’entreprise, les mêmes interrogations se posent au niveau des lieux recevant du public, bars et restaurants, activités de loisirs, foires et salons professionnels, transports de longue distance, grands magasins et centres commerciaux en dehors des ceux vendant des « biens de première nécessité..
Pourtant bien des sujets, tout aussi urgents à traiter, n’ont pas été abordés :

Des mesures qui remettent en cause le pacte social et républicain

L’objectif est clair puisque le président l’a lui-même affirmé au cours de son allocution : faire passer sa « réforme » des retraites le plus vite possible malgré le rejet du monde du travail.
Il veut déjà imposer une réforme de l’assurance chômage, injuste et invalidée par le Conseil d’Etat, qui va punir des salarié·es privé·es d’emploi en les stigmatisant et en les faisant passer pour des profiteu·r·ses alors qu’elles et ils sont tout simplement victimes des crises actuelles.
Ainsi, comme tout au long de cette crise, au prétexte de la pandémie de Covid, le président met en place des mesures servant les intérêts des plus riches au détriment du reste de la population ce qui attise les colères.
La CGT alerte sur la récupération de toute cette colère par l’extrême droite.
Ces mesures seront lourdes de conséquences sur notre pacte social et républicain.
Pourtant les débats sont réduits pour ne pas dire absents, le pouvoir législatif servant à enregistrer les décisions du monarque présidentiel, affaiblissant encore une fois notre démocratie.

Quelles conséquences dans le groupe Capgemini ?

A la CGT, nous sommes pleinement mobilisé-es sur la défense des intérêts des salarié-es et notre opposition est totale concernant les sanctions envisagées.
Ainsi, nous avons déjà interpellé la direction sur ce qu’elle envisage de faire en ce qui concerne des salarié·es qui seraient en mission dans les locaux d’un client pour lequel le pass sanitaire serait obligatoire ou bien dans le cadre de déplacement en cross staffing.
Sa réponse se fait malheureusement attendre, comme toujours…
En attendant nous restons vigilant·es et attentif·ve·s aux situations qui pourraient se produire au sein du groupe Capgemini.
Nous combattrons toute sanction qui s’abattrait sur un·e collègue dans cette situation.
N’hésitez pas à nous faire part de toute situation rencontrée afin d’être réactif.

D’ores et déjà, la situation confirme la nécessité de préparer une puissante journée de mobilisation et de grève le 5 octobre : Pour l’emploi, les salaires, la sécurité sociale, la santé des travailleur·euse·s.